Je suis arrivé à Juba, au Sud-Soudan, le 26 janvier pour rejoindre une équipe d’une trentaine de religieux et religieuses, hommes et femmes, qui travaillent sur le projet intitulé ” Solidarité avec le Sud-Soudan “. Il s’agit d’une initiative de l’USG/UISG (congrégations religieuses masculines et féminines) qui a débuté après un appel à l’aide des évêques du Sud Soudan.
Constatant l’énormité des défis dans ce qui était alors le Soudan du Sud, plus de 200 congrégations ont décidé de mettre en commun leurs ressources, tant financières que pour ce qui concerne leur personnel. Beaucoup de congrégations n’ont pas de personnel à offrir à cette initiative, mais en ce moment environ 18 congrégations sont représentées sur le terrain au Sud Soudan, et beaucoup d’autres y contribuent aussi de diverses manières.
Dès le début, il a été entendu que la ” solidarité avec le Sud-Soudan ” ne pouvait pas répondre à tous les besoins. Il a donc été décidé de mettre l’accent sur la formation d’autres personnes dans les domaines de l’éducation, de la santé, des services pastoraux et de l’agriculture.
Le projet a créé des centres de formation pédagogique pour les enseignants du primaire à Yambio, en Equatoria occidental, et à Malakal, dans l’Etat du Haut-Nil. Malheureusement, en raison des hostilités et des attaques, le centre de Malakal est aujourd’hui abandonné.
Les Sœurs Comboniennes nous ont aidés à établir un centre de formation d’infirmières et de sages-femmes à Wau, situé dans l’ancien état du Bahr el Ghazal occidental. Par coïncidence, certains des bâtiments actuels ont été construits à l’origine par notre confrère décédé, Hubert Barbier, à la fin des années 1970. Pendant de nombreuses années, ces bâtiments ont été occupés par des personnes déplacées avant d’être remis à l’église pour lancer le projet de formation des infirmières en 2008.
En outre, une équipe pastorale a été constituée et a formé de nombreux prêtres, catéchistes et autres agents pastoraux de nombreux diocèses du pays. Compte tenu de l’histoire violente du pays, l’accent a également été mis sur la guérison des traumatismes et sur la recherche de solutions à certains des effets des conflits passés et présents. Actuellement cette équipe a besoin de plus de membres. Solidarité cherche à témoigner non seulement par ses actions mais aussi en vivant dans des communautés religieuses internationales d’hommes et de femmes. Dans un pays tristement divisé sur la base de l’ethnicité, nous essayons de montrer qu’il est possible pour des femmes et des hommes de nationalités et d’ethnies différentes de vivre et de travailler ensemble, tout en respectant la dignité et la différence de chacun.
En ce moment, je suis le seul missionnaire d’Afrique dans le pays. Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? La récolte est vraiment grande !