Qu’on l’appelle Irma, Maria, Katrina ou Harvey, un ouragan, ça dérange et je ne dis pas cela légèrement.

Depuis le 18 octobre, les différents milieux artistique, politique, sportif, religieux et le milieu des affaires, que ce soit dans notre pays ou ailleurs dans le monde, ressent les effets de ce séisme ! C’est une onde de choc qui traverse les cinq continents. C’est tout un débat qui a cours actuellement et je pense que personne ne pourra l’arrêter, car TOUT LE MONDE EN PARLE.
Que ce débat ait lieu, est-ce une bonne chose ?
J’aime beaucoup l’expression : « J’ai été rattrapé par ce devoir de vérité », que le cinéaste Jean Lemire emploie dans son livre, « L’Odyssée des Illusions », lorsqu’il traite de notre planète blessée par nos mauvais traitements. Comme dit le pape François : « Nous la traitons en prédateurs et non en protecteurs, cette planète ».
Nous pouvons, hélas, également agir de la même façon avec les personnes. Nous pouvons parfois considérer l’autre comme un objet, que ce soit un homme, une femme ou un enfant. J’exerce mon pouvoir sur l’autre, je me l’approprie, je me satisfais. La personne puissante, qui a beaucoup d’argent, qui a l’autorité, qui domine partout, on l’associe au succès. Cette image est dangereuse. Une personne très douée n’est pas dé-responsabilisée de violence sexuelle. Il ne faut jamais oublier les conséquences négatives sur les victimes.
Parfois, nous sommes effrayés par l’ampleur de la criminalité sexuelle. La dimension du problème fait réfléchir. Les cinq continents dénoncent des inconduites sexuelles. La violence sexuelle est peut-être parmi l’une des grandes faiblesses de la société mondiale incluant bien sûr notre société canadienne. Il faut faire l’effort de regarder.
Les agressions sexuelles peuvent vraiment blesser des personnes, on s’en souvient des années plus tard. Le tiers des femmes, dit-on, en seront victimes au moins une fois dans leur vie. Des hommes et beaucoup d‘hommes aussi en seront victimes, des enfants également, pensons à tout ce problème de pédophilie.
Cet ouragan a permis à plusieurs femmes d’oser révéler des blessures et les cicatrices qu’elles portaient depuis longtemps ; cela a également permis à plusieurs hommes de révéler ces agressions sexuelles subies lorsqu’ils étaient enfants.
Quand cela arrive, il est moins compliqué de fermer les yeux, de se taire, que de faire face à la réalité. Personne n’aime se faire considérer comme une victime et ça se comprend.
Il y a sûrement des lois qui existent pour condamner les agressions sexuelles ; également des politiques contre la violence. Les réseaux sociaux ont fait leur possible, ces dernières années, pour faire éclater la vérité en ce domaine. La vérité libère, c’est un fait.
Ce qui découle de cet ouragan du # MOI AUSSI # ME TOO n’est pas la condamnation des uns ou des autres, c’est peut-être un temps pour prendre du recul, pour essayer de comprendre, de chercher des moyens de changer la culture ou de trouver un moyen de contourner ce qui nous fait parfois mal agir.
La crise actuelle que provoque cet ouragan n’est pas que désastre ; elle comprend aussi une chance offerte à chaque personne de ne plus banaliser les violences sexuelles. Il y a des comportements à ne plus tolérer, des silences à ne plus garder
Qu’on le veuille ou non, l’expérience que nous traversons constitue en elle-même une transformation radicale. La révélation de notre faiblesse peut aussi nous apporter une nouvelle libération et le désir de voir advenir des choses nouvelles.
Elle peut aussi nous aider à devenir plus proche de nos valeurs, de nos convictions.
J’aime ces paroles que j’ai lues quelque part : « Il y a un savoir-être à développer pour aider à développer ce savoir-vivre ensemble sainement ».