Je viens de lire un petit livre écrit par Marcel Boivin, contenant des récits mettant en scène des personnages divers, sorte de paradigmes de certains de nos comportements humains.
Tout au long de l’histoire, le récit a été un moyen de communication universel. Nous-mêmes nous racontons ce que nous avons vu et entendu. L’histoire de chaque peuple s’est incorporée des récits fondateurs, des mythes, des légendes, des traditions immémoriales que l’on raconte d’une génération à l’autre. Le récit a une force de persuasion mystérieuse. Devant une assemblée qui vous écoute plus ou moins distraitement, il suffit de dire : « cela me rappelle une histoire », pour que les oreilles deviennent attentives à nouveau.
On désigne souvent la Bible comme Parole de Dieu. L’accent est alors souvent mis sur l’aspect révélation: Dieu parle, il révèle, il dévoile. On dira que la Bible contient des vérités révélées, des vérités à croire. Mais la Bible n’est pas d’abord un compendium de vérités à croire. Elle est une histoire dans laquelle notre propre histoire prend ses racines et trouve sa signification finale. La Bible commence par une expression temporelle, « Au commencement », et se termine par un livre qui se propose de nous annoncer « ce qui doit arriver bientôt ». (Ap 1,1).
La Bible raconte beaucoup plus Dieu qu’elle ne l’explique. « Dieu est perçu en dialogue avec les hommes dans une histoire qui continue aujourd’hui. La spéculation conserve ses droits, mais elle risque toujours de devenir une abstraction lorsqu’elle s’affranchit du texte. Il en va de Dieu comme du soleil: si tu le regardes en face, il t’aveugle; si tu le contemples dans les prés verdoyants et les arbres majestueux qu’il illumine, tu admires et tu reconnais la source de la lumière.» C’est dans cet esprit qu’il faut lire ces récits de Marcel Boivin : des récits de sagesse qui instruisent, interrogent, réconfortent. Chacun de ces récits aurait pu commencer en disant : « Il était une fois… » Le Pape François invite régulièrment les chrétiens à sortir et à aller vers les périphéries pour leur porter la bonne nouvelle. Dans ces récits de Marcel, ce sont les périphéries qui viennent à nous et nous évangélisent .
Marcel Boivin, « Sagesse Des Meurtris » Les Éditions GID INC. 7460, Boul.Wilfrid-Hamel, Québec, Qc. CANADA, ISBN 978-2-89634-321-8
Jean-Marie Tardif