«Celui qui meurt est plus qu’une étoffe tissée avec art, il continue à vivre en Dieu».
Père Johannes Harding était né le 20 juin 1933 à Paderborn comme fils ainé de quatre enfants du couple Johannes et Gertrude Harding. Son Père était employé du chemin de fer, mais, depuis son service au front, handicapé de guerre à 100%. Malgré beaucoup des restrictions causées par ce fait, Johannes a pu passer une enfance sans trouble avec son frère, ses deux sœurs dans une famille et un entourage profondément croyants. Cette idylle trouvait une fin abrupte quand, dans la dernière année de la guerre, la maison avec tout ce qui s’y trouvait fut détruite et brulée lors d’un raid aérien sur Paderborn. Les membres de famille furent abrités auprès de différentes familles et institutions jusqu’au moment où ils purent aménager deux chambres dans les décombres de leur maison après six mois.
Johannes fréquenta l’école primaire de 1939 à 1947 à Paderborn. A partir de la quatrième année l’enseignement était irrégulier conditionné par les troubles de la guerre. La cinquième et la sixième année ont été presque entièrement annulées. Seulement dans la septième et huitième année le programme scolaire régulier était de nouveau possible. A Pâques 1947 il finit l’école primaire
Après l’école primaire à Paderborn il fréquenta les écoles des Pères Blancs à Rietberg et à Großkrotzenburg où il passa le baccalauréat. Il ne se laissait décourager par aucun échec. Il acceptait volontiers chaque conseil des ses maîtres et étudiait avec une ténacité étonnante. Déterminé il se concentrait avec toutes ses forces à sa formation religieuse et scientifique continue. On l’appelait «doctor subtilis». Il a même mis de côté le service de l’harmonium avec lequel il accompagnait les célébrations pour pouvoir se vouer entièrement à l’étude des langues.
Après les études de philosophie à Trêves, il alla au noviciat à s’Heerenberg 1957/58. Il étudia la théologie à Totteridge où il prononça son serment perpétuel le 02 février 1961. Le 08 juillet 1961 il fut ordonné prêtre à Salzgitter.
Considérant son travail missionnaire futur Johannes s’était déjà prononcé au scolasticat pour une nomination en Tanzanie et de préférence dans un des diocèses suivants : Rulenge, Karema ou Mwanza. Son intérêt principal était le travail missionnaire à la base. Dans le cas où il serait nommé en province il voyait ses talents dans l’enseignement scientifique comme la physique ou la chimie. Dans le cas où il serait nommé aux études, il préférait la catéchèse.
Son grand désir se réalisa. Il était nommé en Tanzanie. Après le cours de pastorale à Londres il n’y avait plus d’obstacle à sa première sortie de son pays. Il travailla d’abord comme vicaire de la paroisse Kome, dans le diocèse de Mwanza. Très vite il fut apprécié de ses confrères et des fidèles pour son zèle apostolique. Dans son genre calme et gentil il était prêt à aider tout le monde. Il était le «business man» né et l’organisateur toujours rempli d’idées nouvelles. Il n’hésitait pas à atteindre ses buts envisagés avec tous les moyens nécessaires tout en étant ouvert pour toute aide et tout contrôle. Comme déjà pendant sa formation il eut des problèmes de santé aussi en Afrique. C’est pourquoi il fut nommé à Nansio après deux ans dans l’espoir qu’il pourrait y supporter mieux le climat. Pendant son congé, en 1968 on ne constata aucune maladie organique à part l’infection avec bilharziose à la clinique tropicale. Après son retour fin 1968 il passa dans le diocèse de Musoma. Dans la paroisse Kibara il travailla d’abord comme vicaire avant d’y devenir curé en 1973. Sans fatigue il fréquentait les villages de sa paroisse dans sa voiture tout-terrain. Après son congé bien mérité en 1982 ses Supérieurs avaient préparé une autre surprise pour lui. Il devenait pasteur des âmes à Kalabejo dans le diocèse de Geita. lui causait de plus en plus de problème. C’est pourquoi il retournadans la province allemande le 09-01-1994.
Sans les safaris et le climat africain, Johannes se remit assez bien et put prendre la tâche du Supérieur de la maison à Dillingen. En 2008 il subissait un premier infarctus cérébral. Malgré la réhabilitation et le traitement physio-thérapeutique suivant il subissait encore un second infarctus dans la même année. Les deux infarctus n’avaient pas laissé de traces visibles comme des paralysies etc. Il devait cependant faire continuellement des exercices pour parler et mémoriser. Quand des dérangements de déséquilibre s’ajouterent il dut transmettre ses tâches à ses confrères. Le 08-11-2010 il alla dans le home des confrères âgés à Trêves. Il passales dernières années dans un fauteuil roulant. Car la démence l’avait pris. Le 27 octobre il ne réagissait plus. Le médecin d’urgence constatait une attaque d’apoplexie et il fut transporté à l’hôpital. Aussi simple qu’il avait vécu il remettait son âme tranquillement dans les mains du Seigneur le jour de la Toussaint. R.I.P.
Frère Günther Zah