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La Journée de l’Afrique est une célébration de résilience

Mamphela Ramphele: La Journée de l'Afrique est une célébration de la résilience

A la fin des années 80, la grande production cinématographique “Le Cri de la Liberté” racontait l’histoire de la conversion idéologique du journaliste sud-africain Donald Woods par Steve Biko, activiste anti-apartheid. Vous vous rappellerez sans doute de la partenaire politique et épouse de Steve Biko, Docteur Mamphela Ramphele. Aujourd’hui âgée de 72 ans, Mamphela livre à l’agence sud-africaine “Eyewitness News” son opinion sur le potentiel de l’Afrique à sortir de la crise causée par le COVID-19 plus forte et plus résiliente. Je reproduis ici l’article dont l’original, en anglais, se trouve ici :
https://ewn.co.za/2020/05/25/mamphela-ramphele-africa-day-is-a-celebration-of-resilience
La tradution française est de mafrome.org avec l’aide des outils de traduction d’Internet et n’a aucune prétention professionnelle.

En cette Journée de l’Afrique 2020, nous célébrons notre résilience face à la pandémie perturbatrice de COVID-19. Cette capacité de résistance est due en grande partie à la jeunesse de notre population et à l’adhésion continue aux valeurs d’Ubuntu qui permettent l’interdépendance, l’interconnexion et le soutien mutuel, essentiels pour atténuer les effets dévastateurs de ce virus.

Le COVID-19 nous a permis de démontrer notre capacité à passer de la tendance à nous préoccuper de la poursuite de la réussite personnelle à la collaboration avec empathie et compassion pour répondre à cette crise existentielle. Ce changement de comportement envers ce qui compte vraiment pour la survie de l’humanité et des écosystèmes est un facteur de succès essentiel dans notre réponse au COVID-19.

La question clé que nous devons nous poser en tant que peuple d’Afrique est la suivante : que devons-nous faire différemment à un niveau fondamental pour nous permettre de sortir de cette urgence plus sages, plus forts et plus résistants ? Ce que nous savons, c’est que ce virus a changé le monde tel que nous le connaissons, et ce pour de bon. Il n’y aura pas de retour à la “normale”. Les régions, pays et communautés qui réussiront seront ceux qui saisiront ce moment comme une opportunité de transformation fondamentale vers des systèmes socio-économiques et politiques plus résilients.

La résilience est essentielle pour l’avenir qui nous attend, compte tenu des crises à plusieurs niveaux auxquelles nous continuerons probablement à être confrontés. La forte empreinte humaine sur notre système planétaire a entraîné la fragilité de la plupart des écosystèmes et des menaces pour la biodiversité qui soutient nos vies.

L’Afrique doit saisir l’occasion de cette crise pour se ré-imaginer comme un lieu qui a donné naissance à l’humanité, il y a de nombreuses années, en un lieu qui doit maintenant donner naissance à une nouvelle civilisation humaine caractérisée par la prospérité et le bien-être de tous les peuples et de notre planète. Cette Afrique ré-imaginée doit se fixer de nouveaux objectifs et de nouvelles mesures reflétant ce qui compterait le plus dans cette nouvelle civilisation.

David Korten, de la Stanford Business School et membre du Club de Rome, dans un article récemment publié dans le cadre du projet de ré-articulation du développement humain du PNUD, a remis en question l’idée selon laquelle le progrès de l’humanité peut être mesuré de manière adéquate par l’objectif économique de croissance du PIB. Il conclut que : “L’avenir de l’humanité dépend des choix culturels et institutionnels qui s’alignent sur nos besoins en tant qu’êtres vivants, font de la vie, et non de l’argent, la valeur déterminante et actualisent le potentiel de notre nature humaine et de nos aspirations démocratiques. Ces choix encadrent une vision émergente d’une nouvelle civilisation véritablement civilisée de paix, de justice, de suffisance matérielle et d’abondance spirituelle et créative pour tous”.

La vision de cette nouvelle “civilisation véritablement civilisée” est en résonance avec le cadre social guidé par les valeurs de l’Ubuntu que la plupart des gens de ma génération ont été amenés à adopter. Nous avons grandi dans des communautés où la suffisance matérielle, l’abondance spirituelle et créative pour tous étaient assurées par des approches de collaboration sans faille face à des défis communs et à l’interdépendance mise en place dans les bons comme dans les mauvais moments.

