Rencontre des Provinciaux et Supérieurs de Sections avec le Conseil Général, 2023

La rencontre des Provinciaux et des Supérieurs de Sections avec le Conseil Général

Sur la photo, de gauche à droite: (Assis) Arsène Kapya (PAC), Réal Doucet (AMS), Stanley Lubungo (SG), Francis Bomansaan (AG), Anselme Tarpaga (AG), (Débout) Didier Sawadogo (PAO), Jean-Marie Amalebondra (MGH), Jos Van Boxel (PEP), John Itaru (EG), Leo Laurence Joseph Maria (AG), Dennis Pam (GHN), André Simonart (SG), Christian Mulenga (SAP), Haile Gazena (EPO), Pawel Hulecki (AG), (A distance) Jaya Bordhan Mrutyun (SOA), et Oswald Mallya (EAP).

Du 4 au 11 octobre 2023 s’est tenue la rencontre des provinciaux et des supérieurs des sections avec le Conseil général. Cette rencontre avait comme objectif d’introduire les différents responsables à leur tâche d’animer les confrères et d’administrer les différentes circonscriptions. Il s’agissait d’une initiation à la dynamique de leadership dans la Société avec une certaine insistance sur le rôle représentatif non seulement du Supérieur général mais de toute la Société.

Les provinciaux et les supérieurs des sections ont été introduits dans l’exercice de l’autorité dans la Société par la familiarisation avec les documents officiels comme les Constitutions et Lois, les différents vademecums et les décisions du Chapitre général et leur avancement. Ils ont pu aussi rencontrer les différents services de la Maison généralice, comme le secrétariat à la Formation initiale, la coordination JPIC-RD, la coordination de l’Intégrité du ministère et l’équipe des média.

Sur les 10 participants, huit étaient sur place et deux ont suivi le programme à distance. C’était aussi le temps d’écouter les nouvelles de nos provinces et sections et de nous connaître davantage pour une meilleure collaboration dans l’avenir.

Voici ce que certains participants ont dit par rapport à la réunion:

La rencontre m’a fait prendre conscience de mes responsabilités en tant que provincial. La première prise de conscience est qu’en tant que provincial, je suis un surveillant non seulement des ressources humaines et matérielles de la province, mais aussi de la manière dont ces ressources doivent être gérées et distribuées. La rencontre m’a également fait prendre conscience de la mission de notre Société, notamment dans les domaines de JPIC-RD. À plusieurs reprises au cours de la réunion, j’ai eu le sentiment que les responsabilités étaient bien trop lourdes pour une seule personne ! Je me sentais en quelque sorte dépassé et je me demandais comment une seule personne pouvait-elle gérer tout cela ! La réunion m’a encore une fois fait prendre conscience de mes limites en tant que personne, et de la nécessité de rechercher l’aide et la direction de Dieu dans ce ministère. Enfin, j’espère et je prie pour que « la grâce de la charge me transforme ».

Je voudrais commencer par dire un grand merci à vous, membres du Conseil général, pour votre disponibilité et votre partage. Les partages des différentes provinces et sections ont été très appréciés : ces partages mettent en valeur la diversité de nos efforts missionnaires, de nos joies et de nos défis. Merci de nous écouter et de nous permettre de prendre conscience des responsabilités et des défis du leadership.

La réunion avait pour but de présenter aux responsables leurs fonctions de dirigeants/leaders pour une meilleure administration en vue d’un bon service rendu aux confrères et à la Société dans son ensemble. La réunion a également attiré mon attention sur la manière dont nous pourrions travailler et collaborer les uns avec les autres, étant au service de la Société. J’ai personnellement apprécié les contributions et le partage de différents points de vue lors de la réunion, ce qui m’a enrichi. C’était l’occasion pour moi de faire connaissance avec les autres.

La rencontre avec le Conseil général a été un moment de formation et d’approfondissement dans la connaissance de notre Société, en ce qui concerne notamment l’exercice du service d’autorité. C’était intéressant de nous confronter aux documents (vademecum et autres). Ces documents sont des outils non seulement pour le service de la gouvernance dans nos provinces ou sections, mais aussi des instruments de méditation et de prière pour cette mission que nous partageons avec le Christ dans l’Église, pour les confrères de nos juridictions et pour toute la Société. Aussi, l’application de ces directives devra toujours se vivre dans le plus grand amour de la mission et de nos confrères, pour qui je suis appelé à être un exemple dans le vécu et le partage de notre charisme : n’est-ce pas là la meilleure manière de gouverner ?

