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PEP EUR ECHO Été 2018

Le secrétariat de la Province d’Europe vient de nous envoyer sa lettre de nouvelles de l’été 2018. Vous pouvez la lire en ligne ou la télécharger :

EUR ECHO ETE 2018 – Lecture en ligne

EUR ECHO ETE 2018 – Téléchargement

Helmut Kaiser, R.I.P.

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Helmut Kaiser

le dimanche 8 juillet 2018 à Trêves (Allemagne)
à l’âge de 86 ans dont 58 ans de vie missionnaire
au Mali et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

 

Helmut Kaiser

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Armand Duval, R.I.P.

Father Patrick Bataille, Provincial Delegate of the sector of France,
informs you of the return to the Lord of Father

Armand Duval

on Friday 6th July 2018 at St-Malo (France)
at the age of 90 years, of which 66 years of missionary life
in Burundi, Spain, Congo, Jerusalem, Mexico and France.

Let us pray for him and for his loved ones.

 

Armand Duval

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Erwin Echtner (1940 – 2017) (PE n° 1092 – 2018/06)

Erwin est né le 22 mars 1940 comme Erwin Koschewski à Groß-Leschienen dans la Prusse Orientale, dans le diocèse d’Ermsland. Son père est mort à la guerre. En 1945 la mère est partie avec ses 4 enfants comme réfugiée et après un long parcours ils sont arrivés à Hechthausen dans le nord de l’Allemagne. En 1947, Erwin commence l’école primaire. Sa mère s’est remariée avec Franz Echtner qui adopta les quatre enfants qui ont pris le nom de famille de leur nouveau père. En 1952 la famille déménage à Krefeld au bord du Rhin. Erwin y termine l’école primaire en 1955.

Erwin commence une formation commerciale qu’il termine avec succès en 1958. Il se sent appelé par Dieu et s’oriente vers la mission. Selon le témoignage de son employeur, il est décrit comme un collaborateur consciencieux, agréable, ponctuel et respectueux en face de ses collaborateurs.

Le 1er juin 1959, il entre chez les Pères Blancs à Langenfeld pour commencer son postulat. En 1960 nous le trouvons au noviciat à Hörstel. Il y prononce son premier serment à l’âge de 22 ans. De février 1962 à octobre 1965 nous le trouvons au scolasticat à Marienthal au Luxembourg.

Erwin part en novembre 1965 pour Kipalapala dans la diocèse de Tabora en Tanzanie. Il est nommé responsable de la rédaction et de la gestion du journal catholique KIONGOZI. Le 24 février 1968 Erwin y prononce son engagement définitif.

Après des années en Tanzanie remplies d’un service rendu, Erwin s’oriente vers d’autres horizons. Son premier désir était de s’orienter vers le sacerdoce et, après une longue réflexion, il commence en janvier 1974 ses études en philosophie et théologie à Londres. Dès le premier semestre Erwin a dû constater que cette orientation n’est pas la bonne. Il prend alors la décision de ne pas continuer sur ce chemin.

En 1976, nous trouvons Erwin en Allemagne comme économe dans la communauté de Trèves. Avec sa formation commerciale il est à son aise et rend un grand service à la communauté. En 1977, il est nommé à Cologne dans la communauté de l’AFRIKANUM. Erwin y trouve sa vocation et pour 33 ans il s’engage dans l’accueil des enfants et des jeunes africains réfugiés. Avec ses expériences personnelles comme enfant réfugié il sait accompagner les enfants venant surtout d’Angola, du Congo, de l’Ethiopie et de la Somalie. Ces pays connaissaient révoltes, guerres ou révolutions. Celles-ci ont mis les enfants par centaines dans les avions pour l’Allemagne, leur chefs  espérant qu’ils recevaient une bonne formation et pourraient après rendre service aux pays libérés.

