Introduction
Dans la Société, la formation a toujours été composée de différentes étapes, dans différentes maisons et habituellement dans différents pays. Dans cet article, nous examinerons ces différentes étapes de la formation au cours de notre histoire missionnaire. Nous examinons tout d’abord « l’ancien système » de formation tel qu’il existait jusqu’au milieu des années 1960, puis la formation telle qu’elle existe aujourd’hui. Entre ces deux systèmes, il y a eu la période de transition.
La formation avant 1968
Jusqu’en 1968, à de rares exceptions près, tous les candidats venaient d’Europe et d’Amérique du Nord. La formation avait lieu en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique du Nord pour une période moyenne de sept ans : deux années de philosophie, un an de noviciat et quatre années de théologie.
Le petit séminaire
Avant 1965, de nombreux confrères ont commencé leur formation dans les petits séminaires, avec des pensionnats gérés par la Société, pour la formation des garçons qui avaient exprimé le désir de devenir missionnaires. Au début des années 1960, il y avait neuf petits séminaires dirigés par les Pères Blancs. Par exemple : « Priory » en Angleterre, Santpoort aux Pays-Bas et Bonnelles en France. En 1965, le père Volker (supérieur général en 1957-1967) décida de les fermer, car cela mobilisait trop de confrères comme enseignants. Ceux-ci devaient faire des études supplémentaires après leur ordination telles que la littérature, l’histoire et la géographie, etc. La qualité de l’enseignement était parfois médiocre et les petits séminaires fournissaient très peu de missionnaires d’Afrique pour garantir leur futur. Cependant, même après la fermeture des petits séminaires, la Société a maintenu pendant plusieurs années un certain nombre de maisons pour les jeunes gens qui voulaient être missionnaires. Ils vivaient dans des maisons gérées par la Société, mais suivaient des cours dans d’autres écoles de la région.
La philosophie
Dans les toutes premières années de la Société, les candidats venaient des séminaires diocésains (principalement en France) où ils complétaient leur philosophie et faisaient une partie des études de théologie. A cette époque, la Société n’avait pas de séminaires de philosophie. Cependant, au cours des années 1880/90, en raison du nombre croissant de candidats, des séminaires de philosophie furent ouverts en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg, puis en Italie et en Angleterre. Jusqu’au début des années 1960, chaque Province avait son propre séminaire de philosophie (à l’exception du Canada où les candidats étudiaient la philosophie dans le cadre de leurs études secondaires). Cette formation en philosophie durait habituellement deux ans. Tous les cours étaient données par des confrères.
Le type de formation au séminaire
Jusqu’en 1968, toute la formation des prêtres missionnaires d’Afrique a eu lieu dans des séminaires de philosophie et des scolasticats. Un séminaire est une maison de formation pour ceux qui veulent devenir prêtres. Le régime avait tendance à être strict et l’atmosphère plutôt monastique. Il y avait un programme de formation commun qui était clair et détaillé. La vie était structurée jusque dans les moindres détails, comme le calendrier des fêtes, le temps des sorties, des promenades, du silence, etc. La formation était directive. Les formateurs et les candidats devaient entrer dans le système, accepter le programme de formation tel qu’il était et le suivre fidèlement. (C’était une époque où la société en général était autoritaire, donc la discipline stricte du séminaire n’était pas considérée comme inhabituelle). Dans certains de nos séminaires de philosophie (par exemple en Irlande, en Italie et en Belgique), les séminaristes portaient une soutane noire. En France, les étudiants portaient une gandoura (mais pas de chapelet). Au noviciat et au scolasticat, ils portaient tous la gandoura et avaient une gandoura kaki pour le travail manuel. Le supérieur pouvait lire tout le courrier entrant et sortant. Les séminaristes devaient s’appeler : « Frère » et quand ils parlaient français entre eux, ils se vouvoyaient. Les repas étaient pris en silence. Le style de vie était spartiate ; il n’y avait pas de luxe. La cloche gouvernait le jour. L’auteur de cet article se souvient que, pendant son séjour au séminaire de philosophie, la cloche sonnait à 31 reprises tous les jours ! Les séminaires de philosophie étaient souvent situés dans des endroits assez isolés : par ex. Kerlois en France, Blacklion en Irlande.
Le latin
Jusqu’en 1963, tous les manuels de philosophie étaient en latin. A cette époque, une connaissance du latin était nécessaire pour devenir prêtre. En 1962, le pape Jean XXIII publie l’encyclique « Veterum sapientia » dans laquelle il insiste sur la nécessité du latin dans la formation des prêtres. Cependant presque tous les cours dans nos maisons étaient donnés en langue vernaculaire. Les candidats qui n’avaient pas fait de latin au secondaire ont dû l’étudier une ou deux années avant de rejoindre le séminaire. En Angleterre, il y avait un collège spécial (Campion House) à Osterley, en dehors de Londres, dirigé par les jésuites pour les jeunes qui souhaitaient se joindre au séminaire, mais qui n’avaient pas fait de latin au collège.
Le noviciat
Dans les années 1920 et 1930, le nombre de novices était en cons- tante croissance. En 1923, il y avait 53 novices en début d’année. Les nombres ont atteint leur apogée en 1935 avec 148 novices ; le Chapitre de 1936 décide d’ouvrir un noviciat dans chacune des Provinces. Les nationalités dominantes des novices étaient française, belge, hollandaise, allemande et canadienne ; cependant, il y avait aussi des novices suisses, italiens, irlandais et britanniques.
La formation était très stricte. Le maître des novices n’hésitait pas à renvoyer les étudiants. Habituellement, environ 20 % d’entre eux ne terminaient pas le noviciat. Un souvenir désagréable d’un confrère qui a fait son noviciat à la Maison Carrée a mentionné «le bateau du mardi». Ce bateau partait pour Marseille le mardi ; il y avait de temps en temps à bord un ou deux novices à qui l’on avait dit de partir. Par contre, c’est seulement le jour suivant que le maître des novices informait les novices lors de la lecture spirituelle : « Le frère X nous a quittés !» Après le noviciat, les novices partaient directement pour leurs études de théologie au scolasticat.
Les endroits
Jusqu’en 1936, il y avait essentiellement un noviciat pour toute la Société et c’était à Ste Marie, à Maison Carrée, juste à l’extérieur d’Alger. Il y avait aussi un noviciat à Marienthal au Luxembourg pour les Allemands. En 1937, d’autres noviciats ont été ouverts à ‘s- Heerenberg (Pays Bas), Varsenare (Belgique) et Laval (Canada).
Les Frères
Les Frères ont fait leur noviciat séparément ; il durait deux ans à Alger ou à Marienthal (Luxembourg). Ce n’est qu’en 1960 que fut prise la décision de combiner les noviciats des clercs et des Frères. Cependant, jusqu’au chapitre de 1967, les Frères ont fait deux ans de noviciat et poursuivaient leur formation technique à Marienthal, Thibar (Tunisie) ou à Mours (France) de 1950 à 1968.
Le style de formation
Le style du noviciat était plutôt monastique. Un grand effort a été mis sur l’obéissance à la Règle. L’observance de la Règle était considérée comme importante dans toute la Société – dans les missions aussi. En dehors des temps de récréation, c’était le silence. Les repas étaient pris en silence : on lisait un livre édifiant. Ce n’est qu’en de rares occasions que le supérieur disait « Deo Gratias » après la courte lecture initiale de l’évangile ; cela signifiait que les novices étaient alors autorisés à parler. La vie matérielle était austère et l’ameublement simple.
Jusqu’en 1968, la deuxième étape de la formation était le noviciat (on ne l’appelait pas encore « année spirituelle »). Le noviciat était défini par le Droit Canon : il était nécessaire de suivre toutes les exigences canoniques et devait durer une année entière, etc.
Les maîtres de novices
Dans les premiers temps de la Société, les maîtres de novices chan- geaient fréquemment ; par contre dans les années 1920 et 1930, il n’y en a eu que deux : Henri Le Veux et Paul Betz. Ils devaient avoir une grande capacité de travail. Ils donnaient deux conférences par jour et faisaient la direction spirituelle de presque tous les novices. Le maître des novices avait un assistant, un économe et un maître des Écritures. De même à ‘s-Heerenberg et Dorking : le Père Kees van den Bosch a été maître des novices pendant environ 14 ans.
Noviciat au niveau des provinces
De 1937 à 1968, tous les noviciats furent organisés à l’échelon provincial : Dorking (Angleterre) avait remplacé le noviciat de ‘s-Heerenberg pour les novices anglais, irlandais et hollandais ; Gap (France) avait remplacé le noviciat de Maison Carrée pour les Français, les Suisses, les Espagnols et les Italiens. Le noviciat allemand était à Hörstel, et le noviciat belge à Varsenare. En Amérique du Nord, il y avait des noviciats à Saint-Martin au Québec (Canada) et à Franklin, puis à Alexandria Bay aux Etats-Unis.
Le scolasticat
Jusqu’aux années 1960, chaque séminaire de théologie s’appelait « scolasticat ». De 1882 à 1934, le scolasticat principal de la Société était à Carthage. Les scolastiques allemands faisaient leur théologie à Trèves. Au fur et à mesure que le nombre augmentait, on construisait d’autres scolasticats.
Les nouveaux scolasticats
Thibar (Tunisie)
Le premier nouveau scolasticat a été construit à Thibar au nord de la Tunisie. Les premiers étudiants s’y sont installés en 1934. Les scolastiques ont fait une partie de leur théologie à Thibar et le reste à Carthage. Tout d’abord tous les candidats faisaient leur théologie en Afrique du Nord, mais cela a changé à la fin des années 1930 avec la création des provinces dans la Société. Pour qu’une province soit canoniquement érigée, il fallait disposer d’un ensemble complet de maisons de formation : noviciat et séminaires de philosophie et de théologie.
