Freddy KyomboAujourd’hui, la presse écrite ne concerne pas uniquement ceux qui savent lire et écrire ; les nouvelles qu’elle propose, vraies ou fausses informations, sont diffusées et partagées de plusieurs manières par d’autres moyens de communication (conversations informelles, radio, télévision, réseaux sociaux, etc.). C’est en fait, la principale source d’information de nos jours, qu’elle soit imprimée sur papier ou sous forme d’article sur internet. Les articles produits dans des journaux, revues et magazines, inspirent les communicateurs de l’audiovisuel, qu’ils soient professionnels ou pas.
Quels sont les avantages et inconvénients de la presse écrites ?
Il y a plusieurs avantages, mais nous n’allons citer que ceux qui nous viennent à l’esprit en ce moment. En ce qui concerne la documentation, la presse écrite dans sa version papier ou électronique, peut être archivée pour une consultation ultérieure. Les grandes bibliothèques en faisaient une version « microfilm » qui pouvait être visionnée sur des écrans ; aujourd’hui, on peut s’abonner directement aux journaux « en ligne » qu’on peut consulter quand on veut, pourvu d’être connecté à l’internet.
La presse écrite offre l’avantage de traiter des sujets en profondeur, sans engager de grands moyens. Le journaliste ou l’écrivain occasionnel n’a besoin que de l’information à communiquer et « de quoi écrire » … un stylo et du papier, une machine à écrire pour les puristes ou un ordinateur. Bien sûr que, quand il s’agit de journaux, revues ou magazines à imprimer, il faut prévoir des dépenses assez significatives. Par contre l’audiovisuel, généralement, exige un équipement pour la capture de l’image et du son et tout un « appareillage » pour la diffusion. Le format audiovisuel exige que les éléments à diffuser soient relativement courts et intéressant ; aujourd’hui, on a l’impression que les images défilent à une vitesse époustouflante, surtout dans les publicités, dix secondes est déjà « trop long », les images sont utilisées comme des « suggestions furtives ». Tandis que dans la presse écrite, on peut s’attarder sur une photo ou une infographie (une image qui donne des informations) pour en percevoir tous les détails.
De nos jours, sur internet, la presse écrite et l’audiovisuel font désormais bon ménage ; en effet il n’est plus rare de voir un article de presse illustré par une séquence vidéo. C’est une bonne évolution, car ces deux formes de presse sont appelées à se compléter : ce que la vidéo illustre en une minute, l’article peut l’expliciter et donner l’information que l’on ne peut percevoir dans les images et le son d’un élément audiovisuel.
L’inconvénient majeur que je perçois, à l’époque où nous sommes de plus en plus conscients de l’environnement dans lequel nous vivons, c’est le risque de déforestation quand nous continuons à utiliser tant de feuilles de papier fabriquées à partir d’arbres. La parade la plus efficace est celle d’encourager et d’exiger le recyclage du papier et surtout la plantation d’arbres pour reboiser afin de remplacer ce que nous prélevons de la nature.
L’autre inconvénient, « déchet » de l’ère démocratique, c’est la facilité et les possibilités infinies de diffusion de l’information par des « non professionnels », occasionnées par un accès non restrictif à l’affichage sur internet et les réseaux sociaux. Aujourd’hui, tout le monde peut publier « n’importe quoi » sur internet. Il y a même des sites qui offrent un faux « gabarit » de journal, pour publier des fausses informations (fake news, canulars…) comme on veut ; cela trompe beaucoup de monde, surtout ceux qui croient que tout ce qui est publié sur internet est vrai. Le « sensationnalisme » est également une maladie qui accompagne la presse, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle ; même des professionnels du journalisme y succombent, dans leur désir d’être les « premiers » à rendre publique telle ou telle nouvelle. Et cela, parfois en faisant taire leur faculté de discerner la véracité de l’information qu’ils souhaitent communiquer ou tout simplement en choisissant de diffuser une fausse nouvelle pour laquelle ils n’ont pas pris le temps de faire les recoupements nécessaires.
Pour cela les lecteurs eux-mêmes sont invités à passer les informations lues au « tamis » pour faire une claire distinction entre « les faits », « les opinions personnelles » et « les rumeurs ». Le « fait », c’est ce qui est vraiment arrivé, dont la preuve peut être faite par un témoignage véridique, une photo ou une vidéo authentique ; c’est le « fait » qui constitue l’essentiel de l’information journalistique. « L’opinion personnelle » auquel tout le monde a droit, c’est l’interprétation que j’ai ou que j’émet du « fait » précis dont j’ai connaissance ; cela n’engage que celui qui l’émet. « La rumeur » par contre est une affirmation infondée d’une prétendue information sur un « fait hypothétique » ; la « rumeur » peut être vraisemblable, sans qu’elle ne devienne pour autant « la vérité ». Malheureusement, elle tient lieu de « vérité » là où la vraie information est bloquée ou cachée au public.

Comment produire efficacement un article de presse ?
En s’y lançant de la bonne manière ! Il ne s’agit pas d’un exercice « savant », car le bon sens exige que l’on écrive pour être lu et compris aisément ; il s’agit plutôt d’un désir de communiquer avec les autres et de partager une information intéressante et pourquoi pas utile ? Il peut s’agir tout simplement d’un témoignage personnel ou du désir de « rendre compte de la mission que le Seigneur m’a confiée à travers ma Congrégation (Société) ». Le chemin le plus direct pour rédiger un article cohérent est de répondre de façon claire aux questions suivantes:
- De quoi s’agit-il ? ou, quels sont les faits en question ?
- Qui est engagé dans la situation ? ou, qui cela concerne-t-il ?
- Quand cela se passe-t-il ? ou, à quelle période se déroulent les faits ?
- Pour quelles raisons cela s’est-il passé de cette façon ? ou, quelles en sont les causes profondes ?
- Quel a été l’enchaînement des faits pour en aboutir là ? ou, comment se sont déroulés les événements ?
C’est cette technique qu’utilisent les grandes agences de presse pour donner l’essentiel d’une information que les journalistes enrichissent avec leur recherche et commentent à leur guise, tout en restant fidèles aux faits.
La presse écrite peut, à coup sûr, être utilisée comme un outil efficace pour la mission. Les commentaires de la parole de Dieu hebdomadaire, le bulletin d’animation paroissial, le feuillet d’animation de la pastorale des jeunes, etc. sont tous des moyens qui peuvent aider à atteindre beaucoup de personnes très utilement. Il faudra juste éviter d’être « trop lourd » ou « trop léger » dans sa communication. Après la lecture d’un bulletin paroissial, par exemple, les gens devraient rester avec l’impression d’avoir été bien informés et bien formés ; le plaisir d’avoir appris quelque chose de nouveau. Pour cela, il faut privilégier des articles assez courts que l’on peut lire d’un seul trait.
Les moyens de communication sociale sont un allié incontournable pour la proclamation de la Bonne Nouvelle du salut sous toutes ses formes.
Freddy Kyombo, M.Afr.