Les ménages pauvres n’ont pas souffert de l’indignité de la privation humiliante des besoins fondamentaux. L’abondance pour tous a été assurée par les processus Letsema/iLima qui ont permis de s’assurer que les champs des pauvres étaient labourés en échange d’un travail aux côtés de leurs voisins. Le lait était mis à la disposition de leurs enfants en échange de leur aide pour la traite des vaches dans les ménages aisés. Les possibilités d’éducation et de formation étaient accessibles à tous les enfants dans les écoles primaires locales appartenant à la communauté, et les membres les plus aisés contribuaient à la création de bourses pour l’enseignement secondaire et supérieur, afin d’assurer un meilleur avenir pour tous.

Le président Ramaphosa n’a pas besoin de chercher plus loin que de tirer parti de notre riche héritage d’Ubuntu pour créer une nouvelle économie inclusive caractérisée par la paix, la justice, la suffisance matérielle et l’abondance spirituelle et créative pour tous. Nous devons avoir des conversations intergénérationnelles pour permettre à ma génération de partager la richesse de notre héritage de valeurs culturelles avec les jeunes. Nous devons nous acquitter de nos responsabilités envers la prochaine génération : re se ke raya le ditaola badimong – nous n’osons pas aller rejoindre nos ancêtres avant de leur avoir transmis ce savoir. Nous devons tirer parti de cet héritage qui a été sous-estimé et marginalisé pour créer une nouvelle économie qui favorise le bien-être de tous et protège et promeut notre environnement – la source de toute vie.

L’Afrique est bien placée pour mieux “reconstruire” en sautant par-dessus la forte empreinte humaine et les faibles résultats en matière de développement humain dont la plupart des pays industrialisés s’efforcent de sortir. Nous disposons d’une abondance de terres, de soleil, de vent et de rivières pour alimenter un processus de développement écologiquement sain pour le 21e siècle. Nous avons également un énorme contingent (estimé à près de 200 millions) d’Africains hautement qualifiés dans la diaspora, qui s’associent à l’importante population jeune pour aider à la reconstruction historique et au développement de l’Afrique en un lieu de bien-être pour tous et pour l’écosystème.

Mamphela Ramphele est la co-fondatrice de ReimagineSA et co-présidente du Club de Rome

Covid 19 – Conséquences

Les conséquences du Covid 19 - Quelques réflexions de Bernard Ugeux

Bernard Ugeux est un Missionnaire d’Afrique basé à Bukavu (RDC). Théologien, très proche des petites communautés chrétiennes et très engagé auprès des personnes qui vivent dans les périphéries, Bernard livre ses réflexions sur le sens et les conséquences du Coronavirus.

VADEMECUM JPIC-RD: Partie 1

VADEMECUM JPIC-RD

Partie 1

pour Coordination provinciale JPIC-RD

À l’occasion du 5ème anniversaire de l’encyclique Laudato Si’, le 24 mai 2020, nous vous présentons la première partie du Vademecum JPIC-RD pour notre mission dans les domaines de JPIC-RD. 

Cette première partie concerne spécialement les confrères dans les Provinces, plus particulièrement les Coordinateurs provinciaux de JPIC-RD, les Promoteurs JPIC-RD de Secteurs et les Animateurs JPIC-RD de nos communautés.

Que tous, par l’annonce et le témoignage authentique, deviennent des signes d’espérance et de paix du Royaume de Dieu dans le monde ! Que l’Esprit Saint nous guide dans notre cheminement de pèlerins de JPIC-RD !

Anniversaire de Laudato Sì

5ème anniversaire de Laudato Sì

Dimanche prochain, le 24 mai, nous célébrerons le 5ème anniversaire de l’encyclique Laudato Si’. Selon le contexte et la particularité du calendrier liturgique, nous fêterons l’Ascension de Jésus Christ.

Nous tous, nous avons reçu la promesse de Jésus Christ :

« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1,8)

Au moment où nous traversons la crise de la Pandémie, écoutons la clameur de la terre et la clameur des pauvres ! (LS 49) Soyons des signes d’espérance qui jaillissent du cœur plein d’amour de Jésus Christ ! (EG 183) Vivons l’esprit de solidarité et de fraternité pour construire ensemble avec nos sœurs et frères humains un avenir meilleur ! Que l’Esprit Saint nous guide et nous accompagne !

