La joie de se retrouver et de prier ensemble entre frères
La présence des chrétiens au Niger est visible à travers les œuvres caritatives qui soutiennent les plus démunis de la société et contribuent au développement de la population. Nos églises et nos maisons sont aussi bien connues de tous parce que nous sommes une minorité. Ainsi pour témoigner et vivre de notre foi en Jésus Christ, nos activités pastorales restent centrées sur la rencontre de l’autre et sur le dialogue avec les autres. Le fait que nous sommes peu nombreux, nous aide à nous rapprocher les uns des autres afin de conjuguer nos efforts prophétiques. C’est ainsi que l’association des pasteurs, composée des 6 églises présentes à Konni, organise des rencontres mensuelles entre pasteurs pour nous garder unis. Cette année, l’invitation à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens a été bien accueillie par les pasteurs des autres églises chrétiennes. Afin de bénéficier de deux semaines pleines de prières intenses pour l’unité des chrétiens, nous avons débuté la prière le dimanche 16 janvier à l’Église Évangélique du Niger à Konni et le dimanche 23 janvier à l’Église Catholique. Nous ne pouvons avoir un bon nombre de fidèles que les dimanches. Le message principal de ces rencontres était se renouveler dans l’amour fraternel, renforcer notre unité et prier pour l’unité visible de l’Église. Nous avons allumé des cierges, symbole de notre espérance en Dieu. Nous pouvons ensemble être un témoignage lumineux qui conduira à d’autres personnes à connaitre et à aimer le Christ. La joie de nous retrouver en prière était immense. Nous nous sommes sentis réconfortés et renouvelés dans notre fraternité et dans notre unité. C’est ainsi qu’est né le désir d’organiser régulièrement les prières œcuméniques.
La visite du pape François en Irak (vidéo de la conférence)
Sa pertinence pour les relations religieuses
CONFÉRENCIER PRINCIPAL : CARDINAL MICHAEL L. FITZGERALD, M.AFR.
Voici l’enregistrement de la web conférence organisée par l’Université de Georgetown et le PISAI le jeudi 6 mai 2021, où sont intervenus nos deux confrères le Cardinal Michael Fitzgerald et le Père Diego Sarriò.
Le dialogue œcuménique et interreligieux autour de Kampala
Kampala est au centre des principaux aspects de la vie de la nation ougandaise : la politique, l’économie, l’éducation, la santé, sans oublier la religion. Sa population est la plus diversifiée sur le plan religieux comparée à toute autre partie de l’Ouganda. Les sièges de l’Église catholique, de l’Église d’Ouganda, de l’Église orthodoxe et de l’Islam sont tous ici. La plupart des églises pentecôtistes ont leurs églises principales ici. Les deux conseils œcuméniques et interreligieux nationaux – le Conseil chrétien mixte d’Ouganda (UJCC) et le Conseil interreligieux d’Ouganda (IRCU) – ont leur siège ici.
La population de Kampala est donc naturellement multiconfessionnelle et est destinée à le rester à l’avenir. Les interactions et la vie interreligieuses et œcuméniques font partie intégrante de la vie des gens, que ce soit dans les quartiers résidentiels ou non. On peut dire qu’à Kampala, ce qui unit les gens de différentes confessions est plus fort que ce qui les divise et les oppose les uns aux autres.
Tous les partis politiques de ce pays ont leur quartier général ici à Kampala et cherchent à se doter d’une identité religieuse tant au niveau de leur présidence que de leurs membres. Dans la même veine, Kampala étant le siège du Royaume du Buganda, l’esprit œcuménique et interreligieux est plus prononcé dans sa population qu’ailleurs. Le Kabaka est le roi pour tous, indépendamment de leurs affiliations religieuses, et la plupart des activités initiées et promues par le Royaume sont inclusives.
Les mariages interconfessionnels sont l’un des défis pastoraux qui, à mon avis, est plus aigu à Kampala que dans toute autre partie du pays. Un certain nombre de couples, mariés à l’église ou non, vivent dans cette situation et il existe un grand besoin d’une catéchèse œcuménique – interreligieuse adaptée et de lignes directrices pastorales sur cette question particulière.