La rencontre du Conseil général avec les provinciaux a été une expérience très belle et fructueuse. Tout d’abord, c’était une bonne introduction à la mission de gouvernance. Deuxièmement, par l’occasion qu’elle nous a donnée de nous rencontrer, de mieux nous connaître, d’apprendre les uns des autres et de nous sentir investis de la même mission au service de nos confrères. Les différents sujets abordés correspondaient à des besoins réels du terrain et étaient très bien préparés. J’ai beaucoup apprécié les rencontres avec les différents coordinateurs et l’articulation entre la formation sur la gouvernance et la mise à jour des orientations du Chapitre pour nous maintenir concentrés sur la mission prophétique.

À propos de notre réunion à Rome, je préfère utiliser le terme « rencontre ». C’était pour moi la partie la plus importante de nos quelques jours passés ensemble : créer des liens, apprendre à nous connaître et développer un esprit de corps. Il est si important de nous rappeler que nous sommes au service de toute la Société, et pas seulement des confrères vivant dans notre propre province ou section. J’ai été heureux d’écouter chacun des membres du Conseil général et les responsables des différents services. La plupart d’entre eux sont des nouveaux venus et les entendre nous parler comme ils l’ont fait, a confirmé ma conviction que notre Société maintient vivant le charisme que nous avons reçu de notre fondateur. Continuons à prier les uns pour les autres !

La réunion a été très utile et encourageante pour diverses raisons. Le fait de nous retrouver face à face pendant plusieurs jours nous a permis de faire connaissance, tant entre provinciaux, supérieurs de Section qu’avec les membres du Conseil général. Le lien est très important. Les thèmes présentés étaient très bien préparés et nous ont donné un aperçu plus approfondi de ce que l’on attend de nous. Merci à chacun des présentateurs, y compris les confrères en charge de diverses responsabilités à la Maison généralice (JPIC-RD, sauvegarde, médias, finances, etc.) Nous avons eu l’occasion de discuter ensemble, de poser des questions et également d’apporter nos propres contributions.

L’atmosphère accueillante de la Maison généralice nous a fait nous sentir chez nous et l’interaction avec les autres membres de la communauté et les autres visiteurs a été agréable et intéressante. Je remercie le Conseil général de nous avoir invités à cette rencontre, qui pour moi était plutôt une séance de formation sur le leadership dans notre Société. Ce fut une révélation sur l’importance de l’administration dans notre système de gouvernance.

L’importance d’être en accord avec les documents de la Société, savoir où trouver des explications à beaucoup de nos questions. Il était évident que nous ne prenons pas assez de temps pour lire et assimiler nos instruments de travail : les Constitutions et Lois ; le vademecum du gouvernement pour les provinciaux ; les statuts des provinces; etc. et travailler à la réalisation des décisions du dernier Chapitre général.

L’importance de travailler en équipe entre nous et la fluidité de l’information. La réunion à ce niveau de leadership dans la Société est une occasion importante de se serrer les coudes entre nous.

La rencontre a été pour moi un véritable signe d’unité et de communion des confrères engagés à servir notre Société des Missionnaires d’Afrique dans le leadership et les services administratifs. La rencontre a été marquée par un air de profonde fraternité. Chaque supérieur provincial ou de Section était libre d’exprimer les défis et les réussites vécus au sein de sa province/section de mission. La volonté du Conseil général d’écouter et de sympathiser avec ces expériences m’a fortement impressionné par son ouverture au dialogue et à la collaboration. Un aspect frappant a été le sens de l’écoute qui régnait dans la salle de conférence. Malgré les différences de contexte culturel, politique et économique de nos provinces/sections respectives, les supérieurs provinciaux ou de section ont trouvé un terrain d’entente dans leur mission commune dans laquelle chacun est profondément engagé. Ce qui m’a vraiment touché lors de cette rencontre, c’est le désir d’unité. Malgré les défis et les différences, un réseau mondial est resté dédié au service de la mission. L’expression « si cela signifie couler ensemble, coulons ensemble » n’était pas seulement une expression vulgaire, mais d’un grand impact et d’une invitation à la transformation de l’attitude envers notre Société comme un navire sur lequel nous sommes tous à bord. Cette réunion a été un rassemblement profond et inspirant. Le dévouement partagé et les efforts combinés avec l’esprit d’unité incassable m’ont laissé un sens renouvelé du but alors que nous poursuivons notre voyage missionnaire dans différents pays du monde.

