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21 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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John Slinger R.I.P.

Société des Missionnaires d’Afrique
Le Père Hugh Seenan, Délégué Provincial du secteur de Grande-Bretagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

le vendredi 20 décembre 2024 à Nyegezi (Tanzania)
à l’âge de 83 ans dont 53 ans de vie missionnaire
en Tanzanie, au Kenya, en Colombie, en Espagne et en Grande-Bretagne.

Téléchargez ici le faire-part de décès du Père John Slinger

Né à :
Hoylake
le : 01/07/1941
Année SpirituelleSerment MissionnaireOrdination sacerdotale
Diocèse :
Shrewsbury
08/09/196718/04/197124/06/1972
Nationalité :
Britannique
Dorking
(Grande-Bretagne)
Totteridge
(Grande-Bretagne)
West Kirby
(Grande-Bretagne)

Bionotes

01/09/1972Apprend Langue CELAKipalapala, CELATanzania
01/04/1973CurateKigoma, D. KigomaTanzania
01/02/1975CurateMuleraTanzania
01/06/1976CurateUssongo, D. TaboraTanzania
06/08/1976CurateNairobi, EastleighKenya
01/01/1983Conseiller RégionalKenya
01/05/1983Parish PriestNairobi, EastleighKenya
01/09/1987SuperiorOak Lodge, 1st CycleGreat Britain
01/07/1988Provincial: 1er mand.London, Stormont RdGreat Britain
01/07/1991Provincial: 2°mandateLondonGreat Britain
01/07/1994Sabbatical, PastoralCaliColombia
01/09/1995CurateNyakato, D. MwanzaTanzania
07/12/1996Parish PriestNyakatoTanzania
05/12/1997Nommé Assist.Région.Nyegezi, Reg. HouseTanzania
01/07/1999ProvincialNyegezi, Reg. HouseTanzania
01/11/2003Atiman HouseTanzania
01/07/2005Curate/Isl.Enc.Wete, D. ZanzibarTanzania
01/08/2007Parish PriestNairobi, Queen of PeaceKenya
01/12/2012Nommé (PE 10/12)Roquetas de MarEspaña
01/09/2015CurateTandaleTanzania
01/09/2023CurateNyegeziTanzania

20 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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Mon frère vulnérable est peut-être dans ma communauté

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : ‘Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis’ (Jn 15, 12-17).

J’ai connu des tas de communautés où il n’y a jamais de récréation. Tout est fixé sur la télévision. On mange pour être à l’heure à la télé. Alors, comme certains sont lents, les pressés vous enlèvent l’assiette de dessous le nez. Ils ont un argument ‘béton’ : ils font ça pour la bonne cause, la vaisselle. Et ils vous font remarquer qu’en plus d’être en retard, vous ne faîtes pas la vaisselle avec eux.

Nous sommes prisonniers de notre culture, d’une certaine façon de vivre, à nous.

Nous sommes tellement occupés à faire des choses pour les gens que nous n’avons plus le temps d’écouter ceux qui en ont un immense besoin. Pourtant, être missionnaire, c’est manifester l’amour de Dieu par notre Eglise et par la Société à laquelle on appartient.

“L’amour de Dieu, oui, mais l’amour du travail, qu’est ce que vous en faites ?” Bien sûr, on ne va pas dire à des Suisses de ralentir leur travail ; ça fait partie de leur culture, à moins de revoir leur position de témoins de l’amour de Dieu. C’est la façon de faire qu’il faut revoir. 

Quand on lit l’histoire de la Société, on découvre que les frères (j’y inclus les sœurs) sont parfois meilleurs témoins de Jésus-Christ que les pères. Prenons un exemple des débuts de la Société : les missionnaires qui ont construit l’église de Bukoba, en Tanzanie, étaient des Pères Blancs venus de l’Ouganda, d’où ils avaient été chassés. Eh bien, les meilleurs témoins, c’étaient les frères ; ils ont construit des églises ; ils travaillaient dur. Mais ils devaient respecter les règles du travail et, avec les ouvriers, ils arrêtaient le travail à 4 h de l’après-midi. Ils se lavaient ; puis, ils avaient du temps. Ils avaient appris à aimer leurs ouvriers, comme des collègues de travail, des amis. Et, le dimanche, comme ils ne pouvaient pas travailler, ils allaient visiter les familles de leurs ouvriers. Les frères, par la manière dont ils vivaient au quotidien, sont parfois davantage témoins de l’amour de Dieu que certains curés qui prêchent l’évangile en paroles, mais n’ont souvent pas le temps de le prêcher en actions.