Vals-près-Le Puy (France)
Au début des années soixante, en raison de l’indépendance de la Tunisie, il a fallu quitter Carthage et Thibar. La Société a acheté un séminaire jésuite près du Puy, dans le centre de la France ; les jésuites avaient déplacé leurs séminaristes à Chantilly, près de Paris.
’s-Heerenberg (Pays Bas)
’s-Heerenberg est devenu un scolasticat international en 1947. Le noviciat était dans le même édifice mais a été gardé totalement séparé. Ce bâtiment a été acheté des jésuites qui l’avaient construit comme leur séminaire. Même si la maison était aux Pays-Bas, toute la formation était donnée en anglais. Les diacres ont fait leur dernière année d’études à Monteviot en Ecosse. L’une des raisons du déménagement en Écosse était de mieux faire connaître aux diacres le mode de vie britannique et de les préparer ainsi à la mission dans les colonies britanniques. La maison de ‘s-Heerenberg ferma en 1958 et les scolastiques furent transférés en Angleterre, à Totteridge.
Totteridge (Angleterre)
Totteridge a été un centre de théologie situé dans le nord de Londres de 1958 à 2005. Avant l’arrivée des missionnaires d’Afrique, c’était un orphelinat. Avant que les scolastiques puissent aménager, une équipe de Frères avait divisé les grands dortoirs en petites pièces individuelles. L’ancien bâtiment a été démoli par la suite et un tout nouveau bâtiment a été construit.
Heverlee (Belgique)
En 1937, la province belge a construit un séminaire à Heverlee près de Louvain ; c’est devenu un centre de formation international en 1947. Au début, il était bilingue : français et flamand.
Eastview (Canada)
Un scolasticat a été ouvert au Canada en 1938 ; il a été construit dans une banlieue d’Ottawa. Alors que les conférences étaient en français, la vie communautaire était bilingue : une semaine en français et la suivante en anglais.
Le style de formation
La communauté du scolasticat
Dans chaque maison il y avait une grande communauté d’étudiants (entre 80 et 100 étudiants). A cette époque, il n’y avait pas d’équipes. La communauté était « blanche » : les scolastiques étaient européens ou nord-américains et ils portaient tous la gandoura blanche. Les cours étaient donnés par des membres du personnel Père Blanc. Il y avait un nombre élevé de candidats par formateur.
L’enseignement
Le programme d’études théologiques était établi selon le Droit Canon avec le but de produire de bons prêtres, pas des théologiens. L’enseignement consistait à donner des explications sur les manuels de théologie avec peu de contribution personnelle du professeur. Le candidat devait comprendre, mémoriser et répéter, lors d’examens et de tests fréquents, le matériel contenu dans les manuels et / ou donné par les enseignants. Les étudiants recevaient quatre ou cinq cours par jour. Les installations de la bibliothèque étaient limitées et la lecture tout azimut n’était pas encouragée ; on insistait sur l’orthodoxie. La formation était standardisée et très uniforme dans les différents centres et pour tous les candidats d’un même centre.
Certaines valeurs humaines et chrétiennes étaient particulièrement exigées, telles que l’obéissance, l’ordre, la discipline et le contrôle de soi, le sacrifice de soi, l’austérité, la pauvreté, la prudence, la générosité, la volonté, la dévotion, des convictions spirituelles profondes centrées sur une vie spirituelle bien structurée par des exercices spirituels fréquents. L’un des points faibles de ce type de formation était le nivellement des personnalités et le développement du type « béni,oui, oui ».
On notait aussi un manque de créativité, d’initiative et beaucoup de formalisme avec une forte tendance vers l’intellectualisme. La philosophie, aussi bien que la théologie avaient tendance à manquer d’orientation pratique, pastorale et sociale.
Les formateurs
Pour la plupart, les professeurs de nos séminaires, jusqu’à la fin des années 1960, étaient de jeunes missionnaires qui avaient peu ou pas d’expérience missionnaire. Ils avaient été envoyés aux études immédiatement après leurs propres études théologiques. À Totteridge, au début des années 1960, seuls deux des huit professeurs avaient enseigné dans des séminaires africains. Par conséquent, l’adaptation de leur réflexion théologique aux situations pastorales en Afrique s’est faite seulement quand ces jeunes confrères sont arrivés dans leurs territoires de mission.
Le travail pastoral
Jusqu’à la fin des années 1950, les possibilités de travail pastoral étaient très limitées. En Afrique du Nord, un après-midi par semaine et une journée par mois, les scolastiques faisaient de longues randonnées à la campagne, malgré le soleil brûlant, on disait : « Au milieu de la journée sur les routes de la campagne on ne trouve que des Pères Blancs et des ânes ! » Quelques étudiants utilisaient ce temps libre pour visiter des familles arabes et enseigner le catéchisme à la paroisse de Tunis. Jusqu’en 1930, les scolastiques (non formés au niveau médical) dispensaient des soins médicaux dans les villages, mais le gouvernement les arrêta. À ‘s-Heerenberg, le séminaire était anglophone, mais tous les habitants de la région parlaient néerlandais ; il n’y avait donc pas beaucoup de possibilités de contacts significatifs.
