Une méditation avec l’image de Notre Dame d’Afrique

Quelques éléments de spiritualité missionnaire mariale à partir d’une méditation avec l'image de Notre Dame d'Afrique

Ceci est méditation personnelle avec l’image de Notre Dame d’Afrique. J’ai appris à méditer avec des images (icônes) avec les chrétiens orientaux en Egypte, en Slovénie et avec un ami serbe orthodoxe. J’invite chacun à regarder l’image et à se laisser toucher par les détails. On peut faire toute une retraite spirituelle avec l’image de N. Dame d’Afrique. Je vous livre seulement un résumé de ma méditation compte tenu des limites de l’article.

Présence dans le monde

Une statue de Notre-Dame d’Afrique se trouve au-dessus de la basilique. C’est la première mission de Dieu : être présent aux personnes par son incarnation. C’est un acte d’amour. La mission est avant tout présence aimante. Cette image de N. Dame d’Afrique exprime une présence silencieuse.

Une lumière qui brille.

L’image brille d’une couleur de type lumière du soleil. La couronne et la peau de Marie ont la même couleur. C’est une couleur qui semble être un mélange de toutes les couleurs. C’est l’humanité de toutes races, langues, peuples, nations réunies et portée par Marie. C’est l’humanité illuminée par la présence divine.

La couronne

La couronne est symbole de souveraineté. Marie est reine parce que son fils est roi. La pointe de la couronne est la croix, symbole du Christ. La croix supplante un globe. Le Christ est le Roi de l’univers. Sa mère, Marie est aussi Reine de l’Univers. La couronne de Marie fermée (un cercle auquel sont fixés des arcs qui se rejoignent en leur sommet) avec un globe est symbole imperial: la souveraineté de Marie est entière. On voit 7 demi-arcs ornées de fleurs de lys: c’est la pureté de la Vierge Marie. C’est la réponse de celle qui est conçue sans péché (Immaculée Conception) aux 7 péchés capitaux, victoire sur le péché.

Le voile

Le voile de Marie se présente comme des rayons sortant de la couronne et se déversant sur le manteau. Il s’agit d’un voile très fin qui ne cache pas les cheveux. Le voile de Notre Dame d’Afrique, ce sont les grâces divines. Ces grâces proviennent de son Fils et se déversent sur le corps entier de Marie. Elle est pleine de grâce. La finesse du voile montre une intimité avec son Fils. Notre Dame d’Afrique ne se préoccupe pas de cacher sa féminité par un voile. Le voile devient plutôt symbole d’union avec Dieu.

Les cheveux

Les cheveux sont un signe de féminité, et de beauté. Le voile ne cache pas les cheveux. Les cheveux de Marie nous rappellent qu’elle est femme, féminine. Je pense aux saintes femmes de l’Evangile qui ont exprimé beaucoup d’amour à Jésus. Je pense aussi aux femmes dont la féminité est abusée et exploitée. Nous prions pour elles et nous prenons l’engagement d’agir contre ces abus.

Un regard vers le bas

Marie a un regard tourné vers le bas, vers l’humanité.  Elle regarde avec amour ceux qui passent. Elle intercède pour qu’ils soient toujours bénis. C’est cela être missionnaire. Elle a les yeux légèrement fermés. C’est une femme intérieure. C’est de l’intérieur, de l’intimité avec Dieu, qu’elle reçoit sa vie et sa mission. Sa tête inclinée vers la droite fait aussi penser à son fils sur la croix, le sacrifice suprême d’amour et de rédemption de l’humanité. Elle était présente. Son regard dégage de l’humilité, de la simplicité, de l’intériorité.

Le manteau

Le manteau de Marie est abondant. Marie est pleine de grâce et la grâce déborde. Le manteau est bleu avec des bandes blanches et des motifs dorés. Le bleu dans l’iconographie symbolise la sagesse et fait reference à la Sagesse incarnée, le Verbe, le Fils de Dieu. C’est la présence du Fils en elle, c’est la vie en abondance. Cette vie débordante est vécu aux noces de Cana. Le bleu c’est aussi le ciel, la sainteté. De ce bleu se dégage la profondeur et le calme. Le blanc c’est la couleur de la divinité, la présence divine. Les motifs dorés éparpillés représentent l’Esprit Saint qui souffle.  Le manteau a la forme d’une chasuble, signe de la fonction du prêtre qui sanctifie.  Marie donne l’impression de célébrer le sacrifice eucharistique. La bande blanche au milieu de la robe ressemble bien à une étole, insigne par excellence du sacerdoce. Marie sanctifie le peuple comme “prêtre et intercesseur.”  Le manteau couvre le corps de Marie. Cela fait penser à l’assomption. Le corps de Marie n’a pas connu la corruption. Il est élevé au ciel.