Soutenu par les services de la Caritas et d’autres services d’aide aux réfugiés, Erwin gagne la confiance du service public responsable de l’accueil des réfugiés de guerre. Ils accordent la tutelle d’environ 800 enfants au long des années. Il était chargé par les autorités et les tribunaux de chercher des places dans les internats, les inscrire, d’abord dans les cours de langues, puis dans les écoles. Il arrive aussi que Erwin doive loger quelques enfants pour un temps limité à l’AFRIKANUM même. Beaucoup de ces enfants ont gardé le contact avec lui après la formation professionnelle ou des études. Pour les enfants, Erwin était leur père et pour lui, ils étaient ses enfants. Erwin a donné un exemple de charité. Il a montré que dans un État avec un service social bien élaboré l’initiative personnelle est nécessaire et a sa place dans cette société. Le «26 septembre 2010 » Erwin a reçu le prix d’honneur de la ville « engagé à Cologne » et le 17 juillet 2013 le maire de la ville lui a transmis la « Croix d’Honneur de l’Ordre du mérite de la République fédérale d’Allemagne ».

Le 31 août 1990, Erwin subit une crise cardiaque ; il est obligé de diminuer ses activités envers « ses enfants » devenus des adultes. En avril 2011, atteint d’un cancer, il est nommé dans la communauté à Trèves où il meurt le 6 octobre 2017. La liturgie des funérailles a lieu dans la chapelle des Frères de la Charité, suivie de l’inhumation dans notre carré au cimetière de la ville de Trèves.

Hans Vöcking, M.Afr.

Christian Schneider (1934 – 2017) (PE n° 1092 – 2018/06)

Christian est né le 24 juillet 1934 à Neisse en Haute Silésie. Il est baptisé le 13 août à l’église St. Jacques. Il commence l’école primaire en 1941 pour trois ans puis continue les études au lycée. La guerre finit et la Silésie est intégrée à la Pologne. L’entrée au lycée était interdite aux enfants allemands. À cause de cela, au lieu d’aller à l’école Christian doit commencer, à 11 ans, à travailler à la construction de routes. En 1946, ses parents et leurs 5 enfants se réfugient à l’Ouest, ils s’installent d’abord à Niedernstöcken  une année après à Mandelsloh, toujours dans le Basse-Saxe, finalement, en 1950, la famille s’installe à Eislingen en Bade-Wurtenberg. Malgré ces différents déplacements et le fait d’avoir été inscrit dans 5 écoles différentes, Christian termine le lycée Hohenstaufen avec succès grâce à ses capacités de caractère.

Après le bac Christian, commence la formation professionnelle commerciale dans une entreprise de pétrole qu’il termine avec bravoure après trois ans. Son père  décède dans un accident de route en 1955. Christian a dû prendre une responsabilité de la famille à l’âge de 21 an, en tant qu aîné des enfants. Une année plus tard, Christian commence de s’orienter vers une vie de missionnaire. La famille soutient son projet. En 1950 déjà, son père est rentré en contact avec les Pères Blancs à Haigerloch lorsqu’il cherchait à inscrire Christian dans une école secondaire. Christian a repris le contact avec les Pères Blancs à Haigerloch en juillet 1956 se renseignant sur les conditions pour entrer dans la Société. En octobre de la même année il arriva à Langenfeld pour commencer son postulat. En 1957 nous le trouvons au noviciat à Hörstel. Il prononce son premier serment temporel le 9 juin 1959, puis il va au scolasticat de Mours jusqu’en 1961.

En janvier 1961 il arrive à Murhesa/Buheno au Congo et en 1964 il commence la construction de l’Institut Social à Bukavu où il  enseigne également jusqu’en 1970. A la suite de l’indépendance des pays, vu que les fonctionnaires européens ont quitté les colonies sans avoir préparé des personnes pouvant prendre leurs places dans l’administration, la Société a ouvert trois Instituts Sociaux au Congo, en Haute Volta (Burkina Faso aujourd’hui) et en Tanzanie. En août 1965 il prononce son engagement définitif à Murhesa.

En 1971 il passe son premier congé en Allemagne ; À son retour il travaille dans plusieurs projets de construction à Walungu, Kabare, Burhale, Ciherano et Walikale. En 1973, il demande une exclaustration pour trois ans tout en restant en contact régulier avec les confrères. Il prend un engagement au Congo avec la « Société allemande pour la Coopération technique » (GTZ). Après cet engagement et malgré l’insistance de la GTZ de prolonger le contrat il rejoint la Société en juin 1976.

