Conférences romaines – Diplomatie du Vatican en Afrique

Relations diplomatiques du Vatican avec les états africains

Mgr Paul Gallagher est actuellement secrétaire aux relations avec les États au sein de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège.

Né à Liverpool en 1954, Paul Gallagher est ordonné prêtre en 1977 et entre bientôt à l’Académie ecclésiastique pontificale où il obtient un doctorat en droit canonique. A partir de 1984, il commence à travailler pour la diplomatie du Saint-Siège. Il sera affecté en Tanzanie, en Uruguay et aux Philippines avant de devenir Nonce au Burundi, Observateur au Conseil de l’Europe, Nonce au Guatemala et enfin Nonce en Australie jusqu’à ce que le Pape François le nomme Secrétaire aux relations avec les Etats. A partir de 2015, il contribue à promouvoir le dialogue entre les protagonistes au Proche-Orient.

Mgr Gallagher a connu un certain nombre de nos confrères, surtout en Tanzanie où il se souvient d’Atiman House et de ses résidants de l’époque. 

Mgr Gallagher a été invité à la Maison générale pour nous faire part de son expérience de secrétaire aux relations avec les États, en particulier avec les États d’Afrique.  Dans un style très détendu et amical, il nous a raconté (en anglais), non sans un certain réalisme sur les difficultés, son optimisme pour une Afrique naturellement très religieuse.

Témoignage de vie apostolique en Algérie

Témoignage de vie apostolique en Algérie

Dans le cadre de l’année jubilaire, le Comité Romain a organisé des conférences plus ou moins mensuelles sur des thèmes pertinents. Notre confrère Claude Rault, évêque émérite de Ghardaia, est venu passer quelques jours à Rome et nous a donné son témoignage de vie lors d’une causerie au Généralat. Une vingtaine de participants étaient présents, dont le Conseil Général.

Candidat à la sainteté ?

Cette année jubilaire a été bénie par la béatification des 19 martyrs d’Algérie, dont nos quatre confrères morts à Tizi-Ouzou en décembre 1994. D’autre part, notre Supérieur général a lancé une consultation de toutes les communautés sur la pertinence d’engager un processus de canonisation de notre fondateur, le Cardinal Charles Lavigerie. 

C’est dans cet esprit que le Comité romain du Jubilé a invité le Père Thomas Klosterkamp, OMI, à nous parler du processus d’instruction de la cause d’un saint. Le Père Thomas connaît bien le sujet puisqu’il est, depuis six ans, le postulateur général des causes des saints pour les OMI. 

Vous pouvez écouter sa conférence en anglais. Sous le lecteur, vous trouverez le plan du discours du Père Thomas, en français (si vous le préférez en anglais, veuillez passer à la version anglophone du site). Pour télécharger le fichier mp3, veuillez sélectionner la case située à droite du lecteur et, à la page suivante, télécharger le fichier. Vous pouvez également télécharger le PDF du plan de la conférence au bas de ce bulletin. 

1. Biographie

Charles Martial Allemand Lavigerie

Né le 31 octobre 1825 à Huire, Bayonne, France

    • Contexte familial
    • Education
    • Études théologiques : St. Sulpice, Paris / France

Carrière ecclésiastique :

1849 ordination sacerdotale

1854 professeur à la Sorbonne à Paris

    • Voyages au Liban et en Syrie

1861 Chevalier de la Légion d’honneur et, en octobre, auditeur français à la Rota Romana

1863 évêque de Nancy

Afrique : église – politique – vie sociale

1868 Archevêque d’Alger, Algérie

    • Il était venu pour servir la population de l’Algérie et non les colons.
    • Approche missionnaire
    • Approche humaine (famine, propagande anti-esclavagiste…)
    • Fondation de la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger (1872)

Les fondations et leur développement

1868 Pères Blancs

1869 Sœurs Blanches

    • prise en charge de la mission Sahara et Soudan
    • Missionnaires envoyés à Tunis, Tripoli, en Afrique de l’Est et au Congo
    • 1878 séminaire à Jérusalem

Carrière ecclésiastique

    • 1870 à Vatican 1, il soutient l’infaillibilité papale
    • 1882 cardinal
    • 1884 archevêque titulaire Carthage et “primat d’Afrique”

Décédé le 26 novembre 1892 (67 ans) Alger, Algérie

2. Enquête diocésaine

2.1 Première étape : les préliminaires

Le postulateur diocésain commence la recherche sur la vie et le caractère sacré du candidat, et la pertinence pastorale de la cause.

