Serments missionnaires et ordinations diaconales à Jérusalem
Serments missionnaires et ordinations diaconales à Jérusalem
Le staff de Ste Anne souhaite vous faire savoir que les mêmes candidats prononceront leur serment missionnaire la veille de l’ordination,
le vendredi 26 novembre (jour du Cardinal).

Communication officielle sur la situation actuelle de la communaute M.Afr. a Kombolcha/Éthiopie (Intranet)
Ethiopie – une découverte
Ethiopie - une découverte
Que se passe-t-il réellement dans la région du Tigré en Ethiopie ? Avant novembre 2020, neuf confrères Missionnaires d’Afrique y travaillaient. Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux. Paul Reilly, récemment nommé pour des études à Rome, a accepté de contacter Jose Bandres, M.Afr., et avec lui, ils nous donnent quelques pistes pour mieux comprendre la situation. Evaluer la crise en tant que personnes vivant ou ayant vécu en Ethiopie peut être délicat, mais leur but est seulement de mieux nous informer, pas de défendre leurs opinions politiques. (Webmaster)
Le 3 septembre 2021, l’évêque Tesfaselassie Medhin du diocèse d’Adigrat (qui comprend toute la région du Tigré) a adressé une lettre à toutes les parties intéressées. Il y donne un bref aperçu de la situation actuelle dans son diocèse, où des millions de personnes souffrent de pénuries alimentaires dramatiques, et demande de l’aide et des prières pour que la guerre et les souffrances des innocents du Tigré trouvent une issue pacifique.
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé dans le nord de l’Éthiopie au cours des derniers mois, nous vous présentons brièvement le contexte du déclenchement de la guerre et de la grave famine qui sévit actuellement dans le Tigré.
Contexte social et politique : Au cours des 35 dernières années, l’Éthiopie a connu cinq guerres différentes et deux famines dévastatrices.
Quelques dates importantes :
1974 – L’empereur Hailé Sélassié est renversé par un coup d’État militaire après que son gouvernement a échoué dans sa lutte contre la famine. Mengistu Hailemariam prend la tête d’une junte militaire.
1977-79 – Le mouvement de guérilla tigréen apparaît au Tigré.
1984-85 – Une nouvelle famine grave dévaste une grande partie du pays.
1991 – Dirigé par Meles Zenawi, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) dépose Mengistu Hailemariam après 17 ans de guérilla et forme avec d’autres groupes ethniques le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF). Une période de prospérité et de stabilité s’instaure et, pendant les 21 ans de son règne autoritaire, des progrès économiques considérables sont réalisés.
1993 – L’Érythrée devient indépendante à la suite d’un référendum.
1994 – Une nouvelle constitution établit l’Éthiopie comme une fédération couvrant les 7 régions ethniques. Meles Zenawi accède officiellement au poste de Premier ministre.
1998-2000 – Guerre frontalière entre l’Éthiopie et l’Érythrée, avec de lourdes pertes humaines des deux côtés.
2018 – Abiy Ahmed, issu de l’ethnie oromo, devient Premier ministre et lance un vaste programme de réformes politiques dans le pays et de rapprochement diplomatique à l’étranger. Le gouvernement libère des milliers de prisonniers politiques, invite les exilés à rentrer chez eux, promet une plus grande liberté d’expression, la privatisation de la presse ainsi que d’autres secteurs importants de l’économie, spécifiquement les télécommunications. À l’étranger, il négocie la fin de l’état de guerre avec l’Érythrée obtenant ainsi le prix Nobel de la paix en 2019. Dans le cadre de ses réformes politiques, il dissout les partis régionaux à base ethnique qui composent l’EPRDF et crée un nouveau parti national pour la prospérité (PP). Le TPLF refuse de rejoindre le PP, se retire de la coalition gouvernementale et devient le principal parti d’opposition. En pleine pandémie de Covid-19, le PM Abiy annonce le report des élections fédérales prévues en principe pour l’été 2020. Le TPLF rejette la raison du report des élections, affirmant que le PM Abiy utilise la pandémie comme une excuse pour avoir plus de temps pour faire campagne et pour accroître le soutien à son parti de la prospérité.
