Dialogue Interreligieux au Nigeria

La commission œcuménisme/dialogue interreligieux du diocèse catholique d’Oyo dans l’État d’Oyo au Nigeria, en collaboration avec la commission des Missionnaires d’Afrique pour la justice, la paix, l’intégrité de la création, la rencontre et le dialogue (JPIC-ED), a organisé le séminaire annuel sur le dialogue interreligieux pour l’année 2021. Ce séminaire réunit différents leaders religieux avec leurs fidèles pour délibérer sur les questions actuelles qui affectent la coexistence pacifique dans diverses communautés. Le séminaire était intitulé : Nécessité d’une coexistence pacifique : Combattre les fausses nouvelles, les discours haineux et les préjugés. Le programme a été suivi par différents groupements religieux, parmi lesquels : Musulmans, chrétiens et pratiquants de cultes traditionnels africains. Des avocats d’organisations de la société civile et des membres de la police nigériane étaient également présents au séminaire. Le programme a débuté par une prière d’ouverture prononcée par le président du Conseil suprême des affaires islamiques, Ustaz Dapo Yusuf.

Le révérend père Joseph Ogundipe, directeur de la commission diocésaine pour le dialogue interreligieux, a souligné dans son discours d’ouverture l’objectif de notre rencontre. Il a poursuivi en déclarant qu’avec l’abus scandaleux des médias sociaux aujourd’hui, les gens sont divisés selon des lignes religieuses et cela a affecté la coexistence pacifique que nos communautés locales avaient l’habitude d’apprécier.

Le Révérend Père Robert Chipumbu M.Afr, de la Commission Justice, Paix, Intégrité de la Création, Rencontre et Dialogue (JPIC-ED), a parlé des nombreuses contributions et interventions que la Société des Missionnaires d’Afrique a faites et continue de faire pour promouvoir le dialogue interreligieux entre les religions et les personnes de cultures différentes. L’évêque du diocèse catholique d’Oyo a ensuite officiellement souhaité la bienvenue à tous les participants au séminaire. Dans son discours, l’évêque a remercié Dieu pour la paix et le calme relatifs dans cette partie du pays. Il a également remercié les agences de sécurité et toutes les personnes de bonne volonté qui ont rendu cela possible et a prié pour la paix et l’harmonie pour les autres parties du pays confrontées à des problèmes de sécurité. L’évêque a rappelé aux participants qu’à de nombreuses reprises, la religion a été accusée d’être l’une des causes de la division et de la haine, et que cette fois-ci, nous devrions changer l’image de la religion. L’utilisation abusive des médias sociaux par des groupes religieux pour promouvoir la haine et la division par le biais de fausses nouvelles, de discours de haine et de préjugés doit être condamnée et arrêtée.

Le séminaire a vu des musulmans, des chrétiens et des pratiquants de cultes traditionnels africains entamer des discussions de groupe sur le thème du séminaire, au cours desquelles différentes expériences ont été partagées et des contributions ont été apportées sur la manière de mieux vivre ensemble en tant que personnes de différentes affiliations religieuses. A la fin du séminaire, un communiqué a été publié à l’intention des médias.

Robert Chipumbu, Ibadan, Nigeria

Ouverture de la Maison Lavigerie à Gyedna

Ouverture de la Maison Lavigerie à Gyedna

L’ouverture officielle de la maison Lavigerie dans le diocèse catholique de Minna (Nigeria) a eu lieu hier, le 7 novembre 2021. Ce fut en effet une célébration haute en couleurs. Tout a commencé par la Sainte Messe à 10 heures précises dans notre communauté. Cette messe a été célébrée par son Excellence le Dr Martin Igwe UZOUKWU, évêque catholique du diocèse de Minna. Nous avons eu la chance d’avoir parmi nous le père Martin Grenier (notre assistant général) et le père John Aserbire, supérieur provincial de la province du Ghana/Nigeria. Parmi nos invités, nous reconnaissons également la présence de confrères venant des diocèses d’Ibadan et d’Osogbo, qui se sont joints à nous et ont été témoins de cet événement mémorable. Au cours de la célébration eucharistique, Mgr Martin a exprimé sa joie et sa gratitude d’avoir les Missionnaires d’Afrique dans son diocèse. Il a ensuite invité toutes les personnes présentes à la célébration à participer pleinement et activement à l’œuvre d’évangélisation à travers les activités des Missionnaires d’Afrique à Gyedna. Avec ses paroles d’encouragement aux confrères, l’évêque a également prié pour plus de vocation dans notre Société. Notre célébration eucharistique s’est terminée par la bénédiction de nos deux bâtiments : la maison de résidence Lavigerie et le Centre vocationnel des jeunes.