Il passe une année à l’Ecole de la Foi à Fribourg, suivie de la grande retraite à Jérusalem et un cours de langue de six mois à Dublin. Pendant ce temps, il s’est posé aussi la question de savoir si le chemin vers le sacerdoce n’est pas aussi un chemin pour lui. Après des consultations avec les responsables il n’a pas suivi ce chemin. Il reprend le chemin de l’Afrique. En juin 1978 Christian arrive à Tamale où il est chargé de l’économat du Grand Séminaire. Au début des années quatre-vingt les médecins constatent une maladie du cœur. Après des soins et un repos, il reprend ses activités, en octobre 1984, à Kasshikishi en Zambie comme responsable pour les constructions. Dans le mois de son arrivée il fait une chute de quatre mètres. Une fracture compliquée du genou nécessite un transport à Cologne pour les soins nécessaires. Son calvaire n’est pas fini : en avril 1989 il doit, de nouveau, être opéré au cœur.

En février 1993, il est de nouveau en Afrique, cette fois-ci à Isoka et Mbala en Zambie, de nouveau pour surveiller les constructions. En janvier 1995, à l’âge de 61 ans, il est nommé en Éthiopie pour surveiller un autre projet de construction. En août 1996, Christian retourne en Allemagne. Il est chargé de l’économat dans la maison de Frankfurt. En septembre 2000, il est nommé pour deux ans en Zambie. Le 12 juillet 2002 il est nommé à Haigerloch où il aide des confrères comme aide-soignant. En août 2009, Christian fête son jubilé d’or.

Dans son enfance Christian est devenu étranger dans son pays et il en a souffert. Ses déplacements nombreux font partie de sa vie et sont les signes qu’il était à la recherche d’une demeure qu’il a trouvé auprès du Père le 9 août 2017 à l’âge de 83 ans à Balingen en Bade-Wurtemberg.

Hans Vöcking, M.Afr.

Hans Sauter (1933 – 2018) (PE n°1092 – 2018/06)

Le jeudi, le 25 janvier 2018, le Seigneur a rappelé Hans Sauter à lui après 37 ans de travail missionnaire au Rwanda et presque 30 ans dans des tâches différentes en Allemagne.

Hans passe son enfance et le temps de l’école primaire à Oggelshausen dans le « Saulgau » à la ferme de ses parents. Il aime mettre la main à la pâte, ce qu’il fera par la suite en Afrique. De 1949 à 1954 il fréquente l’école secondaire des Pères Blancs à Grosskrotzenburg près de Hanau. Il fait ensuite la philosophie à Trèves puis l’année spirituelle à Varsenare en Belgique dans un entourage international. Quatre années d’étude de la théologie suivent à Heverlee près de Louvain, aussi en Belgique où il se montre consciencieux, fiable à 100% et en même temps très discret.

Après son ordination sacerdotale en 1960 à Geislingen le chemin s’ouvre pour un engagement au Rwanda en Afrique Centrale. Là il apprend d’abord la langue du pays, le kinyarwanda, pour travailler ensuite dans le sud du pays dans le diocèse de Butare où il reste jusqu’en 1988. En Afrique, il est chargé de la pastorale dans différentes paroisses, d’abord à Cyanika, pui à Nyanza et Nyamiyaga, quelques années à chaque endroit, jusqu’en 1973. En 1975 son évêque, Mgr Gahamanyi lui confie la charge d’économe diocésain, une grande et difficile tâche qu’il accomplit quatre ans et demi. En 1980 il passe deux mois et demi à Jérusalem pour se rafraîchir spirituellement avec d’autres missionnaires et y puiser de nouvelles forces. Il est vrai qu’il avait dû prendre du temps en 1972, pour guérir d’une hépatite à Riedlingen. Plus tard il a dû se soumettre à un traitement médical à plusieurs reprises. Mais cela ne l’empêchait pas d’être présent pour les hommes et le service de l’évangile au Rwanda.

