Communiqué du Chapitre : Audience du Pape François au Chapitre

Audience aux participants au Chapitre général des Missionnaires d’Afrique
Ce matin, au Palais Apostolique du Vatican, le Saint Père François a reçu en audience les participants du Chapitre Général des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs).
Nous publions ci-dessous le discours que le Pape a adressé aux personnes présentes à l’audience :
Discours du Saint-Père
Traduction : Deepl.com
Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !
Je remercie le Supérieur Général pour les mots avec lesquels il a introduit notre rencontre.
Malheureusement, et à mon grand regret, j’ai dû reporter mon voyage au Congo et au Sud-Soudan. En effet, à mon âge, il n’est pas si facile de partir en mission ! Mais vos prières et votre exemple me donnent du courage, et je suis confiant que je pourrai rendre visite à ces peuples, que je porte dans mon cœur. Dimanche prochain, je vais essayer de célébrer la messe avec la communauté romaine congolaise. Pas le suivant, le 3 juillet, le jour où je devais célébrer à Kinshasa. Nous emmènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là, nous célébrerons avec tous les Congolais romains, qui sont nombreux !
Je me souviens de la célébration de votre 150e anniversaire, que nous avons vécue il y a trois ans avec vos sœurs missionnaires. Transmettez-leur aussi mes salutations !
Pour ce Chapitre général, vous avez choisi de travailler sur la mission comme témoignage prophétique. Nous ferons une brève réflexion à ce sujet. Mais tout d’abord, je tiens à vous dire que j’ai vraiment apprécié d’entendre que vous avez vécu ces jours “avec gratitude” et “avec espoir”. C’est très beau. Regarder en arrière avec gratitude est un signe de bonne santé spirituelle ; c’est l’attitude “deutéronomique” que Dieu a enseignée à son peuple (cf. Dt 8). Cultivez le souvenir reconnaissant du chemin que le Seigneur nous a fait prendre. Et c’est cette gratitude qui alimente la flamme de l’espoir. Ceux qui ne savent pas remercier Dieu pour les dons qu’il a semés le long du chemin – bien que fatiguant et parfois douloureux – n’ont même pas une âme pleine d’espoir, ouverte aux surprises de Dieu et confiante en sa providence. En particulier, cette attitude spirituelle est décisive pour que mûrissent les germes de la vocation que le Seigneur suscite avec son Esprit et sa Parole. Une communauté dans laquelle on sait dire “merci” à Dieu et à ses frères et sœurs, et dans laquelle on s’aide mutuellement à espérer dans le Seigneur ressuscité est une communauté qui attire et soutient ceux qui sont appelés. Alors, allons-y avec gratitude et espoir.
Nous en venons maintenant au sujet de la mission en tant que témoignage prophétique. C’est là que se joue la fidélité à vos racines, au charisme que l’Esprit a confié au Cardinal Lavigerie. Le monde change, l’Afrique aussi, mais ce don conserve sa charge de sens et de force. Et elle la retient en vous dans la mesure où elle est toujours ramenée au Christ et à l’Évangile. Si le sel perd son goût, à quoi sert-il ? (cf. Mt 5, 13). Le Père Général a rappelé l’exhortation que le Fondateur avait l’habitude de répéter : “Soyez des apôtres, rien que des apôtres ! Et l’apôtre de Jésus-Christ n’est pas quelqu’un qui fait du prosélytisme. La proclamation de l’Évangile n’a rien à voir avec le prosélytisme. Si, à un moment ou à un autre, vous vous retrouvez à faire du prosélytisme, arrêtez-vous, convertissez-vous, puis continuez. La proclamation, c’est autre chose. L’apôtre n’est pas un manager, il n’est pas un savant conférencier, il n’est pas un “magicien” de l’informatique, l’apôtre est un témoin. C’est vrai toujours et partout dans l’Église, mais c’est particulièrement vrai pour ceux qui, comme vous, sont souvent appelés à vivre la mission dans des contextes de première évangélisation ou de religion islamique prévalente.
Le témoignage signifie essentiellement deux choses : la prière et la fraternité. Un cœur ouvert à Dieu et un cœur ouvert à nos frères et sœurs. Tout d’abord être en présence de Dieu, le laisser vous regarder, chaque jour, en adoration. Là pour tirer la sève, dans ce “demeurer en Lui”, dans le Christ, qui est la condition pour être apôtres (cf. Jn 15,1-9). C’est le paradoxe de la mission : on ne peut partir que si l’on reste. Si vous n’êtes pas capable de rester dans le Seigneur, vous ne pouvez pas y aller.
Récemment, le témoignage de Charles de Foucauld a été proposé à la vénération de l’Église universelle : c’est un autre charisme, certes, mais il a aussi beaucoup à vous dire, comme à tous les chrétiens de notre temps. Prière et fraternité : l’Église doit revenir à ce noyau essentiel, à cette simplicité rayonnante, naturellement pas de manière uniforme, mais dans la variété de ses charismes, de ses ministères et de ses institutions ; mais tout doit permettre à ce noyau originel de transparaître, qui remonte à la Pentecôte et à la première communauté, décrite dans les Actes des Apôtres (cf. 2,42-47 ; 4,32-35).
Nous sommes souvent enclins à penser à la prophétie comme à une réalité individuelle – et c’est une dimension qui reste toujours vraie, sur le modèle des prophètes d’Israël – mais la prophétie est aussi et je dirais surtout communautaire : c’est la communauté qui donne le témoignage prophétique. Je pense à vos fraternités, composées de personnes de tant de pays, de cultures différentes. Ce n’est pas facile, c’est un défi que vous ne pouvez relever qu’en comptant sur l’aide du Saint-Esprit. Et puis votre petite communauté, qui vit de prière et de fraternité, est elle-même appelée à dialoguer avec le milieu dans lequel elle vit, avec les gens, avec la culture locale. Dans ces contextes, où souvent, en plus de la pauvreté, vous connaissez l’insécurité et la précarité, vous êtes envoyés pour vivre la douce joie de l’évangélisation. Saint Paul VI utilise ce mot dans son Evangelii Nuntiandi. L’évangélisation est la mission de l’Église, l’évangélisation est la joie de l’Église. Par ailleurs, prenez Evangelii nuntiandi, qui est encore en vigueur aujourd’hui, et il vous donnera de très nombreuses pistes de réflexion et de mission. Je remercie le Seigneur avec vous pour ce grand don d’évangélisation.
Que Notre Dame, notre Dame d’Afrique, vous accompagne et vous protège. Je prie pour vous, je vous donne ma bénédiction ; apportez-la aussi à vos frères et sœurs et aux fidèles de vos communautés. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Merci !