Du 22 au 29 avril 2025, le Conseil général a convoqué toutes les maisons de formation de la première phase à une réunion cruciale à Kigali, au Rwanda. Chaque maison était représentée par deux formateurs pour une semaine de réflexion profonde et d’engagement sur notre mission : former et discerner la vocation des futurs confrères au sein de la Société des Missionnaires d’Afrique.
La rencontre a été animée avec soin et dévouement par Leo Laurence Maria Joseph, Assistant général en charge de la formation initiale. Le mardi soir, il a ouvert la session en souhaitant la bienvenue à tous les participants et en exprimant une intention spéciale pour le rétablissement d’Evariste Some, secrétaire pour la Formation initiale, qui était absent pour des raisons de santé. Il a également donné le ton de la réunion en parlant de la formation comme témoignage prophétique.
Le premier jour, nous avons été rejoints virtuellement par notre Supérieur général, le père Stanley Lubungo, qui a prononcé un discours d’ouverture convaincant. Il nous a appelés à participer pleinement et sérieusement à la tâche qui nous attend, en mettant l’accent sur deux priorités essentielles dans la formation de la première phase.
Tout d’abord, il nous a rappelé que cette étape pose les fondements de toutes les phases ultérieures de la formation et de la vie missionnaire. Il a insisté sur l’importance cruciale de former nos candidats avec une forte identité missionnaire, nous exhortant à nous concentrer sur la qualité plutôt que sur la quantité.
Deuxièmement, le père Lubungo a souligné la nécessité de créer un environnement propice à la croissance de la vocation – une atmosphère qui favorise le discernement et la maturité spirituelle. Il a posé plusieurs questions qui incitent à la réflexion : pourquoi certains candidats semblent-ils devenir « déformés » pendant ou après la formation ? Le code vestimentaire de nos candidats reflète-t-il celui des futurs missionnaires et prêtres ? Comment nos candidats perçoivent-ils le célibat aujourd’hui ? Le célibat est-il encore une valeur fondamentale ? Tous les lieux peuvent-ils être visités ? Comment nos programmes de formation permettent-ils aux candidats d’embrasser le charisme des Missionnaires d’Afrique ? Quelle est l’importance accordée à la formation des missionnaires par rapport à la formation des prêtres et des frères dans la Société ?
Il a conclu en rendant hommage au pape François décédé le 21 avril 2025, résumant son héritage en tant que champion d’une Église missionnaire enracinée dans le service, la joie et la solidarité avec les pauvres.
Le segment suivant de notre programme était une session de partage, au cours de laquelle chaque maison de formation a fait part de ses joies et de ses défis. En commençant par Kinshasa et Ruzizi en RDC, nous sommes passés par Jinja en Ouganda, Ejisu en Afrique de l’Ouest, Bangalore en Inde, Balaka au Malawi – le pouls de l’Afrique – Cebu aux Philippines, Guadalajara au Mexique, et enfin la Maison Lavigerie à Ouagadougou, au Burkina Faso. Ces échanges ont été profondément enrichissants et remplis d’encouragements et d’inspirations mutuels.
Outre les rapports formels, les témoignages personnels ont renforcé notre sentiment d’objectif commun et de fraternité. Le soutien mutuel entre les participants était palpable et profondément réconfortant. Ce partage personnel nous a aidés à nous rapprocher les uns des autres et à nous encourager mutuellement en tant que formateurs.
Les troisième et quatrième jours, Dave Sullivan a apporté des réflexions essentielles sur le rôle du formateur et l’essence de la formation charismatique M.Afr.
En ce qui concerne le rôle du formateur, Dave a posé deux questions directrices : quel est l’esprit qui anime mon ministère ? et suis-je vraiment dévoué et épanoui dans cette mission ? Lors des discussions de groupe, les participants ont affirmé qu’en dépit des défis, ils entreprennent ce ministère dans un esprit de service et d’obéissance à l’appel de la Société, trouvant une joie profonde dans la formation des futurs missionnaires.