À Kampala, la solidarité œcuménique et interreligieuse se pratique surtout dans l’adversité et la souffrance : la pauvreté dans un nombre croissant de bidonvilles, les crimes et les injustices, sans oublier la mort qui survient plus souvent en ville que dans les villages. L’une de ces adversités s’est produite récemment lorsque l’une des églises protestantes de Kampala a été démolie par des personnes qui prétendaient être propriétaires du terrain sur lequel elle était construite. La solidarité qui s’est manifestée à cette occasion de la part de toutes les personnes, indépendamment de leur foi, a été une voix prophétique forte qui nous a rappelé l’importance et le rôle clé de la religion dans notre société.
Eglise St. Pierre à Ndeeba
Du côté officiel du dialogue œcuménique et interreligieux, les interventions des deux conseils œcuméniques et interreligieux nationaux mentionnés ci-dessus sont plus efficaces à Kampala qu’ailleurs dans le pays. Leurs interventions, souvent sur des questions de justice et de paix, par exemple, concernant la violation des droits de l’homme, la gouvernance et la démocratie, etc. deviennent le sujet de conversation du jour dans la ville.
Enfin, il convient d’observer que si “ce qui unit les personnes de différentes confessions à Kampala est plus fort que ce qui les divise et les oppose les unes aux autres”, il existe également une crainte – fondée ou non – chez certains chefs religieux et fidèles laïcs de différentes communautés religieuses à l’égard les uns des autres. Il est également triste de constater que certaines activités œcuméniques communes, comme par exemple la semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens, ont récemment connu un certain relâchement. La pandémie COVID-19 pourrait-elle être un rappel de Dieu de la nécessité de renforcer notre coexistence pacifique et notre collaboration œcuménique et interreligieuse ? En fait, les habitants de Kampala ont été plus touchés par la pandémie que ceux des autres régions du pays.
Dialogue d’action œcuménique :
Promouvoir la paix et la sauvegarde de la maison commune, notre planète
Andreas Göpfert nous a aidés à réfléchir sur la manière dont le dialogue, y compris le dialogue œcuménique, peut être un catalyseur pour la paix et la cohésion sociale. Lors de l’audience privée avec les M.Afr et les SMNDA à l’occasion des célébrations du 150e anniversaire, le pape François a encouragé les missionnaires de la famille Lavigerie à être des bâtisseurs de ponts pour construire la paix et inspirer l’espérance.
La promotion de l’écologie intégrale et de l’attention portée à sauvegarde de la ‘maison commune’ peut être une grande ouverture pour le dialogue œcuménique. Venerato Babaine a partagé ses expériences de travail dans ce domaine en Zambie. Il considère les principes et les pratiques écologiques comme une porte inévitable pour l’œcuménisme et l’activité missionnaire. En nous référant à Laudato Si’, nous pouvons voir qu’il existe une interconnexion claire entre la clameur de la terre et la clameur des pauvres. Les chrétiens de toutes confessions devraient travailler ensemble pour sauvegarder notre maison commune et, ce faisant, promouvoir la dignité humaine et la justice sociale.
Quelle est la contribution de l’Église orthodoxe à l’écologie ? Frans Bouwen nous a informé que le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomaios, fut l’un des premiers dans le monde chrétien à mettre en lumière la dimension spirituelle de la crise écologique actuelle. En fait, les racines de cette crise sont spirituelles et éthiques : autosuffisance, égoïsme, consommation, destruction de la nature, etc. L’orthodoxie promeut une ‘ecclésiologie comme écologie’ et propose une éthique ascétique comme antidote à la consommation moderne et une vision eucharistique de l’action de grâce comme attitude de vie qui respecte l’intégrité de la création.
Serge Traoré nous a expliqué comment le prochain Synode sur l’Amazonie (6-27 octobre 2019) ouvrira de nouvelles voies pour l’Église et pour une écologie intégrale. Son but est de façonner l’Église avec un visage amazonien. En même temps, ce synode offre à l’Église l’occasion de réfléchir sur l’interdépendance de sa mission, en particulier par rapport aux dimensions JPIC-RD. Il y aura de nombreuses possibilités d’activités œcuméniques en faveur de la préservation de l’écosystème et de la justice sociale. Nous constatons également une évolution vers une coopération ‘Sud-Sud’ au niveau ecclésiologique et théologique. Qu’est-ce que l’Église (et les missionnaires) en Afrique peut-elle apprendre de l’expérience de l’Église de l’Amazonie ?
