Jan est né le 20 octobre 1931 à Opglabbeek dans la province du Limbourg belge. Il fit les humanités gréco-latines au Petit séminaire de Saint-Trond. En septembre 1951 il entre chez les Pères Blancs à Boechout. Son frère Piet travaillait déjà depuis 1947 comme Père Blanc au Congo. Suivent alors le noviciat à Varsenare et les études de théologie à Heverlee. Le 6 juillet 1957 il y prononce son serment missionnaire et à Pâques, le 6 avril 1958, il est ordonné prêtre par Mgr. Daubechies. Professeurs et responsables soulignent son tempérament fort timide ; il est peu communicatif. C’est un homme surnaturel, réfléchi, calme et toujours de bonne humeur. En communauté il est délicat et sensible. Jan rayonne une joie tranquille. Ce n’est pas un grand intellectuel, mais un travailleur tenace. Comme nomination, il demande et obtient le Congo, sur les traces de son frère.
Le 15 avril 1959, Jan s’envole pour Bukavu et rejoint Kabare. Son frère Piet, son aîné d’une dizaine d’années, travaille dans le même diocèse. Jan se sentait petit à côté de son frère, qu’il admirait beaucoup. Les nominations se suivent : en 1961 Katana, retour à Kabare et de nouveau à Katana (Fomulac), cette fois-ci pour des raisons de santé (fièvre et maux de tête inexplicables). Jan est surtout apprécié pour son travail de formation auprès des catéchistes. Après son premier congé en Belgique, Jan retourne à Kabare. En septembre 1967, à l’époque de la rébellion des mulélistes, il séjourne une année à Mweso dans le diocèse de Goma. De retour dans le diocèse de Bukavu, il devient vicaire à Bagira. En 1970, il participe à la grande retraite à Villa Cavaletti. A son retour, il est nommé à Ciherano, ensuite à Murhesa. Entretemps tous avaient constaté que Jan était incontestablement doué d’un savoir-faire pratique fort développé. Dès lors on lui confiait volontiers l’économat de la communauté. En beaucoup d’endroits, il réparait les bâtiments, aménageait un jardin potager. Dans les champs de la paroisse il essayait de nouvelles cultures. C’est ainsi qu’il introduisit la culture du soja et la propagea avec succès dans la population.
Après la session/retraite à Jérusalem en 1983, Jan fait partie de l’équipe des fondateurs de la paroisse de Mubumbano. Il y travaillera pendant une dizaine d’années et se révélera un constructeur et entrepreneur hors pair. Il y construit tout : la cure, les écoles, le dispensaire. De partout on vient admirer son chef-d’œuvre : l’église paroissiale de Mubumbano. Peu à peu il est devenu le grand constructeur du diocèse : maisons d’habitation, églises et succursales, des écoles entières…
Sa réputation dépasse aussi les frontières du diocèse. En 1998 et 1999, nous le trouvons dans le diocèse de Kalemie au service des paroisses Christ-Roi et Lubuye. De retour, on fait appel à lui pour la modernisation de Burhiba.
Jan savait que rien n’est aussi important pour le développement et la santé de la population que l’eau potable. Sa créativité et son habileté technique lui ont permis de faire des merveilles dans ce domaine : il réalisait des adductions d’eau dans de grands centres et amenait ainsi l’eau des sources près des habitations.
Voici un autre point qui mérite une attention spéciale. Jan s’est dévoué beaucoup pour les soeurs ‘Filles de la Résurrection’, congrégation que soeur Hadewijch des Sœurs du Saint Sépucre de Turnhout avait fondée en collaboration avec le père Werenfried van Straaten d’Eglise en Détresse. Piet Knoops, son frère, avait été depuis la fondation leur premier aumônier et fut considéré comme leur vrai ‘père spirituel’. Jan, lui, a construit plusieurs couvents pour cette jeune congrégation en pleine expansion et a continué à entretenir ou agrandir leurs maisons. Les dernières années de sa vie en Afrique, Jan les a aidées dans leurs récentes fondations dans le diocèse de Kindu, confié à notre confrère, Mgr. Willy Ngumbi. Jan avait mis au point un système de puits, avec treuil et tout, réalisé exclusivement avec des matériaux locaux. De la haute voltige technique !
Le 28 novembre 2015 Jan est terrassé par un infarctus ; il est à moitié paralysé. Le rapatriement s’impose. A l’avis des responsables de la PAC (Province d’Afrique Centrale) son départ sera définitif. Tout le monde savait que Jan avait toujours rêvé de mourir en Afrique et d’être enterré à côté de son frère. Il trouvait extrêmement pénible de ne plus pouvoir réaliser quelques puits promis aux soeurs… En février 2016, il s’installe dans notre communauté de Munsterbilzen. Il est bien entouré par sa famille et ses confrères, mais son état de santé se dégrade petit à petit. Le 21 mars 2017, dans la matinée, il s’éteint paisiblement. Un serviteur fidèle a achevé son service et rejoint la maison du Père. Qu’il repose en paix !
La liturgie de la résurrection eut lieu le samedi 25 mars dans son village d’Opglabbeek, en présence d’une foule nombreuse et de quelques dizaines de confrères concélébrants. Jan fut enterré à notre cimetière de Varsenare.
Jef Vleugels, M.Afr.