A travers la bénédiction de notre maison de résidence, Mgr Martin a également béni notre chapelle communautaire et le tabernacle de la chapelle. Il a ensuite procédé à la bénédiction du Centre vocationnel des jeunes.

Cette cérémonie a marqué l’ouverture officielle de notre communauté dans le diocèse de Minna au Nigeria. Elle a été suivie par la « liturgie de l’estomac » accompagnée de danses. L’ambiance était très bonne et joyeuse. Un groupe de musiciens de la communauté locale a animé la célébration suivant la messe et personne n’a résisté à leur musique. C’était impressionnant de voir tout le monde danser sans relâche.

Norbert Issa, M.Afr
Lavigerie House, Gyedna
Nigeria

Education dans les sociétés africaines

Une théorie de l'éducation centrée sur l'humain

face à la scolarisation sur le marché du travail en Afrique

Bonaventure B. Gubazire, M.Afr.

Notre confrère Bonaventure Gubazire, formateur à Ejisu-Ghana nous envoie cet article (en anglais) bien documenté sur “un type d’éducation qui pourrait profiter aux sociétés africaines. Il pourrait également être utile à ceux qui sont engagés dans l’éducation et la formation.  L’article a été approuvé par un comité de lecture. Il est déjà disponible en ligne par l’intermédiaire de NOYAM Publishers”. Le voici à votre disposition pour lecture/téléchargement.

Une vie au service des Dagombas (Ghana)

Une vie au service des Dagombas

Interview de notre confrère Olivier Lecestre par KTO (Télévision Catholique française)

Éclairage sur les petites communautés chrétiennes du nord de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le Père Olivier Lecestre, Missionnaire d’Afrique, y a passé près de 50 ans, dans les pas des premiers Pères Blancs arrivés au Ghana en 1906. Il était à Tamale, au Nord, et a eu un ministère paroissial auprès des Dagombas, une ethnie majoritairement musulmane. Il a contribué à un long travail de traduction des lectures du dimanche dans la langue des Dagombas, le dagbani, pour former des responsables laïcs dans les villages. L’Église a aussi développé des écoles, des projets agricoles, et œuvre pour le dialogue interreligieux, facteur de la paix dans la région. Le père Lecestre s’est réjoui de voir fleurir au fil du temps une petite Église.

La polémique du Coronavirus

La polémique du Coronavirus

Bapuoh Pascal, M.Afr. – Un extrait du Lien de la Province Ghana-Nigeria de novembre 2020

The battle against COVID-19

Personne ne sait de quoi demain sera fait. Qui aurait pu croire que l’année 2020 allait être déstabilisée par une bactérie mortelle appelée coronavirus ? Qui aurait pu croire que les gens allaient connaître une distanciation sociale et une auto-quarantaine ? Qui aurait pu croire qu’en 2020, les pays allaient connaître un confinement total ou partiel ? Qui aurait pu croire qu’en cette année, les églises, les marchés, les rassemblements sociaux et les aéroports allaient être fermés, et que la circulation des personnes allait être restreinte pendant de nombreux mois ? Qui aurait pu croire que le port de masques faciaux allait être introduit comme faisant partie du code vestimentaire de 2020 ? Pour la jeune génération du XXIe siècle, c’est une expérience que l’on n’aurait jamais cru possible. Pour d’autres, l’année 2020 est une année sombre où la perversité de certains a conduit à la destruction de vies, de foyers, d’entreprises, de pays et de moyens de subsistance vitaux. Pour d’autres encore, la controverse de 2020 envoie comme signal que les êtres humains devraient prendre la place qui leur revient en tant qu’êtres humains, et laisser Dieu à sa place. L’homme n’est pas Dieu et ne pense pas à sa place.

