Pèlerinage 150è – 1er jour – Lubaga

150th Jubilee - Pilgrimage

Premier jour - Lubaga

La colline de Lubaga est l’un des lieux clés de l’histoire de l’Église catholique en Ouganda en particulier et du christianisme en général. Le Kabaka Muteesa 1er avait son palais sur cette colline ; et la place occupée par la cathédrale actuelle était l’une des zones clés de ce palais. D’ici, le 14 avril 1875, Muteesa écrivit une lettre à la reine Victoria lui demandant de lui envoyer des experts dans divers domaines de l’éducation et de compétences pour former son peuple, ainsi que des enseignants de religion.

« Je vous prie de m’envoyer des experts dans divers domaines de l’éducation et de compétences pour former mon peuple sur les filières que vous avez dans votre pays ». Veuillez m’envoyer des personnes dignes de confiance qui ne trahiront pas mon pays et qui ne conduiront pas mon peuple à un mauvais comportement. Mais seulement ceux qui donneront de bons exemples et une bonne éducation qui peuvent nous conduire à une bonne administration de mon pays. Envoyez-moi des professeurs de religion pour que je puisse comprendre Dieu. (Kabaka Muteesa 1er, 1875) 

C’est là que Muteesa 1er reçut les premiers missionnaires, les protestants (1877) et les catholiques (1879). C’est là que s’est déroulée la première proclamation publique de l’Évangile de Jésus-Christ lors des audiences publiques quotidiennes avec le Roi. Les débats entre les différents groupes – catholiques, protestants et musulmans, tels que racontés dans les écrits des missionnaires – donnent une image similaire à celle de saint Paul à Athènes (Actes des Apôtres 17, 16 et suivants).

Ste Marie de Lubaga

A l’aube de l’évangélisation de ce pays (2 juillet 1879), les missionnaires ont consacré leur vie, leur travail et ce pays à Mère Marie. Un mois plus tard, malgré le fait que les missionnaires étaient à Lubya-Nabulagala, (à environ 4 kilomètres de Lubaga), ils baptisèrent leur mission Sainte Marie de Lubaga. Ce nom a été conservé lorsqu’ils ont déménagé à Nalukolongo (1885-1888) et Nabunnya (1889-1891).

À la fin de 1891, douze ans après qu’ils eurent donné à leur mission le nom de Sainte Marie de Lubaga, le poste de mission a finalement déménagé à l’endroit même de son nom. Pour les missionnaires, cela «annonçait à tout l’Ouganda que Marie a finalement pris possession de ce pays : Regnum Ugandae, regnum Mariae » (Le Royaume de l’Ouganda, le Royaume de Marie). (Journal de Lubaga, 19 janvier 1891.)

La vie consacrée indigène

Très peu de temps après l’arrivée des Sœurs Blanches (1899), les premières religieuses en Ouganda, quelques jeunes filles indigènes et même des femmes d’âge moyen se sont intéressées à la vie religieuse de ces femmes. Des demandes ont été faites pour rejoindre la Bamaria, comme les indigènes appelaient les Sœurs (NB : Ce terme aurait pu signifier “Celles de Marie”, mais aussi “Toutes les Maries” puisque toutes les sœurs pionnières s’appelaient chacune Marie ceci, Marie cela !) Finalement, en mars 1901, quelques aspirantes furent admises pour commencer une sorte de “noviciat de catéchistes”. Ce fut le bourgeon des futures Sœurs des Filles de Marie du Bwanda (Bannabikira), le premier Institut local féminin de femmes consacrées.

Dates et événements historiques clés

    • 1879 (23 février) : Première rencontre entre Kabaka Muteesa 1er et le P. Simeon Lourdel Mapeera. Muteesa donne la permission aux premiers missionnaires catholiques de rester dans son pays et d’enseigner leur religion.
    • 1881 (10 mars 1881) : Muteesa quitte Lubaga Palace pour Kasubi-Nabulagala à cause de la peste et ne reviendra jamais.
    • 1890 : Kabaka Mwanga donne la colline de Lubaga aux Missionnaires Catholiques.
    • 1891 Début de la construction de la première église sur le sommet de la colline. Le poste de mission se trouvait alors en bas de la colline de Nabunnya, l’endroit où le P. Lourdel Mapeera mourut le 12 mai 1890 et fut inhumé le jour suivant. Le transfert fut achevé à la fin de l’année.
    • 1892 (24 janvier) : Destruction de la première église pendant la guerre catholique-protestante. Six autres églises furent construites après la première, entre 1892 et 1901.
    • 1895 (28 octobre) : Ordination de Mgr Antonin Guillermain (3ème évêque du Vicariat de Nyanza Nord) par Mgr Henry Hanlon de Nsambya. Ce fut la première ordination épiscopale en Ouganda.
    • 1899 (18 octobre) : Arrivée des premières Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches). Elles établirent leur premier couvent sur la colline de Lubaga, non loin de la cathédrale, du côté de l’hôpital de Lubaga.
    • 1899 : Fondation de l’hôpital de Lubaga, le premier hôpital catholique en Ouganda. Ce sont les Sœurs Blanches qui ont commencé.
    • 1906 : Fondation du Collège Sainte-Marie, le premier collège catholique au sein du Vicariat des Pères Blancs. Il a été transféré à Kisubi en 1924.
    • 1906 (15 mars) : Première ordination sacerdotale en Ouganda, d’un Père Consolata du Kenya, ordonné par Mgr Henri Streicher. (Dans la 11ème église)
    • 1913 : Début des travaux de construction de l’actuelle cathédrale (12ème église) sous la direction du Frère Cyprian Jozef van Grinsven. La contribution de la communauté chrétienne locale à ce travail, sous la direction de Stanislaus Mugwanya, doit être reconnue.
    • 1917 (novembre) : Ordination épiscopale de Mgr John Forbes, coadjuteur de Mgr Henry Streicher. (Dans la 11ème église). Mgr Forbes, le premier Père Blanc canadien, a joué un rôle clé dans la collecte de fonds pour la construction de la cathédrale de Lubaga.
    • 1925 (31 octobre) : Consécration de la nouvelle cathédrale. Kabaka Daudi Chwa était présent pour l’occasion. Elle coïncidait avec le centenaire de la naissance du cardinal Lavigerie qui avait envoyé les premiers missionnaires en Ouganda.
    • 1941 : Deux Sœurs Blanches furent miraculeusement guéries de la peste bubonique (kawumpuli) par l’intercession des Martyrs d’Ouganda. Ce miracle a rendu possible la canonisation des martyrs d’Ouganda en 1964.
    • 1966 : Décès à l’hôpital de Lubaga et inhumation dans la cathédrale de l’archevêque Joseph Kiwanuka, premier évêque africain (1939) des temps modernes. NB : Mgr Michaud Edouard PB (dcd18 juin 1945) est également inhumé dans cette cathédrale.
    • 1969 (31 juillet) : Visite du Pape Paul VI. Il présida la messe de clôture du SECAM. Dans ses paroles prononcées dans cette cathédrale, nous voyons la réalisation du rêve de notre Fondateur : “Les missionnaires doivent d’abord être des initiateurs. Le travail durable ne peut être accompli que par les Africains eux-mêmes, une fois qu’ils deviennent chrétiens et apôtres.” Le Pape a dit : “Vous, les Africains, vous êtes maintenant missionnaires pour vous-mêmes. L’Église du Christ est bel et bien implantée sur ce sol béni… Missionnaires pour vous-mêmes, en d’autres termes, vous les Africains, vous devez maintenant continuer, sur ce continent, l’édification de l’Église.”
    • 1984 (28 janvier) : Visite de Mgr Robert Runcie, archevêque de Canterbury.
    • 1993 (9 février) : Visite du Pape Jean-Paul II.
    • 1998 : Visite de Mgr George Carey, archevêque de Canterbury.
    • 2015 (28 novembre) : Visite du Pape François.
    • 2016 (6 novembre) : Ouverture officielle de la cause de béatification du Père Simeon Lourdel Mapeera et du Frère Amans Delmas.