Les vacances
Pendant les vacances, les scolastiques de Thibar se rendaient à Gamarth, au bord de la mer ; quelques volontaires pouvaient rester un mois à Thibar pour s’occuper de la propriété et du jardin. Les scolastiques d’Eastview passaient une grande partie de leur temps de vacances à la maison d’été du Lac Vert.
Un système de formation moins rigide
Voilà le système de formation qui exista jusqu’au Chapitre de 1967. Cependant, au milieu des années 1960, de nombreux changements eurent lieu. La rigueur s’était considérablement atténuée et la plupart des éléments les plus monastiques ont disparu. Le latin était rarement utilisé. Les équipes ont été introduites ; les relations entre les formateurs et les candidats se sont assouplies et les méthodes d’enseignement sont devenues beaucoup moins rigides.
De la fin des années 1960 jusqu’à aujourd’hui
La transition
Entre le système de formation tel qu’il existait avant 1968 et celui qui existe aujourd’hui, il y eut une période de transition, un temps de passage du « vieux » au « nouveau ». Et comme cela arrive souvent dans de telles situations, ce fut une période difficile.
Les raisons du changement
Le Chapitre de 1967 voulait améliorer le niveau intellectuel de la formation en associant nos séminaires à des centres d’enseignement supérieur. En conséquence, les anciens séminaires de philosophie ont été fermés et les étudiants ont été transférés dans des lieux où ils pouvaient suivre des cours soit à l’université, soit dans des instituts inter- congrégationnels. Les candidats français sont allés de Kerlois à Strasbourg, les Belges de Heverlee à Louvain, les Américains d’Onchiota à Dayton Ohio et les Irlandais et Britanniques de Blacklion (Irlande) à Milltown Park, Dublin et à l’Institut MIL de Londres. Il y eut des changements similaires dans la formation en théologie. En 1969, le scolasticat de Vals a été fermé et les étudiants ont été déplacés à Strasbourg où ils vivaient dans un « foyer », une auberge d’étudiants dirigée par la Société ; ils assistaient aux cours à l’université. L’Institut Missionnaire de Londres (MIL) était affilié aux universités de Louvain et de Middlesex. En 1968, les étudiants d’Eastview ont commencé à assister aux cours à l’université St Paul d’Ottawa. Le changement de lieu s’est accompagné d’un changement radical dans l’approche de la formation. L’ancienne formation de style « séminaire » a cédé la place à un nouveau modèle de formation où l’accent était mis sur la responsabilité personnelle, le dialogue et la communauté. Ce sont quelques-unes des valeurs clés qui ont été soulignées par le Chapitre de 1967.
Le fait que les candidats étudiaient maintenant en dehors de la maison, le style de formation devint nécessairement beaucoup plus ouvert, en comparaison avec l’ancien système du séminaire où les candidats restaient tout le temps au séminaire. Le calendrier communautaire est devenu beaucoup plus flexible.
Un autre facteur important a été la baisse importante du nombre de candidats pour la Société. Les communautés étudiantes sont devenues beaucoup plus petites et certaines maisons ont dû fermer à cause du manque d’étudiants : Heverlee en 1970 et Eastview en 1974. Le nombre de novices a commencé à chuter et il n’était plus possible de garder les six noviciats ouverts. En 1970, il n’y en avait que deux : Fribourg et Dorking ; en 1974 il n’y eut plus qu’un seul noviciat à Mours, à l’extérieur de Paris.
Un autre facteur à signaler est que la mentalité des candidats eux-mêmes changeait. En raison des changements sociaux qui eurent lieu en Europe et en Amérique du Nord, de nombreux jeunes ont développé une attitude négative à l’égard de l’autorité. Les traditions et les structures étaient maintenant remises en question et contestées. Après la rigueur de l’ancien système, le nouveau système est devenu plutôt laxiste, avec un accent sur la liberté et la responsabilité personnelle. La « démocratie » était à la mode ; les arguments d’autorité n’étaient plus acceptés. Beaucoup de candidats étaient offensés si on leur parlait de façon autoritaire. Pendant mon séjour à Strasbourg au milieu des années 70, le supérieur ne nous a jamais parlé comme communauté d’étudiants. Tout se faisait dans des conversations individuelles. Le chapitre de 1974 a insisté que les candidats soient préparés et prêts à entrer dans l’expérience de l’année spirituelle. Cela suppose que beaucoup de candidats n’étaient pas vraiment préparés pour une telle expérience spirituelle. Ainsi Julien Papillon parle d’une certaine réticence initiale des candidats à entrer dans l’expérience de l’année spirituelle en 1969. Ce fut une expérience difficile pour les formateurs qui devaient s’adapter à une nouvelle mentalité.