2.1.1. Le pétitionnaire de la cause (p. ex. Pères Blancs / Sœurs Blanches / Archidiocèse d’Alger) nomme un postulateur diocésain, avec le consentement de l’évêque local (diocèse d’Alger)

2.1.2. Le postulateur s’adresse à l’évêque compétent pour l’audition publique des témoins ou pour la documentation (cause historique)

2.1.3. Rapport du postulateur sur la réputation de sainteté et la pertinence pastorale de la cause proposée.

2.1.4. Le postulateur présente également une biographie, une liste des écrits publiés et des témoins.

2.2. Deuxième étape : établissement de la cause

Une étude de la vie et des écrits du serviteur de Dieu. Consultation avec les évêques, les fidèles, les experts et le Saint-Siège.

2.2.1. L’évêque décide officiellement d’enquêter et d’instruire la cause.

2.2.2. L’évêque consulte les évêques locaux au sujet de la pertinence de la cause.

2.2.3. L’évêque appelle les fidèles à faire des recommandations sur la cause.

2.2.4. Les écrits publiés du serviteur de Dieu sont examinés par une commission théologique.

2.2.5. Les écrits non-publiés et connexes sont examinés par une commission historique.

2.2.6. L’évêque consulte le Saint-Siège sur les éventuels obstacles à la cause (nihil obstat).

2.3. Troisième étape : enquête formelle sur les vertus

L’enquête canonique officielle recueille des preuves et interroge les témoins. (ouverture d’une enquête diocésaine)

2.3.1. L’évêque ouvre l’enquête, nomme un délégué, un médiateur de justice, un notaire.

2.3.2. Le médiateur de justice établit une liste de questions pour l’audition de témoins ou d’experts.

2.3.3. Les témoins, experts et autres experts de droit (théologiens / historiens) sont interrogés sous serment.

2.3.4. Si nécessaire et opportun, l’audition de témoins ou d’experts d’autres diocèses.

2.3.5. L’évêque fait une déclaration sur la question du culte du serviteur de Dieu.

2.3.6. Des copies certifiées conformes de tous les documents sont recueillies et envoyées sous scellés au Saint-Siège à Rome, à la Congrégation pour la Cause des Saints = C.C.S. (→ C.C.S. frais : 3.000,00 €)

2.3.7. Les originaux de tous les dossiers/documents scellés et conservés dans les archives diocésaines.

2.3.8. Titre donné : serviteur de Dieu.

3. Enquête romaine

3.1. Première étape : Validité de la cause

3.1.1. Le postulateur romain ayant sa résidence permanente à Rome doit être nommé.

3.1.2. Examen canonique de la validité de l’enquête diocésaine.

3.2. Deuxième étape : L’examen

3.2.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une documentation, appelée Postio (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 € au début et 2.000,00 € à la fin)

3.2.2. Examen de la Positio par des théologiens, historiens, cardinaux et évêques. (→ frais C.C.S. : 8.000,00 €)

3.2.3. Approbation par le pape d’un décret sur l’héroïcité des vertus : Titre de vénérable.

3.3. Troisième étape : Approbation d’un miracle dans le diocèse.

(Pour la béatification pour des vertus héroïques, un premier miracle est nécessaire !) Collecte de preuves et interrogatoire des témoins.

3.3.1. Le postulateur diocésain ou romain présente un rapport préliminaire.

3.3.2. L’évêque attend les premières réactions.

3.3.3. L’enquête diocésaine interroge tous les témoins, y compris les experts médicaux.

3.3.4. La personne guérie, si elle est encore en vie, est examinée pour déterminer la pérennité de la guérison.

3.3.5. Copies de toutes les procédures envoyées au Saint-Siège (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 €).

3.3.6. Les originaux sont conservés dans les archives diocésaines.

3.4. Quatrième étape : Homologation du miracle au Saint-Siège

3.4.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une Postio

3.4.2. L’étude sur le miracle est approuvée par des experts médicaux (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €) et par des théologiens (→ Frais de la C.C.S. 7.000,00 €), des cardinaux et des évêques.

3.4.3. Le pape autorise la cérémonie de béatification. La cérémonie de béatification se déroule ensuite dans l’église locale. Titre de bienheureux. (= tarif total de la C.C.S. jusqu’à la béatification : 33.000,00 €)

Excurse : La béatification est un acte administratif par lequel l’Église permet à un candidat à la sainteté d’être vénéré liturgiquement dans des lieux étroitement liés à sa vie et à son ministère (églises locales, pays, groupes religieux…). La canonisation est une déclaration papale formelle qui permet de se souvenir publiquement du saint lors des liturgies dans toute l’église universelle.

