Homélie du Supérieur général le 8 décembre

Homélie du Supérieur général le 8 décembre

"Sous la protection de Marie Immaculée Reine d'Afrique"

Alors que tous les Missionnaires d’Afrique, ainsi que leurs sœurs, les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, célébraient, à travers le monde, la fête de l’Immaculée Conception de Marie, fête officielle de nos deux instituts, les deux communautés de Rome célébraient autour des deux Supérieures générales et de leur conseil. Voici l’homélie prononcée ce jour-là par le Père Stan Lubungo.

Le 8 décembre, nous célébrons la fête de l’Immaculée Conception de Marie en communion avec toute l’Église. C’est aussi la fête patronale de notre Société et celle de nos Sœurs, les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique car notre Fondateur avait, dans les premières années de notre histoire, placé nos deux instituts sous la protection de Marie Immaculée Reine d’Afrique. A cette occasion, notre communauté du Généralat est en communion de prière avec tous nos confrères où qu’ils soient dans le monde, les confiant à l’intercession de Notre Dame que nous invoquons comme notre protectrice. En tant que disciples de Jésus, nous accueillons la Vierge Marie comme notre mère à qui Jésus nous a présentés comme ses enfants (voir Jean 19, 26). Comme toutes nos bonnes mamans, la Vierge Marie nous prodigue fidèlement les soins maternels qu’elle a eus pour son fils Jésus. Alors que nous célébrons notre fête patronale, nous contemplons également notre fraternité avec Jésus avec qui nous sommes, en tant que ses disciples, fils de Marie.

L’Immaculée Conception de Marie est l’un de ces enseignements de l’Église que nous avons du mal à établir clairement à partir des Écritures. L’Évangile d’aujourd’hui (Luc 1, 26-38) invite davantage à une réflexion sur la conception virginale de Jésus que sur l’Immaculée conception de sa mère. Cependant, il me semble que la deuxième lecture (Ephésiens), qui ne mentionne pas la Vierge Marie, nous fournit un terrain possible, significatif et intéressant pour saisir le sens de la fête d’aujourd’hui, non seulement pour la Vierge Marie mais aussi pour nous tous. Il serait inutile que nous célébrions la Vierge Marie pour elle-même et que la fête d’aujourd’hui n’ait rien à voir avec nous.

Dans la perspective offerte par la deuxième lecture, Marie participe à la volonté éternelle de Dieu qui “nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour !” Loin d’être une chose exclusivement réservée à la Vierge Marie, l’appel à être sainte et irréprochable, l’Immaculée Conception semble, dès avant la fondation du monde, être destinée à tous.

Notre expérience est cependant différente. La nôtre est celle de la première lecture (Genèse 3, 9-15. 20). C’est une expérience marquée par le péché, par la désobéissance à la volonté de Dieu, qui remonte à nos ancêtres Adam et Eve. Heureusement, la fête d’aujourd’hui est là pour nous rappeler que Dieu ne nous a pas abandonnés dans le péché, pour ainsi dire, nous avons hérité avec Ève, la mère de tous les vivants (et avec Adam le père de tous les vivants). Avec Marie, la nouvelle Ève comme l’appelait Irène de Lyon, il y a une création quelque peu nouvelle. C’est assez frappant. Les études de mariologie démontrent suffisamment comment, dans la Vierge Marie, Dieu établit un nouveau départ. Des mariologistes réputés s’accordent à dire que l’Évangile selon Luc décrit les débuts de la vie de Jésus presque entièrement en termes de l’Ancien Testament, afin de montrer de l’intérieur que l’événement de Jésus est l’accomplissement de ce qu’Israël espérait. En effet, les mots avec lesquels l’Ange salue Marie sont étroitement liés à ceux utilisés par le prophète Sophonie s’adressant à la Jérusalem rachetée des temps eschatologiques (Sophonie 3, 14 – Chante à haute voix, fille de Sion, crie, Israël ! Réjouis-toi et exulte de tout ton cœur, ô fille de Jérusalem !) Dans la péricope de l’Evangile proposé aujourd’hui, Luc reprend également des paroles de bénédiction qui servaient à saluer des femmes célèbres d’Israël comme Judith à qui Ozias dit : O ma fille, tu es bénie par le Dieu très haut placé au-dessus de toutes les autres femmes ; et béni soit le Seigneur Dieu, qui a créé le ciel et la terre (voir Juges 5:24 ; Jdt 13:18).

La Vierge Marie est ainsi dépeinte comme le saint reste d’Israël, la vraie Sion, vers laquelle tout le monde a levé les yeux avec espoir au milieu des misères de son histoire. Dans l’Évangile de Saint Luc, le nouvel Israël commence avec Marie. Elle est la “fille de Sion” en qui Dieu établit un nouveau commencement. Marie apparaît comme la mère de tous ceux qui sont appelés à vivre en Jésus-Christ.

La fête de l’Immaculée Conception de Marie révèle l’accomplissement du projet de Dieu pour que l’humanité soit sainte et irréprochable par Jésus-Christ. La Vierge Marie n’est-elle pas l’exemple parfait de ce que chacun de nous est appelé à être ? Contrairement à Eve, elle est obéissante à la volonté de Dieu. Marie ne doit pas seulement être vénérée, elle est aussi un modèle de vie. En modelant notre vie sur la sienne, nous accomplirons notre vocation d’êtres humains, appelés à être saints en restant attentifs et obéissants à la volonté de Dieu et par notre constance dans la foi.

Stanley Lubungo, M.Afr

De nombreux confrères ont prêté serment lors de la fête de l’Immaculée Conception. Bonne fête à tous. Parmi eux, notre supérieur général, Stan Lubungo, et Stephen Ofonikot, qui ont célébré 24 ans de serment missionnaire.

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