Quand Hans doit rentrer définitivement en Allemagne en 1988, il est d’abord nommé supérieur de la maison à Haigerloch, responsable de la communauté des confrères et disponible pour des tâches pastorales dans les paroisses environnantes. Il va ensuite à Cologne en 1993, pour y collaborer à la comptabilité ; là aussi il connaît à plusieurs reprises des problèmes de santé. En 2001, il retourne à Haigerloch pour continuer ses services à la communauté et dans la pastorale et cela jusqu’à l’entrée en repos en 2008. Hans donnait tout peu à peu au Seigneur, comme celui-ci l’exigeait fut toujours un confrère fiable et modeste avec lequel chacun pouvait s’entendre.

Hans Vöcking, M.Afr.

Hubert Bonke (1943-2016) (PE n°1092 – 2018/06)

Hubert est né le 29 octobre 1943 à Langseifersdorf en Silésie. Il n’a pas connu son père menuisier,  porté disparu de guerre. Après la guerre, la Silésie devient partie intégrante de la Pologne ; les Allemands y sont des étrangers et sa mère décide de se réfugier en Allemagne Fédérale. Les premières années, la famille vit à Heiden en Basse-Saxe où Hubert suit les  quatres premières années de l’école primaire. Sa famille déménage ensuite à Spreglingen près de Frankfurt.

En 1954, il entre au petit séminaire P.B. à Rietberg, puis en 1959 au petit séminaire P.B. de Grosskrotzenburg où il passe son bac avec succès en 1964. De 1964 à 1966 Il va à Trèves pour les études de philosophie. Les responsables  témoignent de sa grande disponibilité docile et son aptitude à un travail sérieux. En 1967, il entre au noviciat à Hörstel. Le maître de novices le voit comme un candidat ouvert mais avec un peu nervosité qu’on découvre dans sa manière de parler et d’agir. Sa grande disponibilité l’aidera dans sa vie future comme missionnaire. Après son noviciat, il est nommé au scolasticat d’Heverlee en 1968. Il constate le fait qu’il est passé par les écoles des P.B., et n’a jamais eu l’occasion de s’épanouir et de prendre sa vie en main. Il demande de pourvoir faire une année en dehors des cadres P.B. La demande est acceptée et Hubert fait une année de théologie à l’université de Tübingen.

Son séjour à Tübingen est satisfaisant à tout point de vue. Il y acquiert une maturité et surtout il y prend goût pour les études. En 1969 il demande de rejoindre les P.B. Il est nommé au Foyer de la rue de Reims à Strasbourg étant donné que la fermeture d’Heverlee était prévue pour 1970. A l’université il s’inscrit immédiatement en 2ème année du 2ème cycle qui correspond à la 3ème année de théologie du séminaire classique. L’université de Strasbourg a été ouvert pendant l’époque allemande (1871-1914) et a gardé son organisation après l’intégration à la République française.

Le 7 décembre 1970 il prononce son serment et est ordonné prêtre le 10 juillet 1971 à la cathédrale de Mainz. Le 8 septembre 1971, il part pour Kalemie au Congo comme vicaire à la paroisse de Kala. En 1999, il est nommé en Allemagne à München où il fait partie de l’équipe de la paroisse francophone de la ville. Sa tâche  était d’accompagner les chrétiens africains qui vivaient dans la ville et dans les environs. Pendant plusieurs années Hubert est aussi membre du conseil provincial de la province d’Afrique Centrale qui englobe les pays Burundi, Congo et Rwanda.