3.5. Cinquième étape : Approbation d’un miracle dans le diocèse.

(Pour la canonisation sur les vertus héroïques, un second miracle est nécessaire !) Collecte de preuves, et examen des témoins.

3.5.1. Le Postulateur diocésain ou romain présente un rapport préliminaire.

3.5.2. L’évêque attend les premières réactions.

3.5.3. L’enquête diocésaine interroge tous les témoins, y compris les experts médicaux.

La personne guérie, si elle est encore en vie, est examinée pour déterminer la pérennité de la guérison.

3.5.5. Copies de toutes les procédures envoyées au Saint-Siège (→ Frais de la C.C.S. : 4.000,00 €).

3.5.6. Les originaux sont conservés dans les archives diocésaines.

3.6. Sixième étape : Approbation d’un miracle par le Saint-Siège

3.6.1. Le Postulateur Romain prépare avec un Relateur une Postio (documentation)

3.6.2. L’étude du miracle est approuvée par des experts médicaux (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €) et par des théologiens (→ Frais de la C.C.S. : 7.000,00 €), des cardinaux et des évêques.

3.6.3. Le pape autorise la cérémonie de canonisation. La cérémonie de canonisation se déroule ensuite à Rome. Titre de saint (montant total des frais de la C.C.S. jusqu’à la canonisation : 14.000,00 € / 33.000,00 € + 14.000,00 € = 47.000,00 €)

Evocation des 19 martyrs de l’Eglise d’Algérie

Evocation des 19 martyrs de l'Eglise d'Algérie

Le Dominicain Jean-Jacques Pérennès a vécu longtemps en Algérie au temps du P. Claverie et a coordonné l’instruction du dossier pour la béatification des 19 martyrs d’Algérie. Dans sa conférence il évoque les 19 martyrs qu’il a forcément appris à mieux connaître au travers de leurs écrits et de leurs histoires.

Cette très belle conférence, donnée dans le cadre du 150è anniversaire, vaut la peine d’être écoutée, même si, malheureusement, la qualité du son n’est pas optimale.

Ci-dessous vous trouverez le lien audio pour la conférence, et plus bas le PowerPoint que le Père Jean-Jacques a utilisé tout au long de sa conférence.

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A la découverte de Mère Marie Salomé

Certains d’entre vous ont demandé le texte écrit de cette conférence très intéressante. Entretemps, j’ai adopté et édité le titre de la conférence utilisé dans la version écrite. J’ai aussi reçu la présentation Power-Point que je vous livre après le fichier son ci-dessous.

Dans le cadre des conférences romaines mensuelles, qui ont lieu au Généralat des Missionnaires d’Afrique, Soeur Gisella Schreyer, archiviste des SMNDA, nous entretient de l’histoire, peu connue des Pères Blancs, de Mère Marie Salomé, considérée comme étant la co-fondatrice des Soeurs Blanches avec le Cardinal Lavigerie.

Prépare-toi à célébrer

Vous trouverez sur cette page tout le matériel nécessaire pour écouter et apprendre les chansons créées par les Missionnaires (MAfr & Msola) à l’occasion du 150° anniversaire.

Si vous êtes seulement intéressé par l’écoute, alors cette liste de lecture pourrait être suffisante :

Interviews à l’occasion du 150°

Voici une interview du Père Gilles Barette mafr,  et Soeur Elizabeth Villemure smnda, dans une émission de la Radio VM au Canada – EN DIALOGUE – , émission vouée aux questions œcuméniques et inter-religieuses et animée par Jean-Philippe Trottier.

Pourquoi évangéliser ?

Dans le cadre des Conférences Romaines du 150ème anniversaire, Monseigneur Richard Baawobr M.Afr., évêque de Wa (Ghana), nous a entretenu de la nécessité de continuer à évangéliser aujourd’hui. Le texte complet de son intervention est téléchargeable ci-dessous.

Texte de la conférence de Mgr Richard Baawobr

 
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Lavigerie, sa vision, sa personnalité… nouvelles perspectives

Le Père Frank Nolan a passé en revue les archives de la Société et apporte de nouvelles perspectives sur le Cardinal Lavigerie, sa vision, sa personnalité.

Deux des participants à cette Conférence, qui s’inscrit dans un cycle de Conférences romaines en vue des célébrations du Jubilé, ont donné les témoignages suivants à la fin de la Conférence :

“Les étudiants ont besoin de cette vision ! J’ai donné des conférences au noviciat sur Lavigerie, mais cela corrige très bien certaines des choses que je donnais, notamment l’insistance sur la main forte de Lavigerie, qui bien sûr est là, mais tu montres bien qu’il y a plus que cela.” (D. Sullivan, M.Afr.)