Fraternellement Vôtre,

Andreas Göpfert, M.Afr.
Coordination JPIC RD

Lucien Van Wielendaele, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Luc Putzeys, Délégué Provincial du secteur de Belgique,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Lucien Van Wielendaele

le mercredi 20 mai 2020 à Avondrust-Varsenare (Belgique)
à l’âge de 90 ans dont 66 ans de vie missionnaire
aux Pays-Bas, en R.D. Congo et en Belgique.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

(plus…)

Ger van Dieten, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Jozef de Bekker, Délégué Provincial du secteur des Pays-Bas,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Ger van Dieten

le dimanche 17 mai 2020 à Heythuysen (Pays-Bas)
à l’âge de 93 ans dont 67 ans de vie missionnaire
aux PaysBas.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

(plus…)

Marcel Amport, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Raphaël Deillon, Délégué Provincial du secteur de Suisse,
vous fait part du retour au Seigneur du Frère

Marcel Amport

le vendredi 15 mai 2020 à  l’hôpital Cantonal de Lucerne (Suisse)
à l’âge de 86 ans dont 62 ans de vie missionnaire
en Suisse, au Mozambique et au Malawi.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

(plus…)

Semaine Laudato Sì 2020

Semaine Laudato Sì 2020

Tout est lié

Nous vivons des événements qui façonnent l’histoire. Laudato Si’ nous enseigne comment construire ensemble un monde meilleur.

Partout, les gens réclament de l’espoir et on a besoin de notre foi de toute urgence pour éclairer le chemin. À l’occasion de la semaine Laudato Si’, du 16 au 24 mai, les catholiques s’unissent dans un esprit de solidarité pour un avenir plus juste et plus durable.

Restons unis à nos frères et sœurs dans la foi au moment où nous traversons la crise actuelle pour construire un avenir meilleur.

    • Réfléchissons et préparons-nous grâce à des formations en ligne, 16-23 mai
    • Participons à la journée mondiale de prière, le 24 mai
    • Mettons en pratique ce que nous avons préparé pendant la saison de la Création, en septembre

Consultez la page officielle de Laudato Sì:

Activités: https://laudatosiweek.org/fr/activities-fr/
Ressources : https://laudatosiweek.org/fr/resources-fr/

PEP EUR-ECHO Printemps 2020

EUR-ECHO Printemps 2020

Homélie de Mgr Claude Rault pour le 8 mai

Homélie de Mgr Claude Rault pour le 8 mai

Bonne fête des Bienheureux martyrs d’Algérie. Les chanceux de la rue Friant à Paris, ont eu droit à une homélie de Monseigneur Claude Rault qui a connu personnellement tous les martyrs. Voici son homélie.

Il se trouve que par le mystère de l’histoire, j’ai connu presque tous les membres de l’Église d’Algérie dont nous célébrons la mémoire aujourd’hui. Certains davantage, d’autres assez peu.

A plusieurs reprises, j’ai pu travailler avec l’évêque Pierre dans le cadre de la Conférence Episcopale, et il est venu plusieurs fois dans le Diocèse du Sahara lorsque j’étais vicaire général. C’était un homme passionné et passionnant. Ses lettres régulières pendant la « décennie noire » en ont vite fait une cible potentielle et des islamistes armés et des forces de sécurité. Il savait les risques qu’il prenait.

J’ai été aussi assez proche de Christian Chessel, Jean chevillard, Alain Dieulangard et un peu moins Charlie Deckers.

Bien connu aussi dans le Ribât, le Lien de la Paix, le Fr. Henri Vergès (l’une des premières victimes), moins Sœur Paule Hélène qui travaillait avec lui.

Sr Odette venait régulièrement au même groupe de partage spirituel. J’allais parfois célébrer l’Eucharistie à leur petite fraternité en milieu populaire.

Depuis le début des années 70, je fréquentais le monastère de Tibhirine et avais noué un lien assez fort avec le Fr. Christian futur Prieur. Le Fr. Luc, médecin haut en couleurs, m’avait soigné à quelques reprises.

Srs Angèle-Marie et Bibiane m’étaient presque inconnues.

J’avais une fois ou l’autre rencontré Sr Esther qui soignait un de mes amis dans un hôpital d’Alger où elle travaillait. Et un peu sa sœur de communauté Caridad.

Je ne vais pas retracer leur trajectoire, mais vous dire comment j’ai pu vivre leur cheminement vers la béatification.