De mars 2006 à juin 2006 Hubert suit le cours de Bible et la retraite à Jérusalem. En novembre 2006 il est arrivé a Laybo, puis en 2007 à Kindu pour continuer son travail pastoral au Congo. Les années de l’engagement missionnaire au Congo et à München ont laissé des traces. Pour cela il passe cinq mois en Allemagne en 2015 pour être suivi par les médecins qui lui conseillent un repos prolongé. Mais Hubert est retourné à Kindu. Les confrères constatent son état de faiblesse, qu’il n’avait plus la force ni de suivre le travail régulier ni de mettre les confrères au courant des choses. Le 27 mai 2016 il s’éteint un jour avant son départ pour l’Allemagne où il devait se faire soigner. Pendant son enterrement à Kindu les chrétiens ont témoigné que Hubert était un prêtre, facile à aborder et toujours disponible pour écouter les petits et les grands soucis des gens.

Hans Vöcking, M.Afr.

Bruno Loiselle (1929 – 2018) (PE n°1092 – 2018/06)

Bruno est né le 30 novembre 1929 à Salaberry-de-Valleyfield, province de Québec. Il fait son école primaire à Valleyfield et ses études classiques au séminaire de la même ville. À l’âge de 12 ans, il devient scout. Toutes ses années de scoutisme qu’il apprécie beaucoup, le préparent, selon ses propres paroles, à une vie de service. Bruno pense déjà à une vie missionnaire en Afrique. En 1947, avec quelques amis, il participe à un Congrès marial à Ottawa. Ce séjour dans la capitale nationale lui donne l’occasion de visiter le scolasticat des Pères Blancs où il rencontre des étudiants Missionnaires d’Afrique portant la gandoura et le burnous.

Au printemps 1950, vient le temps pour Bruno de faire le choix d’une carrière ou d’une vocation missionnaire. Il est intéressé par des études à l’École polytechnique, mais la vocation missionnaire chez les Pères Blancs l’attire fortement. Hésitant entre ces deux choix de vie, il consulte son accompagnateur spirituel qui lui conseille de devenir Missionnaire d’Afrique, lui disant qu’il sera plus heureux dans cette vocation. C’est ainsi que Bruno demande son admission au noviciat St-Martin de Laval. Le 12 août 1950, il reçoit l’habit des Pères Blancs des mains de Monseigneur Durieux, alors Supérieur général des Missionnaires d’Afrique. Bruno va ensuite au scolasticat d’Eastview pour ses études de théologie. C’est là qu’il fait son serment le 18 juin 1954 et qu’il est ordonné prêtre le 29 janvier 1955.

Ce temps de formation chez les Missionnaires d’Afrique sont pour Bruno un temps de prière et d’études qui lui permettent d’atteindre une plus grande maturité, un temps de réflexion qui lui fait approfondir sa vocation missionnaire et augmente son désir de prendre la route de la mission en Afrique. Ses quatre années de théologie au scolasticat d’Ottawa sont aussi pour lui une occasion d’adaptation à un groupe d’étudiants de mentalités et de nationalités différentes. Comme Bruno l’écrit un jour : « J’ai apprécié mes années de formation dans une communauté internationale. Elles m’ont préparé à bien m’adapter plus tard à l’Afrique ».

Dans la vie communautaire, Bruno se montre un peu réservé et d’un tempérament nerveux. Cependant, il fait toujours preuve de dévouement et de générosité. Doté d’une volonté énergique, il accepte toutes les tâches qu’on lui demande et les exécute de son mieux. Il aime bien discuter avec ses confrères, tout en les taquinant et les faisant rire, ce qui met de la joie dans la communauté et lui gagne l’estime de tous. Très attaché à sa vocation missionnaire, il se distingue par sa piété, sa charité et ses qualités pour l’apostolat. Une remarque qui revient souvent sous la plume de ses supérieurs résume bien la personnalité du père Loiselle : « Bruno promet d’être un de ces missionnaires très précieux, dont les tâches sont toujours faites à temps et toujours bien accomplies, et cela par amour pour le Seigneur Jésus qu’il veut bien servir ».