Beaucoup de vieilles traditions ont été rejetées sans nécessairement être remplacées par de nouvelles. Par exemple, dans les années 1970, les novices ne recevaient plus l’habit de la Société. Certains étudiants avaient l’autorisation de suivre des études « laïques » (ingénierie, médecine, littérature…) au lieu de la philosophie. Beaucoup d’étudiants ont quitté la Société durant cette période. Il convient d’ajouter que la confusion dans le domaine de la formation reflétait la confusion qui existait dans de nombreux domaines de la vie de la société au cours de la période qui a suivi le chapitre de 1967, ce qu’on a appelé « les années 68 ».
Une période de confusion
Cette confusion était claire pour l’année spirituelle, car à ce momentlà, il y eut un manque de clarté sur la façon dont l’année spirituelle devait se dérouler. Entre 1969 et 1979, on a déménagé d’un endroit à l’autre (Washington, Birkdale, Mours, Ottawa, Fribourg) avec beaucoup de changements dans le staff. Le programme était mal défini et, dans certains cas, les formateurs devaient le créer au cours de l’année. Beaucoup de formateurs n’étaient pas suffisamment préparés à la formation et se sentaient dépourvus dans cette nouvelle situation si différente de ce qu’ils avaient connu.
En France, le déménagement de Vals au « foyer » de Strasbourg en 1968 et 1969 a nécessité un changement radical des mentalités et des structures de la part des étudiants et des formateurs ; personne n’était complètement préparé pour cela.
La situation s’est un peu stabilisée à la fin des années 70 sous la direction du P. Jean-Marie Vasseur et le secrétaire de la formation de l’époque, le P. Piet Horsten. La Société a organisé à Dublin et à Thy-le-Château des sessions sur la spiritualité ignatienne pour tous les confrères impliqués dans la formation.
Les premiers cycles
En Europe et en Amérique du Nord
près 1967, les étudiants en philosophie étudiaient non plus dans les séminaires, mais dans des centres où ils pouvaient suivre des cours dans des universités et des consortiums. Mais comme le nombre d’étudiants a continué à baisser, certains de ces centres de formation ont commencé à disparaître, restant avec de très petites communautés d’étudiants.
En Afrique
Le début des années 80 a vu l’ouverture de nombreuses maisons de formation de premier cycle en Afrique. Dans les années 1970, les Missionnaires d’Afrique envoyaient leurs candidats dans les grands séminaires locaux : Mpima en Zambie, Katigondo en Ouganda, Tamale au Ghana. Après quelques années, ils ouvrirent leurs propres premiers cycles de formation. La première maison de formation en Afrique a été ouverte en 1979 à Bambumines, au Congo (plus tard transférée à Bukavu). Elle a été suivie par d’autres premiers cycles en Afrique : par ex. Kahangala en Tanzanie (1980-1996), Kisubi en Ouganda (1981-1983). Au début, les confrères organisaient eux-mêmes la formation, donnant tous les cours ; des consortiums intercongrégations se sont formés lentement. Dans certains endroits, les missionnaires d’Afrique furent parmi les membres fondateurs, par exem ple pour le PCJ de Jinja en Ouganda. Dans d’autres endroits, ils ont envoyé leurs étudiants dans des Instituts dirigés par d’autres congrégations, par ex. au collège Spiritain d’Arusha.
“Séminaire” ou “Maison de formation”
Le Chapitre de 1992 a souligné la mission commune des prêtres et des Frères dans la Société. Cela a conduit à un changement de vocabulaire. Nos maisons de formation sont devenues des endroits où les clercs et les Frères étaient formés ensemble. La Société utilise maintenant le mot « maison de formation » au lieu de « séminaire » car ce dernier désigne un centre de formation pour les clercs seulement.
Les centres de premier cycle
Afin d’amener les candidats au niveau requis pour le premier cycle, à cause du bas niveau académique dans les écoles secondaires, et pour compléter le bagage religieux des candidats pour mieux les sélectionner, plusieurs maisons pré-premier cycle ont été créées : Serenje en Zambie, Lilongwe au Malawi, Ibadan au Nigeria, Goma en RDC. Les candidats y suivent un cours préparatoire de 3 à 9 mois avant de passer
au premier cycle.
Le chapitre de 2016 a décidé que chaque province devrait accorder une attention particulière à la formation humaine et chrétienne des aspirants avant qu’ils n’aillent au premier cycle. Cela signifie que chaque province eut son propre centre de pré-premier cycle, à l’exception de la PAO qui a élaboré son propre programme de formation.
L’année spirituelle
Noviciat ou “année spirituelle”
En 1968, le noviciat est devenu « l’année spirituelle ». Cela a permis une plus grande liberté dans l’organisation de la formation et la capacité de développer un style plus missionnaire. Il y avait beaucoup moins d’insistance sur le respect des règles et sur le silence. La durée de l’année spirituelle a été réduite d’une année complète à dix mois.
