Les Pères Blancs fêtent leurs 150 ans

Les Pères Blancs fêtent leurs 150 ans

Par Nelson Kiva du Journal NEW VISION (9 décembre 2019)

Le quotidien ougandais “NEW VISION” a couvert à la fois la grande fête de Namugongo et le pèlerinage qui a précédé la fête.

Voici un article de Nelson Kiva, du journal NEW VISION, paru dans l’édition du lundi 9 décembre.

Des centaines de missionnaires de différentes parties du monde se sont rassemblés hier au sanctuaire des martyrs d’Ouganda, à Namugongo, pour marquer 150 ans d’évangélisation africaine. C’était en l’honneur des martyrs ougandais.

Les premiers missionnaires catholiques à venir en Ouganda étaient des Pères Blancs. Il s’agissait du P. Siméon Lourdel, populairement connu sous le nom de Mapeera et du Frère Delmas Amans (Amansi), qui a enseigné la religion aux 22 martyrs catholiques ougandais.

La Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) et la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) jouissent d’une grande estime un peu partout en Afrique, pour leur contribution non seulement dans le secteur de l’évangélisation, mais également pour l’aide qu’elles ont apportée dans le secteur éducatif et sanitaire.

Les mouvements missionnaires des Pères Blancs et des Sœurs Blanches ont vu le jour en 1869 lorsque le cardinal Charles de Lavigerie, archevêque d’Alger en Afrique du Nord, a appelé de jeunes hommes et femmes à former les deux sociétés. Les missionnaires venaient de France et d’Angleterre.

Le supérieur général des Pères Blancs, le Père Stanley Lubungo, a dit que les martyrs ougandais jouent un rôle clé, car ils ont obéi à la parole de Dieu. “Ils n’ont pas abandonné Dieu et cela fait d’eux une bénédiction et un pilier clé de la foi “, a-t-il dit. “Ils ont allumé la bougie et c’est à nous de la porter en faisant avancer l’évangile “, a-t-il ajouté.

Sœur Carmen Sammut, supérieure générale des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, a dit : “Nous remercions Dieu pour les martyrs ougandais et pour la joie de nombreux hommes, femmes et enfants qui, sur ce continent, ont donné leur vie au Christ et pour les autres.

Le Nonce apostolique en Ouganda, Luigi Bianco, le célébrant en chef de la Messe d’action de grâce à Dieu pour ce 150e anniversaire, a fait remarquer que l’Église en Ouganda avait une raison particulière de manifester une profonde gratitude car les deux institutions missionnaires étaient les premières à annoncer cette bonne nouvelle dans le pays.
“En effet, c’est le moment de remercier Dieu pour les nombreux missionnaires, pères, frères et sœurs qui ont consacré leur vie à l’annonce de l’Évangile en Afrique et sur d’autres continents et au service de la promotion humaine des peuples “, a-t-il dit.

“L’anniversaire offre un bon exemple et une inspiration que personne n’est exclu de la mission de l’Église “, a-t-il ajouté.

“Même le Pape François invite l’Église à redécouvrir sa fécondité dans la joie de la mission et à être témoins de l’amour de Dieu pour tous.”

L’archevêque de Kampala, Mgr Cyprian Kizito Lwanga, a déclaré : “Quand je considère les fruits abondants des missionnaires, je suis amené à me poser un certain nombre de questions. Par exemple, où serions-nous si vous n’aviez pas été fondés ? Que serait l’Afrique sans vos activités et engagements missionnaires ? Que serait l’Ouganda sans le miracle des martyrs ougandais ?” Il a dit que les martyrs ougandais étaient les premiers fruits du travail d’évangélisation en Ouganda.

Le président des laïcs catholiques de l’Ouganda, Gervase Ndyanabo, a déclaré que les laïcs devraient penser aux sacrifices consentis par les missionnaires, y compris celui de mettre leur vie en danger au nom de l’évangélisation.

“Nous nous joignons donc aux autres pour louer Dieu pour eux. Nous serons à jamais reconnaissants à Dieu pour la vraie joie qui nous a été donnée à travers eux,” dit-il.

Le président Yoweri Museveni, qui était représenté par le ministre des finances Matia Kasaija, a déclaré aux chefs religieux que la solution aux maux de la corruption et des assassinats insensés consistait à faire des efforts conjoints afin de s’attaquer au phénomène croissant de la délinquance dans ce pays.