Dès le début, lorsque l’archevêque Henri Teissier a fait faire les enquêtes en vue d’une éventuelle béatification, je faisais partie de plusieurs « résistants » à cette procédure. J’étais alors provincial du Maghreb. Au moment où nos compagnons de Tizi étaient assassinés en fin décembre 94, d’autres de nos compagnons Pères Blancs, en particulier en Afrique Centrale, avaient payé de leur vie leur attachement au Christ et au pays dans lequel ils avaient choisi de rester. En fait ils avaient subi le même sort. Alors pourquoi nos Frères de Tizi Ouzou auraient-ils pu être distingués de ceux-ci ?

Par ailleurs… j’avais suffisamment connu les uns et les autres pour constater qu’ils n’étaient pas des héros ! Leur vie communautaire n’était pas un grand fleuve tranquille. Et puis, en soi, la personnalité de chacun ne tranchait pas de façon vraiment extraordinaire et au niveau du caractère et au niveau du comportement. Pierre Claverie, tout brillant qu’il était, avait ses emportements, le Fr. Christian de Chergé ses crispations, nos confères de Tizi Ouzou leurs problèmes personnels et communautaires… comme vous et moi ! Et parfois les Moines encore plus… ! Voilà, j’ai fait l’avocat du Diable !

Au fur et à mesure que l’enquête avançait, nous pouvions voir qu’au fond ce n’était pas leur « exemplarité » qui était en jeu mais le sens d’une Eglise engagée au milieu d’un Peuple.

Cela transparaissait par le don de leur vie en lien avec des musulmans et des musulmanes qui avaient fait le don de la leur par fidélité à Dieu et par fidélité à leur peuple. Les membres de l’Église d’Algérie avaient donné la leur dans la ligne d’une même fidélité.

L’enquête finie, le risque était de voir chaque Congrégation présenter ses « candidats » à la Béatification en rangs séparés. Les Pères Blancs étaient peu enclins à le faire. Et peu à peu émergeait la vision d’une Eglise unie, se reconnaissant dans ces vies données et désirant les voir « béatifiés » non pas au sein de telle ou telle famille religieuse mais comme faisant partie de l’ Eglise, Corps du Christ, qui avait décidé de demeurer au sein de ce peuple en souffrance, par solidarité avec lui.

« Ce n’est pas parce que ma femme a perdu la tête que je vais la quitter ! » répondait à un journaliste un Petit Frère de Jésus.

Et peu à peu la « cause » avançait. La signature de la Béatification par le Pape était imminente. Où pourrait-elle avoir lieu ? Nous ne voyions pas comment ce pourrait être ailleurs qu’en Algérie ! C’est ainsi qu’évêques nous nous sommes retrouvés dans le bureau du Ministre des Affaires Religieuse.

Nous voulions y associer les nombreuses victimes de cette guerre civile, à commencer par les 113 Imâms qui ont donné leur vie au nom de leur foi en en Dieu qui refuse la violence. Et cela a pu se faire, ils ont été reconnus comme patrimoine spirituel de l’humanité de ce peuple.

Ces réflexions m’ont beaucoup appris sur la sainteté.

Ceux que nous célébrons sont bienheureux ni en raison de leur héroïsme ni en raison de leur perfection. L’héroïsme est de l’ordre humain, et la perfection appartient à Dieu seul.

La sainteté est d’un autre ordre, elle est un don du Dieu Saint. Un don que Dieu nous fait à tous, il nous appartient de l’accueillir ou non. Cela se passe à l’intérieur de notre coeur.

Ceux qui sont déclarés saints ou bienheureux le sont comme un avant-goût de ce que nous pouvons être… avec la grâce de Dieu.

Etre déclaré officiellement « bienheureux » ou « saint » par l’Église est une appréciation qui viennent d’elle. On sait que sur ce point elle peut se tromper…

Ces hommes et femmes ont terminé leur course. Il étaient comme nous des êtres humains. Au nom de l’Amour ils ont risqué d’aller jusqu’au bout de cet Amour.

C’est à notre portée, comme à la portée de toute personne.

L’Amour du Père les a accompagnés jusqu’au bout de leur route, Il leur a été fidèle. Vêtus de robes blanches, ils se sont mystérieusement laissés attirer par cet Amour de Dieu qui n’a pas de limites.

Ils ont donné leur vie pour ceux qu’ils aimaient comme l’ont fait beaucoup d’autres anonymes, connus de Dieu seul.

Au fond, l’essentiel est de se laisser attirer par ce Amour. Et cela est à notre portée à tous. Etre inscrit sur la liste des Bienheureux appartient aux hommes. Etre inscrit dans le Livre de Vie n’appartient qu’à Dieu. Mais nous devons nous le souhaiter les uns aux autres.

+Claude Rault. MAPB