Les bras

Les bras ouverts est la présence qui accueille tout le monde sans distinction, sans discrimination. Ce sont des bras qui nous invitent à entrer dans l’intimité avec Jésus à travers Marie qui veut nous embrasser comme une mère.  Les bras ouverts et abaissés c’est une présence sans armes, sans violence, sans défense, une présence vulnérable qui n’offre que ce qu’ elle a de plus cher : Jésus Christ. Ses mains ouvertes montrent l’humilité, la pureté, la simplicité dans un monde qui s’accroche au pouvoir et à la richesse. Elle a l’attitude du doux, du non-violent, de celui qui est incapable de faire du mal. C’est aussi les bras qui offrent. Les doigts de Marie sont séparés.  Elle ne retient rien. Elle ne garde rien. Elle donne tout.

Moussa Serge Traore

 

Les stations de la création

Les stations de la création

Chemin de croix, organisé par les “Pèlerins de la Via Aurelia”.

Depuis le Temps de la Création (2021), plusieurs communautés religieuses voisines de Via Aurelia cheminent ensemble dans l’esprit synodale. Notre groupe « Pèlerins de la Via Aurelia », composé des Sœurs Maristes, des Sœurs de St Joseph de l’Apparition, des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée et des Missionnaires d’Afrique, a organisé un chemin de croix sous le thème de Laudato Si.

Le vendredi 8 avril, une centaine de personnes des congrégations qui vivent dans le quartier, ou qui se sont jointes depuis d’autres quartiers de Rome, ont participé à la prière des 7 Stations de la Création. Quatre récipients signifiant les 4 éléments : Vent, Feu, Eau, Terre nous ont accompagnés sur notre chemin de croix.

Les photos vous donnent un aperçu de notre expérience vécue ensemble. Vous pouvez télécharger la prière des stations de la création.

Nous vous souhaitons un bon cheminement vers Pâques !

Livret de prières JPIC RD

Suite à la suggestion de plusieurs confrères, nous avons préparé un nouveau livret de prières JPIC-RD, intitulé “Prière pour notre maison commune”.

Pour la fête de Notre Dame d’Afrique, vous trouverez la prière N°13, et pour le 8 mai, mémoire des bienheureux martyrs d’Algérie, la prière N°12.

Andreas G
Coordinateur JPIC RD

Conseils pratiques pour la réalisation de cette brochure A6 :

    1. Télécharger le document PDF
    2. Imprimer les 4 pages recto-verso (tourner sur le bord long)
    3. Coupez les pages en deux pour obtenir 4 pages A5.
    4. Plier les pages A5 en deux et composer le livret selon la pagination 1 à 16
    5. Agrafer sur le pli.

Et voilà

Homélie de Mgr Claude Rault pour le 8 mai

Homélie de Mgr Claude Rault pour le 8 mai

Bonne fête des Bienheureux martyrs d’Algérie. Les chanceux de la rue Friant à Paris, ont eu droit à une homélie de Monseigneur Claude Rault qui a connu personnellement tous les martyrs. Voici son homélie.

Il se trouve que par le mystère de l’histoire, j’ai connu presque tous les membres de l’Église d’Algérie dont nous célébrons la mémoire aujourd’hui. Certains davantage, d’autres assez peu.

A plusieurs reprises, j’ai pu travailler avec l’évêque Pierre dans le cadre de la Conférence Episcopale, et il est venu plusieurs fois dans le Diocèse du Sahara lorsque j’étais vicaire général. C’était un homme passionné et passionnant. Ses lettres régulières pendant la « décennie noire » en ont vite fait une cible potentielle et des islamistes armés et des forces de sécurité. Il savait les risques qu’il prenait.

J’ai été aussi assez proche de Christian Chessel, Jean chevillard, Alain Dieulangard et un peu moins Charlie Deckers.

Bien connu aussi dans le Ribât, le Lien de la Paix, le Fr. Henri Vergès (l’une des premières victimes), moins Sœur Paule Hélène qui travaillait avec lui.

Sr Odette venait régulièrement au même groupe de partage spirituel. J’allais parfois célébrer l’Eucharistie à leur petite fraternité en milieu populaire.

Depuis le début des années 70, je fréquentais le monastère de Tibhirine et avais noué un lien assez fort avec le Fr. Christian futur Prieur. Le Fr. Luc, médecin haut en couleurs, m’avait soigné à quelques reprises.

Srs Angèle-Marie et Bibiane m’étaient presque inconnues.

J’avais une fois ou l’autre rencontré Sr Esther qui soignait un de mes amis dans un hôpital d’Alger où elle travaillait. Et un peu sa sœur de communauté Caridad.

Je ne vais pas retracer leur trajectoire, mais vous dire comment j’ai pu vivre leur cheminement vers la béatification.

