Un appel à raviver l’esprit de fraternité dans nos communautés

Nous, jeunes confrères en second terme de mission, sommes venus du monde entier nous réunir à Kigali, au Rwanda, du 31 août au 21 septembre 2025. Nous sommes venus partager nos récits et nos expériences de vie en tant qu’apôtres, parler de nos joies et de nos peines, de nos forces et de nos faiblesses, de nos inquiétudes et de notre espérance concernant la Société des Missionnaires d’Afrique.

Nous sommes venus partager nos rires, notre joie dans l’Eucharistie et aux repas fraternels. Nous sommes venus partager nos frustrations et nos fardeaux, nos rejets et nos souffrances, notre chagrin et notre stress, dans le seul Pain de vie. Nous sommes venus pour reconnaître notre résurrection – après nos échecs et nos faiblesses, après nos malveillances et nos conflits, après nos trahisons – des morts. Nous sommes venus pour guérir nos blessures. Nous sommes venus pour nous consoler, nous revigorer et nous motiver. Nous avons été appelés à étancher la soif et à nourrir la faim qui sont en nous et dans nos communautés.

Ce fut un beau moment de « retrouvailles ». Pour certains, c’était la première fois qu’ils se rencontraient, tandis que pour d’autres, cela faisait longtemps que nous nous étions quittés après notre formation. Partager et écouter les récits et les expériences missionnaires de chacun était donc la raison et l’objectif de notre rencontre. Ce partage visait à nous aider mutuellement à grandir toujours plus dans notre vie et notre vocation missionnaires. Et, ravivés par le feu de l’Esprit saint, nous avons décidé de vivre dans l’amour et la paix, les uns avec les autres, tout au long de notre vie ; nous vivrons et chanterons les louanges de Dieu, et « Alléluia » sera notre chant éternel. Notre session avait ainsi pour thème « Porter un regard nouveau sur ma vie ».

Notre rencontre à Kigali en tant que confrères en second terme de mission s’est tout d’abord révélé être un moment de convivialité. Nous avons vécu de très bons moments ensemble, des moments de détente où nous avons joué à des jeux de société et partagé des anecdotes tout en dégustant un verre de vin et des cacahuètes. C’est quelque chose qui nous manque dans certaines communautés aujourd’hui. Même les moments des repas n’étaient pas seulement l’occasion de remplir nos estomacs et de satisfaire notre faim. C’étaient des moments où l’unité et la fraternité étaient à nouveau vécues et ravivées. Notre unité s’exprimait également dans nos célébrations eucharistiques quotidiennes où nous partagions la Parole de Dieu, romprions le pain, buvions et nous restaurions avec le Sang du Christ. Oui, comme le dit le psalmiste, « il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! » (Psaume 132, 1).

Les autres activités qui ont marqué notre rencontre à Kigali ont été les sorties et les visites. Nous avons visité notre paroisse, Saint-Pierre, à Kimisagara, et nous avons prié avec ses paroissiens. En nous présentant aux chrétiens pendant la messe, nous avons fait connaître notre Société et donné un témoignage vivant de la vie chrétienne dans toutes les régions du monde où nous vivons et travaillons en tant que missionnaires. Nous avons également visité notre nouvelle paroisse à Musenyi (dans la périphérie de Kigali) où nos confrères s’intègrent progressivement et rendent leurs services en conséquence. Ce même jour, nous avons visité le site du Mémorial du génocide de Kigali. En écoutant les récits et en observant les portraits liés au génocide, nos cœurs étaient remplis d’émotion et de compassion. Nous avons prié pour les morts, pour le pays et pour les familles qui vivent encore dans la douleur et pleurent la perte de leurs proches. Nous avons prié pour la paix au Rwanda.

L’autre activité que nous avons menée était le pèlerinage à Kibeho. En tant que pèlerins de l’espérance, nous nous sommes tous rendus au sanctuaire marial de Kibeho où nous avons prié avec d’autres pèlerins. Là-bas, nous avons été profondément touchés par les enfants aveugles qui ont animé la messe en chantant et en lisant la Parole de Dieu. Nous avons donc effectué une collecte de fonds entre nous et avons remis le fruit de nos efforts aux Sœurs qui dirigent cette école pour aveugles. Elles nous ont remerciés pour notre contribution.