Sœur Sheila Kinsey, FCJM, a conclu notre série de conférences par une présentation intitulée :‘Laudato Si’ et le dialogue œcuménique : un appel à l’engagement prophétique’. Elle nous a rappelé que le Pape François appelle tous les religieux à être des prophètes d’espérance, pleins de passion et ouverts à de nouvelles opportunités : www.sowinghopefortheplanet.org La crise sociale actuelle exige une conversion écologique personnelle et communautaire. Elle nous a donné un aperçu de l’utilisation du site web de l’UISG ” Semer l’espoir pour la planète ” et nous a parlé d’une initiative visant à créer des ‘Tentes de martyrs’ lors du prochain Synode sur l’Amazonie pour honorer tous ceux qui ont donné leur vie pour protéger la création divine.
Toutes ces présentations informatives ont donné un excellent panorama de la vision et de l’engagement de l’Église envers l’œcuménisme et de ce que nous, Missionnaires d’Afrique, faisons pour l’intégrer dans nos diverses activités apostoliques. Les participants se sont répartis en petits groupes pour formuler quelques recommandations concrètes afin que cette dimension de la mission de l’Église soit pleinement intégrée à la vie de notre Société.
Bernhard Udelhoven a exploré le sujet ‘Là où la foi contagieuse donne du pouvoir aux pauvres : défis et leçons pentecôtistes pour l’Église catholique’. Il a souligné comment les nouvelles églises pentecôtistes en Zambie ont réussi à autonomiser les gens, en particulier les pauvres. Ces églises offrent des réponses aux besoins de la population locale qui, en général, désire conquérir des pouvoirs maléfiques tels que la sorcellerie et la misère sociale. Nous, catholiques, sommes invités à aller à la rencontre de ces églises et à apprendre pourquoi elles sont capables d’attirer tant de fidèles.
Paul Reilly a fait un exposé sur le ‘Dialogue œcuménique en Éthiopie : Particularité, enjeux et défis’. Il a mis en lumière le travail œcuménique des M.Afr. avec les chrétiens orthodoxes d’Ethiopie. Depuis l’arrivée des premiers confrères en 1967, l’œcuménisme est un mode de vie en Éthiopie. Malgré les défis évidents d’être missionnaires de rite latin travaillant dans les diocèses de rite oriental, ainsi que les tensions historiques entre catholiques et orthodoxes, nos confrères font de leur mieux pour s’adapter à cette réalité œcuménique avec patience et humilité.
Andreas Göpfert a donné un aperçu de la manière dont l’œcuménisme est intégré dans les deux Synodes sur l’Afrique en explorant les textes de référence de l’Ecclesia in Africa et de l’Africæ Munus.
Comment nous M.Afr. et comment nos églises locales reçoivent-elles ces textes officiels ? Andreas nous a aussi aidés à réfléchir sur la manière dont nous pouvons intégrer le dialogue œcuménique dans nos différentes activités missionnaires aujourd’hui. Quels sont les différents types de dialogue ?
Comment pouvons-nous aider à éduquer les gens à discerner des façons de vivre et de pratiquer le dialogue œcuménique ?
Les réponses aux questions suivantes pourraient donner des pistes pour s’impliquer davantage dans le dialogue œcuménique d’aujourd’hui :
Comment éveiller l’intérêt des confrères à découvrir les frères et sœurs chrétiens d’autres dénominations qui vivent autour d’eux ? Que pouvons-nous leur offrir ?
Comment pouvons-nous encourager nos confrères à rencontrer des frères et sœurs chrétiens d’autres dénominations ? Par quels moyens ?
Que pouvons-nous offrir à nos confrères pour qu’ils réfléchissent sur les cinq dimensions de l’œcuménisme et pour qu’ils puissent les prendre en considération dans leur ministère pastoral ?
Voici la suite du rapport – ainsi que les textes des conférences, souvent dans leur langue originale – de l’atelier qui a eu lieu fin mars à la Maison Généralice sur le « Dialogue œcuménique, un appel pour un engagement prophétique ». La première partie du rapport avait été publiée le 14 avril. Bonne lecture.
Œcuménisme dans le monde
Frans Bouwen a rappelé les documents officiels de l’Église catholique concernant l’œcuménisme. Celles-ci sont : Unitatis Redintegratio (1964) [Décret sur l’œcuménisme de Vatican II] ; Ut Unum Sint (1995) [Jean-Paul II] ; et le Directoire pour l’application des Principes et Normes sur l’œcuménisme (1993). En fait, il n’existe pas d'”œcuménisme catholique”, mais plutôt d’œcuménisme tout court. L’Église fait déjà l’expérience d’une ” communion réelle mais imparfaite “. Comment l’aider à grandir vers sa plénitude ?
