Pèlerinage 150è – 1er jour – Nalukolongo

150th Jubilee - Pilgrimage

Day One - Nalukolongo

La mission de Nalukolongo a été fondée en 1885 par les Pères Siméon Lourdel Mapeera, Pierre Giraud et le Frère Amans Delmas. C’était le deuxième poste de mission catholique en Ouganda après Nabulagala (1879). La terre leur a été donnée par Kabaka Mwanga à leur retour du Tanganyika. Mwanga voulait leur donner un terrain près de son palais à Mengo, mais ils ont préféré ce site parce qu’il était plus accessible aux ‘pauvres et aux petits’ (abakopi). L’église de la mission a servi de première cathédrale en Ouganda pour Mgr Léon Livinhac. Ce poste va durer trois ans (1885-1888).

Des centaines de catéchumènes y furent baptisés après le martyre de Joseph Mukasa Balikuddembe (15 novembre 1885) et pendant la persécution générale de 1886. Parmi ceux-ci se trouvaient treize (13) futurs martyrs, à savoir : Charles Lwanga, Denis Ssebuggwawo, Pontian Ngondwe, Athanasius Bazzekuketta, Gonzaga Gonza, Noa Mawaggali, James Buuzabalyawo, Ambrose Kibuuuka, Anatoli Kiriggwajjo, Achilles Kiwanuka, Adolph Mukasa Ludigo, Bruno Sserunkuuma et John-Mary Muzeeyi.

C’est à Nalukolongo que les premières graines de la vocation indigène de vie consacrée ont germé dans les vœux privés de célibat prononcés par Maria-Mathilda Munaku et Celestin Namusanga, en vue d’un engagement total au service des missionnaires et des nécessiteux. Ils l’ont fait de leur propre initiative, devant le P. Siméon Lourdel Mapeera. Ce dernier parle de Célestin comme “notre premier frère noir africain” et de Mathilda comme “notre première sœur noire africaine”. Célestin fut rançonné en 1885, baptisé à la fin de la même année ; fit ses vœux temporaires d’un an en 1887 ; malheureusement, il se noya dans le lac Victoria lorsque les missionnaires s’échappèrent du Buganda après avoir été expulsés par l’armée musulmane en octobre 1888. Matilda, sœur de Sainte Noa Mawaggali, fut baptisée en juillet 1886 et prononça ses vœux temporaires la même année ; elle servit dans différents postes de mission et séminaires toute sa vie jusqu’à sa mort en 1934 à l’âge de 76 ans. Elle fut enterrée au cimetière du séminaire de Bukalasa.

Autres faits historiques clés concernant Nalukolongo

      • Les premiers baptêmes de femmes ougandaises administrés par les missionnaires eux-mêmes ont été célébrés ici.
      • Beaucoup de jeunes esclaves, garçons et filles, ont été rançonnés et pris en charge avec d’autres pauvres à cet endroit. C’est ce qui a inspiré feu le cardinal Nsubuga à fonder la maison Mapeera Bakateyamba (pour handicapés et nécessiteux, 1978) à cet endroit. Deux ans auparavant (1976), il avait fondé l’Institut des Sœurs du Bon Samaritain pour la même cause avec leur Maison Mère à cet endroit. Parlant de la vocation de ces sœurs, le Cardinal a dit : “J’ai aboli le dicton : “La charité s’est terminée avec Mapeera” ! Que la miséricorde ne meure pas avec Mapeera, mais continue d’être vue à travers les œuvres de charité de ces filles envers les pauvres et les indigents qui seront amenés ici à Nalukolongo.” (8 décembre 1978). C’est en raison de cette longue tradition d’œuvres de charité qu’en 2015 (28 novembre), le Pape François se rendit en pèlerinage en ce lieu, reconnaissant l’importance de l’engagement de l’Église pour atteindre les pauvres, les personnes handicapées et les malades. C’est à cette occasion qu’il a fait cet appel : 

« Je voulais beaucoup visiter cette Maison de la Charité, que le Cardinal Nsubuga a fondée ici à Nalukolongo. C’est un lieu qui a toujours été associé à l’action de l’Église auprès des pauvres, des handicapés et des malades. Ici, dans les premiers temps, les enfants esclaves étaient rançonnés et les femmes recevaient une instruction religieuse (pour la première fois des missionnaires eux-mêmes). Je salue les bonnes samaritaines qui perpétuent cette belle tradition, et je les remercie pour leurs années de service calme et joyeux dans cet apostolat… Aujourd’hui, de ce foyer, j’en appelle à toutes les paroisses et communautés en Ouganda et dans le reste de l’Afrique pour qu’elles n’oublient pas les pauvres. » (Pape François à Nalukolongo)

      • 1886 (13 juin) : Au milieu des persécutions et des assassinats de chrétiens, les missionnaires ont renouvelé leur consécration à la Bienheureuse Vierge Marie. Ils ont signé l’acte et l’ont mis sous sa statue comme ils l’avaient fait au début de leur mission en Ouganda en 1879 (2 juillet).
      • 1888 (18 octobre) : Les Missionnaires, après avoir été emprisonnés pendant cinq jours à l’exception du Frère Amans, ont été expulsés du pays par le nouveau roi Kalema et ses partisans musulmans. La mission a été complètement pillée et détruite, de sorte qu’à leur retour en octobre 1889, ils ne purent pas revenir ici.
      • 1893 : Les restes de Charles Lwanga et Mathias Mulumba, enterrés ici dans la sacristie de la première église en novembre 1886, ont été retrouvés après des fouilles qui ont duré plusieurs mois. Mgr Hirth a exprimé sa joie ce jour-là avec ces paroles inspirantes :

« Je suis pressé de partager avec vous la joie que la Providence a voulu nous offrir hier. C’est avec une grande gratitude que vous remercierez le Seigneur avec moi. Après plusieurs mois de recherches, nous avons finalement trouvé dans les fouilles de Nalukolongo, la petite boîte d’os de nos martyrs de 1886. Cela faisait cinq ans qu’elle avait été cachée par les missionnaires, au moment de la crise arabe. Ce n’est certainement pas sans la providence divine que Dieu nous a envoyé cette précieuse consolation dans les circonstances actuelles.