Personnellement, j’ai apprécié l’initiative que le Conseil général a prise d’organiser cette rencontre d’initiation. J’ai apprécié le climat fraternel et détendu qui régnait durant les réunions. Le contenu des thèmes traités était riche et intéressant. Cette rencontre m’a rendu plus conscient du poids qui pèse sur le provincial quant à la gouvernance d’une province et aux décisions à prendre, ce qui requiert une bonne dose de discernement et un esprit de prière avant de prendre des décisions importantes. Nous souhaitons beaucoup de force interne à nos confrères qui sont au service des provinces et de sections. N’oublions pas de prier pour eux !

Recueilli par Pawel Hulecki (M.Afr) Assistant Général

Visite du Cardinal Cristobal Lopez Romero

Visite du cardinal Cristobal Lopez Romero à la Maison Généralice des Missionnaires d'Afrique à Rome

Le mardi 24 octobre, vers midi, nous avons reçu la visite du cardinal Cristobal LopezRomero, archevêque de Rabat au Maroc.

Le cardinal Cristobal est actuellement à Rome et participe à la troisième phase du synode, où les évêques et les autres participants invités discernent et construisent ensemble la prochaine étape du voyage synodal de l’Église. La visite avait un caractère amical et fraternel.

Premièrement, le cardinal a partagé avec le Conseil Général sur la présence des Missionnaires d’Afrique au Maroc. Rappelons qu’en septembre 2022, nous avons ouvert une nouvelle communauté à Rabat avec la présence de deux confrères : Albert Kondemodre (Bfa) et Oscar Garcia Padilla (Mex). A présent, un troisième confrère, Modeste CubakaTebuka (RDC) a rejoint l’équipe. Le cardinal a exprimé sa gratitude pour la nouvelle communauté et pour l’engagement des confrères dans la vie du diocèse : Albert aide à la paroisse cathédrale et est coordinateur de la pastorale pénitentiaire, Oscar est directeur de Caritas au Maroc et Modeste est en train d’apprendre l’arabe littéraire sur place. 

Deuxièmement, le cardinal a partagé avec nous sur les réalités de l’Eglise au Maroc et quelques réflexions concernant le déroulement du synode à Rome. 

Nous sommes très reconnaissants envers le cardinal Cristobal pour sa visite dans notre Maison Généralice et pour son assistance paternelle envers nos confrères présents au Maroc. 

Nous souhaitons au cardinal beaucoup de force intérieure dans la mission sur la terre marocaine.

Que notre Dame du Maroc, qui est Notre Dame du chemin, marche avec nous pour que nous arrivions tous ensemble à la maison du Père.

Pawel Hulecki (M.Afr) Assistant Général

Season of Creation / September 2023

Via Aurelia Pilgrims Celebrate the Season of Creation 2023

On 9 September 2023, members of the Via Aurelia Pilgrims in Rome, from near and far, as well as neighbors, friends, and visitors, gathered at the Generalate of the Missionaries of Africa to celebrate the Season of Creation. Among participants were also Major Superiors of different religious institutes, members of JPIC Roma – Commission USG-UISG and JPIC Promotors working in Rome. As pilgrims, we were united with the universal Church, to pray and raise awareness about the need of justice, peace, and the care of our common home. Furthermore, it was a time to ask for the grace of repentance, forgiveness, reconciliation, and true ecological conversion.

Around 05:00 pm., the Superior General of the Missionaries of Africa cordially welcomed the pilgrims. We were about 75 religious men and women. To be closer to nature, we chose to pray in the garden. It was a time for us to treasure and live the value of care imbedded in the Encyclical Letter, Laudato Si’ (LS). Why praying for the whole of creation? “Because all creatures are connected, each must be cherished with love and respect, for all of us as living creatures are dependent on one another” (LS, 42). Therefore, it becomes an imperative to care for our neighbor and planet.

Caring for the whole of creation does not exclude the question of peace and social fairness. They are the two sides of the same coin. That is why we took time to listen and meditate upon the following words of the prophet Amos: I can’t stand your religious meetings. I’m fed up with your conferences and conventions. I want nothing to do with your religion projects, your pretentious slogans and goals. I’m sick of your fund-raising schemes, your public relations and image making. I’ve had all I can take of your noisy ego-music. When was the last time you sang to me? Do you know what I want? I want justice—oceans of it. I want fairness—rivers of it. That’s what I want. That’s all I want (cf. Amos 5:21-24).

