Trop de mélange entre le catholicisme et la foi traditionnelle
Nous devons nous concentrer sur le catéchisme pour adultes !
L'archevêque Buti Tlhagale, rapporté par Agenzia Fides, Johannesburg 20/9/2021
Il y a une dizaine d’années, j’étais le curé d’une paroisse rurale zouloue près de Pietermaritzburg. Les gens organisaient de nombreuses cérémonies ancestrales, parallèlement à leur foi et à leurs pratiques catholiques, mais sans les intégrer. Comme j’insistais pour être invité, en tant que curé, à ces événements, j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à l’évangélisation de ces pratiques. Malheureusement, j’ai quitté l’Afrique du Sud trop tôt. (signé : Philippe Docq)

La pauvreté, le racisme et l’influence des cultes ancestraux sont parmi les plus grands défis à l’évangélisation en Afrique du Sud. C’est ce qu’a déclaré l’archevêque de Johannesburg, S.Exc. Mgr Buti Tlhagale, à un groupe de nouveaux missionnaires.
“Il y a encore beaucoup de racisme en Afrique du Sud, il est toujours sous le tapis, sous la surface”, a déclaré Mgr Tlhagale, ajoutant que cela se traduit par une inégalité économique où une minorité se porte bien et la majorité est malade. L’archevêque a déclaré qu’il voyait beaucoup de jeunes à Johannesburg devenir fous à cause de la situation désastreuse à laquelle ils sont confrontés en raison de réalités comme le chômage. “Ils dorment dans la rue, ils perdent leur dignité, ils mendient de la nourriture, et finalement vous pouvez voir qu’il y a quelque chose d’anormal dans leur comportement”, a déclaré l’archevêque Tlhagale. Il a souligné qu’en dehors des problèmes matériels, la population sud-africaine est très perturbée, ce qui entraîne une perte d’espoir.
L’archevêque s’est interrogé sur le rôle des laïcs dans la société en général, se demandant s’ils ont un impact sur la société, motivés par leur foi pour essayer de changer la société et ses attentes.
L’archevêque Tlhagale pense que le principal obstacle à la conversion totale est le culte des ancêtres, notant que les gens croient en l’omniprésence des ancêtres. Pour faire comprendre aux missionnaires quelque chose de concret concernant le culte des ancêtres, l’archevêque Tlhagale leur a montré une vidéo d’un sangoma (devin/guérisseur traditionnel) en formation. La vidéo montrait un catholique qui est devenu sangoma récemment et l’archevêque essayait de leur montrer que tout le monde est impliqué dans ce culte, même les catholiques de tous horizons. Il a dit que cette religion traditionnelle est mélangée au christianisme, même par les catholiques, y compris certains prêtres et religieuses.
L’archevêque a fait savoir aux missionnaires qu’il y a des cas où l’on se rend à deux services funéraires de la même personne le même jour, car il doit y avoir un service pour les ancêtres et un service pour l’Église. Il a dit que les gens font parfois cela comme une double assurance. Pour cette raison, Mgr Tlhagale a insisté pour que l’on mette davantage l’accent sur le catéchisme pour adultes, qui est presque inexistant, car après la confirmation, les fidèles catholiques cessent d’étudier et d’approfondir les enseignements de l’Église.
Après la célébration “catholique” du mariage le samedi après-midi, le “vrai mariage traditionnel zoulou” a eu lieu le dimanche. Il était très coloré et significatif. Je me suis rendu à la cérémonie en me demandant comment faire des deux cérémonies une grande fête, célébrant le début d’une alliance chrétienne entre deux personnes, entre deux familles.