2020 Septembre – Novembre. Le TPLF, contre la décision du gouvernement fédéral, organise des élections le 9 septembre dans la région du Tigré et les remporte. La rhétorique belliqueuse s’échauffe des deux côtés et conduit finalement au déclenchement des hostilités le 4 novembre, lorsque le TPLF attaque et occupe le commandement militaire du nord situé dans la capitale provinciale du Tigré, Mekelle, ainsi que d’autres bases militaires fédérales dans toute la région. Le Premier ministre Abiy Ahmed répond en faisant appel à trois forces militaires différentes : l’armée fédérale éthiopienne, les milices régionales de l’État voisin d’Amhara et les forces d’invasion du dictateur Isaias Afwerki, président de l’Érythrée.
Bien sûr, comme dans toutes les guerres, ceux qui souffrent le plus sont les innocents. Depuis le début des hostilités, début novembre 2020, des milliers de personnes ont été tuées, des femmes violées, des enfants rendus orphelins, des récoltes ruinées, des villages incendiés, des familles séparées et déplacées, des hôpitaux, des cliniques, des usines, des établissements d’enseignement pillés et détruits. En raison de l’insécurité permanente, la vie normale est devenue impossible. Ceux qui ont un emploi ne peuvent pas travailler, les étudiants ne peuvent pas étudier, les agriculteurs ne peuvent pas planter. Des millions de personnes ont été déplacées, soit en fuyant vers le Soudan, soit en se déplaçant à l’intérieur du Tigré. Jour après jour, la nourriture est devenue de plus en plus rare et les prix ont grimpé en flèche. Toutes les banques privées ont fermé, et la banque gouvernementale n’autorise que des retraits limités. Même Médecins sans frontières a dû se retirer du territoire par manque de sécurité lorsque trois de ses membres ont été tués fin juin 2021.
Juin 2021 – Après une série de revers militaires, le gouvernement fédéral déclare un cessez-le-feu unilatéral selon lequel l’armée fédérale, les forces érythréennes et les milices amhara se retirent de la capitale Mekelle et de la majeure partie du territoire du Tigré. Ce mouvement est très vite devenu ouvertement une tactique pour asphyxier la population par la faim et la maladie, avec un verrouillage total de la région. (Pas de vols, pas de banques, pas de téléphone, pas d’internet, pas de médicaments et pratiquement pas d’arrivée de nourriture).
Aujourd’hui, la situation est désespérée :
En juin 2021, selon Mark Lowcock, sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence, après la publication de l’analyse de la classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPC), “le nombre de personnes en situation de famine au Tigré… est plus élevé que partout ailleurs dans le monde, à n’importe quel moment depuis qu’un quart de million de Somaliens ont perdu la vie en 2011.” Sa déclaration – lors d’une table ronde en amont du sommet du G7 – décrivait la situation d’alors, sur l’évaluation autorisée de la crise par la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) soutenue par les Nations unies. Dans un rapport, elle estimait que 353 000 personnes au Tigré étaient en phase 5 (catastrophe) et que 1,769 million d’autres étaient en phase 4 (urgence).
C’était il y a trois mois. Aujourd’hui, la situation est cent fois pire. Selon des sources fiables – La Croix du 12 août – à la mi-août, 5,3 millions de personnes avaient besoin de nourriture, et 400 000 souffraient de famine grave. C’est pourquoi, le 3 septembre, l’évêque d’Adigrat, Mgr Tesfaselassie Medhin, dans un geste désespéré, tente par sa lettre d’alerter toute autorité dans le monde pour qu’elle agisse fortement sur le plan politique, qu’elle mette fin à un tel génocide, qu’elle entame des conversations de cessez-le-feu par le biais de médiateurs et qu’elle ouvre la frontière pour faire entrer de la nourriture et des médicaments.
Pour autant que nous le sachions, seul le président américain Joe Biden a signé un décret visant à mettre en œuvre des sanctions ciblées contre les individus et les groupes qui commettent des violences et entravent l’aide humanitaire en Éthiopie. Cependant, aucun individu ou entité n’a été spécifiquement nommé.
Avant le déclenchement de la guerre en novembre 2020, les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) comptaient neuf confrères travaillant dans la région du Tigré. À l’heure actuelle, il n’en reste que deux. Veuillez les garder dans vos prières, ainsi que tous les prêtres et religieux de l’éparchie d’Adigrat, et le peuple innocent du Tigré. Et surtout, prions pour un retour urgent de la paix en Ethiopie !
