Communiqué du Chapitre - 20 mai 2022

Les capitulants s’habituent à la salle du chapitre, usage des microphones, ainsi qu’à l’horaire. La présentation des différentes provinces suit son cours.
Pour le chapitre, on a demandé à ce que les provinces soient décrites en tenant compte d’un aspect particulier de la mission et de notre société, en exprimant les forces, faiblesses, les défis et les menaces. Cette manière de procédé permet d’avoir à l’esprit toute la société dans son ensemble et élargir le champ de discussion dès le début des échanges.
PROVINCE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
Luc Kola
La province de l’Afrique de l’Ouest nous a offert une description de
la mission dans un contexte d’insécurité et de violence.
De nouvelles réalités émergent : violence, exode rural, déplacement des populations, extrémisme religieux, services déficients d’éducation et de santé. Les gens vivent dans la peur.
Les confrères se rappellent du courage des premiers missionnaires qui ont été tués en traversant le Sahara. De plus, ils reçoivent de la vaillance en considérant notre vocation, charisme, notre esprit de corps. La prière demeure une source de fidélité et de courage. L’apostolat continue avec diverses activités, comme inculturation et l’IFIC et le projet Sénoufo. Dans le contexte de l’insécurité, le dialogue interreligieux et Justice et Paix prennent un rôle central ainsi que la pastorale des réfugiés. Comme les déplacements dans nos postes sont de plus en plus difficiles en raison du covid et de l’insécurité, les médias ont joué un rôle important pour conserver le contact avec les gens et aussi pour l’évangélisation.
La situation d’insécurité sur laquelle nous n’avons pas de contrôle a des répercussions chez les confrères tant au niveau personnel que communautaire. La mission étant plus dangereuse, plusieurs confrères vivent des préoccupations, peur et tension. Les accompagner et les soutenir comportent des difficultés et demandent compétences et ressources. Parfois certains hésitent avant d’accepter des nominations à la province et à l’intérieur de la province. On suggère que les maisons de formation préparent le mieux possible les jeunes à la mission dans un tel contexte.
Malgré tout cela, notre appel à la mission demeure et les missionnaires y sont engagés. Le Seigneur nous a promis qu’il serait avec nous jusqu’à la fin.
PROVINCE DE L’AFRIQUE DE L’EST
Aloysius Ssekamatte
Mission dans le contexte de l’inculturalité.
La présentation a débuté en mentionnant plusieurs engagements de la province, les réfugiés au Sud Soudan et en Ouganda, les maisons de formation sur son territoire, l’animation missionnaire et vocationnelle et les progrès de la nouvelle maison provinciale à Nairobi. Le dialogue islamo-chrétien reste une priorité et nous recevons des demandes d’engagement dans ce domaine.
La vie communautaire est considérée comme un témoignage évangélique. Nos communautés se transforment avec le changement des cultures africaines qui sont différentes les unes des autres et de la culture locale de leur mission. Ces différences peuvent devenir un atout pour le témoignage apostolique.
Nos communautés internationales et interculturelles génèrent certaines difficultés. D’abord, les gouvernements nous posent des limites pour les visas. Nous constatons qu’il n’est pas rare de trouver dans un même poste de mission des confrères de la même nationalité. Nous remarquons aussi des conflits interpersonnels et une instabilité communautaire qui influencent l’engagement à long terme, le contact auprès des gens et l’apprentissage de la langue. Les circonstances font qu’un confrère peut se retrouver avec trop de responsabilité, comme curé, économe, etc. La compréhension des conseils évangéliques a besoin de renouvellement. L’obéissance devient parfois pénible. L’individualisme, le sentiment d’avoir des droits acquis, les intérêts personnels détruisent la cohésion communautaire. Plusieurs confrères éprouvent des problèmes de santé tôt après l’ordination.
PROVINCE D’AFRIQUE AUSTRALE
Felix Phiri
Mission dans le contexte de l’internationalité
spécialement pour la gouvernance et la nomination de provinciaux.
Il y a dans la société une préoccupation quant à la nomination des supérieurs majeurs et provinciaux tout particulièrement. Il semble y avoir une volonté à ce que le provincial soit de la nationalité de l’un des pays de la province. Est-ce la manière de procédé chez les missionnaires d’Afrique?
Un regard sur notre passé nous montre que le grand groupe national était autrefois français. Peu à peu, l’évolution a conduit la société à une internationalité selon les vues de notre fondateur et la vie internationale a été promue tant au niveau de nos communautés que des supérieurs majeurs. Présentement nous vivons aussi un moment de transition avec des éléments fondamentaux :
- Le sentiment d’appartenance à notre pays d’origine. Comment devons-nous le vivre?
- Autrefois : le système de provinces en Europe et Amérique qui envoyaient du personnel et des ressources et qui offraient que des communautés largement d’une seule nationalité. Les régions recevaient les missionnaires qui vivaient en communautés internationales.
