Joaquín Alegrías nous a quitté le lundi 4 juillet. Il naquit à Almócita (province d’Almería) le 12 avril 1944. Fils de Felipe et Dolores, le plus jeune de quatre frères et sœurs. Il fit ses études au séminaire diocésain d’Almería et fût ordonné prêtre le 11 mars 1971.
Les visites au séminaire d’Almería des Pères Blancs, Manolo Daguerre, Garcés de los Fallos et Fidèle Bariain, entre autres, ainsi que l’entrée chez les Pères Blancs du P. Jesús Salas et le départ en Afrique, en tant que prêtre « Fidei donum », du P. Pepe Visiedo, furent les circonstances, voulues par Dieu, qui réveillèrent sa vocation missionnaire. Ainsi, finalement en juin 1972, Joaquín put partir au Malawi comme missionnaire « Fidei donum » et se mettre au service de la Mission à Mzuzu. En septembre 1978 il entra au noviciat des Pères Blancs à Ottawa (Canada). Une année plus tard, en janvier 1979, il retourna joyeux au Malawi.
Peu de temps après, en 1981, il fût nommé à Sevilla en vue de l’animation missionnaire où, un an après, le 5 juin 1982, il eut la joie de prononcer son serment missionnaire et devint Père Blanc. En octobre 1986, il rejoint le Malawi où il put travailler jusqu’en octobre 1999. A cette date, il est renommé à Sevilla pour l’animation missionnaire. Un an plus tard, le 1 septembre 2000, il est nommé à Roquetas de Mar pour un nouveau projet missionnaire. Le diocèse d’Almería demanda aux Pères Blancs de se mettre au service des immigrés africains qui arrivaient en grand nombre. Joaquín fut très aimé et vraiment heureux dans cette mission.
Quatre ans après, le 1er janvier 2004, il désire rejoindre son cher pays du Malawi et y retourne pour peu de temps. En 2007, il devra quitter le Malawi et se mettre de nouveau au service des immigrés africains à Roquetas de Mar.
Pendant les années passées au Malawi, il se donna corps et âme au service de la Mission dans les diverses paroisses du diocèse de Mzuzu où il fut nommé vicaire d’abord et curé ensuite. Il apprit bien la langue locale, le Chitumbuka. Il demeura proche des gens surtout lors des tournées de plusieurs jours dans les succursales où, en plus des diverses activités d’ordre spirituel et pastoral, il prit soin des malades et des vieux auxquels il rendait visite dans les villages parcourant des fois plusieurs kilomètres.
Joaquín était aussi un homme extrêmement sociable et joyeux. Il aimait la musique au point qu’il jouait de la guitare, de l’accordéon, de la trompette et de l’harmonica, ce qui lui permettait d’être un grand animateur lors des diverses fêtes et à d’autres occasions. Il était aimé de tous.
Il aimait aussi le travail. Il était exigeant vis-à-vis de lui-même et des autres. Ses journées de travail étaient bien organisées. Il n’était pas content quand son travail ne réussissait pas selon ses vues, ce qui provoquait parfois des tensions avec les leaders et au cours des conseils paroissiaux.
Il était aussi un homme de prière et très soucieux de sa formation permanente. Il prit part deux fois à des sessions, soit à Jérusalem soit à Rome. Il prit aussi une année sabbatique.
Un autre aspect important dans sa vie était les liens qu’il entretenait avec son diocèse d’origine, surtout avec son évêque et les prêtres.
Ce fut dans son diocèse qu’on démarra le projet de la Province au service des immigrants auxquels il porta avec enthousiasme toute son attention, organisant un catéchuménat et une chorale africaine dont firent partie même des autochtones dans une des paroisses de Roquetas de Mar. Cette chorale prend part, encore aujourd’hui, aux célébrations.
C’est en 2010 que commencèrent à se manifester les premiers symptômes de perte de la mémoire et en 2011 les premiers signes de l’Alzheimer. Au mois d’octobre de cette même année, il rejoignit la communauté de Menorca-tres, à Madrid. Finalement, compte tenu de la détérioration progressive de sa maladie, on prit la décision, en dialogue avec sa famille, de le faire entrer dans une Résidence de personnes âgées, tenue pas les Hermanitas de los Ancianos Desamparados, dans la ville d’Almería.
Pendant ces dernières années, Joaquín a dû porter le mieux qu’il a pu les effets et les conséquences du procès dégénératif de sa maladie, l’Alzheimer. Depuis le mois d’octobre 2015, en accord avec les Petites Sœurs ou Hermanitas, Joaquín a pu se déplacer chaque jour et bénéficier des soins reçus dans le Centre d’Alzheimer José Bueno.
Dieu merci, Joaquín n’a jamais manqué de visites : des confrères de la communauté de Roquetas de Mar, de ses amis et de sa propre famille et, évidemment, de l’attention des Sœurs et du personnel du centre de jour.
Malgré tous ces efforts et ces soins reçus, la santé de Joaquín n’a pas cessé de s’aggraver ces derniers mois: perte de poids et d’énergie, démarche de plus en plus difficile, etc. Finalement, vers la fin du mois de juin passé, une fièvre persistante a fait son apparition et une infection urinaire s’y est ajoutée provoquant la mort soudaine le 4 juillet vers 11.00 heures.
Le lendemain, 5 juillet, à 18.00 h., à la demande de sa famille et selon la volonté exprimée par Joaquín lui-même, les funérailles ont eu lieu à Almócita (province d’Almería), avec la participation des membres de sa famille, de nombreux habitants du village d’Almócita, plus de 30 prêtres du diocèse d’Almería dont le Vicaire Général et quatre Pères Blancs. L’Eucharistie fut présidée par notre confrère Jesús Zubiría, venu de Madrid en représentation du Délégué provincial qui, lui, participait à la Semaine de Missiologie de Burgos. Ensuite, la dépouille mortelle de Joaquín a été déposée dans le caveau familial, auprès de ses parents et d’autres membres de sa famille.
Joaquín a pu terminer ses jours tels qu’il les a vécus: dans l’enthousiasme, dans l’allégresse, totalement livré à Dieu et à ses frères et sœurs dans l’amour et le service de chaque jour. Joaquín ne s’en est pas allé seul. L’admiration, la reconnaissance et la prière de nous tous qui avons eu la chance de le connaître l’accompagnent. Repose en paix !
Jesús Zubiría et Jesús Esteibarlanda