Quel est l’engagement œcuménique du Pape François ? Andreas Göpfert a abordé ce thème en mettant en lumière les cinq dimensions de l’œcuménisme : 1) œcuménisme de la rencontre ; 2) œcuménisme pratique (dialogue œcuménique d’action / diaconie œcuménique) ; 3) dialogue œcuménique théologique ; 4) prière pour l’unité chrétienne ; 5) œcuménisme du sang (du martyre). Le Pape François dit que nous sommes tous appelés à être des chrétiens œcuméniques. Nous sommes des pèlerins ‘en marche’ vers la terre promise qu’est l’unité visible. Sommes-nous Missionnaires d’Afrique engagés à marcher sur cette route de l’œcuménisme ‘en marche’ ?
Prof. Gioacchino Campese, CS a donné une conférence intitulée ‘Ensemble vers la vie : Réflexion sur la mission œcuménique’. Il a présenté le document « Ensemble vers la vie : mission et évangélisation dans des contextes en évolution », rédigé par la Commission de Mission et d’évangélisation (CME), approuvé par le Comité central du COE en 2012 et présenté officiellement en 2013 lors de l’Assemblée du COE à Busan (Corée). Ce document nous rappelle que la mission est une vocation de l’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre dans un monde où la plénitude de la vie est à la portée de tous et où la catholicité est une qualité qui décrit le véritable œcuménisme et pas seulement un terme qui définit une dénomination chrétienne particulière.
Leo Laurence s’est concentré sur la ‘Commémoration commune de la Réforme’ (2017) entre catholiques et luthériens comme un point de non-retour vers l’unité chrétienne. Être chrétien aujourd’hui signifie être œcuménique et célébrer l’unité dans la diversité. Sommes-nous prêts à remettre en question nos propres préjugés ?
Frans Bouwen a offert aux participants un ‘Panorama des Eglises orientales’ en soulignant la distinction importante entre la ‘diversité’, qui permet une compréhension plus profonde et une expression et une célébration plus complètes de la foi en Christ, et la ‘division’, qui contredit l’essence et la mission de l’Eglise. Tous deux ont joué un rôle important dans l’origine et l’histoire des Églises orientales et orientales. Les différences ne sont pas seulement liturgiques, mais aussi dans la manière dont ils ont reçu et vécu l’Evangile dans leur contexte particulier. Pour ceux qui aimeraient travailler pour l’inculturation, il est bon de connaître leur histoire.
Il existe différentes façons de présenter le mouvement œcuménique. Dans le contexte actuel ne faut-il pas plutôt représenter ce mouvement œcuménique en employant la métaphore du ‘delta’ que celle du ‘fleuve’ ? Dans son exposé, Andreas Göpfert a repris certaines réflexions de la Pasteure Jane Stranz.
Du 28 mars au 4 avril, un atelier sur le dialogue œcuménique a été organisé à Rome par Andreas Göpfert, coordinateur de JPIC-ED. Les participants à l’atelier étaient :
Richard Nnyombi, coordinateur JPIC-RD pour le secteur Ouganda (EAP)
Frans Bouwen, coordinateur JPIC-RD pour le secteur Jerusalem (EPO)
Paul Relly, coordinateur JPIC-RD pour le secteur Ethiopia (EPO)
Babaine Venerato, délégué provincial pour le secteur Zambia (SAP)
Bernhard Udelhoven, de Fenza (SAP)
Maria Joseph Leo Laurence, en formation at St. Anselme (Rome)
Ignatius Anipu, assistant chargé de RD (Généralat Rome)
Martin Grenier, assistant chargé de JPIC (Généralat Rome)
Andreas Göpfert, coordinateur de JPIC-RD (Généralat Rome)
Début de la session
Après la prière d’introduction animée par Martin Grenier (assistant général chargé de JPIC), la première journée de notre atelier a été officiellement ouverte par Ignatius Anipu (assistant général chargé de Rencontre et Dialogue – Œcuménisme). Dans son discours d’ouverture, Ignace a invité les participants et tous les missionnaires d’Afrique à être des acteurs actifs de l’œcuménisme dans leurs engagements missionnaires. Faisant le lien entre le présent atelier et les 150 ans de fondation de la société, Ignace a souligné le fait que l’œcuménisme a toujours fait partie de notre charisme depuis le temps de notre fondateur Lavigerie.