Jose Bandres & Paul J. Reilly
Anniversaire de Notre Dame à Jérusalem
8 septembre : Anniversaire de Notre-Dame à Jérusalem
Le Protévangile de Jacques (II° siècle) indique la naissance de la Vierge Marie dans le voisinage du Temple ; et les pèlerins déjà depuis le V° siècle visitaient à la piscine probatique l’église du paralytique et de “Sainte Marie là où elle est née”.
Cette église, détruite avant l’arrivée des Croisés, fut construite au lieu actuel de Sainte Anne, avec un grand monastère, pourvu de revenus royaux, où finirent leur vie AUDE, épouse du roi BEAUDOUIN I°, et Judith, fille de BEAUDOUIN II et sœur de la reine MÉLISANDRE.
En 1192, ainsi que l’indique une inscription arabe sur le tympan de la grande porte, l’église fut transformée par Saladin en un collège shiafi’ite ; d’où vient le nom de Salahiye.
Durant l’occupation musulmane, les frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte utilisèrent tous les moyens pour obtenir l’accès, de temps en temps, à la crypte, pour y prier avec leurs pèlerins. Ils ne pouvaient y entrer qu’en y descendant par une fenêtre que l’on peut encore voir aujourd’hui de la plateforme par laquelle on entre dans la crypte de la naissance de Marie.
Dès le XV° siècle, les franciscains obtinrent un firman qui permettait de célébrer la Messe (ce qui se faisait avec difficulté et crainte) le 8 septembre, fête de la naissance de la Vierge, et le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception.
En 1856, après la guerre de Crimée, l’édifice fut donné à la France par le sultan ABDUL MAJID. L’église, restaurée avec soin, fut en 1878 confiée aux soins des Pères Blancs fondés par le cardinal Charles LAVIGERIE.
Durant la guerre de 1967, la basilique et sa coupole furent très endommagées par les bombardements israéliens. Dans les années suivantes, l’église fut restaurée sous la direction des architectes M. TROUVELOT et P. COUASNON OP.
Le 14 juillet 1971, jour de la fête nationale de France, elle fut solennellement ouverte de nouveau au culte.
La migration des jeunes à Khartoum : Joies et défis (Flashes de EAP – Mars 2021)
La migration des jeunes à Khartoum : Joies et défis
MUGALIHYA MACARA Fidèle - Paroisse St Etienne, Hajj Yousif
Introduction
L’expérience a montré que la migration est aussi vieille que l’histoire de l’humanité. La migration ne concerne pas seulement les êtres humains, les animaux aussi migrent à la recherche de sécurité ou de verts pâturages. En parlant des “Jeunes et de la migration à Khartoum : Joies et défis”, nous pouvons nous demander comment Khartoum peut représenter un pâturage vert pour les jeunes à la recherche d’une vie meilleure. Quels sont les facteurs d’incitation et d’attraction de la migration des jeunes à Khartoum ? Quels sont les défis des migrants ou des réfugiés à Khartoum ? Quelle est notre approche pastorale des jeunes dans notre paroisse, St Etienne à Hajj Yousif ?

Définition et causes de la migration
Selon le dictionnaire, la migration humaine implique les mouvements de personnes d’un endroit à un autre avec l’intention de s’installer de façon permanente ou temporaire dans un nouveau lieu. À cet égard, il y a beaucoup de jeunes migrants à Khartoum qui viennent de l’intérieur du pays et des pays voisins comme l’Éthiopie, l’Érythrée et le Sud-Soudan. Ils fuient leur pays pour différentes raisons : socio-économiques (chômage), politiques (insécurité et guerre). Les jeunes considèrent Khartoum comme un lieu offrant des opportunités d’emploi, d’études, de santé et éventuellement d’établissement dans un autre pays. Selon les données de l’ONU, l’estimation de la population de Khartoum en 2020 est de 5 829 000 habitants, dont la majorité sont des jeunes.