En ce qui concerne le charisme des Missionnaires d’Afrique, Dave a souligné que notre formation doit viser à produire des missionnaires, et pas seulement des prêtres ou des frères. Cela nécessite une atmosphère où le charisme peut être vécu et transmis. Il a mis en garde contre certains pièges : le cléricalisme, la dépendance, les droits acquis, le luxe excessif et une fixation rigide sur les rubriques liturgiques, qui peuvent miner une formation missionnaire authentique.
En milieu de semaine, une visite poignante au Centre commémoratif du génocide à Gisozi a interrompu nos sessions, offrant un moment de réflexion. Le génocide rwandais de 1994 nous a profondément émus, ravivant notre engagement en faveur de la justice et de la paix partout où nous servons.
Les sessions suivantes ont été animées par Anselm Tarpaga et Philip Meraba. Anselm Tarpaga a parlé du partage de notre charisme avec les laïcs, nous exhortant à incarner l’esprit de famille, l’hospitalité et l’amitié sincère dans nos rencontres. Philip Meraba, se référant au groupe de réflexion sur la religion traditionnelle africaine (RTA), nous a encouragés à former les candidats au respect de leurs cultures et à explorer la RTA dans leurs études, faisant ainsi écho à la mission Ad Gentes (n° 12) de Vatican II.
La viabilité financière de la formation a été abordée par John Itaru, économe général, qui a appelé à la créativité et à l’esprit d’entreprise. Il a encouragé les maisons de formation à rechercher le soutien d’organisations internationales et à inciter les bienfaiteurs locaux, y compris les amis et la famille, à soutenir notre mission.
Une session perspicace sur l’utilisation des médias, dirigée par Vitus Abobo, a souligné l’importance d’une communication responsable et efficace dans la formation.
Notre réunion intensive de cinq jours s’est achevée le lundi 28 avril 2025. Dans ses remarques finales, Leo Laurence a exhorté les participants à porter les fruits de la réunion dans leurs maisons respectives. Il a appelé à
– des évaluations régulières des résolutions et des recommandations émanant de cette réunion
– la nécessité d’une formation continue pour les formateurs
– des efforts renouvelés pour rendre les sessions de formation des Missionnaires d’Afrique plus attrayantes
– un esprit d’équipe plus fort
– une attention sérieuse à la consommation d’alcool et aux droits dans nos maisons de formation
– une plus grande promotion de la vocation de frère
– l’encouragement d’un travail pastoral orienté vers la mission
– le partage des coûts des candidats dans leur formation
– lorsqu’un candidat n’a pas d’aptitudes missionnaires, il doit être réorienté
– la nécessité de mettre l’accent sur la formation missionnaire plutôt que sur la formation sacerdotale ou de frère
– mettre en pratique le programme proposé de JPIC-RD/RTA pendant la première phase de la formation
– prêter attention à l’homosexualité et s’attaquer à ses dangers dans la maison de formation
– créer un environnement où les candidats vivent et grandissent dans des communautés interculturelles et éviter le nationalisme, la formation de groupes et toutes sortes de clichés
– la formation intellectuelle est importante, mais la première phase de la formation devrait considérer la formation humaine, spirituelle et émotionnelle comme tout aussi importante.
Par-dessus tout, il nous a exhortés à former des missionnaires qui suivent les traces de notre fondateur, le cardinal Lavigerie, en embrassant joyeusement la mission d’évangélisation en Afrique et au-delà.
La réunion s’est officiellement conclue par un pèlerinage au sanctuaire marial de Kibeho le 29 avril 2025, qui coïncidait avec la veille de la fête de Notre-Dame d’Afrique. Ce fut une clôture spirituelle appropriée pour une semaine transformatrice.
Par: David Doo Songo, M.Afr., Joseph Kamwanga, M.Afr.,