Le 24 août 1955, le père Loiselle, accompagné de ses parents, se rend à Québec pour son départ, par bateau, pour l’Afrique. Huit jours plus tard, il arrive à Dorking, en Angleterre, pour y approfondir sa connaissance de l’anglais et s’initier aux coutumes britanniques. Le 10 décembre, ile atterrit à Entebbe en Ouganda pour atteindre ensuite sa destination finale, Mbarara. C’est dans ce diocèse que Bruno passera toute l’étape africaine de sa vie missionnaire. Il se met aussitôt à l’étude de la langue locale, le Rutoro. Après six mois, il se sent suffisamment à l’aise dans cette langue pour parcourir en motocyclette les succursales de brousse, visiter les écoles et administrer les sacrements. Il est alors nommé vicaire dans sa première paroisse, Butiti. Au cours des années suivantes, Bruno est respectivement vicaire ou curé dans diverses paroisses du diocèse de Mbarara. Dans une lettre au provincial du Canada, il fait part de son bonheur de se trouver en Afrique : « C’est en Ouganda que j’ai été nommé pour faire la mission, dans un climat merveilleux, dans un pays montagneux près du lac Victoria. Comme tous mes confrères Pères Blancs, j’ai commencé par du ministère en paroisse où je me suis mis à l’étude de la langue locale. Je me suis aussi occupé de nos écoles primaires. J’avais même créé ma petite menuiserie pour faire des bancs d’école. J’achetais des arbres dans la forêt que je faisais couper pour avoir des planches à bon marché ».

Le Père Loiselle est toujours disponible pour les diverses tâches que lui demande son évêque. C’est ainsi qu’il accepte de superviser les écoles primaires du diocèse et de fonder une nouvelle paroisse, la paroisse de Rubindi, qu’il nomme ‘paroisse Saint Joseph, en honneur à son père nommé Joseph’.

Connaissant la générosité de Bruno, son évêque lui demande ensuite d’assurer l’économat du diocèse et de veiller à la comptabilité des écoles secondaires. Bruno trouve ce genre de travail plutôt aride mais il l’accomplit avec tout le dévouement dont il est capable. En 1961, il est nommé, à sa grande surprise, professeur au petit séminaire de Kitabi où il enseigne les mathématiques et les sciences. Il doit, en plus de son travail d’enseignement et de formation, trouver l’argent nécessaire pour rénover les bâtiments du séminaire, acheter des livres de classe et agrandir la bibliothèque. Dans une lettre à sa famille, Bruno écrit : « J’ai mis tout mon cœur dans ce ministère d’enseignement et j’ai beaucoup aimé les confrères et les élèves du séminaire. J’ai été très heureux d’accompagner et former de futurs prêtres pour l’Ouganda. Malheureusement, le 8 novembre 1962, j’ai dû revenir hâtivement au Canada pour une question de santé ».

Après quelques mois de repos au Canada, il est autorisé à retourner en Ouganda. Il rejoint le séminaire de Kitabi, mais maintenant comme recteur. C’est une nomination qui, au début, lui donne le vertige car il ne pense pas avoir l’expérience suffisante pour occuper ce poste important. Très tôt, se retrouvant avec une bonne équipe de collaborateurs, il se lance avec courage et confiance dans cette responsabilité. Cependant, ne voulant pas exercer cette fonction de recteur trop longtemps, Bruno s’organise pour faire nommer trois prêtres africains comme professeurs afin d’avoir bientôt un successeur à la direction du séminaire. De plus, ce qui est remarquable, dans le but de développer un esprit positif parmi les séminaristes, Bruno compose aussi un petit livre intitulé « La vie quotidienne au séminaire de Kitabi » dans lequel il présente diverses formules pour améliorer la qualité des cours et des relations entre professeurs et étudiants au petit séminaire.

De 1968 à 1973, l’évêque de Mbarara fait encore appel à la générosité et aux compétences de Bruno et lui demande de fonder et diriger une école secondaire pour garçons à Bushenyi. St. Kagwa Bushenyi High School devient ainsi un pensionnat pour 250 étudiants. Durant ces cinq années, il est le seul Père Blanc au sein d’une équipe de coopérants laïcs. Ensemble, ils réussissent à mettre sur pied un programme d’enseignement qui donne d’excellents résultats académiques parmi les étudiants. Bon nombre d’entre eux feront plus tard des études supérieures dans des collèges ou à l’université.

