Fiches de Carême 2021

Le Conseil général a préparé une solide réflexion pour tous les Missionnaires d’Afrique. Et elle est destinée uniquement aux Missionnaires d’Afrique. Par conséquent, si cette page d’introduction écrite par Martin Grenier est accessible à tous, les six autres pages nécessiteront votre connexion à l’intranet. 

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Réflexion de Carême 2021 - Alcoolisme

Chers confrères,

Qui d’entre nous ne fait pas de temps à autre l’expérience de ses limites que ce soit au niveau intellectuel, spirituel, social ou physique ? Une expérience qui me fait dire « En ce moment, je n’en peux plus ! » ou « En ce moment, c’est trop ! » ou tout simplement en soupirant et laissant aller toute autre expression signifiant qu’on en a ras-le-bol.

L’expérience de mes limites est bien souvent accompagnée d’une fatigue. Une fatigue qui sonne l’alarme et qui me dit : « Mais, repose-toi ! Reprends des forces ! » Cependant à quel type de divertissement ou de repos vais-je faire appel ? Un repos anesthésiant mon malaise rapidement ou un repos générateur de force ? Si je ne fais pas attention, je peux facilement opter pour le premier et du coup ne pas toucher à la racine de mon malaise. De fait, il y a mille et une façons d’anesthésier un malaise rapidement, mais si cette façon devient répétitive au point de devenir une habitude, je risque alors de développer une addiction qui me rendra moins libre et donc continuellement mécontent.

Tout au long de ce temps du Carême, nous, les membres du Conseil général, lançons l’appel à tous les confrères : prêtons attention ensemble au danger de développer une addiction et plus particulièrement celle liée à l’alcool. L’alcoolisme n’est certes pas la seule forme d’addiction, mais toujours est-il que les faits démontrent que nous sommes particulièrement à risque de tomber dans ses filets.

Pour faciliter cette réflexion tant au niveau personnel que communautaire, nous vous offrons une série de 4 fiches pour accompagner notre réflexion sur ce point pour chacune des semaines du Carême. Pour introduire ces fiches, nous avons d’abord un questionnaire qui nous mène à faire un bilan personnel, ou en d’autres termes, à regarder de près différents aspects de mon quotidien, de ma santé corporelle et psychique et de jeter un coup d’œil sur ma vie sociale et affective de sorte que je prenne note de comment je gère mes fatigues et joies, mes frustrations et défis. À la suite de cela, viennent les 4 fiches, qui au rythme d’une par semaine nous mèneront à considérer différents aspects liés à la problématique de l’alcoolisme. Chacune de ces fiches se conclut par quelques questions, qui nous le souhaitons, offriront l’occasion de partager en communauté sur ces différents points de manière amicale et détendu tout en prenant, non pas une bière, mais une tasse de thé …

Que cette réflexion tant personnelle que communautaire sois pour nous tous l’occasion de s’encourager, de se soutenir mutuellement tout en se rappelant ce beau passage de la lettre aux Hébreux où nous lisons : « Notre désir est que chacun d’entre vous manifeste le même empressement pour que votre espérance se réalise pleinement jusqu’au bout; ne vous laisser pas aller, imitez ceux qui, par la foi et la persévérance, obtienne l’héritage que Dieu nous a promis » (He, 6, 11-12). Ou rappelons cet autre passage de l’évangile de Marc (2, 1-12) où 4 hommes ont porté leur frère paralysé devant Jésus afin que ce dernier et ceux qui l’ont porté entendent ces paroles libératrices : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! »

Oui, que ce temps de Carême soit pour nous tous un temps où notre fatigue ne soit pas tant anesthésiée, mais plutôt un moment pour régénérer nos forces et notre ardeur à suivre Jésus !

Martin Grenier, Assistant Général.
Rome, 24 janvier 2021.

Conseils d’utilisation :

Du mercredi des Cendres au premier dimanche de Carême il est possible de se familiariser personnellement avec le matériel et de faire le « Bilan de vie » : Fiche 00.

Première semaine de Carême (en communauté) : Fiche 01

Deuxième semaine de Carême (en communauté) : Fiche 02

Troisième semaine de Carême (en communauté) : Fiche 03

Quatrième semaine de Carême (en communauté) : Fiche 04

Cinquième semaine de Carême. A partir de la fiche 05, réfléchir ensemble sur ce qui existe dans le pays où nous habitons et travaillons (Associations d’aide aux alcooliques et leurs familles, action pastorale de l’Église locale, etc.). Pouvons-nous ensemble poser un geste, ou prendre une décision signifiant notre cheminement à travers ce questionnement.