Le Kabaka du Buganda, Ronald Muwenda Mutebi, dans son message, a rendu hommage aux missionnaires, disant que l’Ouganda et l’Afrique étaient fiéres d’avoir produit le premier évêque africain dans l’histoire des temps modernes.

Mgr Joseph Nakabale Kiwanuka, a été consacré en 1939. Le Kabaka, qui était représenté par le Prince David Golooba, a déclaré que cela ancrait l’Eglise catholique en Ouganda.

ENTRE LES LIGNES

Le Président Yoweri Museveni a rappelé à l’Eglise que son rôle dans la lutte contre l’immoralité était immense : “Des maux tels que la corruption et les meurtres insensés sont une indication de mauvaise perception, de manque d’honnêteté et d’immoralité dans notre peuple.”

Lisez en ligne la couverture du même journal NEW VISION sur le “pèlerinage sur les traces de nos prédécesseurs”.

Messe de clôture Kampala

Apothéose de l'année jubilaire à Namugongo

Dans presque toutes les provinces, sections et secteurs, l’année jubilaire a pris fin. Un temps pour célébrer, remercier Dieu et compter les grâces qui nous feront avancer pour continuer la Mission avec les charismes qui sont les nôtres. 

De nombreuses photos des différentes célébrations ont été publiées sur Facebook ou diffusées par email ou par WhatsApp. Celles-ci arrivent en retard en raison de la mauvaise connexion Internet à Namugongo, en Ouganda, où la célébration officielle de l’année jubilaire s’est déroulée. Elles proviennent principalement du frère Vitus Abobo, mais je soupçonne qu’il a aussi recueilli des photos d’autres photographes. 

Il est plus difficile de rendre compte de ce qui s’est passé car votre serviteur n’était pas à Namugongo et n’a rien reçu de ceux qui ont eu la chance d’y être. Mais les photos elles-mêmes donnent un beau compte-rendu de la célébration.

Partage de Sœur Rosetta Rossi

Partage de Sœur Rosetta Rossi, smnda

Sœur Rosetta Rossi est une sœur missionnaire de Notre-Dame d’Afrique (Sœur Blanche) qui a travaillé de nombreuses années, surtout au Burundi. Dans le cadre des conférences romaines du 150e anniversaire des fondations de nos deux instituts missionnaires, Sœur Rosetta a accepté de donner son témoignage comme missionnaire. Cela s’est fait au cours d’une « conférence romaine » le 6 novembre 2019.

Apogée du Jubilé au Ghana-Nigeria

Apogée du Jubilé au Ghana-Nigeria

A la fin de l’année de célébration de notre 150ème anniversaire de fondation, la province du Ghana Nigeria a célébré son point culminant le 26 octobre dans la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation à Tamale (Ghana). Pour l’occasion, ils avaient édité une brochure avec les faits saillants de tout ce qui s’est passé dans la province pendant la célébration de l’année. Vous prendrez plaisir à parcourir cette brochure, que vous pouvez ouvrir en suivant ce lien.

Pèlerinage à Bayonne

Pèlerinage à Bayonne

Dimanche 20 octobre, 8 heures du matin, les confrères aînés de l’EHPAD de Billère auraient dû à peine commencer leur journée et pourtant, alors qu’il faisait encore noir, une bonne vingtaine d’entre eux s’engouffraient dans un car qui les emmènera aux origines même de notre fondation, la ville natale de Charles Martial Allemand Lavigerie. C’est là qu’il naquit, là qu’il grandit, là encore qu’il fût baptisé, puis scolarisé, avant de partir, à 17 ans, pour Paris afin de compléter le petit et le grand séminaire.

Le père provincial délégué, Patrick Bataille, et son assistant, Bernard Lefebvre,  étaient venus de Paris spécialement pour célébrer cette avant-dernière manifestation française de l’année jubilaire. La messe de clôture aura lieu plus tard dans l’année autour de la communauté de Toulouse.

Ce sont les plus valides de nos confrères de l’EHPAD qui s’étaient inscrits. Mais la journée n’aurait pas été possible sans le support d’une vingtaine de volontaires HBB (Hospitalité Basco-Béarnaise) qui les ont aidés toute la journée à monter et descendre du car et à se déplacer pendant les différents arrêts du pèlerinage.