L’année spirituelle internationale
En 1968, les années spirituelles sont devenues internationales. Avec la baisse du nombre de candidats, les centres pour l’année spirituelle ont été réduits à deux. Cela a causé des problèmes au début parce que, dans certains cas, les novices ne connaissaient pas la langue de l’année spirituelle à laquelle ils étaient envoyés.
Les exercices spirituels
Dans les années 1960, les exercices spirituels de St Ignace, la retraite de 30 jours, faisaient partie intégrante du programme du noviciat. Le chapitre de 1967 a décidé que nos candidats feraient la grande retraite pendant leurs études de théologie ; c’est toujours le cas aujourd’hui. À la fin des années 1970, alors que l’année spirituelle était à Ottawa, les pères Julien Papillon et Alexandre You ont suivi le travail du P. Gilles Cusson s.j., jésuite canadien basé à Québec, qui avait travaillé sur les exercices spirituels dans la vie courante (19e annotation). Ils ont introduit cette forme des exercices dans l’année spirituelle et ont organisé le programme entier autour de ces exercices spirituels dans la vie courante ; nous suivons maintenant cette pédagogie à l’année spirituelle depuis ce temps.
Le temps d’immersion
Habituellement pendant le mois de mai, les novices font aussi une « période d’immersion » de 5 à 6 semaines qu’ils passent avec des personnes marginalisées comme par exemple des handicapés, des orphelins, lépreux, enfants de la rue, etc. Les novices doivent s’insérer dans ce milieu. Ils restent soit dans des familles proches du centre où ils travaillent, soit dans le centre même, selon les circonstances locales. La période d ’immersion fait maintenant partie intégrante du programme, mais cela a été un sujet de discussion. Certains formateurs considéraient que c’était une duplication du stage qui suit directement l’année spirituelle. Cela a aussi réduit le temps pour d’autres sujets importants. La période d’immersion a été abandonnée pendant l’année spirituelle à Kasama dans les années 1989 à 1993.
Les années spirituelles en Afrique
Jusqu’en 1983, l’année spirituelle s’est toujours faite en Europe ou en Amérique du Nord. La première année spirituelle en Afrique a été ouverte à Kasama en 1983. Fribourg a été maintenu en tant que centre francophone jusqu’à son déménagement à Bobo Dioulasso en 1997. Kahangala en Tanzanie a été inauguré comme une troisième année spirituelle – anglophone – en 1996. Le système de trois centres d’année spirituelle n’a duré que quelques années parce que le nombre de novices a diminué et pouvait facilement entrer dans deux centres ; de plus, il y avait un manque de formateurs. De 1999 à 2003, Kahangala fut la seule année spirituelle anglophone à cause de la fermeture temporaire de Kasama de 1999 à 2002. En 2002, Kahangala fut définitivement fermée et Kasama rouvrit. L’année spirituelle d’Arusha a été ouverte en 2012 dans les bâtiments du centre du premier cycle, suite à l’ouverture du nouveau premier cycle de Balaka, au Malawi.
Le Stage ou l’expérience de formation apostolique
La coopération, temps à l’extérieur de la formation
Jusqu’en 1974, le « stage » (période de formation apostolique) ne faisait pas partie du programme de formation. L’idée de prendre un temps à l’extérieur de la formation en Afrique est devenu populaire dans les années 1960 lorsque les étudiants français devant faire le service militaire ont pu le remplacer par deux années de « coopération » dans l’un des ex-territoires français. Par conséquent, certains candidats français (et belges) ont enseigné pendant deux ans dans des écoles dirigées par des pères blancs. Cette idée a séduit d’autres étudiants non français et beaucoup d’entre eux ont pris un temps d’arrêt pour travailler en Afrique avant de reprendre leur formation. Le Chapitre de 1967 permettait d’interrompre les études théologiques et cette expérience n’était plus considérée comme une exception. Cela devait aider les candidats à atteindre une plus grande maturité. Le Chapitre proposait différentes formes de temps d’arrêt : études universitaires, expérience de travail, service militaire, service national (coopération), temps en Afrique. En 1970, le fait de « passer du temps » en Afrique était devenu chose courante, mais ne faisait pas encore partie du programme de formation. Le Conseil général a donc commencé à réfléchir sur cette question. Pour certains candidats, ce fut un moment de réflexion pour approfondir et discerner leur vocation ou bien pour apprendre quelque chose sur l’Afrique avant de poursuivre leur formation. Pour d’autres, ce fut un moment de réflexion proposé par le staff pour les candidats dont ils n’étaient pas sûrs.
Le stage, partie du programme de formation
Le stage a été introduit par le Chapitre de 1974 en tant qu’élément intégral de la formation. Le but était de mieux préparer les candidats à être missionnaires et de les aider à mieux intégrer leurs études et les réalités de la vie missionnaire. Le stage durait deux ans et se faisait entre la fin de l’année spirituelle et le début de la 4ème étape.