En 1980, Bruno accepte d’ériger une autre école secondaire privée à Mbarara, l’École de vocations St-Joseph (St.Joseph Vocational School). Mais à cause de problèmes de santé, il doit abandonner la direction de cette école. Il accepte cependant de s’occuper de son agrandissement et de diverses constructions. Ses confrères Pères Blancs qui ont la responsabilité de cette école font un excellent travail. Quand on célèbre le jubilé d’argent de l’école en 2005, on fait remarquer à Bruno que plusieurs élèves sont devenus prêtres diocésains et quelques-uns Missionnaires d’Afrique.

En 1987, le père Loiselle est nommé curé de la paroisse de Kagamba et il y restera jusqu’en 1998, année où la paroisse passe aux mains du clergé diocésain. Bruno juge alors qu’il y a suffisamment de prêtres diocésains et, en accord avec son Supérieur régional, décide qu’il est temps pour lui de rentrer définitivement au Canada, après 42 ans vécus en Ouganda.

Au Canada, il fait du ministère pastoral : d’abord à Toronto (Notre-Dame de l’Assomption) pendant une année, puis dans le diocèse de Valleyfield, pendant deux ans. Des problèmes de santé l’obligent à donner sa démission et revenir à Montréal. Il est alors chargé de l’économat local dans notre communauté de St-Hubert à Montréal jusqu’en 2005. Il continue ensuite de rendre divers services à cette communauté. En 2013, alors qu’il est âgé de 84 ans, Bruno est nommé à la communauté de Sherbrooke. Il se sent faiblir et a besoin d’un milieu plus sécuritaire où il peut accéder plus facilement à des soins de santé appropriés. C’est ici que sa santé devient graduellement plus fragile ; en juillet 2017, il doit être emmené au Centre d’Hébergement d’Youville. C’est là qu’il décède le 24 avril 2018. La célébration des funérailles, en présence de la dépouille, a lieu le 5 mai, dans la chapelle des Missionnaires d’Afrique de Sherbrooke. Ses cendres sont ensuite déposées dans le lot des Pères Blancs au cimetière Saint-Antoine.

La vie missionnaire du P. Bruno Loiselle en Ouganda, en plus de quelques années passée dans l’économat et la comptabilité du diocèse, se déroule surtout dans l’enseignement, la formation des étudiants, et dans le ministère paroissial. Dans toutes les situations où il se trouve, Bruno a toujours le souci d’assurer un bel avenir aux jeunes. Il fait preuve d’initiative pour développer leurs talents. C’est ainsi qu’il leur enseigne divers métiers dans les domaines de la cordonnerie, la menuiserie, la couture et la construction.

En terminant, il est important de souligner ceci : le père Loiselle, que ce soit en Ouganda ou au Canada, a toujours donné le meilleur de lui-même dans une grande variété de ministères. Dans toutes ces activités, qu’il n’a pas toujours choisies, mais qu’il a toujours acceptées généreusement, Bruno a exprimé son engagement missionnaire et son sacerdoce à la suite du Christ Jésus. C’est lui, le Seigneur, qu’il a aimé et qu’il a voulu faire connaître à ceux et celles qu’il rencontrait.

Bruno a vraiment mis en pratique le conseil du Seigneur à ses disciples : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées ». Il a toujours été un missionnaire disponible, accueillant, prêt à rendre service et accepter les tâches qui lui étaient demandées. Comme le Seigneur Jésus à qui il a donné sa vie, il est venu pour servir. Il est l’exemple du serviteur selon le cœur de Dieu. Le Seigneur l’accueille maintenant à sa table dans son Royaume.

Michel Carbonneau, M.Afr.

André de Thézy (1925 – 2015) (PE n°1092 – 2018/06)

« Piot bruiteu, grand tavailleu », « faisant peu de bruit, mais grand travailleur », cette locution picarde est une bonne première approche de notre confrère André. Peu communicatif, mais ardent à la tâche, il a vu le jour un 23 avril 1925 à Ercheu, en terre picarde, dans une grande famille profondément chrétienne. Cette terre de Picardie, il aimait s’y retrouver durant ses congés, et y retrouver les siens qui l’entouraient d’une grande affection.