SŒURS MISSIONNAIRES DE NOTRE-DAME D'AFRIQUE À LUBAGA

Arrivée à Lubaga

Le 18 octobre 1899 restera une date clé pour la vie religieuse en Ouganda. C’est ce jour-là que le premier groupe de six Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) est arrivé à Lubaga. Il s’agissait de : Sr Joachim, Sr Mechtilde, Sr de l’Espérance, Sr. Dorothée et Sr Restitute. Elles arrivaient d’Alger avec l’évêque Streicher. Elles établirent leur premier couvent sur la colline de Lubaga, non loin de la cathédrale, du côté de l’hôpital de Lubaga. Le 26 novembre, elles commencèrent à apprendre la langue et, peu de temps après, elles se mirent à enseigner le catéchisme et le chant aux filles. A partir de 1901, certaines de ces filles suivront une formation d’enseignantes.

Fondation de l'hôpital de Lubaga

La fondation de l’hôpital de Lubaga remonte à l’année même de l’arrivée des SMNDA en Ouganda, c’est-à-dire en 1899. C’est le premier hôpital catholique de ce pays. C’est aussi dans cet hôpital que deux Msola – Sr Richildis et Sr M. Aloyse – ont été miraculeusement guéries de la peste bubonique (kawumpuli) en 1941 par l’intercession des Martyrs d’Ouganda. Ce miracle fut un grand pas en avant dans la cause de la canonisation des martyrs d’Ouganda en 1964.

Lubaga Girls School

En janvier 1968, l’ancien collège de Lubaga fut transformé en collège privé. C’était en réponse à la demande du curé de la paroisse et des parents. Sœur Luce Tessier était la directrice de l’école primaire et secondaire. Parmi les nombreuses réalisations qu’elle a accomplies, mentionnons l’installation d’un laboratoire scientifique bien équipé.

En janvier 1969, l’administration de l’école fut confiée à l’Institut des Filles de Marie (Sœurs Bwanda).

Cimetière

Beaucoup de Sœurs Blanches sont enterrées dans l’ancien cimetière en contrebas de la Cathédrale. Quelques Pères Blancs avaient été enterrés dans le même cimetière, dont le Père Siméon Lourdel, mais leurs restes ont finalement été enlevés et enterrés à Nabulagala en 2015.

Psaume 66: Un chant de louange et d’action de grâce

      1. Louez Dieu par des cris de joie, vous tous les peuples !

      2. Chantez à la gloire de son nom ;
        offrez-lui de glorieuses louanges !
      3. Dites à Dieu : “Que ce que tu fais est merveilleux !
        Ton pouvoir est si grand
        que tes ennemis se prosternent devant toi.
      4. Tout le monde sur terre te vénère ;
        ils te chantent des louanges,
        ils chantent des louanges à ton nom.
      5. Venez voir ce que Dieu a fait,
        ses actes merveilleux parmi les nations.
Prière finale

Dieu de tous les peuples du monde, tu as envoyé ton Fils pour nous montrer le chemin qui nous mène à toi. Nous te remercions pour les missionnaires qui sont venus sur notre terre en Ouganda et qui ont vécu ici pour apporter la Bonne Nouvelle de Jésus à son peuple. Nous te remercions pour les missionnaires qui ont enseigné notre peuple, qui l’ont guéri et qui ont travaillé à ses côtés. Aide-nous à honorer leur mémoire en vivant notre vie comme des personnes qui apportent la Bonne Nouvelle de Jésus aux autres et continuent à confier entre tes mains tous tes enfants fidèles, les étudiants, le personnel médical et tous ceux qui sont venus chercher des soins. Nous te le demandons au nom de ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Pèlerinage 150è – 1er jour – Nalukolongo

150th Jubilee - Pilgrimage

Day One - Nalukolongo

La mission de Nalukolongo a été fondée en 1885 par les Pères Siméon Lourdel Mapeera, Pierre Giraud et le Frère Amans Delmas. C’était le deuxième poste de mission catholique en Ouganda après Nabulagala (1879). La terre leur a été donnée par Kabaka Mwanga à leur retour du Tanganyika. Mwanga voulait leur donner un terrain près de son palais à Mengo, mais ils ont préféré ce site parce qu’il était plus accessible aux ‘pauvres et aux petits’ (abakopi). L’église de la mission a servi de première cathédrale en Ouganda pour Mgr Léon Livinhac. Ce poste va durer trois ans (1885-1888).

Des centaines de catéchumènes y furent baptisés après le martyre de Joseph Mukasa Balikuddembe (15 novembre 1885) et pendant la persécution générale de 1886. Parmi ceux-ci se trouvaient treize (13) futurs martyrs, à savoir : Charles Lwanga, Denis Ssebuggwawo, Pontian Ngondwe, Athanasius Bazzekuketta, Gonzaga Gonza, Noa Mawaggali, James Buuzabalyawo, Ambrose Kibuuuka, Anatoli Kiriggwajjo, Achilles Kiwanuka, Adolph Mukasa Ludigo, Bruno Sserunkuuma et John-Mary Muzeeyi.

C’est à Nalukolongo que les premières graines de la vocation indigène de vie consacrée ont germé dans les vœux privés de célibat prononcés par Maria-Mathilda Munaku et Celestin Namusanga, en vue d’un engagement total au service des missionnaires et des nécessiteux. Ils l’ont fait de leur propre initiative, devant le P. Siméon Lourdel Mapeera. Ce dernier parle de Célestin comme “notre premier frère noir africain” et de Mathilda comme “notre première sœur noire africaine”. Célestin fut rançonné en 1885, baptisé à la fin de la même année ; fit ses vœux temporaires d’un an en 1887 ; malheureusement, il se noya dans le lac Victoria lorsque les missionnaires s’échappèrent du Buganda après avoir été expulsés par l’armée musulmane en octobre 1888. Matilda, sœur de Sainte Noa Mawaggali, fut baptisée en juillet 1886 et prononça ses vœux temporaires la même année ; elle servit dans différents postes de mission et séminaires toute sa vie jusqu’à sa mort en 1934 à l’âge de 76 ans. Elle fut enterrée au cimetière du séminaire de Bukalasa.