Stéphane Joulain, en mission pour les victimes (La Croix 6/2/2019)

Ce poste est publié en mode restreint aux M.Afr. et SMNDA à cause du copyright.

Ce prêtre et psychothérapeute sera auditionné mercredi 6 février au Sénat dans le cadre de la Mission d’information sur les infractions sexuelles commises sur des mineurs.

Le père Joulain est l’un des rares prêtres et psychothérapeutes au monde spécialisés dans le traitement des agressions sexuelles sur mineurs.

En bon héritier des Pères blancs, ces missionnaires d’Afrique engagés depuis le XIXe siècle sur des zones de fracture, Stéphane Joulain explore depuis quinze ans une véritable terra incognita. À 52 ans, il est l’un des rares prêtres et psychothérapeutes au monde spécialisés dans le traitement des agressions sexuelles sur mineurs. « On ne peut annoncer Jésus qui va vers les pauvres et les plus fragiles si l’on n’accueille les victimes », professe cet homme à la carrure imposante.

Une « vocation » arrivée par surprise

Non qu’il soit devenu missionnaire pour traiter des pédophiles. Cette « vocation » l’a surpris lui-même. À peine ordonné, il est envoyé à Jérusalem. Les Pères blancs y ont la garde de l’église Sainte-Anne, un lieu « cathartique » où beaucoup de visiteurs demandent à rencontrer un prêtre. « Quand j’étais appelé pour la confession, c’était toujours des victimes ou des abuseurs », raconte-t-il. Le tout jeune confesseur demande à ses confrères si cela leur arrive souvent. Réponse négative. Le jésuite qui l’accompagne l’encourage alors à « écouter ce qui se dit à travers ces événements ».

Ses supérieurs se montrent eux aussi « étrangement réceptifs »« Ils m’ont demandé de me former. Ce n’est que plus tard que j’ai compris pourquoi. » Peu après, les révélations d’abus commis par des prêtres dans le monde allaient lui confirmer la nécessité de se pencher sérieusement sur la question…

Se former pour « s’enraciner dans sa spiritualité »

Se former, c’est d’abord pour lui, « s’enraciner dans sa spiritualité ». Pendant six mois, il apprend donc les rudiments de l’accompagnement spirituel au Châtelard à Lyon. Puis étudie la psychothérapie au centre des Buttes-Chaumont à Paris, menant en parallèle une psychanalyse. Pour se lancer, en 2011, dans un doctorat en victimologie à Ottawa sur le traitement des délinquants sexuels. Durant ces années, il en accompagne près de 200… Avant d’être rappelé à Rome où sa congrégation lui confie un poste assez unique et sur mesure de « coordinateur à l’intégrité du ministère ».

Concrètement, le père Joulain est chargé de conseiller ses supérieurs et d’autres communautés sur les cas d’abus sexuels, et de former les futurs missionnaires, notamment à la prévention. Ce qui l’amène à voyager en Afrique. « Il y a autant d’abus sur ce continent qu’aux États-Unis, constate-t-il. Mais les victimes sont surtout des gamines de 14-15 ans et les prêtres y sont tout-puissants. » Devenu incontournable du sujet (1), ce chercheur en entend, de fait, « des vertes et des pas mûres », et ne s’embarrasse guère de circonvolutions pour nommer les organes sexuels.

Un ministère hors normes

Comment fait-il pour durer dans ce ministère hors normes ? « Apprendre l’empathie envers soi permet d’en avoir pour les autres », affirme-t-il. En plus du superviseur qui suit sa pratique professionnelle, cet homme chaleureux rencontre chaque mois son accompagnateur spirituel. C’est sans doute en partie à ce travail sur soi qu’il doit sa liberté de ton et sa capacité à s’ouvrir des épreuves traversées.