Dès le début, lorsque l’archevêque Henri Teissier a fait faire les enquêtes en vue d’une éventuelle béatification, je faisais partie de plusieurs « résistants » à cette procédure. J’étais alors provincial du Maghreb. Au moment où nos compagnons de Tizi étaient assassinés en fin décembre 94, d’autres de nos compagnons Pères Blancs, en particulier en Afrique Centrale, avaient payé de leur vie leur attachement au Christ et au pays dans lequel ils avaient choisi de rester. En fait ils avaient subi le même sort. Alors pourquoi nos Frères de Tizi Ouzou auraient-ils pu être distingués de ceux-ci ?

Par ailleurs… j’avais suffisamment connu les uns et les autres pour constater qu’ils n’étaient pas des héros ! Leur vie communautaire n’était pas un grand fleuve tranquille. Et puis, en soi, la personnalité de chacun ne tranchait pas de façon vraiment extraordinaire et au niveau du caractère et au niveau du comportement. Pierre Claverie, tout brillant qu’il était, avait ses emportements, le Fr. Christian de Chergé ses crispations, nos confères de Tizi Ouzou leurs problèmes personnels et communautaires… comme vous et moi ! Et parfois les Moines encore plus… ! Voilà, j’ai fait l’avocat du Diable !

Au fur et à mesure que l’enquête avançait, nous pouvions voir qu’au fond ce n’était pas leur « exemplarité » qui était en jeu mais le sens d’une Eglise engagée au milieu d’un Peuple.

Cela transparaissait par le don de leur vie en lien avec des musulmans et des musulmanes qui avaient fait le don de la leur par fidélité à Dieu et par fidélité à leur peuple. Les membres de l’Église d’Algérie avaient donné la leur dans la ligne d’une même fidélité.

L’enquête finie, le risque était de voir chaque Congrégation présenter ses « candidats » à la Béatification en rangs séparés. Les Pères Blancs étaient peu enclins à le faire. Et peu à peu émergeait la vision d’une Eglise unie, se reconnaissant dans ces vies données et désirant les voir « béatifiés » non pas au sein de telle ou telle famille religieuse mais comme faisant partie de l’ Eglise, Corps du Christ, qui avait décidé de demeurer au sein de ce peuple en souffrance, par solidarité avec lui.

« Ce n’est pas parce que ma femme a perdu la tête que je vais la quitter ! » répondait à un journaliste un Petit Frère de Jésus.

Et peu à peu la « cause » avançait. La signature de la Béatification par le Pape était imminente. Où pourrait-elle avoir lieu ? Nous ne voyions pas comment ce pourrait être ailleurs qu’en Algérie ! C’est ainsi qu’évêques nous nous sommes retrouvés dans le bureau du Ministre des Affaires Religieuse.

Nous voulions y associer les nombreuses victimes de cette guerre civile, à commencer par les 113 Imâms qui ont donné leur vie au nom de leur foi en en Dieu qui refuse la violence. Et cela a pu se faire, ils ont été reconnus comme patrimoine spirituel de l’humanité de ce peuple.

Ces réflexions m’ont beaucoup appris sur la sainteté.

Ceux que nous célébrons sont bienheureux ni en raison de leur héroïsme ni en raison de leur perfection. L’héroïsme est de l’ordre humain, et la perfection appartient à Dieu seul.

La sainteté est d’un autre ordre, elle est un don du Dieu Saint. Un don que Dieu nous fait à tous, il nous appartient de l’accueillir ou non. Cela se passe à l’intérieur de notre coeur.

Ceux qui sont déclarés saints ou bienheureux le sont comme un avant-goût de ce que nous pouvons être… avec la grâce de Dieu.

Etre déclaré officiellement « bienheureux » ou « saint » par l’Église est une appréciation qui viennent d’elle. On sait que sur ce point elle peut se tromper…

Ces hommes et femmes ont terminé leur course. Il étaient comme nous des êtres humains. Au nom de l’Amour ils ont risqué d’aller jusqu’au bout de cet Amour.

C’est à notre portée, comme à la portée de toute personne.

L’Amour du Père les a accompagnés jusqu’au bout de leur route, Il leur a été fidèle. Vêtus de robes blanches, ils se sont mystérieusement laissés attirer par cet Amour de Dieu qui n’a pas de limites.

Ils ont donné leur vie pour ceux qu’ils aimaient comme l’ont fait beaucoup d’autres anonymes, connus de Dieu seul.

Au fond, l’essentiel est de se laisser attirer par ce Amour. Et cela est à notre portée à tous. Etre inscrit sur la liste des Bienheureux appartient aux hommes. Etre inscrit dans le Livre de Vie n’appartient qu’à Dieu. Mais nous devons nous le souhaiter les uns aux autres.

+Claude Rault. MAPB

Méditations de Carême 6 (N.A.D.)

Méditation de carême 5 (N.A.D.)