Autres faits historiques clés concernant Nalukolongo

      • Les premiers baptêmes de femmes ougandaises administrés par les missionnaires eux-mêmes ont été célébrés ici.
      • Beaucoup de jeunes esclaves, garçons et filles, ont été rançonnés et pris en charge avec d’autres pauvres à cet endroit. C’est ce qui a inspiré feu le cardinal Nsubuga à fonder la maison Mapeera Bakateyamba (pour handicapés et nécessiteux, 1978) à cet endroit. Deux ans auparavant (1976), il avait fondé l’Institut des Sœurs du Bon Samaritain pour la même cause avec leur Maison Mère à cet endroit. Parlant de la vocation de ces sœurs, le Cardinal a dit : “J’ai aboli le dicton : “La charité s’est terminée avec Mapeera” ! Que la miséricorde ne meure pas avec Mapeera, mais continue d’être vue à travers les œuvres de charité de ces filles envers les pauvres et les indigents qui seront amenés ici à Nalukolongo.” (8 décembre 1978). C’est en raison de cette longue tradition d’œuvres de charité qu’en 2015 (28 novembre), le Pape François se rendit en pèlerinage en ce lieu, reconnaissant l’importance de l’engagement de l’Église pour atteindre les pauvres, les personnes handicapées et les malades. C’est à cette occasion qu’il a fait cet appel : 

« Je voulais beaucoup visiter cette Maison de la Charité, que le Cardinal Nsubuga a fondée ici à Nalukolongo. C’est un lieu qui a toujours été associé à l’action de l’Église auprès des pauvres, des handicapés et des malades. Ici, dans les premiers temps, les enfants esclaves étaient rançonnés et les femmes recevaient une instruction religieuse (pour la première fois des missionnaires eux-mêmes). Je salue les bonnes samaritaines qui perpétuent cette belle tradition, et je les remercie pour leurs années de service calme et joyeux dans cet apostolat… Aujourd’hui, de ce foyer, j’en appelle à toutes les paroisses et communautés en Ouganda et dans le reste de l’Afrique pour qu’elles n’oublient pas les pauvres. » (Pape François à Nalukolongo)

      • 1886 (13 juin) : Au milieu des persécutions et des assassinats de chrétiens, les missionnaires ont renouvelé leur consécration à la Bienheureuse Vierge Marie. Ils ont signé l’acte et l’ont mis sous sa statue comme ils l’avaient fait au début de leur mission en Ouganda en 1879 (2 juillet).
      • 1888 (18 octobre) : Les Missionnaires, après avoir été emprisonnés pendant cinq jours à l’exception du Frère Amans, ont été expulsés du pays par le nouveau roi Kalema et ses partisans musulmans. La mission a été complètement pillée et détruite, de sorte qu’à leur retour en octobre 1889, ils ne purent pas revenir ici.
      • 1893 : Les restes de Charles Lwanga et Mathias Mulumba, enterrés ici dans la sacristie de la première église en novembre 1886, ont été retrouvés après des fouilles qui ont duré plusieurs mois. Mgr Hirth a exprimé sa joie ce jour-là avec ces paroles inspirantes :

« Je suis pressé de partager avec vous la joie que la Providence a voulu nous offrir hier. C’est avec une grande gratitude que vous remercierez le Seigneur avec moi. Après plusieurs mois de recherches, nous avons finalement trouvé dans les fouilles de Nalukolongo, la petite boîte d’os de nos martyrs de 1886. Cela faisait cinq ans qu’elle avait été cachée par les missionnaires, au moment de la crise arabe. Ce n’est certainement pas sans la providence divine que Dieu nous a envoyé cette précieuse consolation dans les circonstances actuelles.

Avec cette faveur inattendue, c’est une nouvelle ère de grâces et de bénédictions qui s’annonce pour notre Mission de Nyanza. Rassemblons tous nos prières pour ne pas rester indignes de la grâce qui s’annonce ! Appelons nos martyrs et répétons souvent ces invocations : Reine des Martyrs priez pour nous. Tous les Saints Martyrs, priez pour nous. » (Mgr Hirth, Lettre aux missionnaires du Tanganyika, 14 novembre 1893).

NB : Ce sont les seules reliques des martyrs de l’Ouganda qui ont été identifiées pour des martyrs individuels et conservées en sécurité. Ce sont celles portées à Namugongo lors de la procession annuelle du pèlerinage.

      • 1923 (3 juin) : Bénédiction et pose de la première pierre de la Chapelle du Mémorial, par Mgr John Forbes. Elle fut construite à la mémoire des martyrs d’Ouganda, Mgr Livinhac et le P. Mapeera, et dédié à la Mère de Jésus, patronne du Buganda (Ya Namasole wa Yezu Omuwolereza w’Obuganda). Ce travail noble a été initié et supervisé par le P. Raux Modeste qui était alors curé de la paroisse de Lubaga.
      • 1929 (3 juin) : La chapelle commémorative fut bénie par Mgr Arthur Hinsley. C’était la première chapelle en Ouganda à être construite à la mémoire des martyrs d’Ouganda.
      • 1954 : Les Petites Sœurs de Jésus (Charles de Foucauld) s’établissent à Nalukolongo. Elle quitteront l’Ouganda au début des années 1970.
      • 1991 (29 avril) : Inhumation du Cardinal Emmanuel K. Nsubuga (1914-1991). C’était sa volonté d’être enterré à Nalukolongo dans le but que quiconque viendrait ici pour prier pour son âme, se souviendrait d’aider les malades et les nécessiteux dans ce lieu.

Le Cardinal Nsubuga était un ‘véritable petit-fils des premiers missionnaires, en particulier de Mapeera’. Il conquit de nombreux lieux historiques liés aux premiers missionnaires et aux martyrs de l’Ouganda. Il rapporta en Ouganda les restes de Mgr Livinhac d’Alger, du Frère Amans de Bagamoyo en Tanzanie et du Père Barbot de Zanzibar. Il a initié la cause de béatification du Père Siméon Lourdel Mapeera en 1987.

      • Lieu de pèlerinage : En raison de sa connexion avec les martyrs d’Ouganda, des centaines de pèlerins viennent à cet endroit pendant le pèlerinage annuel à Namugongo en mai/juin.