Voici la dédicace du livre « Histoire des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) à l’époque coloniale  1919-1939 » du père Francis Nolan : « Je dédie ce livre aux Frères qui ont toujours reçu moins d’égards que leurs confrères prêtres. Je le dédie à ces Frères dont le dévouement et l’ingéniosité resteront gravés dans la pierre des cathédrales, des églises, des écoles et des ateliers bâtis de leurs mains, et cela, bien longtemps après que le souvenir des Pères aura disparu. »

Le grand obstacle à l’amour de Dieu, c’est le dessus qu’a pris sur nous notre culture de l’efficacité et du rendement. Et quand nous tombons avec des confrères africains, il y a friction. Vous vous rendez soudain compte que votre culture est centrée sur le travail et la leur sur les relations entre les personnes : on parle, on discute. Quelqu’un disait, en forme de boutade : “L’idéal dans une communauté, c’est d’avoir un prêtre européen et un prêtre africain : il y en a un qui travaille, boulot, boulot … ; l’autre, c’est celui à qui on peut  parler !”

Le Christ est venu dans le monde pour que le monde soit sauvé

Comment a-t-il fait ? D’abord, il prend tout son temps. Il commence par ne pas commencer son ministère avant 30 ans, sans s’impatienter. Parce que sa culture lui disait de ne pas parler avant 30 ans. Il respecte sa culture. Que fait-il pendant les trois ans qui ont suivi ? Eh bien, il prend le temps d’aller à Cana. Pendant les week-ends, il va voir Marthe, Marie et Lazare. Après coup, quand Lazare est mort, on a pu dire de Jésus en le voyant pleurer : “Voyez comme il l’aimait “

Puis, à peine arrivé chez Pierre, voyant que sa belle mère est malade, il la guérit. Ce qui frappe chez le Christ, c’est qu’il est témoin de l’amour de Dieu par la manière dont il est attentif aux besoins des autres. Sommes-nous attentifs au besoin qu’on a de faire des choses pour les autres ou aux besoins des autres ?

Un jour, je viens voir un ami avec lequel je travaillais pour un livre. Je lui dis: “Dis donc, je viens te voir parce qu’il y a ce travail à faire et que …” J’explique, je m’excite et, au bout de 10 minutes, mon ami me dit : “Bonjour, Père, comment allez-vous ? Comment vont les autres Pères ?” De ce que j’avais dit, il n’avait rien gardé, parce que je ne l’avais pas salué !

Nous sommes témoins de l’amour de Dieu par la manière dont nous traitons les autres. Combien de fois quelqu’un vient nous voir ; comme ce n’était pas prévu, cela nous énerve parce que cela nous empêche de faire notre travail. Notre travail, évidemment, c’est un travail absolument indispensable ; comme l’autre nous interrompt, eh bien, on ne prend pas le temps d’être le témoin de l’amour de Dieu : on fait montre seulement de notre impatience.

Jésus porte une attention toute spéciale aux marginaux, exclus, veuves, lépreux. Aujourd’hui, l’amour de Dieu est révélé par toute personne qui sait écouter et consoler, particulièrement par ceux et celles qui se sentent appelés vers ceux qui, dans la culture de l’efficacité, sont laissés sur la touche. « Mon commandement, le voici : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »

Par: Raphaël Deillon, M.Afr.

19 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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18 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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Transformer les conflits en paix

Les conflits font partie intégrante de la vie en société. La vie sociale est marquée par différents types de conflits. Ils peuvent être verbaux, mais aussi non verbaux. Il peut s’agir d’attitudes et de comportements armés ou agressifs qui témoignent de la difficulté de vivre ensemble en harmonie. J’ai non seulement vécu des conflits, mais j’ai également été impliqué dans plusieurs situations de conflits. J’ai vécu et travaillé dans des zones de conflit, des contextes de rébellion et des zones de guerre. Certaines de ces situations échappaient à notre contrôle. Ce qui compte cependant, ce n’est pas l’existence de conflits, mais la manière dont nous les gérons.

Il n’y a pas de petits conflits

Bien que les causes profondes des conflits soient nombreuses et complexes, les parties impliquées dans un conflit sont souvent porteuses de nombreux préjugés influençant leur perception de la réalité. Les préjugés et les stéréotypes aggravent les conflits ; ce sont des moyens faciles de classer, de catégoriser et d’identifier les personnes, mais ils brouillent la situation ; ce sont des perceptions subjectives et non objectives. Un conflit impliquant seulement deux personnes peut dégénérer et impliquer toute une famille, un clan, une tribu, un village, etc. Cela me rappelle le proverbe africain disant qu’il n’y a pas de petits conflits. Par conséquent, dans des circonstances normales, les conflits ne devraient pas être évités, mais plutôt affrontés avec tact, amour et vérité. Les parties doivent être invitées à réfléchir à leurs préjugés et à leurs stéréotypes afin de les surmonter.

Gestion pacifique des conflits

Comme Hamlet, prince du Danemark, nous pouvons nous demander s’il vaut mieux supporter les conflits ou prendre les armes pour y mettre fin. Les conflits cependant ne sont jamais résolus par les armes ou par l’évitement. Il existe une troisième et meilleure voie. En effet, l’expérience a montré que les transformations pacifiques des conflits portent des fruits durables.