We were very happy to have been able to come together to pray for peace and fairness among people. We offered our spiritual contribution to the care of our common home, as Pope Francis calls us to do. It is important to note that last year, around the same time, the Via Aurelia Pilgrims prayed together for ecological conversion.

It is worth adding that the theme for 2023 Season of Creation is “Let Justice and Peace Flow”. Through prayer, meditation, and fraternal sharing, we resolutely chose to be active tributaries that build up a mighty river of fairness (cf. Amos 5:24). Such a resolute attitude entails ‘journeying together’ as family of believers. Are you ready to join our synodal journey?

By P. Harelimana

Communiqué officiel, Rome, 19 mai 2023

NOMINATIONS

Le Père Stanley LUBUNGO, Supérieur général,
après consultation des confrères concernés
et dialogue avec les intéressés,
a nommé, avec le consentement de son Conseil,

le Père Gilbert R. BUJIRIRI
Assistant provincial de la Province d’Afrique de l’Est,

et le Père Bernard N. GACHURU
Assistant provincial de la Province d’Afrique Centrale

pour un premier mandat de trois ans qui débute le 1 juillet 2023.

Rome, 19 mai 2023
André-L. SIMONART,
Secrétaire général.

Il va nous manquer pendant longtemps

La mort d’un confrère est souvent source de tristesse, mais celle de Richard, Cardinal Richard est ressentie comme une tragédie car il nous est difficile de la séparer de la succession des événements depuis le mois de mai. Il a été nommé cardinal, président du SCEAM, il est venu à Rome pour le consistoire et pour cela nous nous sommes mobilisés pour rendre grâce et fêter ici même à la maison généralice, recevant des délégations et des amis venus d’un peu partout ! Tout s’est arrêté d’un coup!

Depuis son décès, nous avons essayé de donner un sens à tout cela. Un seul sentiment prévaut : Dieu seul le sait. Ce n’est que dans la foi, dans la parole de Dieu, que nous pouvons trouver la consolation… car la foi et la parole nous ramènent en effet à ce que nous sommes profondément, frères et sœurs du Christ, fils et filles adoptifs destinés à la plénitude de la vie en Dieu. Enseveli avec le Christ par le baptême dans la mort, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Richard est entré et vit encore dans la vie nouvelle. Nous croyons que, comme dans sa vie il a mangé le “pain vivant descendu du ciel”, il “vivra pour toujours” et nous espérons nous vivrons aussi avec lui quand le moment sera venu.

Permettez-moi de partager une parole sur le Cardinal Richard. Ce qui ont vécu avec lui ont su apprécier son engagement total pour le bien de la Société et des confrères. Richard était un grand travailleur mais il était aussi un charmant compagnon. Nous le savons, sa santé n’était pas bonne et que plusieurs fois il a dû s’arrêter et a fait des séjours à l’hôpital. Mais à sa sortie, il repartait de plus belle: voyages, visites, réunions et conférences. Richard était devenu un véritable représentant de notre Société et une icône pour ses confrères. Ses dernières nominations montrent combien son intelligence, sa clairvoyance et son engagement étaient reconnus au niveau de l’Église en Afrique et de l’Église Universelle.

Au cours de la Messe d’action de grâce pour son cardinalat que j’ai présidé ici je disais notre joie d’accueillir les délégations dans la maison où il a vécu pour 16 ans ! C’est plus longtemps qu’il a vécu ailleurs dans un même lieu ! Il est beau en quelque sorte que c’est dans cette maison qu’il a passé ses derniers jours sur terre.

Il nous manquera pendant longtemps. Prions qu’il repose en paix et qu’il retrouve dans la joie Celui qu’il a si bien servi.

Father Stanley Lubungo,
Superior General
Messe d’adieu – 19/12/2022

Messe pour le Cardinal Richard BAAWOBR

Communiqué

Une Messe pour le repos de l’âme du Cardinal Richard K. BAAWOBR aura lieu lundi, 5 décembre 2022, à 11 heures, dans la Basilique Saint Pierre. Elle sera présidée par le Cardinal Giovanni Battista RE.

Les funérailles auront lieu dans son diocèse de Wa au Ghana.

Rome, 29 novembre 2022

André-L. Simonart,
Secrétaire général.

