Martien van de Ven 1934 – 2017 (PE n° 1083)

Martien est né à Veghel, Brabant-Nord, Pays-Bas le 6 avril 1934. Il a suivi le programme de formation habituel des missionnaires d’Afrique de l’époque, ce qui signifiait des études à Sterksel, Santpoort, St. Charles, S-Heerenberg et Totteridge où il a prononcé le serment missionnaire le 13 juillet 1960. Il a été ordonné prêtre à Veghel le 2 février 1961.

Martien avait un bon jugement couplé d’idéalisme et d’optimisme. Il était joyeux et toujours prêt à rendre service. Il préférait maintenir la paix plutôt que de prendre des décisions dures. Il a persévéré et travaillé à son propre rythme. Il aimait toutes sortes de sport et de musique semi-classique ; et il jouait de la guitare et de l’harmonica.

Le 12 décembre 1961, le père Van de Ven est parti pour la paroisse de Kahangala, diocèse de Mwanza, en Tanzanie. Il a vécu avec la famille d’un catéchiste pendant un mois afin d’apprendre la langue locale, le Kisukuma. Il a également appris le Kiswahili quand celui-ci est devenu la langue nationale du pays.

Dès le début, Martien a senti qu’être missionnaire c’était répandre l’idéal de Jésus et améliorer la qualité de vie des gens. À son Jubilé d’or, il a écrit : « Je voulais coopérer avec l’évêque Blomjous, car il avait une vision interculturelle de la manière dont l’Église devait se présenter en Afrique, de s’unir à leur culture et à leur mode de vie. Vatican II a confirmé cette vision. Ainsi, nous avons utilisé leurs chansons, leur musique et leurs fêtes culturelles. En 1954, Mgr Blomjous a nommé le jeune Canadien David Clément comme curé de paroisse à Bujora avec la recommandation d’intégrer la langue et la culture sukuma dans la liturgie. Klementi fonda le groupe de chant et de danse ‘Bana-Sesilia’, d’où il a créé l’actuel Centre culturel Bujora. Ma vie a été enrichie par leur culture. J’ai appris à mettre les choses dans leur perspective. J’ai perdu ma supériorité occidentale. »

Martien fut nommé à la paroisse de Bujora en 1962, mais en septembre 1963, il reçoit une nouvelle nomination pour le petit séminaire de Nyegezi, afin d’y enseigner les mathématiques. En août 1965, il va à Sengerema comme curé. La paroisse grandit de 2.000 à 48.000 personnes dans une courte période. Les frères de St. Jean de Dieu ont construit un hôpital de 300 lits avec une grande polyclinique attachée. Les sœurs de Saint-Charles-Borromée sont venues y travailler. Cinq programmes de formation différents ont été élaborés pour les infirmières, les sages-femmes, les assistants de laboratoire, les assistants de radiologie et les assistants médicaux. Le gouvernement a construit une école secondaire. La paroisse assurait la pastorale dans les deux institutions. Martien construisit aussi une procure avec quatre grandes salles d’hôtes pour accueillir les Pères Blancs en route vers Mwanza.

À la fin de 1980, l’évêque demande à Martien de devenir économe diocésain de Mwanza. Il l’a fait avec tant de dévouement que les Pères Blancs néerlandais lui demandèrent de devenir leur économe provincial en septembre 1985. En plus de l’administration financière, il a dû réorganiser l’hébergement pour les confrères néerlandais aux Pays-Bas. Heythuysen a été acheté en janvier 1986. Le cimetière de l’ancien St. Charles a été déplacé vers le nouveau St. Charles à Heythuysen. Certaines maisons ont été fermées, quelques autres ont été ouvertes. Parfois les choses devenaient compliquées car les travaux, restructuration se passaient en même temps.

Le Père Van de Ven retourne en Tanzanie en janvier 1993. Il va à la paroisse de Buhingo dans le diocèse de Mwanza. Il y avait 200.000 habitants, dont 8.000 étaient catholiques répartis sur 54 succursales. En décembre 1993, il écrit : « Je passe beaucoup de temps à visiter ces villages et ça me réjouit … Je tire de ma conviction d’être un missionnaire, l’inspiration et l’énergie ».

En mai 1995, Martien est nommé économe de la Province de Tanzanie et du Kenya. Il a vécu à Nyegezi près de Mwanza pendant 6 ans et a accompli son travail avec son dévouement habituel. En 2001, alors qu’il avait 67 ans, il entame le dialogue afin de trouver une tâche plus calme. Cependant, lorsque la province néerlandaise a perdu inopinément son économe, Martien a accepter d’aider. Il y avait quelques questions à traiter ; pour diverses raisons, la Maison provinciale devait déménager de Boxtel à Dongen et deux autres communautés s’y sont ajoutées. Le déménagement s’est fait en juillet et août 2002.

Martien retourne en Tanzanie en septembre 2003. Il avait une chambre dans la communauté de Nyegezi, mais sa mission était de mener des recherches sur la culture Sukuma à Bujora et de faire du travail pastoral parmi les Sukuma. Il a aidé à mettre en place un Centre culturel et à consigner l’histoire, la langue, la religion et les coutumes du peuple Sukuma (environ 6 millions d’habitants). Les livres, les manuscrits, les articles, etc. ont été catalogués et enregistrés pour les conserver et éviter de les perdre. À l’aide d’un appareil photo numérique, il a mis beaucoup de matériel sur des disques CD afin qu’ils puissent être consultés sur les ordinateurs. Ainsi, le travail de Mgr Blomjous et de « Klementi » qui a commencé dans les années 1960, a continué. Les touristes occidentaux commencent à venir, mais la majorité des visiteurs proviennent de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda. De nombreux groupes des écoles primaires venaient également visiter. En avril 2005, le personnel comprenait un prêtre diocésain et 15 laïcs ainsi que Martien. Il a été intronisé à l’assemblée des Anciens cette année-là, ce qui signifie qu’il devait apprendre le langage spécial qu’ils utilisent exclusivement. Il a écrit en mars 2011 : « Un plus grand honneur et le plus beau couronnement que l’on puisse imaginer de mon œuvre … En tant que missionnaire, on s’occupe de toute la personne, en tant qu’individus et en tant que membres de la communauté. Par conséquent, « transmettre la foi et le travail de développement ne peuvent être séparé ».

Martien est retourné aux Pays-Bas pour de bon en novembre 2009. Il est allé à Heythuysen en janvier 2010. Le mois précédent, il avait écrit : « Ceci n’était pas une décision facile après avoir vécu et travaillé 50 ans avec des gens qui m’étaient chers ». Il est nommé l’un des deux représentants des résidents Pères Blancs et membre du Conseil de secteur. Une fois par mois, il célébrait l’Eucharistie dans les églises de Veghel et des alentours. Il aidait les personnes plus âgées en servant de chauffeur et a également continué à œuvrer pour le Centre culturel Bujora. Son oncle maternel, notre confrère Jan Hendriks (+ 1964), avait écrit quelque chose sur la culture Sukuma dans chaque lettre qu’il envoyait à sa famille. Martien a traduit ces lettres et les a envoyées aux archives de Bujora.

Il aimait écouter de la musique tranquille et visiter parents et amis. Au cours de l’année 2014, il a commencé à renoncer à certains de ses services, mais a continué son travail comme chauffeur aussi longtemps qu’il l’a pu. Le 13 février 2017, il meurt paisiblement dans son appartement.

Voici la caractéristique de Jésus, que Martien a reflété dans sa vie : était «… comme un chef de famille qui tire de son trésor du neuf et du vieux» (Mt13, 52).

Ensemble avec des parents et des amis, nous l’avons enterré dans notre cimetière St. Charles le 18 février 2017.

Marien van den Eijnden, M.Afr.

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