D’une famille non pratiquante, lui-même a subi les attouchements d’un voisin, à 10 ans. « J’ai eu la trouille de ma vie. Mais il n’y a pas eu plus de conséquences car j’ai tout de suite pu mettre des mots. Mon père a vite réagi et nous n’avons plus revu le voisin. »

« Plus tard, je serai prêtre pour guérir Jésus »

Très jeune, Stéphane Joulain a aussi nourri une empathie dans laquelle s’enracine en partie sa vocation. « À 5 ans, ma mère m’a emmené dans l’église du village, raconte ce Breton, aîné de trois garçons. Devant le Christ sulpicien, je me suis mis à pleurer : ’’Pourquoi les gens lui font du mal ? Plus tard, je serai prêtre pour guérir Jésus.’’ »

Élève des Frères des Écoles chrétiennes – « des hommes qui aimaient les enfants de manière chaste » –, il songe à la vocation. Une formation de comptable en poche, il reprend l’entreprise familiale de vérandas en Loire-Atlantique puis, contre l’avis de son père, avec qui les relations étaient compliquées, il entre au séminaire à 21 ans, diocésain d’abord, et finalement chez les Pères blancs.

Fidèle à sa congrégation, le père Joulain n’hésite pas à interpeller l’Église, les évêques en particulier, encore trop timorés à ses yeux dans la lutte contre les abus sexuels. Au Sénat, ce mercredi 6 février, il aura à expliquer « les raisons des difficultés à prendre en compte la parole des victimes » et à évoquer ses préconisations.

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Des auditions en cours au Sénat

Outre le père Joulain, la Mission d’information du Sénat sur les infractions sexuelles sur mineurs entendra mercredi 6 février, Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef à La Croix, Catherine Bonnet, ancien membre de la commission pontificale pour la protection des mineurs, Véronique Margron, présidente de la conférence des religieux (Corref), et le père Pierre Vignon, du diocèse de Valence. Jeudi 7, seront auditionnés les présidents de la commission nationale chargée de conseiller les évêques sur ces sujets (Alain Christnacht) et de la commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Jean-Marc Sauvé), et les cofondateurs de La Parole libérée.

(1) Il est l’auteur de Combattre l’abus sexuel des enfants, DDB, 300 p., 19 €.

Céline Hoyeau

Le cléricalisme est une composante de la crise

Père Blanc, psychothérapeute spécialisé dans le traitement des abus sexuels, le père Stéphane Joulain donne des formations en matière d’éducation et de prévention. Il décrypte ce cléricalisme, dénoncé par le pape, qui a conduit les diocèses de Pennsylvanie à dissimuler pendant des années des crimes commis par des prêtres.

Continuer la lecture de « Le cléricalisme est une composante de la crise »

Stéphane Joulain sur Canal+ sur la question des évêques chiliens

Notre confrère Stéphane Joulain a participé à l’émission “L’info du vrai” du 24 mai, en duplex de Rome, en réaction à la démission en bloc des évêques chiliens lors de leur visite au Pape, la semaine dernière. Vous pouvez écouter l’émission (une trentaine de minutes) en suivant ce lien, mais nous ne savons pas combien de temps elle sera disponible. Notre conseil est donc de se dépêcher.

https://www.mycanal.fr/docus-infos/l-info-du-vrai-du-24-05-l-info-du-vrai/p/1495770

Pour les enfants du secret …

Il suffirait simplement
Qu’il m’appelle
Qu’il m’appelle
D’où vient ma vie certainement
Pas du ciel

Lui raconter mon enfance
Son absence
Tous les jours
Comment briser le silence
Qui l’entoure

Aussi vrai que de loin je lui parle
J’apprends tout seul à faire mes armes
Aussi vrai qu’j’arrête pas d’y penser
Si seulement je pouvais lui manquer
Est ce qu’il va me faire un signe
Manquer d’amour n’est pas un crime
J’ai qu’une prière à lui adresser
Si seulement
Je pouvais lui manquer

Je vous dirais simplement
Qu’à part ça
Tout va bien
A part d’un père je ne manque
De rien
Je vis dans un autre monde
Je m’accroche
Tous les jours
Je briserai le silence
Qui m’entoure

Aussi vrai que de loin je lui parle
J’apprends tout seul à faire mes armes
Aussi vrai qu’j’arrête pas d’y penser
Si seulement je pouvais lui manquer
Est ce qu’il va me faire un signe
Manquer d’un père n’est pas un crime
J’ai qu’une prière à lui adresser
Si seulement je pouvais lui manquer

Est ce qu’il va me faire un signe
Manquer d’un père n’est pas un crime
J’ai qu’une prière à lui adresser
Si seulement je pouvais lui manquer