Théoriquement au moins, le stagiaire est nommé dans une communauté appropriée qui a déjà trois confrères. Pendant son séjour dans la communauté, le stagiaire participe pleinement à la vie et aux activités de la communauté. Pendant leur stage, les candidats sont sous la responsabilité du provincial qui nomme un confrère pour être coordinateur du stage. Il visite les stagiaires et organise des rencontres de stagiaires de temps à autre.
Les défis
Depuis sa création en 1975, le stage a été un élément très positif de notre formation. Cependant, comme dans toutes les autres étapes de la formation, il y a eu des problèmes et des défis. L’un des défis a toujours été de trouver des communautés appropriées pour les stagiaires et de leur trouver un emploi convenable. Au cours de la période 2014-2016, il y eut un total d’environ 100 stagiaires (pour les deux années) : des stagiaires ont donc été nommés dans une communauté où il y avait déjà un stagiaire nommé l’année précédente.
Un autre défi a été de préparer les évaluations des stagiaires. Étant donné que nos candidats font leur formation dans différents centres, les évaluations et les présentations jouent un rôle crucial dans le discernement de la vocation d’un candidat.
Les développements de l’expérience du stage
Il y a eu des développements positifs. Le livret sur la période de formation apostolique précisait ce qui était nécessaire pour qu’une communauté puisse recevoir un stagiaire : prière communautaire, récollections mensuelles, réunions communautaires…
Un autre développement a été la pratique des réunions annuelles des stagiaires avec plusieurs jours de partage sur l’expérience et une retrai te à la fin. Cela a été rendu possible en partie par une plus grande facilité à voyager, et aussi par la détermination de l’équipe provinciale. Au cours des dernières années, le Conseil général a élargi l’éventail des lieux et des communautés auxquels les stagiaires sont envoyés. Ils incluent désormais des centres de jeunesse (Bruh Tesfah en Ethiopie, Sharing en Ouganda, le Pélican au Burkina…) ; on a également commencé à nommer des stagiaires dans des communautés hors d’Afrique : Brésil, Allemagne, Espagne et Marseille.
Les scolasticats : quatrième étape de formation
L’organisation des scolasticats
Au début des années 1960, il y avait quatre scolasticats: Heverlee (Belgique), Totteridge (Londres), Eastview (Ottawa, Canada) et Vals-près-Le Puy (France). De 1962 à 1994, toutes les maisons de théologie de la Société se trouvaient en Europe et en Amérique du Nord. Après 1974, il n’en restait plus que deux : Londres et Strasbourg. En 1981, le centre de théologie français s’installe à Toulouse car on considère que le cursus de l’université de Strasbourg est trop académique et pas assez pastoral.
La formation académique
Jusqu’au milieu des années 1960, les missionnaires d’Afrique assuraient leur propre formation. Après 1968, il y eut un mouvement vers une plus grande collaboration avec d’autres congrégations. En 1967, l’Institut Missionnaire de Londres (MIL) a été créé. C’était un consortium basé sur la coopération des missionnaires d’Afrique et des pères de Mill Hill. Deux ans plus tard, d’autres congrégations les ont rejoints : Comboniens, Consolata, SVD, SMA et Spiritains. L’objectif principal était de donner une plus grande orientation missionnaire à la formation théologique. Après cela, il y eut un mouvement vers la formation de consortiums dans d’autres endroits : Tangaza College, Nairobi et Abidjan ; dans certains endroits, nous avons rejoint des consortiums qui existaient déjà.
Les transferts d’Europe à l’Afrique
En raison de la composition changeante du corps étudiant (presqu’aucun candidat européen), la Société a décidé de déplacer les centres de théologie en Afrique. La Société voulait aussi soutenir les centres théologiques créés en Afrique.
Notre premier centre de théologie en Afrique a été ouvert à Nairobi en 1994 et les étudiants se sont rendus au Tangaza College pour leurs études. Une maison de théologie a été ouverte à Abidjan en 2004. En conséquence, les centres de Toulouse et de Londres ont été définitivement fermés en juin 2006.
Les petits centres de formation
En 2005, une nouvelle formule de formation a été introduite : la petite communauté de formation. Le premier centre a été ouvert à Nairobi et, en 2006, deux autres ont été ouverts : Kinshasa et Jérusalem. Le but était d’avoir une petite communauté de candidats s’intégrant dans une communauté de confrères existante. Cependant, dans le cas de Kinshasa et de Nairobi, la communauté de confrères a eu tendance à être associée à la communauté de formation. Les deux centres ont finalement été fermés : Nairobi en raison du manque de candidats et de formateurs ; la petite communauté de formation de Kinshasa a été transformée en un centre de théologie à part entière à Limete.
