Kigungu aussi connu sous le nom de Kyettale était le plus grand port du Royaume du Buganda au XIXe siècle. Le 17 février 1879, les deux premiers missionnaires catholiques, le P. Simeon Lourdel et le Fr. Amans Delmas, sont arrivés par ce port. Cela leur avait pris dix mois depuis Alger et presque un mois depuis Kageye (Mwanza), de l’autre côté du lac, où ils avaient quitté leurs trois confrères. Après deux jours de repos et la réparation de leur canot, ils sont partis en direction de Lubaga, la capitale du royaume. Mais, après quelques kilomètres, à Kaweta (cf. Paroisse de Bugonga), leur canoë s’est brisé en morceaux. C’est ainsi que Mapeera raconte l’incident : “Nous sommes arrivés juste à temps, notre pauvre canot, souvent réparé, n’était plus bon que pour le bois de chauffage. Il s’est tout simplement effondré au point que nous avons dû renoncer à toute autre utilisation.” De là, ils ont donc continué leur voyage à pied.
Quatre mois plus tard, le 17 juin 1879, les trois missionnaires partis à Kageye arrivèrent également au même port. Il s’agissait des Pères Léon Livinhac, Ludovic Girault et Léon Barbot. Le Frère Amans est allé les chercher avec une flotte de 20 canoës fournis par le roi Muteesa I. Ce fut vraiment une journée joyeuse et d’action de grâce. C’est ainsi que le P. Girault décrivit l’événement dans son diaire :
« Hier soir, les moustiques sont revenus pour nous faire la guerre… Nous nous sommes réveillés à quatre heures du matin et le départ était prévu à cinq heures… Le Père Livinhac et le Frère Amans souffrent toujours de fièvre… Avant notre arrivée, Musisi a rassemblé tous les canoës, puis nous nous sommes lentement dirigés vers la rive… Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt, nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt minutes et demie (10h20), nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Nous étions très heureux et, au fond de notre cœur, nous rendions grâce à Dieu pour la protection sans faille qu’il nous avait donnée tout au long de notre voyage. Nous Lui avons aussi demandé de bénir notre mission et de convertir ces pauvres gens parmi lesquels nous sommes venus vivre. »
Ils y sont restés quatre jours, puis sont partis à pied pour Nabulagala où les attendait le Père Siméon Lourdel. Le Père Livinhac était très malade et devait être transporté sur une civière.
Vingt ans plus tard, en octobre 1899, le premier groupe de six Sœurs blanches arriva dans ce pays par ce même port. Elles sont venues avec Mgr Henry Streicher et un groupe de 12 Pères Blancs.