Enjeux d’un Chapitre général
Baobab n° 38 de septembre 2021 - Editorial
Prochainement l’assemblée pré-capitulaire de notre 29ème chapitre général va se réunir à Bobo-Dioulasso. C’est un temps fort dans la vie de notre Société et en particulier de notre Province PAO. Nous aurons à répondre au questionnaire envoyé par le Conseil général et qui sera traité durant les assises de cette Assemblée. Revenons sur l’importance d’un chapitre général.
Qu’il s’agisse d’ordres monastiques, de congrégations apostoliques, ou de Sociétés de Vie Apostolique comme la nôtre, l’autorité suprême y est toujours représentée par le chapitre général (du latin capitulum, renvoyant aux chapitres de la règle dont on faisait lecture quotidienne dans les abbayes). Celui-ci réunit, à intervalles réguliers – pour nous tous les six ans – des délégués de toutes les provinces. Ces « capitulants » pouvant être membres de droit (le supérieur général et son conseil, les provinciaux) ou membres élus (au prorata de l’importance de chaque province).
Le Chapitre général de 2016 à Rome
Pour nous la proportion des membres élus est de 60 % par rapport à la totalité des capitulants. Le chapitre général se tient le plus souvent dans les locaux de la « maison généralice », pour nous à Rome. Une congrégation peut changer de lieu pour chaque chapitre. C’est le cas des spiritains: après l’Irlande et le Portugal, ils ont tenu leur chapitre général de 2012 en Tanzanie, dans la ville de Bagamoyo, là où les spiritains établirent, en 1868, leur première mission sur la côte Est de l’Afrique. Pour nous, Missionnaires d’Afrique, c’est le 11 octobre 1874, à Alger, que nous avons réuni le premier Chapitre général de la Société. Il comptait alors 17 participants et il a duré en tout et pour tout 14 jours. En fait les huit premiers chapitres de la Société ont en commun d’avoir été très courts et entièrement sous la responsabilité directe du Fondateur lui-même.
150 ans plus tard… nous pouvons nous demander quels sont les enjeux d’un Chapitre général pour notre Société aujourd’hui ? Tel un temps de pause dans la vie de notre institut, un chapitre général est l’occasion à la fois de faire mémoire de ce qui a été vécu depuis le précédent chapitre et de se projeter dans l’avenir d’ici le prochain chapitre. Et ce, afin « d’actualiser sans cesse le charisme de la congrégation ». En effet, le charisme initial reçu par notre fondateur, puis assumé par les premières générations, a besoin d’être réinterprété en fonction des nouveaux besoins de l’Église et de la société.
Ainsi, lors de l’ouverture du chapitre général d’aggiornamento de 1967, le saint Pape Paul VI nous avait exhortés de la sorte: …«Que Notre-Dame d’Afrique, que les saints martyrs de l’Ouganda dont vous avez évoqués la récente canonisation, intercèdent pour vous, et qu’ils vous aident dans votre dur labeur au sein du continent africain! Certes les difficultés, les incompréhensions et les échecs ne manqueront jamais sur un chemin marqué, depuis les origines, du signe de la croix…
… Mais l’apôtre sait que le Christ ressuscité, ‘Lumière des Nations’, appelle tous les peuples à s’épanouir en plénitude… à participer en fils à la vie du Dieu vivant, Père de tous les hommes. (Populorum progressio, n° 21), et il est fier et heureux d’apporter sa pierre à la construction de ce grand édifice. »
Chers confrères, préparons avec une grande espérance notre prochain chapitre général et prions pour que nous prenions tous au sérieux ce temps fort de notre Institut. Prions pour la bonne réussite de notre Assemblée pré-capitulaire toute proche et bonne route au Chapitre 2022.
Pères Luc Kola et Delphin M Nyembo