Avant de partir pour le Congo, je suis resté chez moi pendant environ six mois sans rencontrer qui que ce soit. Je regardais les informations à la télévision sur la façon dont la COVID-19 dévastait le monde, j’écoutais le cri des familles qui étaient détruites par la pandémie de la COVID-19 et je regardais le nombre de personnes qui étaient enterrées chaque jour à cause de la pandémie de coronavirus… Et donc, je me suis demandé ce qu’était la vie. Je me suis demandé ce que la vie pouvait être d’autre. Je me suis demandé quelle était l’essence de la vie.

La pandémie de coronavirus impose une réflexion profonde sur l’essence de la vie. La vie est une précieuse réalité reçue gracieusement de Dieu, elle est très précieuse et sacrée. Et donc, il faut en prendre soin. Oui, la COVID-19 a détruit toute joie en l’an 2020. En effet, il s’agit d’une véritable catastrophe naturelle où les vies, les propriétés et l’économie ont été anéanties. Nous avons bien besoin des paroles du Psaume 121:1-2 pour réconforter nos coeurs brisés : “Je lève les yeux vers les montagnes, d’où vient mon secours ? Mon secours vient de l’Éternel, créateur du ciel et de la terre ». Ce cri du psalmiste devint la prière d’espérance des cœurs brisés, des personnes désespérées et des moins privilégiées qui ne recevaient pas de soins médicaux. C’est la prière de nombreux présidents, chefs religieux, personnel médical et autres activistes sociaux dont les interventions professionnelles n’ont pas abouti au résultat escompté. C’est la prière qui vient du plus profond du cœur des enfants qui ont vu leurs parents mourir. C’est la prière des familles qui ont dû enterrer leurs parents, leurs proches et leurs amis dans des conditions terribles. C’est la prière de nombreuses personnes qui ont perdu tout espoir dans leur vie, qui ont perdu presque tous leurs proches. C’est une prière qui fait que beaucoup de gens se mettent à genoux et crient du fond du cœur.

Alors que le coronavirus imposait déjà une souffrance naturelle, d’autres personnes aggravaient la souffrance des gens en manipulant le prix de ce qu’ils vendaient. Certains marchands se sont laissés entraîner dans les pratiques de marchandage frauduleuses que le prophète Amos condamnait déjà dans son livre (Amos 8:5-6) où les marchands, désireux de profiter de la situation, trompaient leurs malheureux clients en leur fournissant de mauvais produits et en utilisant des balances douteuses. Les pauvres n’avaient d’autre choix que de se plier à la hausse injuste du coût des produits pour survivre. D’autres personnes se sont enrichies de la situation déplorable des pauvres. De faux médicaments contre les coronavirus ont été fabriqués et vendus à des coûts élevés. Au nom des pauvres et des personnes touchées par la COVID-19, de nombreux projets ont été écrits et sont aujourd’hui subventionnés. Des pays et des individus reçoivent des fonds pour aider à soulager la situation des personnes touchées, mais combien de ces pauvres et des personnes atteintes de la COVID-19 ont été aidées, en particulier en Afrique ? Peut-être une poignée. Des équipements de protection individuelle destinés à la lutte contre la COVID-19 ont été vendus illégalement par des hôpitaux et des centres de santé. Les projets qui ont été écrits et subventionnés dans le but d’aider une communauté donnée à lutter contre le coronavirus restent une utopie. Les supposés bénéficiaires ne savent même pas que leur situation lamentable a été utilisée par certains autres pour chercher de l’argent afin de s’enrichir.

Alors que des personnes bien intentionnées tentaient de contribuer à la lutte contre la pandémie, d’autres, assoiffées de s’enrichir, ont contrecarré les efforts de ces personnes bienveillantes. Controverse sur le coronavirus. Comme le nombre de cas de personnes touchées ne cesse d’augmenter, cela torture le cœur de nombreuses personnes qui se posent évidemment une litanie de questions.

Le coronavirus (bien que réel) est-il une propagande politique ? Certains individus et pays utilisent-ils l’aide d’urgence pour leurs propres rassemblements politiques et leur propagande personnelle ?