“Je veux juste vous remercier pour cette vision. Je pense qu’elle est confirmée par la relation que Lavigerie a eue avec notre Mère Salomé parce que s’il est vrai qu’il considérait sa volonté comme la volonté de Dieu, vision que Mère Salomé partageait, en même temps, bien que très timide, Mère Salomé pouvait défier Lavigerie… qui l’a toujours bien pris et qui l’a toujours bien écoutée.” (G. Schreyer, smnda)

Ci-dessous, la conférence de Frank Nolan (en anglais) puis les deux photos dont il parle au début de la conférence.

Témoignage de Vicky Chiharhula

Dans le cadre des Conférences Romaines, Soeur Vicky Chiharhula, smnda, nous entretient de son expérience comme agent pastorale auprès des migrants en Sicile. Ci-dessous, vous trouverez l’enregistrement audio de son partage, ainsi qu’un article publié par Bernard Ugeux sur son blog.

 
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Les « sœurs du monde » :
une équipe internationale de consacrées sur le terrain

Le pape François a demandé l’an dernier aux religieux de s’engager dans l’accueil des migrants. Les missionnaires d’Afrique en ont accueillis dans leur Maison Généralice à Rome. Les jésuites ont un important centre d’accueil au Vatican. A la demande de l’Union des Supérieurs Majeures, des congrégations féminines comme les Sœur Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) ont décidé de participer à une équipe inter-congrégationnelle et internationale en vue d’accueillir les migrants qui débarquant en Sicile. Ces migrants arrivent aussi de l’Afrique et, pour eux, être accueillis par une religieuse africaine qui peut mieux comprendre leur drame est un précieux soulagement.

Vicky Chiharhula SMNDA, Conglaise, partage les premiers pas de cette équipe.
Mission auprès des migrants en Sicile.
Nous sommes arrivées en Sicile le 14/12/2015, de cinq Congrégations de nationalités différentes : Argentine, Erythrée, Inde, Pologne et République Démocratique du Congo. Nous étions très bien accueillies de tous dans le diocèse d’Agrigento et au-delà. Dès le début, le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigento a voulu une communauté qui, par sa vie, puisse témoigner que c’est possible de vivre heureuses tout en étant différentes. « Le plus important n’est pas ce que vous ferez, mais le témoignage d’une vie commune heureuse » disait-il. En vivant unies malgré nos différences (cultures, charismes/spiritualités, races, langues), nous cherchons à bâtir des ponts entre la population sicilienne qui nous accueille et les migrants qui viennent des diverses cultures, races, religions, langues et nations. Plusieurs personnes nous appellent « les sœurs du monde »
Nous sommes encore à nos premiers pas dans l’effort de la connaissance mutuelle en communauté ainsi que celui de la connaissance de la culture sicilienne qui nous est totalement inconnue et différente des nôtres. Nous vivons dans notre chair ce que signifie « être migrant », comme le vivent ceux qui sont venus des différents coins du monde. L’unique et grande différence est que nous, nous l’avons librement choisi pour le Christ et sa mission.    
Notre vie communautaire est en quelque sorte une mission en soi. Nous souhaitons bâtir une communauté qui reflète la beauté de la fraternité universelle dans la différence. Cela n’est va pas de soi…
Tous ceux qui viennent nous voient ou qui entendent parler de notre expérience disent que c’est un signe de l’Esprit pour l’avenir de la vie religieuse. Nous sentons un appel pressent d’obéir à l’Esprit de Dieu et de le laisser accomplir en nous l’œuvre du Père. Nous cherchons encore la meilleure manière de nous engager concrètement, pour bâtir des ponts solides entre nous et avec tant d’autres.
Pendant que nous découvrons le milieu et sa réalité, nous faisons de petites choses : présence au port à l’arrivée des migrants, formation pour l’écoute et stage dans les centres d’écoute du diocèse, visites des migrants hospitalisés et sur la rue, etc..
Même si dans notre groupe il y a plusieurs langues, l’Italien reste un grand défi. Nous devons bien le connaître pour pouvoir faciliter la communication entre les uns et les autres. Il nous faut fournir beaucoup d’effort à cet effet.
Nous sommes très reconnaissantes envers toutes les personnes qui nous soutiennent de diverses manières. Puisse le Seigneur nous accorder la grâce de mettre en commun la richesse de nos cultures et de nos charismes, pour être un signe visible de son règne d’amour, d’unité et de miséricorde sur cette terre sicilienne !

Bernard Ugeux sur son Blog :

La Vie – Lettres d’Afrique – Un regard bienveillant et exigeant sur une Afrique qui souffre et se déploie