PRIÈRE À NALUKOLONGO

« J’avais très envie de visiter cette Maison de la Charité, que le Cardinal Nsubuga a fondée ici à Nalukolongo. C’est un lieu qui a toujours été associé à l’action de l’Église auprès des pauvres, des handicapés et des malades. Ici, dans les premiers temps, les enfants esclaves étaient rançonnés et les femmes recevaient une instruction religieuse (de la bouche des missionnaires pour la première fois). Je salue les bonnes samaritaines qui perpétuent cette belle tradition, et je les remercie pour leurs années. » (Pape François à Nalukolongo)

« Le roi répondra : “En vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez fait pour l’un des plus petits de mes frères et sœurs, vous l’avez fait pour moi.” » (Mt. 25, 40)

O Dieu de liberté, de beauté et de vérité, nous croyons que ton désir le plus profond est que toute la création ait la vie, la vie en abondance. Nous cherchons ta protection divine pour tous ceux qui sont exploités et réduits en esclavage.

Redonne-leur la dignité et offre-leur un nouveau départ. Aide-nous à venir en aide aux victimes et aux survivants de l’esclavage moderne.

Seigneur, Tu es venu pour honorer les plus petits, les oubliés, les négligés et les incompris. Tu es venu pour donner la première place aux derniers, ceux qui sont laissés pour compte, incompris et sous-estimés. Tu es venu accueillir chaleureusement les égarés, les orphelins, les abandonnés et les démunis. 

Aide-nous à être tes oreilles pour écouter leurs cris. Aide-nous à être ta voix qui parle d’amour et d’acceptation. Aide-nous à être tes pieds marchant aux côtés de ceux qui sont dans le besoin. Aide-nous à être tes mains pour les habiller, les nourrir et les abriter.

Puisses-Tu continuer à renouveler le zèle missionnaire en nous et dans l’Église ; suscite de nouveaux missionnaires qui te suivront jusqu’aux extrémités du monde. Fais de nous des témoins de ta bonté, pleins d’amour, de force et de foi pour ta plus grande gloire et le salut du monde entier.

Pèlerinage 150è – 1er Jour – Kisubi

Jubilé 150è - Pèlerinage

Premier jour - Kisubi

Lorsque Mapeera et Amans quittèrent Kaweta (Bugonga) à pied en direction de la capitale Lubaga, leur première nuit se passa à Kisubi (19 février 1879).

La tradition orale raconte que le lendemain matin, quand ils ont enlevé leur tente pour continuer leur voyage à Lubaga, ils ont oublié un des piquets qui plus tard se développa en un grand arbre, maintenant appelé Mapeera Tree. Cet arbre est maintenant dans l’enceinte de l’école secondaire Mapeera Senior Secondary School.

Toute la colline de Kisubi a été donnée aux missionnaires par Kabaka Muteesa I en 1880. Ce don a ensuite été confirmé par le successeur de Muteesa, Kabaka Mwanga.

Paroisse de Kisubi (Notre-Dame Reine des Vierges)

Elle a été fondée en 1895. Les travaux de construction de l’église paroissiale actuelle ont commencé en 1911 et se sont achevés en 1913. Cette église, en plus d’être construite comme église paroissiale, a également été construite comme ‘prototype’ de la future cathédrale de Lubaga.

NB : Les Sœurs Blanches ont ouvert leur première communauté à Kisubi en 1905 (voir ci-dessous).

Pèlerinage au "Mapeera Tree"

Ce pèlerinage a commencé dans les années 1980 et depuis trois ans, il y a un pèlerinage annuel le 19 février, date à laquelle le Père Simeon Lourdel Mapeera et le Frère Amans ont passé une nuit à cet endroit en route pour Kampala.

Séminaire Mapeera (1981-1985)

Les Missionnaires d’Afrique ont commencé leur premier séminaire (phase) en Ouganda ici à la paroisse. Il s’appelait ‘Séminaire Mapeera’. Avant cela, leurs candidats étudiaient au Grand Séminaire Katigondo à Masaka.

L’équipe paroissiale faisait également partie du personnel du Séminaire de Mapeera. Alors que le premier groupe disposait de suffisamment de chambres dans le presbytère, ceux qui suivaient étaient logés dans des conteneurs transformés en chambres. Les séminaristes participaient aux activités pastorales de la paroisse. Cette expérience a duré jusqu’en 1985 quand le séminaire a été transféré à Kalangala (Tanzanie) en 1985.

Cimetière

Un certain nombre de M.Afr. et Msola sont enterrés dans le cimetière paroissial. Parmi eux, il y a deux M.Afr. : Les Pères Demers Jean-Paul (+60 ans) et Perreault Gerard (+55 ans), qui ont été tués par balle à l’aéroport lors du coup d’Etat d’Idi Amin le 25 janvier 1971.

Kisubi Hill: Symbole de la mission d'évangélisation intégrale de l'Église

Depuis la fondation de la paroisse de Kisubi, de nombreuses autres institutions ecclésiales ont été établies sur cette colline. Ces institutions comprennent des maisons religieuses, des écoles et des centres de soins de santé. Cette variété d’institutions souligne la nature intégrale de la mission évangélisatrice de l’Église. Cette mission ne se limite pas seulement à l’âme, mais aussi au corps et à l’esprit.

Quelques-unes des institutions passées et présentes sur Kisubi Hill

    • Hôpital de Kisubi fondé par les SMNDA en 1905. Auparavant, les Pères Blancs avaient transformé une partie des bâtiments du séminaire qui avait été transféré à Buddu, en un LAZARET (de Saint Antoine), un centre d’accueil pour les personnes atteintes de la “maladie du sommeil “. Cela dura jusqu’en 1908.
    • L’école technique St. Joseph, fondée en 1911 par les M.Afr. C’est la première école technique en Ouganda.
    • L’imprimerie, fondée par les M.Afr., a été cédée aux Sœurs de Saint Pierre Claver en 1957. Les sœurs l’ont nommée “Marianum Press”.
    • Le collège Ste Marie a commencé à Lubaga en 1906, a été transféré à Kisubi en 1924. Les M.Afr. l’ont remis aux Frères de l’Instruction Chrétienne en 1927.
    • L’école primaire pour filles Ste Thérèse, fondée en 1926 par les SMNDA.
    • La Maison Mère des Sœurs du Cœur Immaculé de Marie Réparatrice (Soeurs Gogonya), depuis 1948; et leur Généralat dans l’ancienne maison régionale des SMNDA près de l’église de la paroisse. Leur noviciat est près de leur Maison Mère. Ces sœurs ont été fondées par Mgr Henri Streicher et Mgr Joseph Cabana.
    • Le Petit Séminaire de Kisubi a commencé en 1952 où un certain nombre de M.Afr. ont enseigné. Le petit séminaire qui avait été commencé à Lubaga en 1895, fut ensuite transféré à Kisubi où il resta jusqu’en décembre 1903 quand il fut transféré à Bukalasa (Masaka). La construction du nouveau séminaire a commencé en 1949, pendant l’épiscopat de Mgr Joseph Cabana (M.Afr).
    • La Maison Provinciale et le Noviciat des Frères de l’Instruction Chrétienne.
      Note : Ces Frères ont été invités en Ouganda par les M.Afr. pour diriger les collèges fondés par ces derniers, par exemple, St Mary’s Kisubi et St Henry’s Kitovu (Masaka). Mgr. John Forbes, le premier père blanc canadien, alors co-adjuteur de Mgr Henri Streicher, a joué un rôle clé pour obtenir ces Frères.
    • La Maison Mère des Frères de Saint-Amans, située à côté de l’Ecole Technique Saint-Joseph. Ces Frères, fondés en 1984 par feu le Cardinal Emmanuel Nsubuga, se sont inspirés des Frères Missionnaires d’Afrique dont le pionnier dans ce pays était Fr. Amans Delmas.
    • Le Généralat des Sœurs du Bon Samaritain situé à côté de l’imprimerie Marianum.