Un pays sera-t-il assez honnête pour publier à l’intention de ses citoyens le montant total de l’aide reçue des personnes et des groupes, et indiquer clairement et fidèlement comment cette aide a été utilisée ? S’agira-t-il d’un récit sur papier ou d’une preuve que tout le monde peut voir ? La COVID-19 ne nous a pas seulement appelés à faire preuve de solidarité, mais elle a également appelé nos dirigeants politiques à être sérieux avec les citoyens de leur pays, en particulier pour améliorer les installations sanitaires dans leur pays. L’année 2020 sera inoubliable. C’est une année révolutionnaire. Elle a ouvert une nouvelle phase dans l’histoire du monde. Il y a une raison à tout. Que Dieu accueille dans son royaume les âmes défuntes dues à la COVID-19, et qu’Il mette au cœur des vivants l’esprit d’une solidarité sincère.

Fr. Bapuoh Paschal, M.Afr.

Aux prises avec la Covid-19 à Katakwi

Aux prises avec la Covid-19 à Katakwi

L’expérience de la COVID-19 peut être comparée à celle de Noé, ou à celle de Sodome et Gomorrhe, lorsque les gens mangeaient, buvaient et vaquaient à leurs propres occupations. Comme si nous ne faisions que manger et boire et pécher ! Mais non, nous avions nos propres plans et élaborions notre propre programme d’activités, afin de faire avancer les choses en 2020.

En tant que communauté, nous avions déjà prévu que Rémi partirait en vacances en juin et reviendrait probablement en septembre, puis que Josephat partirait. Notre stagiaire Yannick chantait partout les chants burkinabés, car il savait qu’il allait bientôt renouveler sa déclaration d’intention et dire au revoir à Katakwi. Quant à notre diacre, il se préparait à rentrer chez lui pour être ordonné, lorsqu’il serait appelé.

Notre programme pastoral était planifié de février à avril, chacun savait dans quel poste il se rendrait à telle ou telle date, etc. Nos projets pastoraux les plus importants étaient bien planifiés et leur exécution avait commencé : la construction de l’église, la collecte de fonds, le programme d’apostolat des jeunes, le bâtiment de l’école et tout un tas d’allées et venues. Au niveau diocésain, le programme pastoral était lancé.

Notamment, l’évêque avait indiqué clairement que nous devrions tous nous donner la main pour construire la nouvelle cathédrale et renforcer le travail pastoral à la base, en rapprochant les sacrements des gens. Cela permettrait d’éviter que nos chrétiens ne soient induits en erreur par les chrétiens appartenant à certaines sectes. Puis, tout à coup, nous avons entendu parler d’une maladie qui avait débuté en Chine et qui se répandait comme une rumeur de village. En un clin d’œil, nous avons commencé à entendre que cette maladie était en Espagne, en Italie, en France et en Allemagne. Au début, nous nous sommes dit que c’était une maladie européenne et qu’elle ne nous atteindrait pas ici. Tout cela alors que nous étions encore en train de faire du bon travail, et nous étions convaincus que nos plans et nos projets étaient toujours en cours. Pourtant, dans un revirement surprenant et effrayant, il semblait que le monde touchait à sa fin ou se mettait en pause, car toutes les activités étaient suspendues en Ouganda et dans tous les pays voisins.

J’étais parti à Soroti pour faire des achats. Là-bas, un commerçant indien m’a montré un message sur WhatsApp qui était très effrayant. L’information contenue dans le message était que le virus était en Ouganda et que les cas étaient beaucoup plus nombreux que ce que nous avions entendu à la télévision, même dans les villages voisins de Soroti. J’ai eu peur et je me suis méfiée de tous ceux que je rencontrais ce jour-là, comme s’ils avaient contracté la maladie de Covid-19.

Plus tôt dans l’année, nous avions eu une invasion de criquets, ce qui était également effrayant. Je ne connaissais le criquet pèlerin que par la biologie, pendant mes études secondaires, et l’image que j’avais des criquets n’était rien de moins que la destruction, la faim et la pauvreté. Pour reprendre les mots de certains commentateurs, je dirais : quelle drôle d’année ! Une année de surprises, une année de déceptions, une année d’angoisses, une année de tristesse, mais dans un autre sens, une année qui nous rassure sur la présence constante de Dieu dans le parcours de l’humanité.