C’est en 1947 qu’il commença son noviciat à Maison-Carrée. Il poursuivit ses études en Tunisie, et fut ordonné prêtre le 12 avril 1952 dans la cathédrale de Carthage

Il fut alors nommé au Mali, au diocèse de Sikasso, où, dans les jeunes paroisses de Kimparana, puis Koutiala ou Karangasso, il donnera le meilleur de lui-même pendant une trentaine d’années, jusqu’en 1982. C’était le pays Minyanka, tellement attachant pour lui qu’il était devenu sa terre d’adoption. Il parcourait les villages, accueillant et attirant la population par son sourire rayonnant.

Sa bonne connaissance de la langue facilitait les contacts. Voici ce qu’écrivait son responsable de mission : « Le père de Thézy m’est un auxiliaire irremplaçable. Beaucoup plus fort en langue que moi, C’est lui qui règle les questions délicates, quand je sens mon incapacité à saisir les nuances de la conversation. Il est toujours prêt à répondre au premier appel de ma part. Dès qu’on parle de ce qui regarde les coutumes, il s’anime et fait des remarques précieuses et judicieuses. Il ne cesse de travailler à acquérir de nouvelles connaissances à ce sujet. Les Minyanka apprécient beaucoup les contacts qu’ils ont avec lui, car lui, si réservé qu’il puisse être parfois avec ses confrères, s’ouvre très facilement dans ses contacts avec la population qui nous entoure ».

Il se rendit ensuite en pays bambara, ce qui l’obligea à s’initier à une nouvelle langue africaine. Il le fit avec sa grande disponibilité habituelle, pendant deux ans seulement, car sa mauvaise vue l’obligea à revenir en France en 1984. Il se rendra alors à Vitry-sur-Seine, en paroisse où il demeura trois ans.

Sa nouvelle terre de mission fut alors Mours, à partir du 10 octobre 1988, pendant 27 ans. Il y sera toujours à la tâche, souriant, tant que ses forces vont le lui permettre.

On se souvient de lui comme d’un confrère aimé de tous : ses confrères, certes, mais aussi les employés de la maison, les membres de sa famille, les visiteurs de passage. Il parlait à chacun comme s’il les avait toujours connus. Il était aidé par sa mémoire phénoménale et s’intéressait à chacun avec son cœur. Il les portait « dans la mémoire de Dieu », avec une grande délicatesse. Personne ne lui était étranger.

Le travail manuel et les services de toutes sortes, même les plus humbles, comme pousser les poubelles ou ranger les encombrants ne le rebutait pas, bien au contraire. Et même lorsque ses forces ont commencé à diminuer, il resta encore et toujours disponible. Dans le parc, son principal lieu de travail, on aimait le voir, assis sur sa chaise, surveillant le feu des branches mortes, fumant sa vieille pipe, ou récitant son chapelet qui le mettait en communion avec tout le monde,

Jusqu’au bout il a « tenu », sans jamais se plaindre, alors qu’il sentait ses forces le lâcher. Deux jours avant de nous quitter, il s’obstinait encore à arracher les mauvaises herbes qui poussaient entre les pavés. Il voyait de moins en moins pourtant. Mais il voyait « avec le cœur ».

Lors de ses obsèques la chapelle contint avec difficulté les nombreuses personnes, famille et amis, qui vinrent l’entourer au cours d’une belle cérémonie, où de nombreux confrères de la région parisienne concélébrèrent. Puis ce fut le départ pour Ercheu où le caveau familial l’accueillit. Il repose désormais en sa Picardie natale.

Merci, André, d’avoir demandé à rester jusqu’à ton dernier souffle au sein de la communauté de Mours. Tu nous laisses un témoignage précieux que la communauté gardera longtemps et dont elle essaiera de vivre. Tu nous fais nous souvenir de l’évangile : « Celui qui parmi vous apparaît comme le plus petit, c’est celui-là qui est le plus grand ».

Michel Groiselle, M.Afr.