Logement et travail
La plupart des jeunes migrants louent de petites maisons avec leurs amis migrants. Certains d’entre eux vivent avec leurs proches qui se sont installés auparavant en famille (beaucoup de ces familles vivent dans des camps de réfugiés) tandis que d’autres vivent dans des bâtiments en construction. Quelques-uns seulement vivent avec leur famille qui a les moyens de louer des maisons. Les jeunes migrants, surtout les filles, travaillent dans des familles arabes aisées pour des salaires journaliers. Les garçons travaillent surtout dans des bâtiments en construction, des usines et d’autres petits boulots pour subvenir à leurs besoins quotidiens et parfois pour payer eux-mêmes leurs frais de scolarité.

Défis sociaux
L’intégration de ces jeunes dans les zones urbaines n’est pas facile, car ils sont confrontés à des problèmes d’exclusion sociale, de rupture familiale, de manque de protection sociale, de travail dans le secteur informel. Pour les chrétiens, l’église est devenue un des lieux d’intégration sociale, de récréation, de rencontre et de divertissement. Il est important de mentionner que 99% de nos paroissiens sont des réfugiés sud-soudanais et la majorité d’entre eux sont des jeunes et des enfants. Il y a un grand nombre d’enfants qui ne vont pas à l’école et de jeunes qui abandonnent l’école à cause des difficultés de la vie. De nombreux jeunes sont sans emploi et désespèrent de leur avenir. Par conséquent, certains jeunes sont confrontés à des problèmes de drogue, ce qui pousse les garçons à commettre des actes criminels et les filles à avoir des grossesses précoces en raison de la promiscuité et du manque d’éducation. En somme, la dégradation morale entraîne de mauvais comportements, surtout dans les camps de réfugiés.

Réponse pastorale aux jeunes de notre paroisse
Notre pastorale de la jeunesse a pour vision d’accompagner les jeunes à travers une formation chrétienne intégrale prenant en compte leur développement humain, psychologique et spirituel. Pour réaliser cette vision, les activités des jeunes sont organisées dans trois domaines principaux : les activités spirituelles (prières, partage de la Bible, récollection, catéchèse des jeunes), les activités culturelles (danse culturelle, musique, théâtre) et les activités sportives (football et volley-ball). Les programmes et les activités pour la jeunesse offrent à nos jeunes l’opportunité d’une formation humaine et chrétienne continue en cultivant les talents et les dons que Dieu leur a donnés, et d’un encadrement par le biais de programmes de changement de comportement et de travail en équipe. Ces activités aident les jeunes à connaître Jésus-Christ et à mieux s’intégrer dans l’église et dans la société. Ils sont renforcés intérieurement pour faire face à leurs luttes et défis quotidiens avec patience, espoir et foi en Dieu. Ils sont également formés à rester fermes dans la foi et la tradition catholiques tout en respectant la dignité des personnes d’autres églises et religions, en particulier les musulmans. Nous sommes également convaincus que lorsque les jeunes ont une bonne base de foi, ils deviennent de bons évangélisateurs de leurs semblables car ils connaissent mieux leur langue.
Notre mission, à travers toutes ces activités, est de rassembler les jeunes, quelles que soient leurs origines, pour qu’ils puissent exprimer leurs talents, développer leurs dons et, parfois, leur passion peut devenir leur métier. Ces activités ont également un effet curatif sur les traumatismes causés par les mauvaises expériences de la guerre et la persistance du tribalisme. C’est ainsi que le ministère de la jeunesse a encouragé l’acceptation mutuelle et la cohabitation pacifique entre toutes les tribus du Sud-Soudan en semant chez les jeunes et les enfants les graines de l’amour, de l’unité, de la paix, de la justice, du pardon et de la réconciliation.

Conclusion
La situation de la migration des jeunes, vue avec les yeux de la foi, est une bénédiction et une joie pour l’archidiocèse de Khartoum. Sans les réfugiés sud-soudanais, de nombreuses paroisses auraient fermé. Cependant, l’Église locale ne peut pas vraiment se réjouir du fait que ces migrants sont contraints de vivre en marge de la société contre leur propre volonté, malgré leurs capacités à mener une vie meilleure. La bonne nouvelle est que les jeunes, ainsi que les enfants, constituant la majorité dans nos paroisses, l’avenir de l’église locale est assuré, tant au Soudan qu’au Sud-Soudan.
Autres nouvelles d’Ethiopie
Des nouvelles de notre confrère américain Paul Reilly d'Adrigat, Tigré, Ethiopie du Nord, reçues aujourd'hui 27 décembre
Nous nous excusons pour la qualité car les messages sont écrits sur une tablette depuis un lit d’hôpital.
Chers parents, amis, confrères, tout le monde…
Tout d’abord, je suis en vie, sain et sauf. Hier encore (26 décembre), j’ai réussi, avec deux autres confrères M.Afr., une religieuse et cinq séminaristes M.Afr. (aspirants), à sortir de la région du Tigré où nous vivons au milieu d’une terrible guerre civile depuis la nuit du 3/4 novembre. Le voyage a été long (13 heures de route) pour arriver jusqu’à notre communauté de Missionnaires d’Afrique à Kombolcha, où je me trouve actuellement. Nous n’étions pas sûrs de pouvoir en sortir et nous n’avions aucune idée de ce qui allait nous arriver en cours de route, mais au milieu de la semaine dernière, nous avons commencé à entendre que des véhicules circulaient à nouveau sur les routes et nous devions simplement essayer. La situation au Tigré est toujours très dangereuse et les choses changent chaque jour en fonction de l’endroit où de nouveaux combats éclatent, mais notre voyage s’est déroulé aussi bien que possible. Il y avait beaucoup de postes de contrôle militaires, mais nous avons réussi à passer sans difficulté. Je suis donc maintenant hors de danger et en lieu sûr, grâce à Dieu et à tous ceux qui nous ont gardés dans leurs prières.
Je suis désolé de ne pas avoir pu garder le contact pendant cette période difficile. Depuis les 3/4 novembre, toutes les lignes de communication ont été coupées et le sont toujours à Adigrat. Une fois que les forces du TPLF ont abandonné la ville le 20 novembre, nous avons perdu toute l’électricité et l’eau pendant un mois, avant qu’elles ne soient rétablies il y a environ une semaine. La nourriture se faisait rare et les banques sont fermées depuis le début de la guerre, donc l’argent pour acheter même des choses au marché noir était également rare. Lorsque les forces du TPLF sont parties, les soldats érythréens ont pris le contrôle de la ville et sont depuis sans pitié. De nombreuses personnes ont été tuées, des biens ont été pillés et la peur est devenue un mode de vie pour tous, y compris pour notre communauté.
Heureusement, tous les prêtres et les sœurs (y compris les confrères M.Afr.) travaillant dans le diocèse sont vivants (selon les informations dont nous disposons actuellement). Plus que cela, je ne peux pas le dire avec certitude. Pour le moment, quatre confrères des Missionnaires d’Afrique se trouvent encore à Adigrat. Ils vont bien, mais la situation sécuritaire est encore très préoccupante. Veuillez les garder dans vos prières, ainsi que tous les habitants d’Adigrat, car quoi que vous entendiez dans les médias internationaux, ce conflit est loin d’être terminé et la paix n’est certainement pas encore revenue dans le nord de l’Éthiopie.
Quant à moi, je vais bien… tout ce que je peux écrire pour l’instant, c’est que c’était une période difficile… plus de détails viendront plus tard car je ne veux pas les écrire dans un courriel général. Je pense que j’aurai besoin de temps pour me remettre et digérer tout cela. Il est certain que nous avons tous réussi à nous en sortir grâce à votre soutien et à vos prières, et je vous en suis éternellement reconnaissant. Je vous prie de faire savoir à toutes les personnes qui s’inquiètent pour moi que je vais bien et que nous pourrons nous contacter personnellement plus tard. Pour l’instant, je me réjouis d’avoir un peu de repos et la tranquillité d’esprit de savoir que je ne suis plus en danger. Pour ceux qui restent à Adigrat, nous les gardons tous au premier plan de nos préoccupations et dans nos prières quotidiennes.
Je vous remercie tous de votre intérêt pour moi, qui est si important. Que 2021 soit une année meilleure pour nous tous et que le Prince de la Paix bénisse et guérisse l’Éthiopie !
Blessings to all,
Paul
Situation critique en Ethiopie
Notre situation est critique en Ethiopie
Supérieur délégué EPO
Voici une lettre que nous venons de recevoir du supérieur délégué de l’Éthiopie, donnant des nouvelles de ce qu’ils endurent ces jours-ci avec leur cher peuple d’Éthiopie. Je viens de communiquer avec le délégué et nous avons convenu que les noms soient retirés pour des raisons évidentes de sécurité. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent consulter le livre du personnel. Joignons-nous à eux dans la prière pour que la paix règne sur cette belle terre.
Philippe Docq, M.Afr.
La crise
Les forces gouvernementales éthiopiennes ont lancé des opérations militaires dans le Tigré (région du Nord) il y a 12 jours après que le gouvernement ait accusé les autorités locales d’avoir attaqué un camp militaire et d’avoir tenté de piller des biens militaires. Le TPLF ( le Front populaire de libération du Tigré ), qui est au pouvoir dans la région, nie cette allégation et a accusé le premier ministre (Abiy Ahmed) d’avoir concocté cette histoire pour justifier l’offensive. Depuis le début de la guerre, les frappes aériennes et les combats au sol entre les forces gouvernementales et le TPLF ont tué des centaines de personnes et causé de nombreux dégâts matériels. Jusqu’à présent, 25 000 réfugiés ont franchi les frontières du Soudan.
Nous venons d’apprendre que dans la région du Tigré, toutes les communications sont coupées (pas de téléphone, pas d’internet, pas de circulation, ni d’électricité) et les médias ont été interdits. Nous arrivons difficilement à obtenir des informations de cette région en dehors de celles que le gouvernement éthiopien diffuse à la télévision nationale et dans d’autres médias.
Nous apprenons également que les gens ont du mal à obtenir de la nourriture, de l’eau et des médicaments. Cette situation humanitaire est réellement critique.
Où sont les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) en Ethiopie?
En Ethiopie, les communautés des Missionnaires d’Afrique sont réparties sur trois sites : Adigrat, Wukro et Kombolcha. Kombolcha se trouve dans la région d’Amhara, dans le centre de l’Éthiopie, et jusqu’à présent, cette communauté est en sécurité. Elle compte deux Missionnaires d’Afrique et un stagiaire.
Adigrat et Wukro se trouvent dans la région du Tigré, où la guerre fait rage. À Adigrat, nous avons sept confrères. Nous avons également un Missionnaire d’Afrique dans un endroit appelé Abiy Adi, à environ 120 km d’Adigrat. Et à Adigrat, nous avons cinq séminaristes qui sont en pré-premier cycle (maison de formation St Paul).
Enfin, la communauté de Wukro compte un missionnaire d’Afrique qui se trouve actuellement en Espagne et deux prêtres diocésains. Nous avons également plus de 20 employés dans les deux communautés.
Inquiétude et plainte
Depuis le début du conflit, nous n’avons pas de nouvelles de nos confrères d’Adigrat et de Wukro. Sont-ils en sécurité ? Sont-ils toujours dans leurs communautés ? Ont-ils fui ? Ont-ils de la nourriture et de l’eau ? Nous n’avons aucune information.
J’ai essayé de contacter les bureaux de la Croix-Rouge internationale (CICR) à Addis pour voir s’ils pouvaient m’aider à obtenir des informations sur nos confrères du Tigré et jusqu’à présent, sans succès. J’ai également essayé de joindre l’évêque d’Adigrat et les bureaux diocésains, mais en vain. C’est vraiment très inquiétant de ne pas savoir ce qu’il en est de nos confrères et nous vous demandons donc, ainsi qu’à toutes les personnes de bonne volonté, de prier pour nos confrères et pour toute l’Éthiopie afin que la paix puisse à nouveau régner dans ce beau pays.
Supérieur délégué, EPO
18 novembre 2020
La naissance de Marie à Sainte-Anne (Jérusalem) par les Franciscains
Depuis longtemps, les Missionnaires d’Afrique ont le privilège de s’occuper du site où, traditionnellement, est née la Vierge Marie. C’est dans la vieille ville de Jérusalem que les Croisés construisirent, en 1104, une église dédiée à Sainte Anne, la mère de Marie. Chaque année, le 8 septembre, la fête de la naissance de Marie y est célébrée. C’est normalement une fête magnifique où l’église est remplie de nombreux fidèles français. Cette année, la célébration était plutôt étrange, car les règles de confinement empêchaient les participants réguliers d’assister aux festivités. Ci-dessous, vous pouvez voir quelques photos, prises par Nadim Asfour (CTS). Vous trouverez également un lien vers la page web consacrée à cette journée, ainsi qu’une vidéo consacrée à la fête de la Naissance de Marie à Sainte-Anne.