La formation missionnaire : l’année pastorale
Jusqu’au début des années 1960, la formation théologique était académique avec peu d’orientation missionnaire. Dans les années 1960, pour faire face à l’absence d’une dimension missionnaire à la formation, une « année pastorale » a été ajoutée après l’ordination. Il s’agissait d’un cours pastoral court (3 mois) qui a eu lieu à Oak Lodge à Londres et à Mours en dehors de Paris. Cette année pastorale a duré de 1961 à 1968. Des preuves anecdotiques indiquent que, en général, le cours pastoral à Mours et Oak Lodge n’a pas été bien apprécié. Après cela, les jeunes missionnaires passaient 6 mois dans un centre linguistique en Afrique. Il y avait des centres à Bukavu (Congo), Kigali (Rwanda), Ilondola et Lusaka (Zambie), Kisubi et Ibanda (Ouganda), IBLA (Tunis), PISAI (Rome), Faladye (Mali), Guilongou (Burkina Faso), Kipalapala. (Tanzanie), Muyange (Burundi) et Lilongwe (Malawi).
Le style de formation
Les relations entre le staff et les étudiants
En raison des changements qui s’opéraient dans la Société dans son ensemble, les relations entre « supérieurs » et « étudiants » ont changé. Jusqu’au milieu des années 1960, le personnel avait tendance à être assez éloigné des étudiants : ils formaient une communauté distincte et mangeaient à des tables séparées. La manière de parler les uns aux autres exprimait cette distance : le personnel parlait aux étudiants individuellement comme « frère » et avec la forme polie du « vous ». Les étudiants s’adressaient aux pères en tant que « Père ».
Dans les années 1960 et au début des années 1970, cela a beaucoup changé. Le personnel a cessé de former une communauté complètement séparée des étudiants pour faire partie intégrante de la même communauté, tout en maintenant une certaine distinction. Ils ont commencé à manger à la même table que les étudiants. Au milieu des années 1960, les pères ont commencé à s’adresser aux étudiants par leur prénom.
Les équipes
En 1964 ou 1965, des « équipes » ont été introduites dans les scolasticats pour rendre la vie plus personnelle et faciliter le partage.
Le travail pastoral
Dans l’ancien système du séminaire, les étudiants faisaient peu de travail pastoral. Au début et au milieu des années 1960, le travail pastoral dans toutes les étapes de la formation a augmenté.
Les Frères
Après 1967, le nombre de candidats souhaitant devenir Frères a diminué très fortement. Il devenait très difficile d’avoir, comme ce fut le cas avant 1967, une communauté de formation séparée pour les Frères. Aussi, en raison de la grande variété des tâches accomplies par les Frères, il était difficile de leur proposer un programme détaillé d’études et de formation. Durant les deux Chapitres de 1967 et 1974 il y eut une préoccupation au sujet des normes d’admission pour les Frères. Ils ont insisté sur le fait que les Frères aient une réelle qualification avant de joindre la Société.
Le programme de formation est maintenant fondamentalement le même pour les Frères et pour les clercs. Au premier cycle, les candidats Frères suivent le même programme (ou similaire) que les candidats clercs. C’est au cours de la 4ème étape que les candidats Frères complètent leur formation professionnelle et suivent une formation théologique.
Le secrétariat à la formation
Le chapitre de 1967 a décidé d’établir un secrétariat à la formation avec la fonction de veiller à la mise en œuvre des décisions du Chapitre au sujet des maisons de formation, des membres du personnel et la formation continue des confrères. Le Chapitre suivant a développé le rôle du secrétaire pour la formation. Après le Chapitre de 1967, le secrétaire à la formation a commencé à réorganiser l’année spirituelle et la formation théologique.
Le staff
A partir des années 1980, la question du personnel pour les maisons de formation est devenue un problème. Avec la diminution du nombre de confrères, le nombre de personnel approprié pour la formation a diminué. Les autres raisons de la pénurie de formateurs ont été le manque de confrères du groupe d’âge approprié et le manque de confrères ayant les qualifications nécessaires, en particulier en philosophie. Ce manque de formateurs a été l’un des facteurs qui ont conduit à la création de consortiums et de maisons régionales de premier cycle. De cette manière, la charge a été partagée. Pour les besoins de toutes nos maisons de formation, la Société a besoin actuellement de plus de 60 formateurs à temps plein. Depuis 1992, il existe une politique selon laquelle le mandat d’un formateur devrait durer six ans.
Conclusion
Voici donc un aperçu de certains des développements qui ont eu lieu dans notre système de formation au cours des 50 dernières années. Il y aurait beaucoup plus à dire. Certains aspects de ce document sont incomplets, d’autres sujets importants n’ont pas été mentionnés. Quand nous regardons la formation telle qu’elle était jusqu’au milieu des années 1960, nous constatons qu’il y a eu de nombreux changements tant dans les méthodes et les formes de formation que dans les attitudes et les principes directeurs. Les méthodes actuelles de formation sont le fruit de nombreuses expériences et de réflexions.
Dave Sullivan, M.Afr.
P.S. Une grande partie de cet article est basée sur des souvenirs personnels : ceux de l’auteur et d’autres confrères qui ont partagé avec lui leurs réflexions, expériences et souvenirs. Afin de développer et de compléter cette réflexion sur l’histoire de la formation dans la Société, l’auteur serait très reconnaissant à quiconque serait disposé à partager des commentaires et des souvenirs personnels et des expériences de formation (et même des photos).