Cher Père Stan, chers Pères, cher Frère Anthony !
Mère Margret m’a demandé de vous transmettre ses salutations à tous en cette occasion spéciale. Malheureusement, elle ne peut pas être ici, mais elle a eu la possibilité de saluer certains d’entre vous il y a un mois, lorsqu’elle a séjourné avec nous à Rome.
En différentes occasions, nous avons eu la possibilité de nous rappeler notre histoire et notre collaboration de 55 ans avec votre Société. J’ai donc décidé de ne pas le faire aujourd’hui, bien que nos cœurs soient remplis de souvenirs et que cette conversation se poursuivrait si nous essayions de partager tous les moments significatifs du passé ici aujourd’hui.
Permettez-moi de vous faire part d’un événement particulier. De 1975 à 1979, nos sœurs ont travaillé au monastère bénédictin de S. Paolo fuori le Mura. Mère Julia aimait ce lieu, car notre saint patron, Saint Paul, y est enterré. Elle a passé beaucoup de temps à St. Paul et y a reçu des enseignements intérieurs. On pourrait penser qu’elle s’accrocherait à cette mission à tout prix en raison de l’importance de ce lieu pour notre Charisme. Mais en voyant les multiples développements, elle a décidé de mettre fin à ce service. Quand elle et les Soeurs ont quitté St. Paul, elle a dit : Qui ne pleure pas maintenant, n’a jamais vécu ici.
Nous avons vu à quel point Mère Julia aimait cet endroit et le quitter a été difficile pour elle. Mais une certaine liberté intérieure l’a aidée à aller de l’avant afin de remplir la mission qui lui incombait, comme elle a pu le comprendre à ce moment précis. Je pense aussi à votre fondateur, le Card. Lavigerie, qui avait cette liberté intérieure d’ouvrir de nouvelles maisons, d’accepter de nouvelles missions, mais en même temps de fermer des maisons, de laisser la mission à d’autres… d’aller de l’avant ! Duc in altum.
Eh bien, que pouvons-nous dire aujourd’hui, après 55 ans de présence, après 55 ans de bénédictions, après 55 ans de service : “Qui ne pleure pas maintenant, n’a jamais vécu ici.” Le départ est difficile, quand vous avez aimé un endroit, et nous l’avons fait ! quand vous avez investi votre énergie dans une mission, et nous l’avons fait, et quand l’amitié et la bienveillance vous ont uni à beaucoup de gens, ce qui a été notre cas avec vous Pères ! Mais avec la liberté intérieure de nos fondateurs, nous avançons avec bonheur et nous emportons avec nous un cœur plein de gratitude, de souvenirs heureux et de nombreuses expériences enrichissantes pour l’avenir.
Père Stan, en tant que Supérieur Général, veuillez accepter notre gratitude envers toute la Société ainsi que nos remerciements pour votre amitié et votre soutien personnels. Nous remercions le Conseil général et le père Guy Theunis d’avoir facilité – autant que possible – la transition et le déménagement de la Piccola Casa.
Et je ne peux pas m’empêcher de dire un mot en italien, un mot de remerciement au Père Italo, notre point de référence, notre allié dans les petites batailles de la vie quotidienne, le missionnaire, qui a toujours été là pour nous, qui malgré toutes les difficultés, a su désamorcer certaines tensions avec son humour. Père Italo, nous partons ensemble, nous vous souhaitons tout le meilleur pour votre avenir.
Je voudrais conclure par un mot de Mère Julia qui pourrait nous convenir à tous les deux : pour vous qui restez ici, mais aussi pour nous qui sommes confrontés à une nouvelle situation à la Casa Generalizia, en quittant la Via Aurelia et en passant à de nouveaux défis :
“Ici, maintenant et aujourd’hui :
soyons des pionniers et des précurseurs
en servant les uns les autres selon la volonté de Dieu,
prêt(e)s à assumer de nouvelles tâches,
à accepter,
à transmettre,
à nous engager,
à lâcher prise
et à laisser derrière nous…”
Que SON Règne vienne et que le Seigneur bénisse nos deux Communautés. Merci !