10 juillet dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

C’est la prière que vous adressent aujourd’hui, par ma voix, les esclaves de l’Afrique ! Chrétiens d’Europe, passez la mer qui nous sépare, et venez à notre secours ! Saint Paul se rendit à la prière qui lui était adressée. Il délivra, dans la Macédoine, les âmes captives sous le joug du mal. Passez aussi vers le pays des noirs, passez-y, les uns par vos bienfaits, les autres par la force de vos bras, et délivrez enfin ces peuples, assis aux ombres de la mort, et à celles plus tristes encore de l’esclavage. Ainsi soit-il !

9 juillet dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

Nos missionnaires font écho à ce vœu, et ils déclarent que, seule, la force armée peut arrêter les esclavagistes : “Hélas ! nous écrivent-ils, quand donc un pouvoir européen quelconque voudra-t-il détruire cette maudite traite des esclaves et tous les maux qui en sont le triste cortège !

8 juillet dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

Assez de souffrances ! Assez de sang ! Assez d’opprobres ! Assez d’insultes à la civilisation, à tous les principes dont vit le monde chrétien et qu’il ne peut laisser fouler plus longtemps aux pieds ! C’est le cri qui s’élèvera de toutes les poitrines. C’est aussi ce que vous a demandé, ce que vous demande, en ce moment, de nouveau, par ma voix, le Vicaire du Dieu de paix.

7 juillet dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

Vous le pourrez donc lire, et vous y verrez comment ces démons ne respectent rien, ni l’âge, ni le sexe, ni la faiblesse ; comment ils étendent les femmes mortes à leurs pieds, lorsqu’elles résistent ; comment nos missionnaires sont obligés de souffrir ainsi les angoisses de mille morts, non pour eux-mêmes (ils ont fait, d’ailleurs, le sacrifice de leur vie), mais parce que, témoins du malheur des noirs, ils restent impuissants à les secourir, ne voulant pas les exposer à quelque nouveau massacre par une résistance inégale ; ne pouvant davantage payer la rançon de tous.

6 juillet dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

Dans le centre africain, le prix des esclaves n’est pas de nature à décourager ces passions. On cède, aujourd’hui, en certains lieux, plusieurs femmes pour une chèvre, un enfant pour un paquet de sel.