Qu’elle est notre mission commune ? (PE n° 1077)

Vivre avec tout le monde était au cœur de la vie de Jésus. Vivre comme lui c’est vivre dans l’amour que lui-même nous à enseigné.En tant que Missionnaires d’Afrique nous sommes confrontés à d’immenses défis : indifférence, montée du fondamentalisme religieux, marginalisation, discrimination, injustice, racisme, etc.

Quelques évolutions importantes

Dans nos lieux de mission nos sensibilités aux préjugés populaires peuvent nous créer des barrières et deviennent ainsi sources de découragement pour certains. Le monde évolue et nous sommes appelés à évoluer avec et être des contre-barrières pour l’épanouissement de la mission sur cette terre. La spécificité ou la spécialisation d’une pastorale ne pourrait se faire au détriment d’une ouverture à une autre qui embrasse bien notre charisme.

Les confrères vivant dans un pays peuvent définir une spécificité ou une spécialisation de leur pastorale sans pour autant négliger d’autre pastorale faite ailleurs. Si cette idée existe dans une province, un secteur ou une section notre spécificité aurait besoin d’être clarifiée, renouvelée et revitalisée. Aucune province ne peut, à mon avis, se renfermer en créant ainsi des barrières pour ne pas accepter d’autres opportunités qui font partie de notre charisme. Vivre une portion de notre charisme au détriment du reste ne fera pas de nous de « meilleurs Missionnaires d’Afrique ».

Une province peut bien définir une spécificité de sa pastorale, par exemple le dialogue interreligieux. Est-ce parce qu’elle est spécialisée dans ce champ qu’elle ne prendrait pas la justice et paix, ou l’œcuménisme, ou encore la pastorale paroissiale, etc. comme valeur évangélique ? Le désir d’être missionnaire dans un milieu islamisé n’étouffe pas la passion pour un autre aspect missionnaire de notre charisme.

Les nouveaux engagements pris dans diverses activités pastorales montrent que nous avons été amenés à concevoir d’autres façons de voir et d’agir dans notre présence dans tel ou tel pays. Nous nous efforçons dans nos rencontres à redoubler nos élans dans les champs du dialogue-interreligieux, de l’œcuménisme avec les autres chrétiens, de la pastorale paroissiale, de justice, paix et intégration de l’environnement, etc.

C’est un challenge pour toute province de fructifier tous les aspects de notre charisme, l’ordre des priorités peut varier. En faisant ainsi nous imitons Jésus dans son mouvement d’amour pour l’humanité.

Quelques préoccupations au Maghreb

De nos jours, nous ne parlons pas uniquement au Maghreb, que du dialogue avec les musulmans même s’il représente une préoccupation dominante. Nous nous rendons compte que tout le monde n’est pas musulman au Maghreb.

Par conséquent, pour ne pas nous replier sur nous mêmes, étant disciples de Jésus Christ, nous ouvrons nos esprits et notre champ d’apostolat pour briser le mur qui crée un obstacle entre nous, catholiques, et chrétiens d’autres églises de confessions différentes et les non-chrétiens.

Les moyens sont là, et se recréent dans nos relations humaines qui ont lieu dans nos bibliothèques, à l’accueil des visiteurs à la Basilique Notre Dame d’Afrique et à la basilique Saint Augustin, dans notre solidarité avec les migrants et les marginalisés, dans les communautés chrétiennes, les aumôneries des étudiants étrangers, aumôneries des prisons, etc.

Pour briser le mur d’obstacle entre nous et d’autres églises et entre nous et les non chrétiens (musulmans et autres), tout champ d’apostolat est à cultiver et à prendre au sérieux sans aucune négligence ou indifférence. Il nous reste à être plus créatifs dans les évolutions importantes que nous connaissons aujourd’hui.

Pourrons-nous, vraiment, esquiver tous les aspects de notre charisme en tant que Missionnaires d’Afrique ?

Que l’Esprit Saint ouvre nos cœurs et esprits à d’autres possibilités et évolutions de notre apostolat.

Madoubè René Mounkoro

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