Premier arrêt, la Cathédrale de Bayonne. L’évêque du lieu, le Père-évêque Marc Aillet nous y attendait pour célébrer la Journée Missionnaire Mondiale 2019. Pendant son homélie, le Père-évêque a d’abord salué l’effort d’évangélisation des Missionnaires d’Afrique, hommes et femmes qui ont consacré leur vie à évangéliser ce qu’il appelle le Continent de l’Espérance, car c’est en Afrique que la jeunesse du monde se trouve et que l’Église connaît la plus grande expansion. Il nous a alors rappelé que tout baptisé doit s’approprier le mandat du Christ et rayonner de la Foi là où il / elle se trouve. Et avec l’aide des médias sociaux qui sont omniprésents, la Mission Ad Gentes est là, à nos portes ! Son homélie était rythmée d’une phrase clé de l’évangile du jour : « Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi dans les cœurs ? »

La messe fût suivie d’un apéro, dans le très beau cloître de la cathédrale, et du repas au centre diocésain. Après le repas, visite de la statue de Lavigerie, érigée en 1909 à la place du Réduit, pour honorer cet enfant du pays qui était devenu extrêmement populaire.

De l’autre côté du pont qui enjambe l’Ardour, arrêt à l’Eglise Saint-Esprit où fut baptisé le cardinal le 5 novembre 1825, soit 5 jours seulement après sa naissance. Le curé titulaire de l’église nous y attendait pour nous raconter l’histoire de cette petite église de style gothique, élevée au rang de collégiale par Louis XI à la fin du 15è siècle. Après avoir prié les vêpres, nous nous sommes recueillis autour du baptistère.

Nous sommes remontés dans le car qui nous emmena au cimetière Saint-Etienne où nous avons vu le caveau familial des Lavigerie, et particulièrement la tombe des parents du cardinal, restaurée en 1955.

Dernière station, le quartier du domaine de Huire, dont un morceau de la maison natale du Cardinal existe encore. C’est impressionnant de fouler le sol  qu’a foulé le Cardinal dans ses tendres années. Il était temps alors de reprendre la route vers Billère où nous sommes arrivés peu après 19 h. C’était une très belle journée bénie de Dieu qui nous a, en effet, bien gâtés de pluies intermittentes.

Philippe Docq, M.Afr.

Vous trouverez ci-dessous une carte interactive avec les différents lieux que nous avons visités. Ensuite quelques photos de la journée. Et après les photos, un article paru en 1992 dans Nuntiuncula (Secteur Belgique) sur l’histoire de l’enfance du Cardinal Lavigerie.

(Annexe à “‘Nuntiuncula” n°495, septembre 1992)

À l’occasion du centenaire de la mort du Cardinal, on a évoqué beaucoup de souvenirs.

En général on a parlé, comme il se devait, de la grandeur de ses entreprises et de son activité multiforme. Toutefois il convient peut-être aussi d’évoquer un instant sa famille et sa Jeunesse.

En effet, c’est assez difficile pour nous de situer notre Fondateur chez lui à la maison ou à l’école… 

Tableau représentant la maison natale du cardinal Lavigerie et sous lequel on lit ce texte : « Cette maison fait partie du domaine de Huire, près de Bayonne, et en porte le nom. »

L’original de ce dessin n’existe plus, mais ceci est une photo faite sur l’original. Ce dessin se trouvait probablement dans cette maison de Huire, quand elle fut occupée et saccagée pendant la guerre 1940-1945. C’était peut-être l’œuvre de Mr Julien, oncle du Cardinal par son mariage le 29 octobre 1832 avec Louise Latrilhe, sœur de sa mère. C’était un dessinateur-graveur assez célèbre au XIXe siècle.

La maison principale au milieu était habitée par Mr Latrilhe, le grand-père maternel du Cardinal. Les Sœurs Blanches ont acheté en 1947 cette maison, qui avait subi beaucoup de modifications entre 1832 et 1947… Elle a été agrandie à plusieurs reprises pour abriter une communauté de plus de 50 sœurs, mais la vieille partie n’a guère changé extérieurement. Les parents du Cardinal logeaient dans la maison avec la tour à droite.

Selon la tradition Charles Lavigerie serait né dans la chambre à l’étage dans la tour. On ignore ce qu’est devenue cette maison entre 1834 et 1923, quand elle était la demeure du cocher.

Elle n’appartient plus maintenant aux Sœurs Blanches

Huire est situé sur la commune St Esprit, au quartier St Bernard. Du temps du Cardinal, cette localité faisait partie (depuis la Révolution) du département des Landes et du diocèse de Dax. Elle ne fut rattachée au diocèse de Bayonne et au département des Pyrénées Atlantiques qu’en 1857.

