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Aujourd’hui, ce sont vos pieds que je veux baiser, malgré mon caractère sacré et mon âge. Ce n’est plus en effet seulement un acte d’amour paternel que je veux accomplir, c’est un acte de foi aux paroles mêmes de nos saints Livres : « Quam pulchri pedes evangelizantium pacem, evangelizantium bona ». Vous ferez comme moi, mes très chers Frères, et par cet acte de religieux respect vous acquerrez un droit au mérite des apôtres et des martyrs.

Abandonner nos néophytes, nos catéchumènes, nos esclaves rachetés, pour sauver une vie d’un jour, jamais ! Mes très chers Frères, jamais ! J’aime mes fils, j’ai consacré la meilleure part de ma vie à former leurs petite Société que Dieu a si visiblement bénie ; je les aime jusqu’à mourir pour eux s’il le faut.

Ce sera la parole même de saint Paul :« Momentaneum et leve tribulationis nostrae, aeternum gloriae pondus operatur in nobis ». Oui, si vous partez pleins de force, de jeunesse, d’espérances, et si vous laissez tout cela, c’est que votre foi vous donne l’assurance de la récompense, et que cette récompense mérite d’être achetée par les douleurs d’un jour.

Les premiers parmi les apôtres catholiques de ce temps, ils sont arrivés jusqu’aux bords des grands lacs de l’intérieur, d’où sortent le Nil et le Congo. Ils avaient déjà montré leur courage en inondant de leur sang les sables arides du Sahara.