Communiqué du Chapitre – 19 mai 2022

Communiqué du Chapitre - 19 mai 2022

La présentation des rapports constitue la première partie du chapitre. Ainsi aujourd’hui, nous avons entendu quatre de ces rapports : économat général, les provinces du Maghreb, Éthiopie-Proche Orient et Ghana Nigeria. Je vous propose certains points saillants de ceux-ci.

ÉCONOMAT GÉNÉRAL

John Itaru

Le père Itaru nous a partagé quelques chiffres bien sûr. Cependant il a voulu nous présenter les grandes tendances, difficultés et défis de l’état financier de notre société missionnaire. Il est bon de rappeler que nous parlons des finances de toute notre société missionnaire.

Parmi les tendances, il a souligné que les dépenses ordinaires dépassent depuis quelques années les recettes ordinaires. Ce fait demande que l’économe général aille puiser des ressources dans les investissements. Cette coutume n’est pas saine à long terme. La budgétisation aide à limiter les dépenses. De plus, la proportion des dépenses ordinaires diminue par rapport aux dépenses extraordinaires. Nous voyons la création de bons projets d’autofinancement dans certains paroisses et provinces.  Les pensions des confrères âgés diminuent.

Certaines propositions sont parfois exprimées et il est difficile de les mettre en pratique. Par exemple, les investissements en Afrique nous attirent mais il est nécessaire de nous rappeler que les économies africaines sont fragiles. De plus il y a de la violence et des guerres qui viennent perturber les services financiers. Il devient de plus en plus difficile d’effectuer des transferts d’argent d’un pays à l’autre, en Afrique en particulier.

De fait, nous n’avons pas simplement écouter des chiffres à en plus finir, mais bien des perceptions de certaines de nos mentalités et comportements qui peuvent miner nos ressources financières, et qui exigent des conversions communautaires et personnelles.

Beaucoup prennent pour acquis nos états financiers, oubliant combien les finances peuvent se fragiliser rapidement.

Certains ont des attentes irraisonnables, d’autres croient avoir des droits acquis. Nous sommes donc invités à examiner notre pratique de style de vie simple et à mettre la main à la pâte pour générer des recettes et mieux gérer les dépenses.

Les sessions de formation d’économes provinciaux et de secteurs portent du fruit. Il est recommandé d’aborder le sujet de nos finances dans les maisons de formation.  

L’état financier de notre société est stable. Il n’y a pas lieu de paniquer mais de demeurer alertes et prudents pour mieux le gérer et servir l’Afrique et utiliser nos ressources et patrimoine à longue échéance.

ÉTHIOPIE ET PROCHE-ORIENT

Bonaventure Bwanakweri

L’œcuménisme, la formation, Sainte Anne sont au centre de notre mission, à Jérusalem et en l’Éthiopie. EPO est la seule de nos provinces avec la présence forte du christianisme, de l’islam et judaïsme. Il est important de créer des ponts entre les gens.  Les confrères se consacrent beaucoup à la population à travers des centres sociaux qui deviennent de lieux de contact et de service. Parmi les difficultés nous rencontrons la réalité de la guerre, soit en sourdine soit en attente ou en fait. Les langues sont difficiles à maitriser pour nous. Les chrétiens y sont en minorité. Il y a un besoin de raviver notre esprit missionnaire, car certains confrères ne semblent pas beaucoup convaincus de la nécessité de l’œcuménisme.

GHANA / NIGERIA

John Aserbire

La mission au Ghana-Nigeria est centrée sur la première évangélisation. La présence de syncrétisme et des Églises « mushroom » et « à succès » complique notre approche de la population, même si celle-ci fait habituellement confiance aux prêtres et leaders catholiques. Beaucoup laissent l’Église catholique pour se joindre à ces mouvements religieux. Il serait sage de nous demander si notre approche ne serait pas défectueuse, vu le nombre de personnes qui laissent l’Église catholique. Une bonne catéchèse est une de nos priorités. Les succursales catholiques sont parfois très petites et manquent de ressources. Un effort est nécessaire pour mieux avancer dans le domaine de l’inculturation et aussi pour la mise en marche de projets d’autofinancement.

Les langues africaines sont difficiles à apprendre. De plus, l’islamisme crée des tensions et violence dans ces deux pays et ne facilite pas notre contact régulier avec les gens.

MAGHREB

Anselme Tarpaga

Nous avons eu le privilège d’un tour guidé de nos origines en Algérie, lieu de notre fondation, avec notre fondateur, la mention de Missionnaires d’Afrique qui ont laissé leur marque dans le domaine du dialogue islamo-chrétien, les martyrs de l’Algérie, le jubilé de 150 ans de fondation. Le dialogue tient la place primordiale dans l’apostolat de nos confrères au Maghreb. L’incarnation de Jésus constitue la base de ce dialogue car Jésus s’est incarné pour toute l’humanité, établissant ainsi des liens permanents entre Dieu et l’humanité toute entière.

Ce dialogue se vit surtout dans le domaine de la vie quotidienne des gens qui nous accueillent, dialogue social, centres d’études, collaboration pour un projet de développement. Le dialogue théologique ne reçoit pas beaucoup d’emphase. Un mot qui pourrait résumer l’apostolat au Maghreb : présence, passer du temps avec les gens, ce qui est différent de l’inactivité.

Pour durer dans la mission de la présence et dialogue, il est nécessaire que le missionnaire ait une bonne dose de sainteté, d’humilité et de résilience pour surmonter les obstacles et demeurer fidèle à la mission. Parmi les difficultés, nous retrouvons un manque de stabilité dans nos communautés. De plus certains confrères préfèrent être nommés ailleurs qu’au Maghreb. Nos confrères doivent parfois surmonter et relativiser des comportements racistes envers eux.

La diversité des origines des missionnaires d’Afrique au Maghreb est plus marquée qu’autrefois.

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