Nos confrères au nord de l’Ethiopie

Nos confrères au nord de l'Ethiopie

Comme nous l’avons tous entendu ou lu, au petit matin du 24 août 2022, la guerre dans la partie nord de l’Ethiopie a repris, juste six mois après le cessez-le-feu officiel. Un message du Supérieur de Section daté du 26 août a informé le Conseil que la veille, le 23, les confrères d’Ethiopie avaient réussi à faire partir Frère Clayb de Mikelle par avion. Le frère Clayb et le père Sabu étaient restés à Adigrat pendant toute la guerre et ont choisi de rester par solidarité avec la population lorsque les combats ont cessé. Les confrères ont également pris des dispositions pour que Clayb puisse rentrer chez lui aux Philippines et rejoindre sa mère et toute sa famille qui s’inquiétait beaucoup pour lui. Clayb aura alors le temps de faire le deuil de son père qui est décédé en juillet 2021. Dans un message adressé au Supérieur général et daté du 1er septembre, il explique brièvement la situation des orphelins et des employés du foyer et écrit : “La famine est une réalité. La plupart des gens ne peuvent se permettre qu’un repas par jour. J’ai fait de mon mieux pour fournir aux enfants deux repas par jour… Malgré les différents défis, l’Éthiopie reste un endroit merveilleux pour être missionnaire.” Deux confrères sont encore dans le nord du pays, le Père Sabu à Adigrat et le Père Angel à Wukro. Nous les rappelons au Seigneur, les confions aux soins de nos confrères et prions pour la paix en Ethiopie.

A.L. Simonart, secrétaire général

Un autre confrère créé Cardinal

Un autre confrère créé Cardinal

“In absentia” pour l’imposition de la barrette rouge et de l’anneau cardinalice, notre confrère Richard Kuuia Baawobr a été créé cardinal par le pape François lors du consistoire pour la création de nouveaux cardinaux qui a eu lieu à Rome en la basilique Saint Pierre le samedi 27 août 2022. Le dernier Missionnaire d’Afrique créé cardinal était notre confrère Michael Fitzgerald.

Dans son sermon au cours de cette cérémonie, le Pape a centré sa réflexion sur la double image du feu, à savoir: le feu comme flamme puissante de l’Esprit et le feu de braises à l’instar du feu de camp allumé par Jésus sur les rives du lac Galilée. Pour lui et pour tous les cardinaux, insistait le Pape, ce double feu de Jésus, feu vif et feu doux, “nous rappelle qu’un homme au zèle apostolique est poussé par le feu de l’Esprit à prendre courageusement soin des choses, grandes comme des petites”. En concluant, l’évêque de Rome a invité l’Eglise universelle à prier pour l’évêque de Wa, qui ne pouvait pas participer physiquement à cette célébration pour cause d’hospitalisation suite à un problème cardiaque.

C’est dans le même esprit de prière que la Sainte Messe d’action de grâce prévue pour le dimanche 28 août 2022 a été célébrée dans la grande chapelle de notre maison généralice et animée par la communauté Ghanéenne de Rome. C’est Peter Cardinal Turkson qui présida à cette célébration eucharistique au lieu du Cardinal Baawobr hospitalisé à l’Ospedale Santo Spirito de Rome.

Plusieurs personnes, évêques, confrères, ami(e)s, et même une délégation du gouvernement du Ghana, avaient fait le déplacement en vue de participer à cet événement. C’est ainsi que notre chapelle a vibré aux mélodies ghanéennes et a brillé des couleurs de ce beau pays anciennement appelé Gold Coast.

Corroborant le message du sermon du pape, le Cardinal Turkson a focalisé son homélie sur le thème de l’humilité et du service. L’humilité comprise comme vertu relationnelle avec Dieu, avec toute l’humanité et avec toute la création de Dieu. C’est dans cette humilité que nous sommes appelés à nous servir les uns les autres.

Notre supérieur général, père Stan Lubungo, qui avait accueilli tout le monde à la célébration eucharistique, rappela à la fin de la messe l’importance de ne pas insister à visiter le cardinal Baawobr à l’hôpital car ce dont il avait le plus besoin c’était de repos et de prières. Il faudra donc suivre la coordination établie par la Société à cette fin.

À la fin de la célébration eucharistique, les agapes étaient partagées dans le beau jardin de notre maison dans un esprit de fraternité.

Que le Christ qui s’est choisi le Cardinal Baawobr soit favorable à nos prières et lui donne la bonne santé pour la plus grande gloire de Dieu.

Serge Boroto, M.Afr.

