« Les apôtres retournèrent vers Jésus et lui dirent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Et il leur dit : «Venez vous-mêmes à l’écart, et reposez-vous un peu.» De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux que les apôtres n’avaient pas même le temps de manger. Ils partirent donc vers un lieu désert, à l’écart » (Marc 6, 30-32).
Depuis de nombreuses années, notre Société accorde une grande importance à toute la question de la formation permanente. Très habilement, au cours de ces années, nos confrères Herman Bastijns et Bernard Ugeux ont fait un travail remarquable en mettant en place diverses sessions et des programmes de renouveau qui ont bénéficié à tant de nos confrères, jeunes et moins jeunes. Pourtant, ils seraient certainement les premiers à souligner que ces programmes et ces sessions ne constituent pas la formation permanente. Ce sont des instruments nécessaires au service d’un ensemble plus large, celui de toute la formation. Notre identité se façonne à partir du tout début du processus de formation et se développe à travers toutes nos expériences que nous intégrons graduellement : Qui suis-je ? Quelle est ma mission ? Quelle est la source de ma mission ? Qu’est-ce qui me donne de l’énergie ? Dans quel aspect suis-je appelé à grandir ? Il y espérance qu’au cours des années, je me rapproche de mon identité de missionnaire, au service de la mission même de Jésus-Christ.
Assurément, le renouveau pour nous aujourd’hui consiste à reprendre notre charisme et à vivre avec le même enthousiasme et la même créativité avec lesquels nous avons commencé notre vie missionnaire et qui ont caractérisé la vie de tant de confrères qui nous ont précédés. Tous nos efforts de renouveau doivent alors se concentrer sur notre vocation missionnaire qui nous envoie dans le monde africain et partout où notre charisme est sollicité pour une mission prophétique de rencontre et de témoignage de l’amour de Dieu.
La formation permanente est importante pour chacun d’entre nous car nous sommes continuellement dans un processus de maturation, processus qui se poursuit tout au long de notre vie. Notre cheminement est un processus de croissance qui nous transforme. La formation permanente consiste à chérir, nourrir et cultiver l’appel de devenir missionnaire que nous avons entendu il y a longtemps ; nous savons que, pour que la croissance se produise, nous devons nous laisser modeler et développer notre plein potentiel. Ainsi, nous pouvons dire que pour nous, missionnaires, la formation permanente est une action consolidante par laquelle nous approfondissons la réponse initiale de notre appel missionnaire, un appel qui, espérons-le, se renforce et mûrit dans un processus continu au cours des années. Ainsi, le sens de notre transformation spirituelle signifie notre capacité à atteindre une intégration et une plénitude personnelles.
La Société nous offre un certain nombre de cours et de sessions, mais nous ne devons jamais oublier que nous sommes aussi des agents libres. La responsabilité première de ma formation permanente réside dans ma libre coopération et dans ma volonté d’apprendre et d’être ouvert et docile. Nous vivons un processus quotidien de croissance dans notre vie communautaire et dans notre ministère par la manière dont nous nourrissons notre croissance spirituelle et humaine. En plus, la Société dans sa sagesse nous propose des moyens de renouveau à des moments spécifiques de notre vie.
Nous devons cependant veiller à ne pas voir certains moyens comme une solution rapide à des problèmes graves. Il est possible que certains responsables espèrent que les sessions de formation permanente puissent résoudre tous les problèmes présents et futurs de confrères spécifiques. Les sessions de formation permanente sont un outil pour nous aider à rester en communion avec l’Esprit qui guide nos vies, mais elles ne peuvent pas garantir la persévérance et la fidélité ou fournir un mur de protection contre tout ce qui pourrait affecter notre vocation.
Notre formation permanente est avant tout une prise de conscience du besoin constant de conversion et de transformation et de notre ouverture aux mouvements de l’Esprit. Nous ne changerons probablement jamais le monde ou la société dans laquelle nous vivons mais, en fin de compte, en tant que disciples de Jésus, notre tâche sera toujours de nous transformer et, espérons-le, d’inviter les autres à faire de même.
Francis Barnes, M.Afr.
Assistant Général