Malgré toute cette confusion, nous avons d’abord essayé de prendre nos précautions, en achetant suffisamment de nourriture et d’autres produits de première nécessité pour la maison, et nous avons également acheté des désinfectants et des masques pour être sûrs d’être protégés. Nous avons suivi attentivement les nouvelles tous les jours pour nous tenir au courant de la progression de la pandémie en Ouganda ainsi que dans d’autres pays. Nous étions très préoccupés par la situation à Rome, qui est le siège de l’Église, et l’Italie était l’un des pays les plus touchés. Mais également, parce que notre Conseil général s’y trouve, beaucoup de nos confrères y étudient et, en général, beaucoup de prêtres et de religieux vivent à Rome. Nous avons aussi fait preuve de compassion envers le pays des autres confrères. D’abord le Burkina, puis le Ghana et enfin le Malawi pour ce qui est de la façon dont les cas de Covid étaient enregistrés. Surtout, nous avons tous été fidèles pour écouter le président de l’Ouganda et ses ministres qui ont guidé le pays dans le confinement.

 

Ces photos de Katakwi sont tirées d’Internet et ne sont pas directement liées à l’article.

Tout n’était pourtant pas perdu, nous nous sommes mis à prier, demandant à Dieu d’intervenir et de laisser le Corona quitter la surface de la Terre. Nous avons également encouragé les familles à prier à la maison. Beaucoup de nos chrétiens disaient que le confinement était l’œuvre du diable pour interrompre notre liturgie, mais nous avons essayé de les aider à saisir cette occasion pour renforcer la prière familiale qui disparaît rapidement dans de nombreuses familles chrétiennes. Nous les avons également encouragés à considérer cette pandémie comme une occasion de renforcer le lien et l’unité de la famille, car beaucoup d’entre eux n’ont pas eu cette chance d’être ensemble depuis longtemps.

De notre côté, nous avons poursuivi les messes quotidiennes dans notre chapelle où, unis par l’esprit à tous nos chrétiens, nous avons continué à prier pour nos chrétiens confrontés aux défis quotidiens et surtout pour que le monde puisse vaincre la COVID. Dans la même veine, nous avons demandé l’esprit de discernement pour comprendre quel message Dieu nous adresse au travers de cette pandémie, afin que nous puissions apprendre et répondre positivement à l’appel de Dieu. Pour atteindre tous nos chrétiens, nous avons également eu recours à des messes radiophoniques ainsi qu’à des lectures et des réflexions sur l’Évangile sur Facebook et WhatsApp, continuant ainsi à nourrir la vie spirituelle de nos chrétiens.

Nous avons continué à visiter les malades, à administrer le sacrement de l’onction des malades, le viatique et la réconciliation, et à donner des conseils à divers degrés à ceux qui venaient à la paroisse. Je peux dire que nos chrétiens sont vraiment restés avec nous pendant ces moments difficiles, car beaucoup d’entre eux étaient très soucieux de notre subsistance. Ils venaient nous saluer et s’informer de l’état des choses ; certains venaient avec des denrées alimentaires, d’autres avec leur offrande et leur dîme, etc. pour s’assurer que la paroisse continuerait à fonctionner.

Nous avons également poursuivi les activités qu’il était possible de continuer, comme la construction de trois salles de classe dans la succursale de Kaikamosing, la construction du dernier soubassement de l’église, le carrelage et les autres finitions des toilettes de l’église, etc. Plus intéressant encore, nous avons fait un peu d’agriculture afin d’encourager nos gens à penser que si tout le reste venait à s’arrêter, l’agriculture pouvait continuer, car nous aurions encore besoin de manger. Ainsi, nous avons eu un verger de papayes, un champ de légumes, de matoke, d’arachides, etc. Cela nous tenait suffisamment occupés et en bonne santé pour lutter contre le virus, alors que nous attendions joyeusement la récolte. Nous avons aussi fait du sport : football, basket-ball, etc. avec nos jeunes pour améliorer la condition physique aussi.

De plus, nous avons planté quelques arbres et fleurs autour de la maison et de la nouvelle école. Et des plans sont en cours pour planter des arbres autour de la nouvelle église. Nous rendons hommage à nos prédécesseurs qui avaient planté beaucoup d’arbres autour de la paroisse, dont nous profitons aujourd’hui en leur absence ; peut-être que si nous faisions tous de même, le monde ne souffrirait pas aujourd’hui de la COVID-19.

En conclusion, nous disons que, bien que la pandémie ait dévasté le monde, il y a tant de bonnes choses que le monde a pu apprendre.