Synodalité

Tu as dit... SYNODALITÉ ?

Il l’avait en tête depuis longtemps, nous l’avons lu, nous en avons parlé, nous en avons discuté… Maintenant, le Pape François a déclaré le processus actif. Mais sommes-nous clairs sur ce qu’est ce Synode sur la Synodalité ? Voici une sélection de trois vidéos, assez éclairantes sur le sujet. La première est proposée par la Conférence des Jésuites d’Afrique et de Madagascar et l’AMECEA. Certaines parties sont en anglais, d’autres en français. La seconde, datant de 2018, est un documentaire de la chaîne catholique française KTO, qui aborde très clairement le concept de synodalité. Il est évidemment en français. La troisième vidéo est réalisée par un célèbre journaliste et auteur catholique britannique, qui présente également très clairement l’esprit du pape François sur le processus de la Synodalité. Et évidemment, cette vidéo est en anglais. 

Le pape François a inauguré le chemin vers le synode sur la Synodalité. “C’est un processus qui implique les Églises locales, en différentes phases et de bas en haut, dans un effort passionnant et mobilisateur qui peut faire émerger un style de communion et de participation orienté vers la mission.” – Le Pape François Soucieux d’enrichir notre ” cheminement ensemble ” en tant que peuple de Dieu pèlerin et missionnaire, la Conférence jésuite d’Afrique et de Madagascar (JCAM) s’associe à l’Association des conférences épiscopales membres d’Afrique orientale (AMECEA) pour fournir des ressources qui permettront aux Églises locales, dans la région et dans toute l’Afrique, de s’engager de manière fructueuse et constructive dans ce processus synodal. Dans cette édition, nous avons demandé à quelques religieux et jeunes africains ce que signifie la synodalité pour eux.

La Foi prise au mot vous propose d´évoquer un thème dont nous n´aurions pas parlé il y a quelques années et qui devient de plus en plus important dans l´Église : la synodalité. Mode de gouvernement traditionnel dans l´Église, appelé de ses vœux par le concile Vatican II, largement promu par le Pape François avec des demandes de plus en plus fortes exprimées par les fidèles, ceux qu´on nomme parfois « les chrétiens de base ». C’est le thème dont discutent en ce moment les théologiens de l´Église, tandis que les diocèses et leurs évêques essaient d´en mettre en place le principe. Alors qu´est-ce que la synodalité ? Pourquoi est-ce un thème d´actualité ? En quoi cela correspond à la mission de l´Église ? Pour parler de ce sujet, Régis Burnet recevra Arnaud Join-Lambert, théologien et professeur à l´université catholique de Louvain, et Isabelle Morel, maître de conférences à l´Institut catholique de Paris et directrice adjointe de l’Institut supérieur de pastorale catéchétique. (La Foi prise au Mot du 18/11/2018.)

Austen Ivereigh est un journaliste catholique romain basé au Royaume-Uni, auteur, commentateur et biographe du pape François. Dans cette très bonne vidéo, il explique et commente la vision du pape François pour une Église synodale. (24 juin 2021)

Message du Saint-Père pour le Carême 2021

Message du Saint-Père pour le Carême 2021

« Voici que nous montons à Jérusalem… » (Mt 20, 18)

Le Carême : un temps pour renouveler notre foi, notre espérance et notre charité

Chers Frères et Sœurs,

En annonçant à ses disciples sa Passion, sa mort et sa résurrection, accomplissant ainsi la volonté de son Père, Jésus leur révèle le sens ultime de sa mission et il les appelle à s’y associer, en vue du salut du monde.

En parcourant le chemin du Carême, qui nous conduit vers les célébrations pascales, nous faisons mémoire de Celui qui nous a aimés « devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix » (Ph 2,8). Dans ce temps de conversion, nous renouvelons notre foi, nous puisons « l’eau vive » de l’espérance et nous recevons le cœur ouvert l’amour de Dieu qui fait de nous des frères et des sœurs dans le Christ. Dans la Nuit de Pâques, nous renouvellerons les promesses de notre baptême pour renaître en hommes et femmes nouveaux par l’intervention du Saint Esprit. L’itinéraire du Carême, comme l’itinéraire chrétien, est déjà entièrement placé sous la lumière de la résurrection, qui inspire les sentiments, les attitudes ainsi que les choix de ceux qui veulent suivre le Christ.

Le jeûne, la prière et l’aumône, tels que Jésus les présente dans sa prédication (cf. Mt 6, 1-18) sont les conditions et les expressions de notre conversion. Le chemin de la pauvreté et du manque (le jeûne), le regard et les gestes d’amour vers l’homme blessé (l’aumône), et le dialogue filial avec le Père (la prière), nous permettent d’incarner une foi sincère, une vivante espérance et une charité active.

    1. La foi nous appelle à accueillir la Vérité et à en devenir des témoins, devant Dieu et devant tous nos frères et sœurs.

Pendant ce temps du Carême, recevoir et vivre la Vérité manifestée dans le Christ c’est avant tout se laisser toucher par la Parole de Dieu et qui nous est transmise, de générations en générations, par l’Eglise. Cette Vérité n’est pas une construction de l’esprit qui serait réservée à quelques intelligences supérieures ou séparées. Elle est un message que l’on reçoit et que l’on peut comprendre grâce à l’intelligence du cœur ouvert à la grandeur de Dieu qui nous aime, avant que nous-mêmes en ayons conscience. Cette Vérité c’est le Christ lui-même, qui, en assumant pleinement notre humanité, s’est fait Voie – exigeante, mais ouverte à tous – conduisant à la plénitude de la Vie.

Le jeûne, vécu comme expérience du manque, conduit ceux et celles qui le vivent dans la simplicité du cœur à redécouvrir le don de Dieu et à comprendre notre réalité de créatures à son image et ressemblance qui trouvent en lui leur accomplissement. En faisant l’expérience d’une pauvreté consentie, ceux qui jeûnent deviennent pauvres avec les pauvres et ils « amassent » la richesse de l’amour reçu et partagé. Compris et vécu de cette façon, le jeûne nous aide à aimer Dieu et notre prochain car, comme Saint Thomas d’Aquin l’enseigne, il favorise le mouvement qui amène à concentrer l’attention sur l’autre en l’identifiant à soi-même (cf. Enc. Fratelli tutti, n. 93).

Le Carême est un temps pour croire, c’est-à-dire pour recevoir Dieu dans notre vie et pour le laisser “établir sa demeure” en nous (cf. Jn 14, 23). Jeûner consiste à libérer notre existence de tout ce qui l’encombre, même de ce trop-plein d’informations, vraies ou fausses, et de produits de consommation pour ouvrir la porte de notre cœur à celui qui vient jusqu’à nous, pauvre de tout mais « plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14) : le Fils du Dieu Sauveur.

    1. L’espérance, comme “eau vive” qui nous permet de continuer notre chemin

La Samaritaine à qui Jésus demande à boire au bord du puit ne comprend pas lorsqu’il lui dit qu’il peut lui offrir une “eau vive” (Jn 4, 10). Au début, elle pense naturellement à l’eau matérielle. Mais Jésus parle de l’Esprit Saint qu’il offrira en abondance dans le Mystère pascal et qui nous remplira de l’espérance qui ne déçoit pas. Lorsqu’il évoque sa passion et sa mort, Jésus annonce déjà l’espérance en disant : « Le troisième jour, il ressuscitera » (Mt 20, 19). Jésus nous parle de l’avenir grand ouvert par la miséricorde du Père. Espérer, avec lui et grâce à lui, c’est croire que l’histoire n’est pas fermée sur nos erreurs, nos violences, nos injustices et sur le péché qui crucifie l’Amour. Espérer c’est puiser le pardon du Père de son Cœur ouvert.

Dans le contexte d’inquiétude que nous vivons, où tout apparaît fragile et incertain, parler d’espérance pourra sembler provocateur. Le temps du Carême est un temps pour espérer, pour tourner de nouveau le regard vers la patience de Dieu qui continue de prendre soin de sa Création, alors même que nous l’avons souvent maltraitée (cf. Laudato si’, nn. 32, 33, 43, 44). C’est l’espérance en la réconciliation à laquelle Saint Paul nous exhorte avec passion : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2Co 5, 20). En recevant le pardon, dans le sacrement qui est au cœur de notre démarche de conversion, nous devenons, à notre tour, des acteurs du pardon. Nous pouvons offrir le pardon que nous avons-nous-mêmes reçu, en vivant un dialogue bienveillant et en adoptant un comportement qui réconforte ceux qui sont blessés. Le pardon de Dieu permet de vivre une Pâque de fraternité aussi à travers nos paroles et nos gestes.