Andreas Göpfert, coordinateur de JPIC-ED, a présenté l’emploi du temps de la session et la méthodologie basée sur VOIR – JUGER – AGIR. Il a expliqué l’objectif de l’atelier « Entamer un processus visant à approfondir notre orientation œcuménique et à l’intégrer dans nos engagements missionnaires pour la sauvegarde de notre maison commune, la paix et la cohésion sociale ». Il a insisté sur l’interconnexion de tous ces sujets en faisant référence au polyèdre.
VOIR : Engagement œcuménique des M.Afr - hier et aujourd’hui
Frans Bouwen a commencé une série de présentations sur les M.Afr et leur engagement œcuménique passé et présent avec son exposé sur Sainte-Anne à Jérusalem comme premier engagement concret des M.Afr. dans le domaine de l’œcuménisme. Cette présentation a permis de situer les participants dans le contexte historique du cardinal Lavigerie et des activités œcuméniques de la Société au Moyen-Orient et avec les Églises orientales.
Richard Nnyombi a fait une présentation sur l’évangélisation de l’Ouganda en montrant ce que les premiers confrères arrivés en Afrique centrale ont vécu par rapport au contexte interreligieux et interchrétien. Malgré les conflits qui ont eu lieu entre catholiques et protestants, il y a eu aussi bien des exemples fructueux de collaboration et des exemples comme ” l’œcuménisme du sang “. En effet, les martyrs catholiques et anglicans étaient unis dans la souffrance pour leur foi en Christ.
Ignatius Anipu a donné un aperçu des derniers Chapitres Généraux de la société des M.Afr. au sujet de l’œcuménisme. Tous les participants étaient positivement surpris d’apprendre que les chapitres ont souligné constamment l’importance de l’œcuménisme pour nos engagements missionnaires. Alors une question cruciale se pose par rapport à l’application des décisions prises lors des chapitres : prenons-nous le contenu de nos chapitres au sérieux ?
Andreas Göpfert a présenté un résumé des activités œcuméniques dans lesquelles nos confrères sont engagés à travers le monde et il a invité les participants à compléter ces informations. Souvent l’un ou l’autre confrère est localement engagé dans le dialogue œcuménique sans que ce soit connu à une échelle plus large.
« Vivre Ensemble » … C’était le thème proposé par l’Algérie à l’ensemble des pays du monde par le biais de l’ONU pour célébrer le 16 mai de chaque année. C’est ainsi que déjà la veille, le 15 mai, un riche débat a eu lieu à la radio et télévision algérienne sur ce thème avec notamment la participation de Mgr. Henri Teissier et d’autres personnalités du pays. Le lendemain, une belle fresque fût inaugurée à la Maison St. Augustin, où justement un groupe de personnes est appelé à partager la vie journalière la plus ordinaire possible « jour après jour ». Or il s’agit de gens qui portent déjà le poids de l’âge, qui ont eu, pour la plupart, des responsabilités assez importantes. Aujourd’hui, ils sont obligés de se faire aider par d’autres. Mais ils ont également la tâche de se rendre ‘supportables’ les uns aux autres. Des amis algériens et étrangers sont là, auprès d’eux, pour leur faciliter la tâche. Nous connaissons tous des situations semblables dans nos familles, avec nos parents et nos proches.
Tout cela rejoint le sens de la conférence de l’après-midi du 16 mai, à la Maison diocésaine où une assistance nombreuse d’environ 200 personnes, musulmans, chrétiens et libre-penseurs ont échangé sur ce sujet de « Vivre ensemble ». Une très belle introduction présentée par quelques membres de la confrérie musulmane, nommée « Tarique des Alouines », puis par Mgr. Teissier et de nombreux autres intervenants venus spontanément de la salle, ont facilité la profondeur et la richesse des échanges. A chaque exemple cité, il en résulte que si nous voulons avancer sur le chemin de la paix, il est indispensable de se respecter les uns et les autres, qu’on soit musulman, chrétien ou libre-penseur. En pensant à la béatification future des 19 martyrs des années 1990 – 2000, nous constatons que la vie de chaque martyr a été justement un témoignage de vie simple, vraie et engagée dans « le va et vient » de tous les jours. En se mettant au diapason « de l’ordinaire », on réalise « l’extraordinaire » ! C’est-à-dire : s’aimer les uns les autres !
Ayant été toute ma vie en contact avec des handicapés, des migrants, des réfugiés, « des gens pas comme tout le monde », j’ai pu sentir combien il est dur de se faire accepter dans la différence et de se sentir différent.