Nous devons surtout penser aux effets de tout ce que nous prenons plaisir à faire. Nous prions pour tous ceux qui sont morts à cause de COVID-19 ou de ses conséquences. Qu’ils reposent en paix et que le Seigneur sauve le monde de cette pandémie et d’autres pandémies.

Josephat Diyuo (Un missionnaire d’Afrique du Ghana, en mission en Ouganda)

Un mot du Provincial de GHN

Un mot du Provincial de GHN

Un extrait du Lien de la Province Ghana-Nigeria de novembre 2020

Fr. John Aserbire, M.Afr.

Vous êtes-vous demandé pourquoi certaines personnes restent calmes face à la crise, alors que d’autres sont effondrées ?

Certaines personnes sont capables de traverser les hauts et les bas/difficultés de la vie et sont capables de rebondir après une crise. En effet, la Covid-19 a causé et cause encore (avec la nouvelle vague) de nombreux revers aux populations, aux institutions, aux organisations, aux nations, aux gouvernements, etc. Dans notre Lien de mai 2020, on a beaucoup écrit sur Covid19.

Il y a une semaine, on m’a demandé de prêcher une récollection à nos candidats à la maison de formation Saint-Martin de Tours à Ejisu, et de présider la cérémonie de réception des premières années. J’ai alors décidé de réfléchir à la RÉSILIENCE en temps de crise. Cette « capacité à s’adapter aux changements de vie stressants et à rebondir après une épreuve ». Je savais que, comme chacun d’entre nous, la plupart de nos candidats, sinon tous, éprouvaient des difficultés et des déceptions. Pour les encourager, j’ai cherché dans la Bible des exemples de femmes et d’hommes courageux qui ont fait preuve de résilience dans les moments difficiles. En fait, la Bible contient de nombreuses citations sur la façon de surmonter les difficultés et les tentations et de persévérer face aux épreuves (Jacques 1:12).

Elle nous donne également de nombreux exemples de femmes et d’hommes qui ont beaucoup souffert, mais qui ont continué à suivre le plan de Dieu pour leur vie. Parmi eux, on peut citer Job et Saint Paul.

Après avoir tout perdu, Job éprouvait une grande angoisse de l’âme et du corps, mais il refusait de maudire le Seigneur ou de baisser les bras (Job 1:22). Il savait que Dieu était au contrôle, et cette certitude l’aidait à surmonter ses difficultés au lieu de céder à la défaite. Sa foi lui a permis de faire preuve de résilience. Après avoir rencontré Jésus, qui a changé sa vie, Paul a fait preuve d’une grande résilience (Actes 9). Il est passé du statut de pharisien religieux à celui de chrétien radical. Il a été battu, lapidé, critiqué, emprisonné et presque tué à plusieurs reprises (2 Corinthiens 11:24-27). À Lystre, en Asie Mineure, il a été lapidé, traîné hors de la ville et laissé pour mort, mais, lorsque ses ennemis sont partis, Paul s’est simplement levé et est retourné dans la ville (Actes 14:19-20). La résilience divine nous permet de poursuivre notre mission, quelles que soient nos crises et nos souffrances.

La clé de la résilience est la foi dans le Seigneur : « L’Éternel affermit les pas de celui qui l’aime ; s’il trébuche, il ne tombera pas, car l’Éternel le soutient de sa main » (Psaume 37:23-24). Saint Paul nous dit : « Nous sommes accablés de toutes parts, mais non écrasés ; perplexes, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; frappés, mais non détruits » (2 Corinthiens 4, 8-9). En tant que chrétiens, nous rebondissons sans cesse. Nous continuons à avancer dans la foi.

L’un des aspects étonnants de la résilience est que beaucoup d’entre nous n’ont pas réalisé à quel point nous étions résilients jusqu’à ce que nous nous retournions sur les moments difficiles de notre vie et que nous voyions le simple fait que nous avions réussi, que nous avions appris quelque chose et que nous avions assez de foi pour continuer. En marquant la fin de l’année liturgique et le début de la nouvelle saison de l’Avent, je vous souhaite d’avoir la force de rester positifs, de garder la foi et de continuer à avancer. Temps béni de l’Avent !

John Aserbire, M.Afr.