Chers confrères,
C’est de Ougadougou que j’ai le plaisir de vous écrire ces quelques mots. Je suis venu participer à l’atelier de formation pour les délégués à la Protection des Enfants et des Adultes vulnérables offert par les membres de notre Comité à l’Intégrité du Ministère. Cet atelier s’insère pour moi dans le cadre de ma première année en tant que membre de notre Conseil Général. Une année où j’ai beaucoup à découvrir, beaucoup à apprendre.
À vrai dire il s’agit de la troisième année où je dois m’ajuster successivement à un nouvel environnement ainsi qu’à de nouvelles tâches. En effet, après mes quatre années en tant que formateur à notre premier cycle de Jinja, j’ai eu la chance d’aller à notre Institut de Formation Islamo Chrétienne située à Bamako de 2014 à 2015. Ce fut alors l’occasion d’approfondir mes connaissances concernant l’islam et aussi d’entrer en contact avec l’Afrique de l’Ouest que je connaissais fort peu étant donné que mes premières années m’avaient mené en Zambie, en Inde et en Ouganda.
Cette année était en vue de me préparer à la tâche qui m’attendait dans mon pays natal, à Montréal, à notre Centre Afrika. Encore une fois, bien que je fusse chez-moi, j’ai dû prendre le temps de regarder, d’écouter et d’aller à la rencontre des gens et de mon nouvel environnement. Et tout à coup, suite à notre Chapitre de l’an dernier, me voilà maintenant à notre Maison généralice où l’on me demande de m’insérer et de m’impliquer non pas dans un lieu précis mais plutôt d’élargir mon champ de vision à celui de l’ensemble de notre Société missionnaire et de ses multiples engagements où que nous soyons à travers le monde. De plus, le défi d’apprendre l’italien s’ajoute à tout cela. Bref cela fait beaucoup de changements en peu de temps et cela demande que je ne perde pas de vue l’essentiel.
Mais quel est cet essentiel ? L’essentiel, selon moi, est certes ce qui doit venir en premier lieu dans l’agenda de toutes nos activités quotidiennes. Je dirais également que cet essentiel est ce qui nous permet de reprendre notre souffle afin de retrouver le goût de continuer, d’aller de l’avant, malgré parfois l’ennui, afin de demeurer ouvert à la nouveauté et en sachant être patient avec soi-même là où l’on est appelé à s’enraciner davantage. Quant à moi, cet essentiel, qui ne cesse de nous procurer un nouveau souffle, une nouvelle ardeur, trouve sa source dans notre relation avec Jésus Christ, notre Seigneur, notre Sauveur, notre Maître.
En effet, l’article 1 de nos Constitutions et Lois ne dit-il pas que le but de notre Institut missionnaire est : « d’annoncer l’Évangile aux hommes du monde africain » ? Il va donc de soi que pour partager cette Bonne Nouvelle de Jésus Christ mort et ressuscité pour nous, il me faut prendre le temps de l’accueillir moi-même chaque jour. L’essentiel réside donc dans notre vie spirituelle fort bien décrite dans l’article 24 de nos Constitutions et Lois qui la présente comme étant « dans notre existence apostolique quotidienne, vécue en conformité profonde avec l’Évangile et dans la docilité active à l’Esprit. Elle est rencontre de Dieu dans la prière comme dans le service des hommes ; elle est croissance dans la sainteté par l’activité même de l’amour divin répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rom. 5.5) ». Lors de notre 28ème Chapitre, après avoir défini notre sujet positif, qui fait écho à notre attachement au Christ et que nous sommes missionnaires donc envoyés, nous avons ensuite discuté, réfléchi, partagé sur ce point essentiel de notre spiritualité.
Dans cette édition du Petit Écho, plusieurs confrères nous partagent leurs vues et expériences de leurs relations à Dieu. Que leur témoignage nous inspire et nous encourage à ne cesser de demeurer unis à Dieu, à croître en sainteté, et à aller de l’avant tous ensemble car, comme le dit un Proverbe « cibemba » de la Zambie : « umucinshi wa nseba : ukwiminina pamo ! » i. e. « la sagesse des petits oiseaux consiste à savoir se tenir ensemble. »

Martin Grenier, M.Afr.
Assistant Général
(Petit Echo n° 1078)