Avec cette faveur inattendue, c’est une nouvelle ère de grâces et de bénédictions qui s’annonce pour notre Mission de Nyanza. Rassemblons tous nos prières pour ne pas rester indignes de la grâce qui s’annonce ! Appelons nos martyrs et répétons souvent ces invocations : Reine des Martyrs priez pour nous. Tous les Saints Martyrs, priez pour nous. » (Mgr Hirth, Lettre aux missionnaires du Tanganyika, 14 novembre 1893).

NB : Ce sont les seules reliques des martyrs de l’Ouganda qui ont été identifiées pour des martyrs individuels et conservées en sécurité. Ce sont celles portées à Namugongo lors de la procession annuelle du pèlerinage.

      • 1923 (3 juin) : Bénédiction et pose de la première pierre de la Chapelle du Mémorial, par Mgr John Forbes. Elle fut construite à la mémoire des martyrs d’Ouganda, Mgr Livinhac et le P. Mapeera, et dédié à la Mère de Jésus, patronne du Buganda (Ya Namasole wa Yezu Omuwolereza w’Obuganda). Ce travail noble a été initié et supervisé par le P. Raux Modeste qui était alors curé de la paroisse de Lubaga.
      • 1929 (3 juin) : La chapelle commémorative fut bénie par Mgr Arthur Hinsley. C’était la première chapelle en Ouganda à être construite à la mémoire des martyrs d’Ouganda.
      • 1954 : Les Petites Sœurs de Jésus (Charles de Foucauld) s’établissent à Nalukolongo. Elle quitteront l’Ouganda au début des années 1970.
      • 1991 (29 avril) : Inhumation du Cardinal Emmanuel K. Nsubuga (1914-1991). C’était sa volonté d’être enterré à Nalukolongo dans le but que quiconque viendrait ici pour prier pour son âme, se souviendrait d’aider les malades et les nécessiteux dans ce lieu.

Le Cardinal Nsubuga était un ‘véritable petit-fils des premiers missionnaires, en particulier de Mapeera’. Il conquit de nombreux lieux historiques liés aux premiers missionnaires et aux martyrs de l’Ouganda. Il rapporta en Ouganda les restes de Mgr Livinhac d’Alger, du Frère Amans de Bagamoyo en Tanzanie et du Père Barbot de Zanzibar. Il a initié la cause de béatification du Père Siméon Lourdel Mapeera en 1987.

      • Lieu de pèlerinage : En raison de sa connexion avec les martyrs d’Ouganda, des centaines de pèlerins viennent à cet endroit pendant le pèlerinage annuel à Namugongo en mai/juin.

PRIÈRE À NALUKOLONGO

« J’avais très envie de visiter cette Maison de la Charité, que le Cardinal Nsubuga a fondée ici à Nalukolongo. C’est un lieu qui a toujours été associé à l’action de l’Église auprès des pauvres, des handicapés et des malades. Ici, dans les premiers temps, les enfants esclaves étaient rançonnés et les femmes recevaient une instruction religieuse (de la bouche des missionnaires pour la première fois). Je salue les bonnes samaritaines qui perpétuent cette belle tradition, et je les remercie pour leurs années. » (Pape François à Nalukolongo)

« Le roi répondra : “En vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez fait pour l’un des plus petits de mes frères et sœurs, vous l’avez fait pour moi.” » (Mt. 25, 40)

O Dieu de liberté, de beauté et de vérité, nous croyons que ton désir le plus profond est que toute la création ait la vie, la vie en abondance. Nous cherchons ta protection divine pour tous ceux qui sont exploités et réduits en esclavage.

Redonne-leur la dignité et offre-leur un nouveau départ. Aide-nous à venir en aide aux victimes et aux survivants de l’esclavage moderne.

Seigneur, Tu es venu pour honorer les plus petits, les oubliés, les négligés et les incompris. Tu es venu pour donner la première place aux derniers, ceux qui sont laissés pour compte, incompris et sous-estimés. Tu es venu accueillir chaleureusement les égarés, les orphelins, les abandonnés et les démunis. 

Aide-nous à être tes oreilles pour écouter leurs cris. Aide-nous à être ta voix qui parle d’amour et d’acceptation. Aide-nous à être tes pieds marchant aux côtés de ceux qui sont dans le besoin. Aide-nous à être tes mains pour les habiller, les nourrir et les abriter.

Puisses-Tu continuer à renouveler le zèle missionnaire en nous et dans l’Église ; suscite de nouveaux missionnaires qui te suivront jusqu’aux extrémités du monde. Fais de nous des témoins de ta bonté, pleins d’amour, de force et de foi pour ta plus grande gloire et le salut du monde entier.

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