Le domaine de Huire, d’un seul tenant, comprenait environ 22 hectares de terres labourables et environ 3 hectares de terrain de joncs pour pacages. Il se composait de :

    1. Une maison principale, dite “Grand Huire”, avec son enclos, deux grands jardins (potager et fruitier), une vigne en plein rapport, un verger et une prairie. En outre, il y avait trois granges, un pressoir, une écurie, une remise et une cour à bétail.
    2. Une petite maison de vigneron.
    3. Deux métairies : “Petit Huire” et “Broc” ayant chacune une maison, une grange, une cour à bétail et un jardin.
    4. Une autre maison de maître, avec bosquet et jardin attenant (occupée par la famille Lavigerie).

Le grand-père maternel du Cardinal, acheta le Domaine de Huire à Mr Bisconty, Directeur aux Vivres de la Marine, le 14 mai 1813. Mais il semble qu’il ne s’installa à Huire avec sa famille (six filles et un garçon) qu’en 1819 ou 1820. Peu après l’achat de la propriété, les troupes anglaises (alliées aux Espagnols en guerre avec la France) avaient investi Bayonne. Le 14 avril 1814, les défenseurs français de la citadelle (au-dessus de Huire) firent une sortie et se bâtèrent à Huire, Broc, Chanda, la verrerie de St Bernard et le couvent de St Bernard.

Une corvette et neuf chaloupes canonnières françaises bombardèrent Huire, Chanda et le couvent St Bernard.

C°est dans la ” Maison Latrilhe” que fut signée le 27 avril 1814 une suspension d’armes entre les belligérants. Une nouvelle convention levait le blocus de Bayonne le S mai 1814 (à la suite de la chute de l’Empire et de l’abdication de Napoléon).

Pierre Latrilhe (I), né en 1719 à Vialer (à 30km N.E. de Pau) se maria avec Marie Brascon (ou Brascoun) à Pau le 6 mai 1761. Il était “maître fondeur” à la Monnaie de Bayonne en 1767. En 1771 il est qualifié de “Sieur” Pierre Latrilhe. La Monnaie jouait un rôle considérable sous l’Ancien Régime, car peu de villes avaient le privilège de battre monnaie. Bayonne avait ce droit depuis quatre siècles. Les employés de la Monnaie formaient une catégorie particulière parmi les artisans et bourgeois de Bayonne. Pierre I est mort le 20 février 1800.

Le premier enfant de la famille Latrilhe-Brascon, né en 1764, avait reçu également le nom de Pierre. Pour le distinguer de son père et de deux de ses frères qui portèrent le même prénom, on l’indique comme Pierre II. Ce foyer Latrilhe-Brascon compta dix enfants connus : huit garçons (dont 5 n’ont vécu que quelques jours ou quelques mois) et deux filles. L’une d’elles, Catherine Louise, devenue Mme Le Mosquet, a tenu une grande place dans la famille Latrilhe et joua en particulier un rôle important durant l’enfance et la jeunesse de Charles Lavigerie pour sa formation littéraire et culturelle.

Pierre II s’est marié le 9 septembre 1798 avec Rose Agnès Fourtricot qui n’avait que 19 ans à ce moment alors que son mari en avait 34. Comme son père, il travailla à la Monnaie de Bayonne. À l’époque de son mariage, il était “Directeur des Travaux'” et au moment de la naissance de son premier enfant “Essayeur”‘, c’est-à-dire responsable du “‘titre” des monnaies. Il devait vérifier le poids exact du métal précieux de chaque pièce frappée à la Monnaie de Bayonne et le marquer du poinçon des Latrilhe. En 1828, Pierre II devint Directeur de la Monnaie. Cette position importante lui imposa de lourdes charges : l’achat de métaux précieux, l’installation des ateliers, le matériel, etc. Il dut emprunter. Or les affaires allaient très mal en France en 1830. Pierre Latrilhe ne put rembourser ses créanciers. Le Domaine de Huire, où il habitait, fut saisi et mis en vente par adjudication publique en 1832.

Pour sortir de cette situation difficile, Pierre Latrilhe II échangea Huire contre la maison de Biscardi (un peu plus haut sur la même colline) appartenant à Mr Isaac Léon, un Juif fortuné de la commune St Esprit. Comme les propriétés étaient de valeur très inégale, Mr Léon versa une soulte (une somme d’argent qui compense l’inégalité de valeur lors d’un échange) de 48.000 francs. Ceci permit à Pierre Latrilhe de rembourser ses créanciers.

