APERÇU DE L’ATELIER ORGANISÉ PAR LES MISSIONNAIRES D’AFRIQUE (PÈRES BLANCS) JPIC-RD, SECTEUR DU NIGERIA
Introduction
La Société des Missionnaires d’Afrique, Pères Blancs, sous l’égide de l’équipe de Justice, Paix et Intégrité de la Création – Rencontre et Dialogue (JPIC-RD), a organisé un atelier d’une journée sous le thème : « La Campagne Anti-Esclavagiste – Un exercice intemporel pour la Justice et la Paix ». L’événement a eu lieu le samedi 2 août 2025 à l’église catholique St. Thomas, Agbowo, Ibadan. Il a réuni environ 25 promoteurs et animateurs JPIC-RD de différentes paroisses.
Presentations et temps forts
- Frère Clenerius Cimpali, M.Afr., Coordinateur Provincial de JPIC-RD
Sous-thème : « Lavigerie et la lutte contre l’esclavage : hier, aujourd’hui et demain ».
Frère Clenerius a présenté un exposé éclairant sur le contexte historique de l’esclavage et le rôle joué par le cardinal Charles Lavigerie, Fondateur des Missionnaires d’Afrique, dans la lutte contre cette pratique inhumaine. Il a retracé les racines de l’esclavage en Afrique et a souligné l’engagement intemporel de Lavigerie en faveur de la justice, de la paix et de la dignité humaine. Il a aussi souligné la façon dont cet héritage continue d’inspirer le travail de la Société aujourd’hui et reste pertinent face à l’esclavage moderne.
- Maître Ibitara Adenike
Sous-thème : « Les Réponses psychologiques et juridiques à l’esclavage moderne »
Maître Adenike s’est attardée sur les conséquences psychologiques de l’esclavage, notamment en ce qui concerne les mariages forcés, le travail forcé, l’exploitation humaine, les enlèvements et la traite. Elle a identifié les principaux facteurs responsables de la traite des êtres humains et de l’esclavage moderne, tels que :
– La demande de main-d’œuvre bon marché
– Les mariages forcés
– La mauvaise gouvernance
– Le niveaux élevé de pauvreté
– Le manque d’éducation
– Les inégalités de genre
– La vulnérabilité des victimes
Elle a constaté que, bien qu’il existe des institutions et des organismes juridiques pour lutter contre ces crimes, nombre d’entre eux sont inefficaces en raison d’un manque de volonté politique et d’une mise en œuvre insuffisante. Elle a insisté sur la responsabilité juridique et morale des individus et des communautés d’agir, en mettant en avant des mesures concrètes :
– Rejetez les offres gratuites potentiellement suspectes, quelle qu’en soit la source.
– Exprimez-vous – Si vous voyez quelque chose, dites-le.
– Donnez l’alerte – Alertez les autres ou les forces de l’ordre.
– Agissez, ne vous contentez pas d’enregistrer – Évitez de filmer sans rien faire ; agissez.
– Entretenez le dialogue – Informez les autres et plaidez pour la justice.
- Rév. P. Johan Miltenburg, M.Afr.
Sous-thème : « La Campagne anti-esclavage au cœur du dialogue interreligieux »
Le Père Miltenburg a examiné comment la campagne anti-esclavagiste peut servir de passerelle dans le dialogue interreligieux, en particulier avec l’islam. Malgré les difficultés à dialoguer avec d’autres religions sur des questions sensibles, il a identifié trois valeurs communes au christianisme et à l’islam, qui offrent un cadre de collaboration :
– Prendre soin des orphelins
– L’hospitalité envers les étrangers et les voyageurs
– La libération des esclaves
Il a souligné que ces principes communs devaient être promus afin de favoriser la compréhension mutuelle, la solidarité et la lutte contre l’esclavage et l’injustice.
- Rév. P. Félix Kiboba Arsène, M.Afr.
Sous-thème : « La Protection des mineurs : un domaine négligé dans la campagne contre l’esclavage »
Le Père Félix a expliqué aux participants pourquoi la protection des mineurs doit être au cœur de la lutte contre l’esclavage moderne, les enfants étant les plus nombreuses victimes après les femmes. Plus précisément, après avoir démontré les formes d’esclavage des enfants, il a proposé des solutions concrètes pour lancer une campagne contre l’esclavage dans les paroisses et les milieux pastoraux :
– Plaidoyer pour une politique de protection des mineurs et sa mise en œuvre ;
– Élaboration d’un code de conduite pour tous les agents pastoraux et les prestataires de services d’accueil pour enfants ;
– Impliquer les parents dans la politique de protection des enfants ;
– Sensibiliser sans relâche à la protection des mineurs.
Conclusion et communiqué
L’atelier s’est terminé sur une note d’espoir, avec un appel fort à renouveler la campagne contre l’esclavage, non seulement comme une mission historique, mais aussi comme un mandat vivant pour la justice, la paix et la coopération interreligieuse. Les participants ont été encouragés à devenir des ambassadeurs de sensibilisation et d’action, où qu’ils se trouvent.
Il convient de noter que l’atelier a été marqué par un sentiment d’urgence et un engagement renouvelés parmi les participants à prendre des mesures concrètes pour lutter contre toutes les formes d’esclavage moderne. À l’issue de la session, un communiqué a été publié, reflétant la mission commune des participants et des organisateurs.
Communiqué / Énoncé de mission :
- Sensibiliser davantage aux réalités de l’esclavage moderne, notamment la traite des êtres humains, le travail forcé et le mariage forcé, en particulier au sein des communautés locales, des paroisses et des institutions.
- Plaider pour une mise en œuvre plus stricte des politiques et encourager les autorités et organismes compétents à prendre au sérieux l’application des lois antiesclavagistes et des réglementations protectrices.
- Favoriser la coopération interreligieuse fondée sur des valeurs humaines communes, afin de construire des fronts unis contre l’injustice.
- Promouvoir une éducation et un dialogue continus qui permettent aux citoyens de reconnaître, de signaler et de résister à toutes les formes d’exploitation humaine.
- Ce communiqué constitue un appel à l’action pour tous les participants et parties prenantes afin de porter le message de justice, de paix et de dignité humaine, inspiré par l’héritage du cardinal Lavigerie et la mission durable de la Société des Missionnaires d’Afrique.
Par : M. Dominic Awodom (Secrétaire) et Mlle Elisabeth Ogar (Secrétaire-Adjointe)