SŒURS MISSIONNAIRES DE NOTRE-DAME D'AFRIQUE À KISUBI

Kisubi a été la troisième fondation ougandaise des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Dès 1903, les Pères blancs avaient mis en place une unité de soins de santé à Kisubi touchée par la maladie du sommeil.

Bientôt, le nombre de patients “Mmongoota” (maladie du sommeil) augmenta rapidement et un dispensaire s’avéra nécessaire. Mgr Henry Streicher, alors vicaire apostolique du Vicariat d’Ouganda, décida d’envoyer une équipe de sœurs à Kisubi pour combattre ce fléau.

En décembre 1905, les cinq premières sœurs : Mère Saint Honorat, Paula, Anna, Rodolphe d’Aquaviva et Jean Nepomucene arrivèrent de Lubaga. En janvier 1906, après une journée de recueillement, on entreprit immédiatement, avec l’aide de la population locale, la création d’une unité de soins de santé ; quelques cabanes furent construites où l’on soignait les patients souffrant de maladie du sommeil. Sœur Paula et Sœur Anna se chargeaient des ” dormeurs “, Sœur Jean Népomucène reprit les enfants et la sacristie, tandis que Sœur Rodolphe d’Aquaviva s’occupait de la maison.

Bien que les sœurs aient voulu que cette fondation se consacre principalement à la prise en charge des “dormeurs”, elles ont aussi entrepris des œuvres de charité, comme partout ailleurs : le travail de dispensaire et l’éducation des enfants des environs.

Les sœurs ont reconnu la valeur de l’éducation et de la religion. En 1908, elles pénètrent dans la communauté locale et encouragent les jeunes filles à venir s’initier à certaines compétences et valeurs religieuses. En 1915, elles ouvrent une école de filles à Kisubi. Quelques parents permirent à leurs filles d’aller chez les sœurs pour recevoir une instruction. L’accent était mis sur l’enseignement du catéchisme, ce qui eut une grande influence sur l’éducation des enfants à l’égard du Christianisme.

Le plus important, dans l’histoire de l’école, c’est en 1922 quand les parents ont estimé que leurs fils étaient exclus du système éducatif et ont demandé qu’au moins les petits garçons apprennent les rituels de l’église. En 1931, les garçons furent officiellement inscrits à l’école de la maternelle de St. Jean et c’est à ce moment que les garçons furent admis dans une école pour filles.

En janvier 1970, la direction de l’école primaire fut confiée aux Sœurs du Cœur Immaculé de Marie Réparatrice (Sœurs Gogonya) et en février 1988, la gestion de l’hôpital de Kisubi passa effectivement aux Sœurs du même Institut.

Maison Généralice des Sœurs de Ggogonya (Ancienne Maison régionale des Sœurs Blanches)

PRIÈRE À KISUBI

« Allez, enseignez-les… »

Sur les traces du Christ Maître

Texte biblique : Mt 28 , 16-20

“Je vous supplie de m’envoyer des experts dans les divers domaines d’éducation et de compétences pour former mon peuple dans les filières dont vous disposez dans votre pays”. Veuillez m’envoyer des personnes dignes de confiance qui ne trahiront pas mon pays et qui ne conduiront pas mon peuple à un mauvais comportement. Mais seulement ceux qui donneront de bons exemples et une bonne éducation qui nous conduiront à une bonne administration de mon pays. Envoyez-moi des professeurs de religion pour que je puisse comprendre Dieu. “(Kabaka Muteesa I, 1875)

Le roi Muteesa demandait des “professeurs de métiers et de religion”. Kisubi Hills est l’un de ces endroits où visiblement ceux qui ont répondu à cette invitation, parmi eux les fils et filles de Lavigerie, ont réalisé ce souhait et leurs successeurs continuent à faire de même. Aujourd’hui, Kisubi est l’un des grands centres d’éducation et d’apprentissage des compétences techniques, des études religieuses et spirituelles et des études profanes. La présence des “Frères de l’Instruction chrétienne” (Frères de Kisubi) et du Collège Sainte-Marie sur cette colline, nous rappelle à nouveau combien les Missionnaires d’Afrique tenaient à l’éducation formelle. En raison de leur expertise dans ce domaine, les Pères Blancs ont invité ces Frères à venir en Ouganda pour les aider dans ce noble travail. Le Collège St. Marie fut le premier collège fondé par les Pères Blancs.

Nous louons et remercions Dieu pour l’immense contribution de l’Église au système éducatif de notre pays.

Nos remerciements s’adressent également à tous les hommes et les femmes d’hier et d’aujourd’hui qui se sont engagés dans cette noble œuvre d’éducation des enfants de nos pays respectifs. Que Dieu leur accorde l’esprit du Christ Maître, afin de faire de ces enfants de vrais “disciples du Christ”.

“Nous jurons que la Bienheureuse Vierge Marie sera notre guide et notre maîtresse pour que nous puissions comprendre à travers elle et avec elle afin d’accomplir l’œuvre de son Fils Jésus Christ….” (Premiers missionnaires, 1879)

Nous aussi, comme ces premiers missionnaires, nous confions cette noble œuvre et tous ceux qui y sont impliqués à Mère Marie pour qu’elle soit leur guide et leur maîtresse….

Notre Père, une dizaine d’Ave Maria, Gloire au Père !

Pèlerinage 150è – 1er Jour – Kigungu

Jubilé 150è - Pèlerinage

Il y a un an, une bonne délégation des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique était en Tunisie pour marquer le début officiel de l’année jubilaire. A cette occasion, les délégués ont eu le privilège de participer à un pèlerinage, habilement préparé par les missionnaires du Maghreb, sur les traces de notre Fondateur, le Cardinal Lavigerie, et des premiers missionnaires en Tunisie. Il y a quelques jours, c’était aux missionnaires de l’Ouganda de préparer un pèlerinage, un voyage spirituel, sur les traces des premiers missionnaires de l’Ouganda, le Père Siméon Lourdel et le Frère Amans Delmas, ainsi que des toutes premières semences de foi, les Martyrs de l’Ouganda, avant la célébration de la clôture officielle de l’année jubilaire. 

