Echos du Conseil Plénier – 22 novembre 2019

Echoes from the Plenary Council - 22nd November 2019

Mission

Didier a donné ce matin une introduction très complète au thème de la mission. Il a commencé par affirmer clairement que la Mission est la manifestation de notre identité et définit clairement qui nous sommes et ce que nous voulons être car elle est au cœur de notre vie. Comme le dit le pape François, c’est dans notre ADN. Lavigerie préféra utiliser le mot Apostolat et écrivit au P. Livinhac en 1880 pour dire que la seule tâche importante est l’apostolat, tout le reste est périphérique. Pour lui, le modèle pour nous tous doit être celui des Apôtres, reflété par une vie sainte, zélée et mortifiée, ne reculant devant aucune difficulté, pas même la mort, quand il s’agit d’étendre le royaume de Dieu. Nous ne devons pas être trop absorbés par nos problèmes personnels, nos finances ou quoi que ce soit d’autre, mais avoir les yeux fixés sur ce qui est notre finalité : La mission.

Déjà avec la lettre envoyée par le Conseil général en vue du mois extraordinaire de la mission, certains domaines de conversion ont été soulignés : manque de dynamisme missionnaire, perte du réflexe missionnaire, routine pastorale, préférence pour nos zones de confort, manque de résistance. En effet, nous sommes envoyés par le Christ dans un monde complexe et changeant et, comme le chapitre de 2016 l’a souligné, le mot clé est notre fidélité au charisme qui est le nôtre, une fidélité à nos racines et aux orientations léguées par notre fondateur. Cela a permis un certain renouveau dans toutes nos provinces et sections et un nombre croissant de confrères travaillant en périphérie, au service des migrants, contre la traite des personnes et souvent en collaboration avec nos SMNDA. Pourtant, malgré cela, il y a un certain manque d’énergie et de dynamisme, voire une certaine stagnation. Ce qui importe, c’est d’identifier les obstacles à la réalisation des idéaux proposés par le chapitre. Comment pouvons-nous maintenir le renouveau qui a commencé et comment pouvons-nous écouter les appels qui sont faits à la Société ?

Nous nous sommes toujours préoccupés de JPIC -RD et le travail de nos confrères au cours des années est vraiment louable. L’atelier qui s’est tenu à Rome en mars 2018 a convaincu tous les participants de chercher encore plus comment vivre avec passion ces deux aspects importants de notre identité missionnaire. En effet, la rencontre et le dialogue sont au cœur de notre vocation missionnaire et nous sommes fiers du travail accompli par nos centres dans ce domaine très important (PISAI, IFIC, Tangaza et autres). Avec la montée du terrorisme djihadiste, la voix de ce dialogue et de cette rencontre doit être là pour aider nos églises locales et contribuer à une meilleure compréhension de l’Islam. Depuis 2017, deux de nos centres ont tenu deux réunions pour rechercher les moyens d’étendre leur influence au-delà des murs de leurs centres, en vue d’un tel dialogue. L’œcuménisme était souvent le parent pauvre de la Rencontre. Nous avons pu accueillir à Rome un atelier : Le dialogue œcuménique : un appel à un engagement prophétique.

Les périphéries.

C’est certainement un critère très important lors de la recherche de nouvelles insertions. Ainsi le chapitre nous demande de discerner où nous pourrions chercher à exercer ce ministère et à travailler en collaboration avec les autres. Je pense au Sud-Soudan, et de tels appels urgents pourraient bien signifier que certaines de nos insertions actuelles pourraient être remises aux églises locales. Mais qu’avons-nous remis depuis le Chapitre ? Le Chapitre nous a aussi exhortés à faire de toutes nos paroisses des paroisses missionnaires.

Migrants, traite des êtres humains et réfugiés.

Le Chapitre a souhaité que toutes les provinces et sections soient mobilisées sur la problématique de la traite des êtres humains, en collaboration avec nos SMNDA et d’autres organisations. En fait, beaucoup a été fait et de nombreux confrères sont impliqués. Nous pensons surtout à notre implication avec ‘Talitha kum’. Cet appel nous a également permis de répondre à l’appel des évêques de l’Ouganda qui réclamaient notre présence parmi les réfugiés dans les camps d’Arua. Nos deux Supérieurs généraux (M.Afr et SMNDA) ont déjà visité l’évêque d’Arua et les camps en question. Il s’agit en effet d’un appel pertinent et prophétique auquel, nous l’espérons, nous sommes prêts à répondre. Notre Conseil général va encore plus loin en nous suggérant de retourner au Sud Soudan où les besoins sont si grands. Répondre à ces deux appels urgents serait certainement une façon de faire de notre année jubilaire une année fructueuse qui durera par notre engagement prophétique. Mais ces populations déplacées ne sont pas seulement la préoccupation de l’Ouganda car c’est une réalité de plus en plus présente dans d’autres provinces où l’insécurité devient un problème majeur.

Mission de la Société dans le monde africain et partout où notre charisme est sollicité.

Pour beaucoup, cette directive issue du dernier chapitre a créé un nouveau dynamisme dans notre effort missionnaire dans les provinces d’Europe (PEP) et d’Amériques (AMS). Cependant, des voix se sont élevées contre nos nouvelles insertions dans des endroits comme Liverpool ou Brooklyn et ailleurs. Certes, même si notre charisme est toujours en devenir et doit répondre à un monde changeant où il est effectivement sollicité et où notre présence missionnaire est nécessaire.

Un monde en mutation est également très apparent dans des endroits comme PAC et PAO qui connaissent de plus en plus de situations d’insécurité et de violence : L’Église n’a pas été épargnée par de telles attaques. Dans de telles situations, quelle attitude devrions-nous adopter ? Partir ou rester ? Quels conseils pouvons-nous donner pour gérer de telles situations ? Nous devons affronter toutes ces questions sans jamais oublier que personne n’a jamais dit que nous devions fuir les situations difficiles et il faut certainement penser à notre désir d’être avec notre peuple envers et contre tout. Cela demande un véritable discernement et nous essaierons de nous pencher sur ces questions lors de nos prochaines réunions de groupe et séances plénières. Nous vous tiendrons au courant.

Francis Barnes

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