Pèlerinage aux sources : Deuxième jour

La Marsa (Tunis), le 13 décembre 2018. C’est le deuxième jour de notre pèlerinage aux sources. Techniquement, c’est le premier jour car hier nous sommes arrivés des quatre coins du monde. Nous sommes environ 45, Pères Blancs et Sœurs Blanches, et aussi quelques sœurs de la famille des SMNDA et un ancien candidat Père Blanc polonais venu pour faire un reportage sur le 150ème anniversaire pour un magazine catholique polonais. L’organisation est excellente : les deux responsables sont le P. Markos et la S. Spesioza pour la logistique, mais beaucoup assureront divers services d’animation, entre autres.

Un excellent petit livret nous a été distribué, qui regroupe les programmes, horaires, prières communes, et surtout des contenus historiques, voire spirituels suivant le circuit de notre pèlerinage. Les confrères / consœurs qui ont tout préparé ne se sont pas moqués de nous. Je mettrai ce livret à votre disposition dès que j’en obtiendrai une copie PDF car vous pourrez y suivre le même pèlerinage, la couleur locale, les odeurs et la gentillesse tunisienne en moins.

« Ce premier itinéraire se veut à la fois comme une découverte et une démarche spirituelle sur les traces de l’église ancienne d’Afrique, de Lavigerie et des Pères Blancs et Sœurs Blanches en Tunisie. » Cette introduction décrit bien ce que nous ferons tout au long de la journée.

Comme certains d’entre nous logent à La Marsa, à une trentaine de kilomètres du Centre Ville de Tunis, et que les autres logent à la Maison Diocésaine en ville, nous nous sommes retrouvés vers 9 heures du matin. Nous nous sommes « inscrits » et avons choisi une des quatre couleurs de badge disponibles. Nous avons alors été invités à nous réunir par couleur, faisant désormais partie de cette « équipe de partage » définie par la couleur. Chacun a pu exprimer sa prière d’attente de ce pèlerinage. Déjà, les cœurs s’ouvraient à une grâce qui serait abondante.

Nous avons embarqué dans un grand bus qui nous véhiculera d’un endroit à l’autre dans la banlieue de La Marsa et à Carthage où nous avons vu et parfois parcouru des lieux riches de culture, de l’histoire des martyrs chrétiens de l’antiquité et de l’établissement moderne d’une Eglise… qui ne parviendra pourtant pas à convaincre un monde musulman très fier de sa culture. Le tout imprégné des paroles fortes et radicales de « Lavigerie », notre père fondateur qui, avec Mère Salomé, a réalisé beaucoup de ses visions pourtant souvent très audacieuses.

Nous commençons par découvrir les lieux que nous habitons : la chapelle Lavigerie, la Villa Odo, première résidence acquise par le Cardinal, devenue aujourd’hui le monastère Charles de Foucault, et la première bâtisse construite par le Cardinal, qui deviendra vite un petit séminaire et est aujourd’hui la propriété du diocèse, qui loue le premier étage à une école primaire locale.

Le bus s’arrêtera plusieurs fois pour nous faire voir l’institut Perret, les nombreuses découvertes archéologiques de Monseigneur Delattre, dont les restes de la basilique Majorum, ainsi que l’amphithéâtre de Carthage où furent martyrisés les saintes Perpétue et Félicité et leurs compagnons. C’est dans une cave de l’amphithéâtre, là où sans doute les prisonniers attendaient leur « entrée en scène », que nous méditons le récit de leur passion. Nous découvrons à quel point Monseigneur Delattre a été instrumental pour mettre au jour les vestiges chrétiens, désormais patrimoine de la Tunisie.  On sillonne Carthage, nous arrêtant à la Chapelle Saint Louis et à la Basilique du même nom. Nous la visiterons samedi.  Nous arrivons à l’ancien lycée des Sœurs Blanches où, pour la première fois, paraît-il, le directeur de l’école d’état vient à notre rencontre et nous invite à rentrer, nous emmenant directement vers l’ancienne chapelle reconvertie en bibliothèque. Quelques citations en anglais sur les murs nous impressionnent (voir sur les photos). Un deuxième lycée nous ouvrira ses portes à son tour, c’est l’ancien lycée des Sœurs Franciscaines, où nous avons aussi été invités à rentrer dans l’ancienne chapelle, reconvertie en salle de conférence, mais où les vitraux d’époque sont intacts, signe du grand respect de la Tunisie pour son patrimoine culturel, nous dira plus tard notre confrère-évêque, John McWilliam. Nous côtoyons de nombreux étudiants des grandes classes, très sympathiques et souriants, n’hésitant pas à faire la causette avec l’une ou l’autre des « anciennes » ou même de poser avec Josef de Bekker dont le bonnet burkinabé manifestement impressionne ! Nous passerons par bien d’autres endroits et nous terminerons par la visite de « notre cimetière », bien conservé, où repose en paix de nombreux pères blancs et sœurs blanches. Nous y retrouvons, entre autres, notre fameux archéologue Monseigneur Delattre. Nous déposons chacun et chacune une petite veilleuse de cire sur quelques tombes et nous récitons une dizaine de chapelet.

Retour vers La Marsa où nous échangeons, dans nos équipes de partage, les sentiments qui nous habitent. Ce partage sera suivi de l’eucharistie présidée par P. Francis Barnes, ass. général des Missionnaires d’Afrique. Il y notera les nombreuses portes ouvertes auxquelles nous avons eu droit pendant la journée et les fruits spirituels évidents récoltés par les participants à cette journée de pèlerinage. Ce qui lui fera dire que, décidément, tout est grâce.

Vous aurez intérêt à lire le PDF du livret dès que je le mettrai sur ce site. C’est un travail très bien fait par Sœur Cécile Dillé, je pense.

Et voici le très beau livret (la version complète de l’animateur) réalisé par Sœur Cécile Dillé.

Philippe Docq, M.Afr.

 
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