Rein Folst 1932 – 2016 (PE n° 1082)

Rein est né à Schiedam aux Pays-Bas, le 14 septembre 1932. Il voulait devenir frère missionnaire et a suivi le cours de formation pour les frères à St. Charles, près de Boxtel. Il a prononcé son premier serment missionnaire le 28 janvier 1956 prenant le nom de Casimiris, comme c’était le cas pour les frères à cette époque. Avant d’entrer chez les Pères Blancs, Rein avait travaillé comme installateur et opérateur de tours.

Il avait un bon jugement et savait défendre son opinion. Il aimait les anecdotes et les histoires, et avait un sens de l’humour assez sec. c’était un travailleur stable avec un œil pour le détail.

En janvier 1956, Rein va à Marienthal au scolasticat des Frères au Luxembourg pour une formation complémentaire. En février 1958, il est portier à la maison provinciale des Pays-Bas et responsable de l’entretien ; il travaille ensuite dans un garage à partir de juillet 1959 pendant dix mois pour se préparer à sa mission en Tanzanie.

Il arrive au diocèse de Mwanza en Tanzanie le 13 septembre 1959. L’évêque, Josef Blomjous (+1992) l’envoie au Centre de langues à Kipalapala pour apprendre le swahili et la culture locale. Pour se détendre, il concevait des meubles pour des bâtiments de l’archidiocèse de Tabora. Le diocèse avait acheté 3 maisons à Urambo dans un endroit où il y avait eu un projet de production d’arachides de l’ancien gouvernement colonial. Rein se rend là-bas avec 2 autres frères et un groupe de travailleurs pour démanteler les blocs de ciment en vue de les réutiliser ainsi que les portes et les fenêtres. Pour Rein, c’était l’occasion de pratiquer le Swahili.

De retour à Mwanza, l’évêque Blomjous lui a demande d’étudier la langue et la culture Sukuma. Il prononce son serment missionnaire à Sumve le 2 mars 1962 et est nommé à la paroisse d’Ibindo en novembre 1963 pour faire ce qu’il a qualifié de « toutes sortes de petits travaux dans et autour de la maison ».

En 1965, on le trouve à Nyegezi, sur les rives du lac Victoria. Il installe une énorme pompe à eau, qui déssert toutes les institutions fondées par l’évêque Blomjous. Le complexe comprenait la maison régionale, le petit séminaire, un centre de formation sociale (maintenant l’université St. Augustin) et un centre agricole, ainsi que deux internats pour les études secondaires : un pour les garçons et un pour les filles. Il était responsable de tous les services techniques de la région. En octobre 1967, l’économe général a écrit que Rein est un bon mécanicien. En mai 1968, il installe les commodités d’eau pour le presbytère et l’hôpital diocésain.

Rein se sentait cependant appelé au travail pastoral en tant que prêtre. Avec l’accord de ses supérieurs, il a fait sa formation théologique en Tanzanie. Il commence en janvier 1969 avec l’étude de la philosophie au séminaire de Ntungamo, près de Bukoba. Un de ses professeurs écrit : « son intégration avec les étudiants, tous Tanzaniens et beaucoup plus jeunes que lui, est très bonne et admirable ». Cependant, il a trouvé la transition du travail manuel aux études à plein temps plus difficile qu’il ne s’y attendait, mais il persévère. Dans son temps libre, il construit une petite cascade sur le terrain du séminaire, pour permettre de pomper suffisamment d’eau sur la colline pour desservir le séminaire, la résidence de l’évêque et son jardin.

L’année suivante, Rein va au grand séminaire de Kipalapala pour étudier la théologie. Il l’a suivi tout en pensant que les deux programmes étaient trop académiques et peu adaptés à la pratique pastorale. En raison de son âge et de son expérience, il a suivi un programme raccourci tout en faisant le cours complet de théologie. L’évêque de Sumbawanga, Charles Msakila, dans le diocèse où il devait aller, l’a ordonné prêtre le 8 juillet 1973.

Après son ordination, Rein est retourné pour un congé en famille. A son retour il a perfectionné son Swahili durant 4 mois. Sa première nomination comme prêtre a été à la paroisse de Mamba. En janvier 1977, il écrivait qu’il se sentait « à l’aise ». Son travail principal était la visite des succursales, et ce parfois à pied dans des zones marécageuses. En juin 1977, il est nommé à la paroisse d’Ulumi, et ensuite comme vicaire à Tunduma en mai 1984. Il suit la session – retraite à Jérusalem en mars 1989 avant de retourner à la paroisse de Kabanga dans le diocèse de Kigoma en juin 1989. En juin 1992, il remplace l’économe du Centre de langue de Kipalapala pour un certain temps. Il y a la responsabilité du personnel, de la nourriture, des achats et des étudiants étrangers.

Dans ses quelques lettres de Kabanga, il écrit qu’il se sent « vraiment à la maison ». En 2008, a lieu une campagne parmi les catholiques pour permettre aux couples mariés traditionnellement de bénir leur union à l’église. La célébration a lieu le jour de l’an 2009 ; 40 couples y participent, dont certains étaient déjà grands-parents ; ce fut une très belle cérémonie.

Rein écrit en septembre 2010 qu’il marche difficilement en raison d’une douleur au dos. Le diagnostic de deux physiothérapeutes confirme que la douleur était causée par la détérioration de la colonne vertébrale. Rein retourne à la communauté de Dongen aux Pays-Bas en novembre 2011 et quelques mois plus tard, il déménage à Heythuysen.

Rein avait de la difficulté à marcher ; le vélo était parfois plus facile pour se déplacer. Il était toujours joyeux et aimait la musique ; on pouvait l’entendre fredonner en se promenant dans les corridors. Dans sa jeunesse, il avait joué du violon et de la flûte. En 2016, la santé de Rein s’est détériorée. Il est mort paisiblement dans son appartement le 16 décembre 2016. La caractéristique de Jésus que Rein a souligné dans sa vie était : « Nous savons que tu es franc et que tu enseignes les chemins de Dieu en toute vérité » (Mt 22, 16).

Entourés de parents et d’amis, nous l’avons enterré dans notre cimetière Saint-Charles le 22 décembre 2016

Marien van den Eijnden, M.Afr.

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