Ce matin, la liturgie nous proposait, dans le livre de l’Exode, l’histoire de Moïse, ce prince égyptien par adoption, devenu un hors-la-loi en exil dans le désert non loin de la montagne de l’Horeb – le mont Sinaï – la montagne de Dieu (Ex. 3, 1-6.9-12). Cela me ramena 25 ans en arrière…
J’étais à Mbézi (Tanzanie) avec le frère John Abobo. Nous dirigions un centre pour les enfants de la rue. Le vendredi soir, à la tombée de la nuit, les garçons regardaient une vidéo projetée sur un drap de lit tendu entre deux arbres, à l’extérieur de mon bureau. Ils préféraient les films d’action, qu’ils commentaient à souhait, car ils ne comprenaient pas les dialogues. Mais ce soir là, à cours du film qui ferait l’unanimité, je leur passais un dessin animé, une cassette sans doute illégale achetée dans les rues de Dar es Salaam. Je craignais leur ennui, voire leurs récriminations… Et, de fait, il y avait encore beaucoup plus de bruit que d’habitude. J’avais du mal à me concentrer sur mon travail au bureau. Puis, à un certain moment, silence total, juste le son du film que je n’avais pas encore perçu depuis le début. Intrigué, je suis sorti voir ce qu’il se passait… Ils étaient tous scotchés à l’écran, comme hypnotisés par ce qu’ils voyaient et entendaient.
Le « Roi Lion », c’est l’histoire de Simba, de sa naissance jusqu’à son accession à sa vocation ultime de « Roi de la Jungle », dans ce que le rôle a de plus noble – un roi protecteur, pourvoyeur, servant, un roi respecté et aimé de ses sujets…
Initié par son père, le Roi Mufasa, le jeune Simba profite de ses années d’insouciance. Mais un jour, il entraîne son amie d’enfance, la jeune lionne Nala, à explorer un endroit tabou, et pour cause, c’est un cimetière d’éléphants, hanté par la mort. Son père l’avait pourtant mis en garde. Son oncle Scar, frère indigne du Roi Mufasa, profite de l’espièglerie innocente de son jeune neveu et imagine un plan diabolique pour se débarrasser à la fois du Roi et de son héritier pour s’emparer du pouvoir royal. Il met Simba en danger de mort, forçant Mufasa à prendre de grands risques pour sauver son fils. Avec un coup de pouce de Scar, Mufasa y périra. Scar trompera Simba en le déclarant coupable de la mort de son père et lui conseillera de partir… loin… et de ne plus jamais revenir. Simba s’encourt… loin dans le désert où il sera recueilli, moribond, par Pumba, un phacochère dont personne ne veut plus s’approcher et par Timon le suricate, une espèce de petite mangouste qui évolue dans le désert de Namibie. Tous deux vivent sans souci dans le désert, chantant et dansant, se nourrissant de toutes sortes d’insectes et de plantes. Ils initieront Simba au même style de vie, lui apprenant la chanson qui traduit si bien leur philosophie : « Hakuna matata », il suffit de se laisser vivre, de profiter de la vie…