À TOUS CEUX QUI N’ONT PAS PU Y PARTICIPER, NOUS VOUS PROPOSONS DE VOUS ENGAGER DANS LE MÊME CHEMINEMENT SPIRITUEL EN SUIVANT LA PUBLICATION – PETIT À PETIT – DU «LIVRET DU PÈLERINAGE ».

Introduction

Les Missionnaires d’Afrique sont arrivés en Ouganda il y a cent quarante ans (1879) et les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique il y a cent vingt ans (1899). Notre pèlerinage va nous conduire dans des lieux où nos prédécesseurs en mission sont passés, ont vécu et ont servi Dieu et son peuple. Nous espérons et prions pour que, lorsque nous explorons et apprécions le passé glorieux dont l’impact est visible dans la communauté chrétienne florissante d’aujourd’hui, nous ne ” le transformions pas en musée ” ou pire en ” cimetière de nostalgie ” (expressions du Pape François) ; mais plutôt le rendions vivant et pleinement présent là où nous continuons la mission entreprise par nos prédécesseurs. Puisse ce voyage dans le passé de notre famille Lavigerie dans ce pays nous aider à découvrir “les germes d’un avenir inimaginable dans notre monde en apparence stérile”. (Timothy Radcliffe).

PÈLERINAGE SUR LES TRACES DES PREMIERS MISSIONNAIRES

Premier jour - Kigungu

Qu’ils sont beaux les pieds du messager de la Bonne Nouvelle ! (Is. 52, 7)

PREMIÈRE CARAVANE EN AFRIQUE DE L’EST 1878:
1. Joseph Augier 2. Ludovic Girault 3. Leon Livinhac 4. Simeon Lourdel 5. Leon Barbot 6. Amans Delmas
7. Joachim Pascal 8. Theophile Dromaux 9. Henry Delaunay 10. Toussaint Deniaud

Quelques notes historiques

Kigungu aussi connu sous le nom de Kyettale était le plus grand port du Royaume du Buganda au XIXe siècle. Le 17 février 1879, les deux premiers missionnaires catholiques, le P. Simeon Lourdel et le Fr. Amans Delmas, sont arrivés par ce port. Cela leur avait pris dix mois depuis Alger et presque un mois depuis Kageye (Mwanza), de l’autre côté du lac, où ils avaient quitté leurs trois confrères. Après deux jours de repos et la réparation de leur canot, ils sont partis en direction de Lubaga, la capitale du royaume. Mais, après quelques kilomètres, à Kaweta (cf. Paroisse de Bugonga), leur canoë s’est brisé en morceaux. C’est ainsi que Mapeera raconte l’incident : “Nous sommes arrivés juste à temps, notre pauvre canot, souvent réparé, n’était plus bon que pour le bois de chauffage. Il s’est tout simplement effondré au point que nous avons dû renoncer à toute autre utilisation.” De là, ils ont donc continué leur voyage à pied.

Quatre mois plus tard, le 17 juin 1879, les trois missionnaires partis à Kageye arrivèrent également au même port. Il s’agissait des Pères Léon Livinhac, Ludovic Girault et Léon Barbot. Le Frère Amans est allé les chercher avec une flotte de 20 canoës fournis par le roi Muteesa I. Ce fut vraiment une journée joyeuse et d’action de grâce. C’est ainsi que le P. Girault décrivit l’événement dans son diaire :

« Hier soir, les moustiques sont revenus pour nous faire la guerre… Nous nous sommes réveillés à quatre heures du matin et le départ était prévu à cinq heures… Le Père Livinhac et le Frère Amans souffrent toujours de fièvre… Avant notre arrivée, Musisi a rassemblé tous les canoës, puis nous nous sommes lentement dirigés vers la rive… Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt, nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt minutes et demie (10h20), nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Nous étions très heureux et, au fond de notre cœur, nous rendions grâce à Dieu pour la protection sans faille qu’il nous avait donnée tout au long de notre voyage. Nous Lui avons aussi demandé de bénir notre mission et de convertir ces pauvres gens parmi lesquels nous sommes venus vivre. »

Ils y sont restés quatre jours, puis sont partis à pied pour Nabulagala où les attendait le Père Siméon Lourdel. Le Père Livinhac était très malade et devait être transporté sur une civière.

Vingt ans plus tard, en octobre 1899, le premier groupe de six Sœurs blanches arriva dans ce pays par ce même port. Elles sont venues avec Mgr Henry Streicher et un groupe de 12 Pères Blancs.

Monument et Succursale

Le premier monument en souvenir de l’arrivée des missionnaires pionniers dans ce port a été construit en 1929, année du jubilé d’or de l’arrivée de ces missionnaires. Ce monument a lentement été recouvert d’eau – une partie de ses ruines se trouve dans le musée de Lubaga.

Le monument actuel avec les statues de Mapeera et d’Amans a été construit en 1933-35. Depuis 1935, Kigungu est une succursale de la paroisse de Bugonga (Entebe) depuis 1975. Les travaux de construction de la nouvelle église ont commencé en 1994. (La paroisse d’Entebe, à environ 3 km de Kigungu, a été fondée par les Missionnaires d’Afrique en 1902 ; c’était pendant de nombreuses années la procure).

Vieux monument
Nouveau monument

Pèlerinage annuel

Les pèlerinages à Kigungu ont commencé dans les années 60 (1960). Depuis 2009, ce pèlerinage a lieu le jour même du 17 février, que ce soit un dimanche ou non. Il est organisé à tour de rôle par les différents diocèses de la Province ecclésiale de Kampala et chaque année le nombre de pèlerins augmente, de sorte que le lieu devient de plus en plus exigu !

Restes des Missionnaires Pionniers, Kigungu, 17 février 2011

PRIÈRE À KIGUNGU (SMNDA)

(De « A l’écoute de Mère Marie Salomé » p. 37-38)

« Le Cœur de Jésus doit être notre modèle et avec lui, notre Mère Marie que nos Constitutions nous ont donnée comme un exemple à imiter chaque jour. Regarde-les de très près, regarde-les constamment, regarde-les avec amour ; que leur exemple, gravé dans ton cœur, te fasse rayonner de leurs vertus dans tout ce que tu es, et que chacun trouve en toi un exemple de pudeur, d’amitié chrétienne, de douceur, de piété profonde, de serieux parfait qui sont autant de qualités qui sont celles de Jésus et de sa sainte Mère. Ainsi, vous deviendrez comme des aimants, attirant les âmes vers Dieu ; alors vous accomplirez, par la grâce de Notre Seigneur, les paroles que notre Vénérable Fondateur a prononcées à la basilique Notre-Dame d’Afrique quand ses premiers missionnaires partaient pour l’Afrique Equatoriale :

ߵQu’ils sont beaux, pour les enfants de l’Afrique, les pieds de ceux qui descendent de leurs montagnes, meurtris et blessés de leur voyage et couverts de poussière, pour leur apporter enfin la paix ! Comme ils sont beaux, aux yeux des chrétiens, ces pieds qui les portent au martyre par amour, ces pieds qui se sacrifient pour sauver tant de victimes de leurs souffrances.ߴ »

Réfléchissons à la manière dont le Père Siméon Lourdel, Frère Amans Delmas et tous nos ancêtres missionnaires étaient prêts à être envoyés là où le Seigneur avait besoin d’eux. Et nous ?  Comment répondons-nous chaque jour à notre vocation ? Comment faisons-nous face aux difficultés que nous rencontrons dans l’acceptation de la mission et dans notre obéissance à l’appel du Seigneur ?

