Rome, le 19 décembre. Chers frères et sœurs, si les trois premiers jours de notre pèlerinage aux sources ont été d’une profondeur spirituelle intense, les quatrième et cinquième jours le furent encore plus, un véritable couronnement de 150 ans de Mission, au Maghreb bien sûr, mais aussi partout ailleurs en Afrique et dans le monde. Lorsqu’un feu d’artifice est tiré pour célébrer un événement – les français par exemple y sont habitués le 14 juillet – les derniers tirs sont tout particulièrement riches en couleur, en saturation et en détonations et s’appellent l’apothéose du feu d’artifice. C’est ce que j’ai ressenti les samedi et dimanche 15 et 16 décembre à La Marsa, à Tunis et à Carthage. Une apothéose grandiose !
Samedi matin, l’autocar est venu nous chercher à La Marsa pour nous conduire à l’IBLA (Institut des Belles Lettres Arabes) où nous avons retrouvé ceux qui logeaient à l’institut diocésain. Je ne vais pas reproduire ici les paroles du directeur de l’IBLA, notre confrère Bonaventura Benjamin Mwenda, car le contenu était pratiquement identique à l’article qui’il nous a écrit dans le Petit Echo n° 1084 que vous trouverez ici. Si Bonaventura nous a surtout parlé du présent et du futur de l’institut, André Ferré (84 ans) a, lui, surtout évoqué le passé, et particulièrement ce douloureux événement de l’incendie de l’IBLA, dans lequel un de nos confrères a péri et une partie importante des livres de l’IBLA ont été détruits par le feu ou par l’eau utilisée par les pompiers. Il se rappelait de la remise en question radicale de notre présence à travers cet institut surtout dédié au dialogue intellectuel avec les Tunisiens et au soutien scolaire et universitaire proposé aux lycéens et universitaires tunisiens. La secrétaire de l’institut nous a parlé de la revue de l’IBLA qui n’a jamais cessé d’exister depuis sa fondation, même si aujourd’hui, le comité de rédaction est exclusivement tunisien. Les autres membres de la communauté sont intervenus, ça et là, avec beaucoup d’enthousiasme, même notre confrère John McWilliam, qui a dû s’éloigner de l’IBLA, qu’il affectionnait particulièrement, pour se dédier à son diocèse de Laghouat-Ghardaïa. Nous avons dégusté les très goûteuses pâtisseries qui nous faisaient nous lécher les babines pendant les longs exposés de nos confrères puis, en groupes, nous avons visité la maison qui fut finalement bien restaurée après l’incendie de 2010.
Incendie de l’IBLA en 2010Nous sommes descendus vers le Centre-Ville et la Cathédrale à travers la Medina. On nous avait prévenu de rester groupés et de faire très attention à nos sacs, portables et autres appareils photos. Malgré cela, un de nos confrères de Sfax s’est fait dérober son téléphone portable. Nous devions nous dépêcher car un restaurant avait été réservé pour une heure très précise. Je vous mets ce lien trouvé sur Internet pour vous donner une petite idée de la Medina.
Après le repas, nous sommes retournés à La Marsa où nous avions au programme des témoignages sur le Martyre de nos quatre confrères mort à Tizi-Ouzou. Le « panel » était composé de Sœur Chantal Van Calck, qui était une jeune professe SB à l’époque et qui était supposée commencer le projet de Bibliothèque à Tizi-Ouzou avec Christian Chessel, le Frère Jan Heuft qui avait bien connu nos quatre confrères, un (relativement) jeune confrère Vincent Kyererezi qui n’est relié aux quatre martyrs que par sa première nomination qu’il reçut pour Tizi-Ouzou, et enfin, et certainement pas des moindre, l’Archevêque d’Alger, le Jésuite Paul Desfarges. Les témoignages étaient d’une densité peu habituelle et extrêmement émotionnels. Des interventions de très haut niveau, le samedi et le dimanche. Il faut dire que nous avions en permanence trois évêques : en plus de Mgr Desfarges, étaient présents l’archevêque de Tunis , Mgr Ilario Antoniazzi, et notre confrère Mgr John McWilliam. Les conditions dans lesquelles j’ai enregistré la conférence n’étaient pas bonnes, surtout le tout début, mais vous devriez pouvoir la suivre.
La journée n’était pas encore terminée. Nous allions célébrer l’eucharistie avec, comme célébrant principal, Mgr. Paul Desfarges, un homme très simple et très saint.
Voici l’homélie de Mgr. Desfarges, enregistrée, et en voilà le texte.