Beaucoup de choses sont faites en coulisses, non seulement pour promouvoir la résolution pacifique des conflits, mais surtout pour les prévenir. J’ai été témoin de la transformation de conflits par les procédures traditionnelles de parenté à plaisanterie ou de « palabres » qui permettent aux différentes parties de discuter de leurs divergences et de leurs litiges. Il s’agit de réunir les personnes en conflit, pour qu’elles expriment leurs griefs et leurs préoccupations. Le début d’une telle rencontre pouvait être acrimonieux, avec beaucoup de colère, de tensions et d’émotions, mais celles-ci se transformaient progressivement en une écoute empathique et un dialogue dépassionné, conduisant finalement à la tolérance et à l’acceptation. Le résultat final était palpable : l’harmonie revenue, les personnes concernées ont partagé un verre, une noix de kola, etc. Pour que cela se produise, le rôle d’un médiateur ou d’un groupe de médiateurs est d’une importance capitale. Une médiation réussie requiert une bonne réputation, de l’impartialité et de la prévoyance, conditions qui créent la confiance. Selon la situation, le médiateur peut rencontrer séparément les différentes parties en conflit avant de les réunir. Dans ce type de négociations, il n’y a pas de gagnants ni de perdants ! Tout le monde est gagnant d’une manière ou d’une autre.

Les disciples du Christ : des artisans de paix

En tant que disciples missionnaires du Christ, le prince de la paix, nous avons une contribution particulière à apporter en matière de construction de la paix. Jésus attend de ses disciples qu’ils soient des artisans de paix ; il leur adresse des salutations de paix : « la paix soit avec vous ». Le shalom est une caractéristique de la mission chrétienne. Une première action consiste à s’abstenir de propager des messages de haine, des rumeurs, des commérages ou tout autre acte susceptible d’intensifier ou de créer un conflit.

Face à un conflit, le disciple, en tant que témoin prophétique du Christ, a la responsabilité de trouver une solution pacifique permanente. Son action doit être guidée par l’esprit de l’évangile. Il est nécessaire d’agir concrètement, ce qui implique de prendre contact avec les différentes parties et de proposer un service de médiation.

Dans ce domaine de la médiation, Sant’Egidio a de bonnes pratiques à partager ! Le rôle de médiateur exige discrétion et renoncement à la paternité ou à la propriété des résultats ; en tant que sel de la terre et lumière du monde, le disciple devient un ambassadeur de la réconciliation. Par exemple, le rôle joué par les apôtres dans l’élection des sept premiers diacres : ils ont donné les critères de sélection et, à la fin, ont confirmé le choix de la communauté par une prière pour les ministres nouvellement élus.  Un autre exemple est le premier concile œcuménique, le concile de Jérusalem. Il s’agissait d’une approche synodale : ils ont écouté tous ceux qui avaient quelque chose à dire sur la situation, puis ils ont tiré les conclusions qui s’imposaient. Ils ont ensuite créé une instance chargée de mettre en œuvre et de suivre la situation jusqu’à une fin pacifique. Dans ce processus, le principe directeur est le bien commun intégré dans la volonté de Dieu. Pour un chrétien, la gestion des conflits est basée sur la volonté de Dieu.

Sensibilisation et éducation à la paix

D’après mon expérience, la sensibilisation a permis d’obtenir de nombreux résultats. Dès leur plus jeune âge, les jeunes devraient être formés à vivre ensemble avec des personnes d’origines différentes (race, culture et religion). Leur éducation civique et leur socialisation devraient leur permettre de vivre pacifiquement avec les autres et de considérer les différences comme un enrichissement plutôt que comme une menace. L’ensemble de l’apostolat des jeunes constitue un terrain fertile pour la prévention des conflits. Les jeunes apprennent à apprécier leur diversité culturelle en interagissant les uns avec les autres.

Des efforts pourraient cependant être faits à tous les niveaux pour sensibiliser à la diversité des cultures, des modes de vie et des comportements, ce qui enrichit la coexistence. Des occasions devraient être créées pour célébrer la diversité dans la société afin d’apprendre de la culture et des traditions de chacun. De telles expériences conduiront certainement à une compréhension et une appréciation mutuelles, ingrédients d’une coexistence harmonieuse.

L’Église a un grand rôle à jouer dans la transformation pacifique des conflits. Les activités de l’Église devraient se concentrer sur la coexistence pacifique. L’enseignement catholique, en particulier, devrait promouvoir auprès de ses élèves les valeurs qui favorisent la paix et la réconciliation. Les enseignements sociaux de l’Église peuvent être un outil important dans la prévention des conflits et la promotion de la paix. Les dirigeants de l’Église devraient se prêter à la médiation lorsque des conflits surgissent. Mais surtout, l’Église peut mieux jouer ce rôle lorsqu’elle est elle-même un laboratoire de coexistence pacifique.

Par: Ignatius Anipu, M.Afr.

17 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

20241217-Une-annee-avec-CML200

9 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

8 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie