Vingt-trois promoteurs de JPIC du Mali, du Burkina Faso, du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Libéria et du Bénin ont participé à la session de renforcement des capacités de JPIC, organisée au Bénin par le Groupe de travail africain de la commission JPIC de l’Union des Supérieurs Généraux (USG) et de l’Union internationale des Supérieures générales (UISG).
De la part de cinq confrères participants, Gratien Kambale, Anthero Pon Afeku, Gaspard Cirimwami, Ghislain Mbilizi et Sylvain Musangu, nous avons reçu quelques impressions de la session. Voici leurs expériences de la session :
Visite de Ouidah, La Porte du Non Retour où les esclaves étaient embarqués.« Du 17 au 29 juillet 2017, un atelier de formation en Justice et Paix, Intégrité de la Création s’est tenu au Bénin au Centre de Formation Brésilliac de la Société des Missions Africaines, situé à Calavi-Bénin. L’atelier avait pour intitulé : ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ANIMATEURS DE JPIC. Plusieurs intervenants sont venus présenter différents thèmes. Parmi les intervenants, beaucoup sont passionnément engagés pour Justice, Paix et Intégrité de la Création.
L’on pouvait aussi constater la détermination avec laquelle les participants se sont engagés à suivre les enseignements de chaque jour. Cette prise de conscience amène l’animateur de JPIC à s’engager avec passion dans la transformation du monde. Dans ce processus de transformation du monde, le missionnaire et toute autre personne de bonne volonté devient aujourd’hui ‘’témoin passionné’’ du Christ. Un animateur JPIC est un homme ou une femme de vision, engagé concrètement dans des actions et déterminé.
JPIC concerne tout agent pastoral et tout homme partout où il se trouve. Le champ JPIC est large et chacun peut trouver quoi faire à son niveau. Je nous encourage donc tous. JPIC fait partie intégrante de notre pastorale. Les actions de chacun peuvent apporter des changements dans le milieu où nous sommes et, en même temps, influencer ceux qui sont autour de nous. »
Gaspard Cirimwami, M.Afr.
La ville de Ouidah a été crée en 1721 comme fort par les esclavagistes portugais…« Quelques points semblaient confirmer ce que j’ai toujours cru. Le défi de Justice, Paix et Intégrité de la Création, du dialogue et même de la non-violence ne sera pas relevé si la masse n’est pas sensibilisée. La nécessité d’une sensibilisation à la base s’impose donc. Le peuple, conscient de son bien-fondé, prendra les décisions qui s’imposent pour le changement dans ces domaines.
Les défis de Justice et Paix peuvent être bien abordés par le cercle pastoral. J’avais bien appris ce cercle pastoral, mais cette session m’a permis de comprendre mieux que ce cercle est un outil pour intégrer JIPIC dans la pastorale normale de la paroisse.
Cette session s’est voulu pratico-pratique : les deux sorties sur terrain, à Ouidah sur la route des esclaves et à Porto Novo au projet Songhaï pour une agriculture écologique, m’ont beaucoup plu.
J’ai donc terminé la session résolu d’utiliser le cercle pastoral dans la sensibilisation des groupes et en relation avec les autres membres d’Instituts religieux du Togo qui ont participé à cette session. »
Ghislain Mbilizi, M.Afr.
Un gros plan sur la Porte du Non Retour.« La Doctrine Sociale de l’Eglise est d’abord une profession de foi’ affirma le conférencier. Pour moi, c’était une déclaration phare. C’est parce que je crois en Dieu que je crois en même temps en l’homme. La foi et l’action sociale sont liées ; nous ne devons pas les dissocier. Le Credo est une déclaration d’amour pour Dieu et pour le prochain. En décomposant le mot CREDO, nous avons COR-DARE qui veut dire « je te donne mon cœur ». L’homme se donne totalement à Dieu, comme Dieu s’est donné totalement à l’homme. D’où l’homme doit s’engager pour le développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes. La présentation de AFRICAE MUNUS, LAUDATO SI et EVANGELII GAUDIUM n’a fait qu’adouber cette démarche qui va de la théologie à l’engagement pratique.
La plupart d’entre nous, moi y compris, était pressée d’entendre les sujets d’expériences concrète. Cependant, nous nous sommes rendus compte qu’en tant que religieux et chrétiens le fondement théologique s’imposait de soi à nous comme un passage obligatoire. C’est en Dieu que nous trouvons le sens de notre action pour le développement. Jésus, avant d’accomplir une action, n’allait-il pas d’abord prier ? Nous ne sommes pas une ONG.
Pendant la session un accent particulier a été mis sur le travail en réseau pour changer les situations injustes. Nous avons admiré le travail d’AEFJN (Réseau Afrique Europe Foi et Justice) dans son plaidoyer auprès de l’Union Européenne (aefjn.org) et le travail de VIVAT INTERNATIONAL, réseau des religieux, pour le plaidoyer à l’ONU (vivatinternational.org).
Un animateur JPIC est un homme ou une femme qui s’engage pour une société où règnera la justice et la paix. Quelques outils nous ont été donnés pour consolider la paix, transformer les conflits, aider à la réconciliation et pour agir dans la non-violence : un trousseau utile pour éviter d’intervenir maladroitement dans un conflit au risque de le rendre pire.
Deux belles visites ont rehaussé la qualité de notre formation : la première à OUIDAH sur les pas de nos ancêtres vendus en esclaves ; la seconde au Centre SONGHAI, qui fut formidable. C’est là où j’ai vu concrètement une « écologie intégrale ». J’étais sidéré positivement de voir que rien ne se perd dans ce Centre, tout est récupéré et recyclé. Dieu a tout donné à l’homme pour son bien et pour assurer l’harmonie de la création. J’ai contemplé la beauté de la création et la grandeur de Dieu. Loué sois-tu Seigneur ! »
Sylvain Musangu, M.Afr.
Memorial du Grand Jubilé de l’an 2000
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Photo du groupe avec l’animateur principal de la session, le P. François de Paul HOUNGUE (devant à droite) et M. Gino Brunswijck du secrétariat de l’AEFJN Bruxelles (au fond).
Les 25 promoteurs de JPIC suivant une conférence.
Visite de Mgr Aristide Gonsallo, l’évêque de Porto-Novo.