Autres nouvelles d’Ethiopie

Des nouvelles de notre confrère américain Paul Reilly d'Adrigat, Tigré, Ethiopie du Nord, reçues aujourd'hui 27 décembre

Nous nous excusons pour la qualité car les messages sont écrits sur une tablette depuis un lit d’hôpital.

Chers parents, amis, confrères, tout le monde…

Tout d’abord, je suis en vie, sain et sauf. Hier encore (26 décembre), j’ai réussi, avec deux autres confrères M.Afr., une religieuse et cinq séminaristes M.Afr. (aspirants), à sortir de la région du Tigré où nous vivons au milieu d’une terrible guerre civile depuis la nuit du 3/4 novembre. Le voyage a été long (13 heures de route) pour arriver jusqu’à notre communauté de Missionnaires d’Afrique à Kombolcha, où je me trouve actuellement. Nous n’étions pas sûrs de pouvoir en sortir et nous n’avions aucune idée de ce qui allait nous arriver en cours de route, mais au milieu de la semaine dernière, nous avons commencé à entendre que des véhicules circulaient à nouveau sur les routes et nous devions simplement essayer. La situation au Tigré est toujours très dangereuse et les choses changent chaque jour en fonction de l’endroit où de nouveaux combats éclatent, mais notre voyage s’est déroulé aussi bien que possible. Il y avait beaucoup de postes de contrôle militaires, mais nous avons réussi à passer sans difficulté. Je suis donc maintenant hors de danger et en lieu sûr, grâce à Dieu et à tous ceux qui nous ont gardés dans leurs prières.

Je suis désolé de ne pas avoir pu garder le contact pendant cette période difficile. Depuis les 3/4 novembre, toutes les lignes de communication ont été coupées et le sont toujours à Adigrat. Une fois que les forces du TPLF ont abandonné la ville le 20 novembre, nous avons perdu toute l’électricité et l’eau pendant un mois, avant qu’elles ne soient rétablies il y a environ une semaine. La nourriture se faisait rare et les banques sont fermées depuis le début de la guerre, donc l’argent pour acheter même des choses au marché noir était également rare. Lorsque les forces du TPLF sont parties, les soldats érythréens ont pris le contrôle de la ville et sont depuis sans pitié. De nombreuses personnes ont été tuées, des biens ont été pillés et la peur est devenue un mode de vie pour tous, y compris pour notre communauté.

Heureusement, tous les prêtres et les sœurs (y compris les confrères M.Afr.) travaillant dans le diocèse sont vivants (selon les informations dont nous disposons actuellement). Plus que cela, je ne peux pas le dire avec certitude. Pour le moment, quatre confrères des Missionnaires d’Afrique se trouvent encore à Adigrat. Ils vont bien, mais la situation sécuritaire est encore très préoccupante. Veuillez les garder dans vos prières, ainsi que tous les habitants d’Adigrat, car quoi que vous entendiez dans les médias internationaux, ce conflit est loin d’être terminé et la paix n’est certainement pas encore revenue dans le nord de l’Éthiopie.

Quant à moi, je vais bien… tout ce que je peux écrire pour l’instant, c’est que c’était une période difficile… plus de détails viendront plus tard car je ne veux pas les écrire dans un courriel général. Je pense que j’aurai besoin de temps pour me remettre et digérer tout cela. Il est certain que nous avons tous réussi à nous en sortir grâce à votre soutien et à vos prières, et je vous en suis éternellement reconnaissant. Je vous prie de faire savoir à toutes les personnes qui s’inquiètent pour moi que je vais bien et que nous pourrons nous contacter personnellement plus tard. Pour l’instant, je me réjouis d’avoir un peu de repos et la tranquillité d’esprit de savoir que je ne suis plus en danger. Pour ceux qui restent à Adigrat, nous les gardons tous au premier plan de nos préoccupations et dans nos prières quotidiennes.

Je vous remercie tous de votre intérêt pour moi, qui est si important. Que 2021 soit une année meilleure pour nous tous et que le Prince de la Paix bénisse et guérisse l’Éthiopie !


Blessings to all,

Paul

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