Pendant ce Carême, appliquons-nous à dire « des mots d’encouragements qui réconfortent qui fortifient, qui consolent, qui stimulent » au lieu de « paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent » (Enc. Fratelli tutti [FR], n. 223). Parfois, pour offrir de l’espérance, il suffit d’être « une personne aimable, […], qui laisse de côté ses anxiétés et ses urgences pour prêter attention, pour offrir un sourire, pour dire une parole qui stimule, pour rendre possible un espace d’écoute au milieu de tant d’indifférence » (ibid., n. 224).

Dans le recueillement et la prière silencieuse, l’espérance nous est donnée comme une inspiration et une lumière intérieure qui éclaire les défis et les choix de notre mission. Voilà pourquoi, il est déterminant de se retirer pour prier (cf. Mt 6, 6) et rejoindre, dans le secret, le Père de toute tendresse.

Vivre un Carême d’espérance, c’est percevoir que nous sommes, en Jésus-Christ, les témoins d’un temps nouveau, dans lequel Dieu veut « faire toutes choses nouvelles » (cf. Ap 21, 1-6). Il s’agit de recevoir et d’offrir l’espérance du Christ qui donne sa vie sur la croix et que Dieu ressuscite le troisième jour : « Soyez prêts à répondre à qui vous demande à rendre raison de l’espérance qui est en vous » (1P 3, 15).

    1. La charité, quand nous la vivons à la manière du Christ, dans l’attention et la compassion à l’égard de chacun, est la plus haute expression de notre foi et de notre espérance.

La charité se réjouit de voir grandir l’autre. C’est la raison pour laquelle elle souffre quand l’autre est en souffrance : seul, malade, sans abri, méprisé, dans le besoin… La charité est l’élan du cœur qui nous fait sortir de nous-mêmes et qui crée le lien du partage et de la communion.

« Grâce à l’amour social, il est possible de progresser vers une civilisation de l’amour à laquelle nous pouvons nous sentir tous appelés. La charité, par son dynamisme universel, peut construire un monde nouveau, parce qu’elle n’est pas un sentiment stérile mais la meilleure manière d’atteindre des chemins efficaces de développement pour tous » (FT, n. 183).

La charité est don. Elle donne sens à notre vie. Grâce à elle, nous considérons celui qui est dans le manque comme un membre de notre propre famille, comme un ami, comme un frère. Le peu, quand il est partagé avec amour, ne s’épuise jamais mais devient une réserve de vie et de bonheur. Ainsi en fût-il de la farine et de l’huile de la veuve de Sarepta, quand elle offrit la galette au Prophète Elie (cf. 1R 17, 7-16). Ainsi en fût-il des pains multipliés que Jésus bénit, rompit et donna aux apôtres pour qu’ils les offrent à la foule (cf. Mc, 6, 30-44). Ainsi en est-il de notre aumône, modeste ou grande, que nous offrons dans la joie et dans la simplicité.

Vivre un Carême de charité, c’est prendre soin de ceux qui se trouvent dans des conditions de souffrance, de solitude ou d’angoisse à cause de la pandémie de la Covid-19. Dans l’impossibilité de prévoir ce que sera demain, souvenons-nous de la parole adressée par Dieu à son Serviteur : « Ne crains pas, car je t’ai racheté » (Is 43, 1), offrons avec notre aumône un message de confiance, et faisons sentir à l’autre que Dieu l’aime comme son propre enfant.

« Ce n’est qu’avec un regard dont l’horizon est transformé par la charité, le conduisant à percevoir la dignité de l’autre, que les pauvres sont découverts et valorisés dans leur immense dignité, respectés dans leur mode de vie et leur culture, et par conséquent vraiment intégrés dans la société » (FT, n. 187).

Chers frères et sœurs, chaque étape de la vie est un temps pour croire, espérer et aimer. Que cet appel à vivre le Carême comme un chemin de conversion, de prière et de partage, nous aide à revisiter, dans notre mémoire communautaire et personnelle, la foi qui vient du Christ vivant, l’espérance qui est dans le souffle de l’Esprit et l’amour dont la source inépuisable est le cœur miséricordieux du Père.

Que Marie, Mère du Sauveur, fidèle au pied de la croix et au cœur de l’Eglise, nous soutienne par sa présence prévenante et que la bénédiction du Ressuscité nous accompagne dans ce chemin vers la lumière de Pâques.

Donné à Rome, près de Saint Jean de Latran, 11 novembre 2020, mémoire de Saint Martin de Tours