Remercions le Seigneur, comme le Père Siméon Lourdel, le Frère  Amans Delmas, de nous avoir confié, malgré nos faiblesses, la mission de répandre Sa Parole aux peuples africains.

Chant : Tu es le Dieu des grands espaces

Conférences romaines – Diplomatie du Vatican en Afrique

Relations diplomatiques du Vatican avec les états africains

Mgr Paul Gallagher est actuellement secrétaire aux relations avec les États au sein de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège.

Né à Liverpool en 1954, Paul Gallagher est ordonné prêtre en 1977 et entre bientôt à l’Académie ecclésiastique pontificale où il obtient un doctorat en droit canonique. A partir de 1984, il commence à travailler pour la diplomatie du Saint-Siège. Il sera affecté en Tanzanie, en Uruguay et aux Philippines avant de devenir Nonce au Burundi, Observateur au Conseil de l’Europe, Nonce au Guatemala et enfin Nonce en Australie jusqu’à ce que le Pape François le nomme Secrétaire aux relations avec les Etats. A partir de 2015, il contribue à promouvoir le dialogue entre les protagonistes au Proche-Orient.

Mgr Gallagher a connu un certain nombre de nos confrères, surtout en Tanzanie où il se souvient d’Atiman House et de ses résidants de l’époque. 

Mgr Gallagher a été invité à la Maison générale pour nous faire part de son expérience de secrétaire aux relations avec les États, en particulier avec les États d’Afrique.  Dans un style très détendu et amical, il nous a raconté (en anglais), non sans un certain réalisme sur les difficultés, son optimisme pour une Afrique naturellement très religieuse.

Témoignage de vie apostolique en Algérie

Témoignage de vie apostolique en Algérie

Dans le cadre de l’année jubilaire, le Comité Romain a organisé des conférences plus ou moins mensuelles sur des thèmes pertinents. Notre confrère Claude Rault, évêque émérite de Ghardaia, est venu passer quelques jours à Rome et nous a donné son témoignage de vie lors d’une causerie au Généralat. Une vingtaine de participants étaient présents, dont le Conseil Général.

Candidat à la sainteté ?

Cette année jubilaire a été bénie par la béatification des 19 martyrs d’Algérie, dont nos quatre confrères morts à Tizi-Ouzou en décembre 1994. D’autre part, notre Supérieur général a lancé une consultation de toutes les communautés sur la pertinence d’engager un processus de canonisation de notre fondateur, le Cardinal Charles Lavigerie. 

C’est dans cet esprit que le Comité romain du Jubilé a invité le Père Thomas Klosterkamp, OMI, à nous parler du processus d’instruction de la cause d’un saint. Le Père Thomas connaît bien le sujet puisqu’il est, depuis six ans, le postulateur général des causes des saints pour les OMI. 

Vous pouvez écouter sa conférence en anglais. Sous le lecteur, vous trouverez le plan du discours du Père Thomas, en français (si vous le préférez en anglais, veuillez passer à la version anglophone du site). Pour télécharger le fichier mp3, veuillez sélectionner la case située à droite du lecteur et, à la page suivante, télécharger le fichier. Vous pouvez également télécharger le PDF du plan de la conférence au bas de ce bulletin. 

1. Biographie

Charles Martial Allemand Lavigerie

Né le 31 octobre 1825 à Huire, Bayonne, France

    • Contexte familial
    • Education
    • Études théologiques : St. Sulpice, Paris / France

Carrière ecclésiastique :

1849 ordination sacerdotale

1854 professeur à la Sorbonne à Paris

    • Voyages au Liban et en Syrie

1861 Chevalier de la Légion d’honneur et, en octobre, auditeur français à la Rota Romana

1863 évêque de Nancy

Afrique : église – politique – vie sociale

1868 Archevêque d’Alger, Algérie

    • Il était venu pour servir la population de l’Algérie et non les colons.
    • Approche missionnaire
    • Approche humaine (famine, propagande anti-esclavagiste…)
    • Fondation de la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger (1872)

Les fondations et leur développement

1868 Pères Blancs

1869 Sœurs Blanches

    • prise en charge de la mission Sahara et Soudan
    • Missionnaires envoyés à Tunis, Tripoli, en Afrique de l’Est et au Congo
    • 1878 séminaire à Jérusalem

Carrière ecclésiastique

    • 1870 à Vatican 1, il soutient l’infaillibilité papale
    • 1882 cardinal
    • 1884 archevêque titulaire Carthage et “primat d’Afrique”

Décédé le 26 novembre 1892 (67 ans) Alger, Algérie

2. Enquête diocésaine

2.1 Première étape : les préliminaires

Le postulateur diocésain commence la recherche sur la vie et le caractère sacré du candidat, et la pertinence pastorale de la cause.

2.1.1. Le pétitionnaire de la cause (p. ex. Pères Blancs / Sœurs Blanches / Archidiocèse d’Alger) nomme un postulateur diocésain, avec le consentement de l’évêque local (diocèse d’Alger)

2.1.2. Le postulateur s’adresse à l’évêque compétent pour l’audition publique des témoins ou pour la documentation (cause historique)

2.1.3. Rapport du postulateur sur la réputation de sainteté et la pertinence pastorale de la cause proposée.

2.1.4. Le postulateur présente également une biographie, une liste des écrits publiés et des témoins.

2.2. Deuxième étape : établissement de la cause

Une étude de la vie et des écrits du serviteur de Dieu. Consultation avec les évêques, les fidèles, les experts et le Saint-Siège.

