Communiqué du Chapitre - 13 juin 2022

L’audience avec le Pape François a eu lieu ce matin avec plus de cinquante confrères. Je vous fais part d’une court texte que Didier Sawadogo a eu la gentillesse d’écrire pour notre communication journalière.
Audience Papale avec les capitulants du 13 juin 2022
Accueillis à 11 à la porte de Bronze, c’est à 11h45 que nous avons été conduits à la salle Clémentine dédiée au Pape Clément VIII. Nous étions 51 Missionnaires d’Afrique et la sœur Inarra Maria-Begona, observatrice au chapitre au nom des SMNDA.
La matinée a été bien chargée pour le Pape qui a fait son entrée dans la salle Clémentine à 13h05 sous les applaudissements des capitulants.
Tout de suite, le Supérieur général, le Père Stan Lubungo, a pris la parole pour saluer le Pape et donner nos nouvelles. Il a commencé par remercier le Pape de son accueil et a rappelé que le 8 février 2019, nous avons eu la joie et le privilège d’être accueillis avec nos Sœurs SMNDA par lui dans le cadre de la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de nos deux instituts. Nous avons été encouragés et portés par ses paroles fortes qui nous invitent à la fidélité à nos origines afin de nous engager sans peur sur le chemin de la mission pour témoigner que « Dieu est toujours une nouveauté, lui qui nous pousse à partir sans relâche et à nous déplacer pour aller au-delà de ce qui est connu, vers les périphéries et les frontières ». Aujourd’hui, dit le Supérieur général au Pape, « vous nous accueillez, de nouveau, dans le cadre de notre Chapitre général, une autre halte importante pour relire le passé et nous tourner vers l’avenir avec espérance ». Il a partagé avec le Pape notre joie à l’annonce de sa visite au Congo et au Soudan du Sud, deux pays où nous sommes et partageons la vie des populations. Nous prions que sa santé lui permette de réaliser ce voyage missionnaire dès que possible pour affermir les populations qui attendent beaucoup de cette visite. Il a terminé en partageant avec le Pape la triste nouvelle de la mort de notre confrère, Michael Mawelera, tué à Mbeya en Tanzanie le 10 juin.
En réponse, le Pape a commencé par réitérer son désir de visiter le Congo et le Soudan du Sud, mais a aussi partagé la difficulté de voyager à son âge : « A mon grand regret, j’ai dû reporter mon voyage au Congo et au Sud-Soudan. En effet, à mon âge, il n’est pas si facile de partir en mission ! Mais vos prières et votre exemple me donnent du courage, et je suis confiant que je pourrai rendre visite à ces peuples, que je porte dans mon cœur », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Le 3 juillet, le jour que je devais célébrer à Kinshasa, nous emmènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là, nous célébrerons avec tous les Congolais romains, qui sont nombreux ».
Il se souvient bien de notre Jubilé et demande de transmettre ses salutations aux confrères et aux Sœurs SMNDA. Il nous a rappelé que regarder le passé avec gratitude comme on le fait à l’occasion de notre chapitre est un signe d’une bonne santé spirituelle. La gratitude ouvre à l’espérance. Ainsi il nous invite à avancer dans la gratitude et l’espérance. Reprenant la citation de notre fondateur, cité par le Supérieur général, le Saint Père nous a rappelé que l’apôtre n’est pas celui qui fait du prosélytisme. Le prosélytisme n’a rien d’évangélique. L’apôtre est un témoin. Le témoignage est fondé sur deux choses : la Fraternité et la prière. Un bel exemple en est la vie de Saint Charles de Foucauld, le frère universel.
Pour terminer le saint Père nous a invités à la joie de l’évangile, à être des missionnaires joyeux qui sèment la joie malgré le contexte de pauvreté et d’insécurité avant de nous donner sa bénédiction apostolique et de nous inviter à prier pour lui.
N.B. : Vous pouvez lire le texte entier du Saint Père sur ce blogue même.
Au cours de l’après-midi, les capitulants se sont consacrés, pour la deuxième fois pendant ce chapitre, à l’interculturalité ainsi qu’à l’identité et la formation des frères. Les textes seront polis davantage. Je ne peux pas vous apporter beaucoup de nouveau. Toutefois, je reprends avec vous certaines réalités qui ont attiré l’attention des participants.
INTERCULTURALITÉ
L’interculturalité fait partie de notre charisme, de notre style de vie et de notre mission. Elle demeure un élément central de notre témoignage évangélique là où nous vivons. Nos communautés interculturelles suscitent chez nous un intérêt pour connaitre les cultures de nos confrères et elles augmentent en nous le désir et la volonté d’apprendre et aimer celles des peuples que nous servons.
L’interculturalité dans notre sein nous enrichit comme société, communautés missionnaires et comme individus avec les qualités de nos différents peuples. Elle est un signe de dialogue entre les cultures, les peuples et les religions. Elle constitue aussi un témoignage de fraternité universelle pour le monde d’aujourd’hui.
Le but de notre interculturalité ne consiste pas de nous construire un petit bastion interculturel privé. Nous sommes appelés à intégrer et transmettre l’interculturalité aux peuples au moyen de nos rencontres, nos initiatives pastorales missionnaires, nos visites et apostolat auprès de tous.
Les capitulants ne prennent pas pour acquise cette caractéristique de l’interculturalité si significative pour nous. Ils se sont ainsi penchés sur des moyens pour la protéger et mieux la vivre.
IDENTITÉ ET FORMATION DES FRÈRES
La société des missionnaires d’Afrique est composée de frères et de prêtres. Tous parmi nous avons la même vocation missionnaire commune et vivons le même charisme que nous a légué le cardinal Lavigerie. Tous nous développons une forte vie de prière, nous tous vivons la vie communautaire, sommes touchés par l’interculturalité, la vie loin de notre famille, l’apprentissage de la langue et des coutumes, et voulons être des témoins de l’évangile. Cette vocation missionnaire commune, qui est la nôtre, se vit de deux façons, comme frère et comme prêtre. La présence et l’apostolat des frères dans notre société est un trésor à garder et il est clair que la société des missionnaires d’Afrique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans la présence et la contribution des frères parmi nous. Nous sommes tous missionnaires et apôtres. Le témoignage évangélique des frères rend plus entier et plus complet celui de la société.
Une grande partie de la discussion a porté sur la formation des frères, qui a besoin d’être précisée. Quelle formation et en vue de quoi? Il n’y a pas de réponse toute faite à la question car la formation des frères nécessite un volet professionnel personnalisé pour exercer efficacement sa mission.