C’est pour cela qu’une journée sur le thème « Vivre ensemble » est importante. Que la construction « de ponts » entre personnes de différentes opinions et de différentes religions est importante, je dirais une obligation pour chacune et chacun. Cette journée du 16 mai, nous a rappelé tout cela.
« Le ftour »
L’iftar (en arabe : إفطار, également ftour ou ftor dans les dialectes maghrébins) est le repas qui est pris chaque soir par les musulmans au coucher du soleil pendant le jeûne du mois de ramadan. Le terme iftar est à rapprocher de fitr (dans Aïd el-Fitr, la fête qui marque la fin du mois de ramadan), avec le sens de « rupture du jeûne ». En dehors de ce contexte, le terme désigne le petit déjeuner. L’iftar peut être un repas pris en famille, ou un banquet se déroulant dans une mosquée ou un autre lieu public. (Wikipedia)
C’est dans le sens de ce que je dis plus haut que nous avons pu vivre aux « Sources » (un quartier d’Alger), une semaine plus tard, le 25 mai, un repas convivial de ramadan où furent présents pas moins de 75 personnes, pour la plupart des musulmans, mais avec la présence de quelques chrétiens et dans la maison d’un chrétien.
Le début du repas de ramadan commence invariablement avec le souhait « Ghafrou Baadakoum » (pardonnez les uns aux autres). Le repas fut suivi d’une belle soirée des chants poétiques qui nous ont tous touchés au cœur. Nous nous sommes quittés vraiment dans une profonde ambiance de paix et de bien-être. Mais d’autres signes semblables ont pu être observés durant ce mois sacré. Malgré tous les refoulements aux frontières, pénibles et parfois brutaux, des migrants subsahariens, des moments positifs ont été vécus à plusieurs endroits. Chaque soir, lorsque je me rendais à la gare routière d’Alger, des migrants furent accueillis « les bras ouverts » à la table du « ftour » avant de les accompagner au bus pour un retour volontaire dans leur pays d’origine. C’était vraiment touchant. D’ailleurs, ces instants de convivialité envers ceux et celles qui n’avaient rien à manger se sont répétés pour de nombreuses personnes de la ville et du pays. . Nous avons constaté ce partage à la Gare ferroviaire d’El Harrach. Puis dans la rue de Didouche Mourad à Alger. Là une table de plus de cent mètres fût dressée pour que tous ceux qui voulaient s’ y asseoir puissent prendre le repas, y compris les femmes.
Oui, nous pouvons dire que cette année, le temps du ramadan fut aussi un temps de grâce favorisant la rencontre les uns avec les autres, mettant en pratique le beau thème du 16 mai : « Vivre Ensemble ».
Alger le 15 juin 2018 1ier jour l’Aïd Seghir Jan Heuft, M.Afr.
Très prochainement nos frères et sœurs musulmans célébreront ‘Id al-Fitr pour marquer la fin du mois du Ramadan.
Une visite de courtoisie chez la famille voisine, une salutation cordiale, un message de bénédiction par SMS, des vœux envoyés via WhatsApp, un coup de téléphone, et là où c’est possible, une présence à la cérémonie, sont tant de gestes concrets par lesquels nous pouvons exprimer notre esprit d’ouverture, de respect, de bonne volonté et de bienveillance, pour souhaiter la bonne fête à nos frères et sœurs dans la foi musulmane.
Le message du Conseil pontifical pour le Dialogue inter-religieux pour la fête ‘Id al-Fitr nous invite tous à « établir une base solide pour des relations pacifiques, loin de la compétition et de la confrontation, pour fonder une coopération efficace en vue du bien commun. Cette attitude positive constitue une aide à l’égard de ceux qui se trouvent dans le besoin et nous permet d’offrir un témoignage crédible de l’amour du Tout-Puissant pour l’humanité tout-entière. … Afin de poursuivre nos relations pacifiques et fraternelles, travaillons ensemble et honorons-nous les uns les autres. Ainsi, nous rendrons gloire au Tout-Puissant et favoriserons l’harmonie dans nos sociétés, toujours plus multiethniques, multireligieuses et multiculturelles… »
Exprimons notre solidarité par notre prière et par un effort personnel pour construire des relations pacifiques et fraternelles !
Que le Dieu de miséricorde et d’amour nous accorde la Paix dans notre vie quotidienne !