A la source de la force intérieure (Info-Pac)
Dennis Pam, Assistant Provincial de la PAC inspiré par un livre de Anselm Grün
[…] En tant que missionnaires, nous avons tous connu ces jours où nous nous levons pleins d’énergie et prêts à affronter la journée malgré le surmenage de la veille. Mais il y a aussi des jours où rien ne va, où nous nous sentons las. Nous n’avons aucun élan, nous n’avons envie de rien et nous sommes paralysés. Une mésentente avec un confrère suffit à nous bloquer. Nous avons parfois le sentiment que l’eau de la source qui nous fait vivre est trouble. Elle a perdu sa capacité régénératrice. Elle est altérée par des attitudes qui portent
préjudice à notre personne et éventuellement à notre mission. Alors, où trouver la force dans ces cas-là ? Et comment retrouver le chemin qui mène à la source de toute vie ? Il nous faut passer des sources extérieures dont nous attendons la guérison, la force, la fraîcheur aux sources intérieures, celles que Dieu nous a offertes naturellement pour nous rafraîchir et nous donner une nouvelle vigueur.
Nous avons en nous un noyau plein d’énergie, une sorte de réservoir dans lequel nous pouvons puiser nos sources d’énergie. Si nous accédons à cette réserve où sont rassemblées toutes nos forces, nous pourrons nous épanouir et faire couler en nous assez d’énergie pour alimenter nos actes et nos pensées. Ici, nous pensons à l’entretien de Jésus avec la samaritaine au puits de Jacob dans l’évangile de St Jean 4,11 où Jésus évoque « l’eau vive ». L’eau est le symbole de la vie, et l’eau de source qui vient des profondeurs de la terre est pure et donne la possibilité d’un renouvellement sans fin. Mais pour découvrir en nous cette source pure, il faut faire d’abord face aux eaux troubles, les traverser et atteindre la source limpide au fond de notre âme. Nous avons en nous des émotions négatives qui troublent l’eau de la source, qui influent sur notre vie et notre mission, ont des effets destructeurs et se transforment en attitudes rigides qui orientent notre comportement négativement. Il y a, par exemple, la peur, l’ambition, le travail qui se transforme parfois en drogue, le perfectionnisme, le désir de se prouver à soi-même que l’on possède telle ou telle qualité, une demande exagérée sur nous-mêmes pour pouvoir répondre aux attentes des autres, la rivalité et la concurrence, la volonté de tout contrôler, le manque de confiance en soi, la colère et la dépression qui est devenue la maladie du siècle. Toutes ces attitudes nous sont préjudiciables. […] Tout au long de notre cheminement vers Dieu, nous faisons des ajustements et des révisions pour répondre adéquatement à notre appel. Chaque cheminement intérieur est toujours une aventure vers l’inconnu. Notre vocation est un appel, une force intérieure irrésistible et nous y répondons en laissant Celui qui nous appelle nous guider, tout en Lui prêtant notre coopération. Ayons donc le courage de changer ce qu’il faut changer en nous. Ainsi, le chemin vers la source, au plus profond de nous, devient le chemin vers Dieu et vers les autres.
Bonne fête de Pâques à tous et à toutes !