2.2.1. L’évêque décide officiellement d’enquêter et d’instruire la cause.

2.2.2. L’évêque consulte les évêques locaux au sujet de la pertinence de la cause.

2.2.3. L’évêque appelle les fidèles à faire des recommandations sur la cause.

2.2.4. Les écrits publiés du serviteur de Dieu sont examinés par une commission théologique.

2.2.5. Les écrits non-publiés et connexes sont examinés par une commission historique.

2.2.6. L’évêque consulte le Saint-Siège sur les éventuels obstacles à la cause (nihil obstat).

2.3. Troisième étape : enquête formelle sur les vertus

L’enquête canonique officielle recueille des preuves et interroge les témoins. (ouverture d’une enquête diocésaine)

2.3.1. L’évêque ouvre l’enquête, nomme un délégué, un médiateur de justice, un notaire.

2.3.2. Le médiateur de justice établit une liste de questions pour l’audition de témoins ou d’experts.

2.3.3. Les témoins, experts et autres experts de droit (théologiens / historiens) sont interrogés sous serment.

2.3.4. Si nécessaire et opportun, l’audition de témoins ou d’experts d’autres diocèses.

2.3.5. L’évêque fait une déclaration sur la question du culte du serviteur de Dieu.

2.3.6. Des copies certifiées conformes de tous les documents sont recueillies et envoyées sous scellés au Saint-Siège à Rome, à la Congrégation pour la Cause des Saints = C.C.S. (→ C.C.S. frais : 3.000,00 €)

2.3.7. Les originaux de tous les dossiers/documents scellés et conservés dans les archives diocésaines.

2.3.8. Titre donné : serviteur de Dieu.

3. Enquête romaine

3.1. Première étape : Validité de la cause

3.1.1. Le postulateur romain ayant sa résidence permanente à Rome doit être nommé.

3.1.2. Examen canonique de la validité de l’enquête diocésaine.

3.2. Deuxième étape : L’examen

3.2.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une documentation, appelée Postio (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 € au début et 2.000,00 € à la fin)

3.2.2. Examen de la Positio par des théologiens, historiens, cardinaux et évêques. (→ frais C.C.S. : 8.000,00 €)

3.2.3. Approbation par le pape d’un décret sur l’héroïcité des vertus : Titre de vénérable.

3.3. Troisième étape : Approbation d’un miracle dans le diocèse.

(Pour la béatification pour des vertus héroïques, un premier miracle est nécessaire !) Collecte de preuves et interrogatoire des témoins.

3.3.1. Le postulateur diocésain ou romain présente un rapport préliminaire.

3.3.2. L’évêque attend les premières réactions.

3.3.3. L’enquête diocésaine interroge tous les témoins, y compris les experts médicaux.

3.3.4. La personne guérie, si elle est encore en vie, est examinée pour déterminer la pérennité de la guérison.

3.3.5. Copies de toutes les procédures envoyées au Saint-Siège (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 €).

3.3.6. Les originaux sont conservés dans les archives diocésaines.

3.4. Quatrième étape : Homologation du miracle au Saint-Siège

3.4.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une Postio

3.4.2. L’étude sur le miracle est approuvée par des experts médicaux (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €) et par des théologiens (→ Frais de la C.C.S. 7.000,00 €), des cardinaux et des évêques.

3.4.3. Le pape autorise la cérémonie de béatification. La cérémonie de béatification se déroule ensuite dans l’église locale. Titre de bienheureux. (= tarif total de la C.C.S. jusqu’à la béatification : 33.000,00 €)

Excurse : La béatification est un acte administratif par lequel l’Église permet à un candidat à la sainteté d’être vénéré liturgiquement dans des lieux étroitement liés à sa vie et à son ministère (églises locales, pays, groupes religieux…). La canonisation est une déclaration papale formelle qui permet de se souvenir publiquement du saint lors des liturgies dans toute l’église universelle.

3.5. Cinquième étape : Approbation d’un miracle dans le diocèse.

(Pour la canonisation sur les vertus héroïques, un second miracle est nécessaire !) Collecte de preuves, et examen des témoins.

3.5.1. Le Postulateur diocésain ou romain présente un rapport préliminaire.

3.5.2. L’évêque attend les premières réactions.

3.5.3. L’enquête diocésaine interroge tous les témoins, y compris les experts médicaux.

La personne guérie, si elle est encore en vie, est examinée pour déterminer la pérennité de la guérison.

3.5.5. Copies de toutes les procédures envoyées au Saint-Siège (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 €).

3.5.6. Les originaux sont conservés dans les archives diocésaines.

3.6. Sixième étape : Approbation d’un miracle par le Saint-Siège

3.6.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une Postio (documentation)

3.6.2. L’étude du miracle est approuvée par des experts médicaux (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €) et par des théologiens (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €), des cardinaux et des évêques.

3.6.3. Le pape autorise la cérémonie de canonisation. La cérémonie de canonisation se déroule ensuite à Rome. Titre de saint (montant total des frais de la C.C.S. jusqu’à la canonisation : 14.000,00 € / 33.000,00 € + 14.000,00 € = 47.000,00 €)

Evocation des 19 martyrs de l’Eglise d’Algérie

Evocation des 19 martyrs de l'Eglise d'Algérie

Le Dominicain Jean-Jacques Pérennès a vécu longtemps en Algérie au temps du P. Claverie et a coordonné l’instruction du dossier pour la béatification des 19 martyrs d’Algérie. Dans sa conférence il évoque les 19 martyrs qu’il a forcément appris à mieux connaître au travers de leurs écrits et de leurs histoires.

Cette très belle conférence, donnée dans le cadre du 150è anniversaire, vaut la peine d’être écoutée, même si, malheureusement, la qualité du son n’est pas optimale.

Ci-dessous vous trouverez le lien audio pour la conférence, et plus bas le PowerPoint que le Père Jean-Jacques a utilisé tout au long de sa conférence.

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A la découverte de Mère Marie Salomé

Certains d’entre vous ont demandé le texte écrit de cette conférence très intéressante. Entretemps, j’ai adopté et édité le titre de la conférence utilisé dans la version écrite. J’ai aussi reçu la présentation Power-Point que je vous livre après le fichier son ci-dessous.

Dans le cadre des conférences romaines mensuelles, qui ont lieu au Généralat des Missionnaires d’Afrique, Soeur Gisella Schreyer, archiviste des SMNDA, nous entretient de l’histoire, peu connue des Pères Blancs, de Mère Marie Salomé, considérée comme étant la co-fondatrice des Soeurs Blanches avec le Cardinal Lavigerie.

Interviews Gilles Barette & Rita Toutant

Né du souffle des Journées Mondiales de la Jeunesse au Canada, Sel et Lumière est un instrument d’évangélisation unique. Il est dédié à être – et aider à être- le Sel de la terre et la Lumière du monde. Notre mission est de proclamer Jésus Christ et la joie de l’Évangile au Canada et dans le monde en présentant des histoires suscitant l’espérance et porter les gens plus près du Christ et de la Foi catholique. 

https://seletlumieretv.org/apropos/

Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient avec le père Gilles Barette sur l’histoire et l’œuvre des pères et frères de la Société des missionnaires d’Afrique (pères blancs). (…) Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit sœur Rita Toutant des religieuses missionnaires de Notre-Dame d’Afrique pour parler de l’histoire et de la mission de cette communauté au moment de la célébration de leur 150 e anniversaire d’existence.

Interview Gilles Barette : de 0:00 à 11:50
Interview Rita Toutant : de 19:54 à 28:32