Martial (ou Marthial) Allemand Lavigerie, originaire d’Angoulême, vint habiter Bayonne vers 1802 comme Receveur de la Loterie Nationale. En ce même début du siècle au moins trois de ses frères et sœurs (d’une famille de treize enfants) sont également venus s’établir à Bayonne.

Martial s’était marié avec Louise Vaslin. Divorcé en 1796, il s’est remarié le 17 juin 1801 avec Marie-Louise Raymond de Saint Germain, né à St Domingue en janvier 1776. Le ménage vint s’établir à Bayonne probablement peu après leur mariage.

Martial Allemand Lavigerie est toujours resté Receveur de la Loterie “Nationale”, “Impériale” et “Royale”. Ses fonctions l’avaient certainement mis en relation avec des personnes importantes du milieu financier bayonnais. En 1807, Martial devint membre de “La Zélée”, loge des Francs-Maçons de Bayonne, et il y tint plusieurs offices. Sa jeune femme est morte en I8I3,un mois après la naissance de leur cinquième enfant.

Léon Philippe Allemand Lavigerie (qui sera le père du Cardinal) était le premier fils de Martial. Il ne vivait pas à Bayonne, mais à Angoulême avec sa mère, Louise Vaslin. Cependant, en I8I7, il commença sa carrière dans les douanes au port de Bayonne. Il avait 22 ans. À part deux mois à Vannes en 1820, tous ses postes ont été à Bayonne ou dans les environs : Ustaritz, Urdos, Aînhoa, Bordeau.. Il gravit les échelons : de “surnuméraire” en 1817 à ” Receveur” aux Déclarations à la Douane Royale en 1824. C’est alors qu’il épousa, le 3 novembre 1824, Hermine Louise Latrilhe, qui habitait à Huire.

Le bâtiment principal du Domaine de Huire ne comprenait qu’un seul étage et, malgré quelques grandes pièces peu nombreuses, on y était à l’étroit maintenant que la famille s’agrandissait. Le jeune ménage Lavigerie-Latrilhe alla habiter la maison annexe sur la même propriété. C’est là que sont‘nés les trois premiers enfants du ménage : Charles (1825), Pierre Félix (1828) et Louise (Mme Kienner) (1832). Les gens racontent que toute la famille vivait ensemble au “”Grand Huire”, même si le jeune ménage Lavigerie logeait dans le bâtiment voisin.

Tous se rassemblaient pour les repas au “Grand Huire”.

Quand la famille Latrilhe fut obligée de quitter le Domaine de Huire en 1832, les Lavigerie allèrent habiter en 1832 ou 1833 la villa Beaulieu qu’ils avaient fait construire au cours de l’année 1832 également dans le quartier St Etienne. C’est de là que Charles et ses frères se rendirent chaque jour au collège St Léon situé près de la cathédrale de Bayonne.

Conférences romaines – Diplomatie du Vatican en Afrique

Relations diplomatiques du Vatican avec les états africains

Mgr Paul Gallagher est actuellement secrétaire aux relations avec les États au sein de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège.

Né à Liverpool en 1954, Paul Gallagher est ordonné prêtre en 1977 et entre bientôt à l’Académie ecclésiastique pontificale où il obtient un doctorat en droit canonique. A partir de 1984, il commence à travailler pour la diplomatie du Saint-Siège. Il sera affecté en Tanzanie, en Uruguay et aux Philippines avant de devenir Nonce au Burundi, Observateur au Conseil de l’Europe, Nonce au Guatemala et enfin Nonce en Australie jusqu’à ce que le Pape François le nomme Secrétaire aux relations avec les Etats. A partir de 2015, il contribue à promouvoir le dialogue entre les protagonistes au Proche-Orient.

Mgr Gallagher a connu un certain nombre de nos confrères, surtout en Tanzanie où il se souvient d’Atiman House et de ses résidants de l’époque. 

Mgr Gallagher a été invité à la Maison générale pour nous faire part de son expérience de secrétaire aux relations avec les États, en particulier avec les États d’Afrique.  Dans un style très détendu et amical, il nous a raconté (en anglais), non sans un certain réalisme sur les difficultés, son optimisme pour une Afrique naturellement très religieuse.