Pour revenir sur le partage de nos expériences, celui-ci a constitué la première partie de notre rencontre à Kigali. Tout comme les Apôtres qui sont revenus raconter à Jésus ce qu’ils avaient vécu là où il les avait envoyés (Lc 10, 17), nous nous sommes réunis pour partager nos expériences de vie missionnaire. En effet, ces huit dernières années ont été riches en expériences (positives comme négatives) qui ont été pour nous autant d’occasions de grandir. Nous rendons grâce à Dieu pour nos communautés et pour les confrères avec lesquels nous avons vécu, car ils ont également contribué à notre croissance. Nous remercions la Société des Missionnaires d’Afrique qui a mis à notre disposition tout ce dont nous avions besoin pour notre vie pastorale et missionnaire, notre ministère et nos diverses activités.

Nous avons longuement partagé sur notre cheminement vocationnel et notre formation, un moment pour nous rappeler comment et pourquoi nous sommes devenus missionnaires, mais aussi l’engagement que nous avons pris le jour de notre Serment. Il est toujours bon de revisiter et de raconter à nouveau nos histoires, car cela nous permet de prendre conscience d’où nous venons et où nous allons. En partageant sur notre vie missionnaire en tant que jeunes confrères, nous avons éprouvé un sentiment de bonheur et d’encouragement en écoutant les efforts couronnés de succès de chacun dans la mission. Malgré les difficultés liées à la plupart de nos lieux d’insertion pastorale, nous avons estimé que les huit dernières années de notre vie missionnaire avaient été globalement couronnées de succès et nous en avons remercié Dieu. Nous avons également remercié Dieu de voir qu’après huit années de Serment ou d’ordination presbytérale, nous sommes tous encore Missionnaires d’Afrique, à l’exception de notre frère défunt Moses Simukonde. Qu’il repose en paix !

Notre partage était profondément centré sur la vie communautaire. En fait, à partir de notre partage, nous avons réalisé que notre réussite ou notre échec dans la mission est parfois lié à la communauté, à la façon dont nous vivons et nous nous traitons les uns les autres. Nous avons reconnu que la vie communautaire est très importante pour nous, Missionnaires d’Afrique, et c’est d’ailleurs précisément pour cette raison que la plupart d’entre nous ont rejoint la Société des Missionnaires d’Afrique. Au cours de nos huit années de vie missionnaire, nous avons bénéficié du soutien et des encouragements de nos frères aînés et de nos frères plus jeunes avec lesquels nous avons vécu. Pour cela, nous rendons grâce à Dieu et remercions nos confrères pour le soutien mutuel dont nous avons bénéficié.

Nous, confrères en second terme de mission, sommes conscients que nous faisons partie intégrante des communautés où nous vivons et que nous sommes appelés à contribuer à leur bien-être. Nous nous sommes donc engagés à promouvoir les valeurs humaines et chrétiennes dans nos communautés. De plus, nous nous sommes sentis interpellés par tous les thèmes qui nous ont été présentés pendant la session, tels que « les dynamiques de la vie communautaire », « la maturité affective et sexuelle », « les addictions et le soin de soi », « la mission comme témoignage prophétique », « la justice et la paix », « les finances de la Société », « le dialogue et la rencontre ». Nous avons accueilli ces apports comme un appel à une meilleure façon d’être, de vivre et d’agir dans notre vie missionnaire. Nous croyons que ce que nous avons appris au cours de cette session va nous aider à prendre un nouveau départ et à voir de quelle manière nous pouvons être de meilleurs membres de nos communautés et de meilleurs défenseurs des bonnes valeurs communautaires.

Que notre vie communautaire devienne un témoignage vivant et un exemple de vie familiale digne d’être imité.

        Par: Hilaire P. Nzambi , M.Afr., Martin Kasongo, M.Afr.