- Maintenant : nous n’avons que des provinces et toutes les provinces envoient et reçoivent du personnel et des ressources. Ainsi les provinces actuellement accueillent des missionnaires nommés à la province pour l’apostolat missionnaire, des missionnaires en congé ou malades, d’autres « nationaux » nommés pour un travail en province.
- Ainsi le jeu des nationalités s’en trouve bien transformé. Les nationaux vivant dans leur province d’origine ainsi que ceux vivant dans les autres circonscriptions désirent s’exprimer quant à la consultation et nomination des supérieurs majeurs.
- Nous devons garder notre caractère international et interculturel. Là se trouve le bien de notre société et de la mission. Le nationalisme mal compris ne devrait pas intervenir dans les nominations.
PROVINCE D’EUROPE
Gérard Chabanon
La province de l’Europe nous décrit sa Mission hors Afrique.
Cette mission comprend six centre principaux, Roquetas, Liverpool, Marseille, Toulouse, Berlin et Karlsruhe qui sont des lieux pour vivre notre charisme missionnaire dans des domaines où nous répondons de façons variées à un besoin réel. Ces projets sont orientés dans la ligne du Pape François, la fraternité et la solidarité. Leurs activités se ressemblent et il est impossible de les décrire toutes ici.
Il y a un volet pastoral : pastorale traditionnelle auprès des populations catholiques parmi les immigrants.
Il y a le volet dialogue, avec les musulmans et les chrétiens de diverses Églises, spécialement dans le dialogue dans la vie courante, comprenant la collaboration avec les autres groupes religieux et les différentes autorités civiles. Notre présence a un impact très positif.
Il y a aussi un volet social : s’approcher des migrants africains, des familles, aller dans les quartiers populaires, visiter les prisonniers, former différentes associations et groupes de support pour les femmes, étudiants dont certains sont maintenant des étudiants africains de l’Ukraine (Allemagne), engagement contre le trafic des personnes, aide aux drogués.
Beaucoup de ces activités ne marcheraient pas sans l’aide et la compétence des laïcs.
Ces projets nous mettent en contact avec les Églises locales et les autorités civiles. Les missionnaires d’Afrique s’y engagent et les développent avec la préoccupation de transmettre l’esprit missionnaire à nos collaborateurs et aux personnes que nous rencontrons.
L’idée d’un synode méditerranéen est en train de surgir.
PROVINCE DES AMERIQUES
Réal Doucet
La province des Amériques nous montre
une autre image de la mission hors Afrique.
Elle compte maintenant trois secteurs, États-Unis, Mexique et Canada. Le Brésil sera fermé lorsque les procédures administratives seront terminées. Il y a une reprise de candidats au Mexique avec des jeunes à la maison de formation. Les confrères les plus actifs aux États-Unis ne sont pas américains. Le Centre Afrika, dont la mission consistait de favoriser l’intégration des africains dans la société montréalaise, est fermé pour le moment en raison du Covid.
Le Père Barthélemy Bazemo nous a décrit le AFJN, les activités de Justice et Paix, le travail de plaidoyer auprès des autorités de la Maison Blanche pour soutenir l’Afrique. Le AFJN se veut un lieu d’accueil et de rencontre pour de nombreuses personnalités africaines. Plusieurs évêques africains recourent à ses services. Il y a des fruits positifs pour le développement et la paix en l’Afrique. « Avec Washington, nous sommes présents là où ça compte ».
L’AMS présente de bonnes possibilités aux missionnaires d’Afrique, dans le domaine de l’animation missionnaire et vocationnelle, la formation, les finances. Des contacts avec les jeunes aussi sont possibles. Il y a de l’avenir pour la société.
SECTION D’ASIE
Paul Johnston
La Soa constitue une entité missionnaire hors Afrique.
En Asie, nous sommes présents dans deux pays, Inde et Philippines et nous espérons pouvoir entrer au Vietnam. L’animation missionnaire / vocationnelle et la formation tiennent une place importante. Il y a un ralentissement présentement pour l’animation en raison du confinement qui a empêché les animateurs de visiter les candidats possibles.
Les missionnaires d’Afrique sont présents dans les quartiers populaires et priorisent le contact auprès des jeunes. Ils vont beaucoup aux périphéries. Ils sont engagés aussi auprès des migrants. Le dialogue interreligieux fait aussi partie des activités, vivant dans un milieu avec un faible pourcentage de chrétiens. Les contacts avec des congrégations religieuses sont bons.
SOA contribue à l’internationalité et l’interculturalité de la société des missionnaires d’Afrique.
Certains évêques indiens pensent que notre animation vocationnelle diminue les vocations diocésaines. L’obtention de visas indiens est devenue difficile. Depuis quelque temps, beaucoup s’interrogent sur la liberté religieuse en Inde.