Mission hors d’Afrique (Europe/Amériques/Asie/Maison Généralice) – Rencontre et Dialogue
Ce vendredi 12 septembre 2025 a marqué la fin de la première semaine du Conseil Plénier. La journée a été rythmée par trois présentations en présentiel et trois autres en ligne.
Au cours de la première partie de la matinée, l’Assistant Général, le père Aloysius Ssekamatte, a présenté l’aspect de la mission intitulé « Mission hors d’Afrique (Europe/Amériques/Asie/Maison Généralice) » dans les Actes Capitulaires. Il a commencé en soulignant la mise en œuvre de la première recommandation concernant la Maison Généralice, présentée comme une « vitrine ouverte sur le monde africain ». Une équipe de six membres de la Maison généralice, dénommée « MG Vitrine », a été mise en place. Cette équipe a organisé plusieurs activités. Le père Aloysius a souligné que l’un des défis restait le financement des activités. Il a ensuite abordé la question de notre présence en Asie. Le rapport de la Section affirme que notre présence en Asie est appréciée et que la Société ne devrait pas se décourager à cause de la question des visas. Il a été rappelé que la présence de la Société au Vietnam avait été décidée par le Chapitre. Il a ensuite ajouté que tous nos projets hors d’Afrique sont appréciés, même si certains doivent faire l’objet d’une évaluation. Le Conseil Général et toutes les Provinces et Sections sont disposés à soutenir les insertions hors d’Afrique en fournissant du personnel.
La deuxième partie de la matinée a été consacrée à un autre aspect de la mission : « Rencontre et Dialogue ». C’est l’Assistant Général, le père Anselme Tarpaga, qui a introduit le sujet en revenant sur le texte des Actes Capitulaires, tout en informant les participants qu’il y aurait d’autres présentations sur le sujet par des confrères impliqués sur le terrain. Le père Prosper Harelimana, Coordinateur de la JPIC-RD, a présenté les activités menées par la coordination en matière de rencontre et de dialogue. Il a conclu en insistant sur le fait que la réussite de la rencontre et du dialogue dépend de l’engagement de tous : Supérieurs Provinciaux, confrères, formateurs et candidats.
Le moment tant attendu était alors arrivé : celui de suivre le témoignage de trois confrères en mission dans le domaine de la rencontre et du dialogue. Ils étaient tous connectés via Zoom.
Le père Innocent Habimana est en mission au Burkina Faso à la paroisse Saint Jean XXIII de Ouagadougou. Il a partagé son expérience du dialogue islamo-chrétien au Niger et au Burkina Faso, en précisant : « Je n’ai pas fait d’islamologie ; ce que je vais partager avec vous n’est ni un exposé théorique ni un discours académique ». Il a donné plusieurs exemples de dialogue de vie et d’œuvres, tels qu’il les a vécus dans ces deux pays aux réalités différentes. Dans sa conclusion, il a souligné que le dialogue avec l’autre ne naît pas du jour au lendemain. Cela « demande de la patience, de la douceur, de l’humilité, du respect et surtout beaucoup d’amour. Il y aura certes des déceptions, mais si l’amour de l’autre est là, le dialogue est toujours possible ».
Le père Brendan O’Shea est en mission au Malawi au « Kungoni Centre of Culture and Art » de Mua. Il a partagé son expérience du dialogue avec les Religions Traditionnelles Africaines (RTA). Il évoque son intérêt pour ce type de dialogue dès son plus jeune âge : « Ma mère et les personnes âgées de mon entourage, bien qu’étant de fervents catholiques, étaient également imprégnées de nombreuses croyances traditionnelles qui ont perduré longtemps après l’œuvre de Saint Patrick ». Son intérêt s’est développé avec les Missionnaires d’Afrique, ainsi qu’avec les différentes formations et spécialisations qu’il a suivies. Dans la mission, il a été témoin du sentiment de honte que les gens éprouvaient en raison de la crainte que leurs croyances traditionnelles soient dissimulées derrière une autre réalité. « Kungoni a placé la lampe sur la colline afin qu’elle brille : ces croyances ne sont plus murmurées ou cachées, mais respectées et privilégiées ». Selon lui, le dialogue avec les RTA est un moyen d’approfondir notre compréhension du divin dans nos vies.
Le père Bonaventure Mashata est en mission en Afrique du Sud à la communauté Edenglen à Johannesburg. Il est au service de la conférence épiscopale « Southern African Catholic Bishops’ Conference (SACBC) », au département de l’œcuménisme, du dialogue interreligieux et du dialogue avec le monde séculier, ainsi qu’au département de la formation, de la vie et du ministère du clergé. Il a partagé son expérience de l’œcuménisme. Fils d’un père méthodiste et d’une mère catholique, le dialogue a commencé pour lui dans sa famille. Il a retracé son expérience œcuménique en tant que missionnaire d’Afrique, d’abord en Éthiopie, comme stagiaire, puis comme prêtre. Il a ensuite suivi des études de spécialisation avant d’aller enseigner l’œcuménisme à Abidjan. Tout en partageant les différents défis qu’il rencontre dans sa nouvelle mission en Afrique du Sud, il a conclu en affirmant que son expérience de l’œcuménisme « s’est déployée comme un paysage de relations avec des personnes issues de diverses confessions chrétiennes. […] Le plus grand œcuménisme réside dans l’ouverture à l’univers tout entier, à l’humanité et au divin à travers le dialogue ».
Cette matinée, qui a tenu les participants en haleine devant l’écran de la visioconférence, s’est conclue par la célébration de l’Eucharistie présidée par le père Oswald Mallya, Supérieur Provincial de l’EAP.
L’après-midi, les participants se sont retrouvés pour un partage en assemblée. Il en est ressorti que certains confrères, réticents à l’idée de notre mission hors d’Afrique, commencent à la prendre en considération. La mission hors d’Afrique doit être renforcée. Concernant la question de la rencontre et du dialogue, les participants ont apprécié les partages en ligne des trois confrères. Nous retiendrons la réponse de l’un d’entre eux : « C’est la joie d’être motivé par l’amour du Christ, cet amour qui permet d’aller à la rencontre, de partager les mêmes réalités et les mêmes épreuves dans la patience ; la joie de porter le charisme des Missionnaires d’Afrique ».
Pour conclure, le Supérieur Général a remercié les participants pour leur engagement qui couronne cette première semaine. Il les a invités à prendre le samedi pour se reposer, afin que tous puissent continuer à consacrer leur énergie à la raison pour laquelle ils sont venus à Nairobi.
Le dimanche 14 septembre 2025, les participants iront visiter trois prisons pour manifester leur solidarité envers nos frères et sœurs détenus.
Par : Serge Zihalirwa Boroto, M.Afr.,


