Notre Formation initiale au tournant du jubilé des 150 ans de notre fondation (PE n° 1087 – 2018/01)

Ce premier numéro du Petit Echo de l’année 2018, année jubilaire de notre fondation, est consacré à la formation initiale qui est divisée en quatre étapes. La première étape est centrée sur les études de philosophie et organisée au niveau provincial. Cette première étape permet aux candidats de mieux discerner leur vocation, face aux exigences de la vie missionnaire et les aide à progresser vers une vraie maturité humaine et spirituelle en leur donnant des éléments de formation doctrinale (Cf. CL 117). La deuxième étape est celle de l’année spirituelle. Elle « vise à développer chez les candidats un attachement plus profond à la personne du Christ »(CL 122) à travers la réflexion et la prière. Elle est communément appelée noviciat, mais, en réalité, elle n’est pas un noviciat au sens strict et canonique du terme. Elle est plutôt régie par le Droit particulier de la Société (Cf. CL 123). La troisième étape est celle du stage apostolique que les candidats font hors de leur province d’origine pour se confronter à la réalité de la vie missionnaire dans le monde africain et depuis le Chapitre 2016, là où notre charisme est sollicité. Enfin la quatrième étape permet aux candidats d’approfondir les acquis des étapes précédentes dans une réflexion théologique et doctrinale. La formation dans ces différentes étapes est rendue possible grâce au travail des animateurs vocationnels et missionnaires et aux formateurs des centres de propédeutique qui préparent les aspirants à la Formation initiale à qui je tiens à renouveler la gratitude du Conseil général et de toute la Société.

Ce qu’on appelle Formation initiale aujourd’hui a commencé il y a 150 ans, le 18 octobre 1868, à la « Maison Rostan » à Ben-Aknoun sur les hauteurs d’El Biar en Algérie. Les novices étaient au nombre de sept, accompagnés par un père jésuite, le Père Vincent qui a assuré la direction du noviciat jusqu’en mai 1869 ; un Sulpicien, l’abbé Gillet, professeur de théologie et un laïc africain, professeur d’arabe, venant des missions italiennes des Comboniens. Au fil des années et à la faveur des indépendances, cette formation initiale s’est progressivement développée en Europe et en Amérique du Nord.

Aujourd’hui, à l’exception de la Première étape qui est sous l’autorité des supérieurs provinciaux et de la Troisième étape, toutes les autres étapes de formation sont en Afrique, sous la responsabilité directe du Supérieur général et de son Conseil. Les pages de ce numéro du Petit Echo racontent notre cheminement comme Société dans ce domaine de la formation et donne la parole à des formateurs qui expriment leurs joies et peines. En cette année jubilaire, nous exprimons notre reconnaissance au Seigneur qui nous a fait grâce d’une moisson abondante. Nous avons commencé l’année avec 508 candidats répartis dans des communautés de stage et dans 19 maisons de formation dont 11 de Première étape, 3 de Deuxième étape et 5 de Quatrième étape. Nous en rendons grâce ! Nous pouvons résolument nous tourner vers le futur avec espérance.

Notre Société a le souci de proposer aux candidats un long cheminement de formation holistique qui se veut la plus adaptée possible aux besoins de la mission d’aujourd’hui et de demain. Elle articule formation humaine, spirituelle, intellectuelle et formation à la vie communautaire interculturelle, internationale et apostolique à caractère missionnaire.

La formation est un domaine clé de notre mission. Notre avenir en tant que Société missionnaire dépend de la façon dont nous nous investissons aujourd’hui à former nos jeunes. Le Chapitre de 2016 a réaffirmé que la Formation initiale est une priorité de notre Société et qu’il s’agit de l’affaire de tous, pas seulement de ceux dont c’est la mission première. Il a attiré notre attention sur le besoin de repenser notre formation intellectuelle pour qu’elle soit plus missionnaire et moins cléricale (AC. 4.1.4 b). Il nous a rappelé que la vision apostolique de notre fondateur, le cardinal Charles Lavigerie, «Soyez apôtres, rien que des apôtres», résume notre identité comme missionnaires. Elle est la fondation sur laquelle notre programme de formation est bâti et à travers lequel nous préparons des hommes à un engagement total à suivre le Christ au service de sa mission dans le monde africain et là où notre charisme est sollicité. Ainsi, partant de cette vision qui doit nous inspirer dans notre être missionnaire, le Chapitre, qui a été un moment important pour revenir à l’essentiel tout en élargissant notre vision, nous exhorte à « faire connaitre à nos candidats les valeurs et les exigences de la Mission pour un bon discernement de la vocation missionnaire » (AC. 4.1.2.a), et à « mettre l’accent sur nos priorités de Missionnaires d’Afrique, y compris les ‘périphéries’, quand il s’agit de choisir les lieux d’apostolats » (AC.4.1.2.d) pour les candidats.

La Société étant composée de frères et de clercs, le Chapitre a porté une attention particulière sur la formation des Frères. Il a engagé le Conseil général à repenser cette formation en lançant une réflexion au niveau de la Société et en organisant un forum spécial de tous les Frères dans le but de clarifier la spécificité de la vocation du Frère et de la rendre plus attirante pour un meilleur service à la mission. En prélude au dit forum, un comité préparatoire composé de quelques Frères s’est réuni à Rome du 5 au 8 décembre 2017. En outre, le Chapitre a insisté pour « que les Frères bénéficient d’une formation professionnelle afin d’être bien équipés pour la Mission » (AC 4.1.4.h).

Le Chapitre réaffirme donc la responsabilité de la Société à former des disciples missionnaires selon le cœur de Jésus en vue d’un amour préférentiel pour les pauvres. En 150 ans d’existence, notre programme de formation initiale a beaucoup évolué. Du 18 octobre 1868 au 19 septembre 1875 la responsabilité du noviciat a été assumée par les Pères Jésuite. Le Noviciat a été fermé du 31 Août 1870 au 18 octobre 1871, à cause de la guerre entre la France et la Prusse déclarée le 15 juillet 1870. Le premier Missionnaire d’Afrique responsable est le Père Charbonnier du 19 septembre 1875 au mois septembre 1880. Le premier scolasticat a été ouvert à Maison Carrée le 18 octobre 1971 avec quatre scolastiques sous la direction du Père Ducat, Jésuite. Le premier Missionnaire d’Afrique responsable du Scolasticat est le Père Livinhac du 19 septembre 1975 au 8 mars 1878. Oui, notre Formation initiale a évolué positivement, mais l’objectif demeure le même : former des missionnaires selon la vision de notre fondateur, des missionnaires remplis de la joie de l’Evangile et toujours disponibles pour une mission prophétique de rencontre et de témoignage de l’amour de Dieu dans le monde africain et là où notre charisme est sollicité.

Didier Sawadogo,
Assistant général

Mot du rédacteur (PE n° 1087 – 2018/01)

Une nouvelle année commence, que nous souhaitons meilleure. L’année est nouvelle, mais la mission continue ; elle s’adresse aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui, dans leur situation et dans leur langage. C’est un défi permanent qui exige un renouvellement programmé et suivi.

Pour y faire face, la Société des missionnaires d’Afrique prépare des jeunes gens dans les différents centres de formation, à être des missionnaires qui témoignent de l’amour de Dieu pour leurs contemporains, partageant leurs préoccupations et leurs espérances. Ceci n’est pas nouveau, car dès la fondation de notre Société, la préoccupation était de former des missionnaires qui vivent en communion avec les populations vers lesquelles ils sont envoyés avec la Bonne Nouvelle du salut.

Chaque époque, dans le souci de bien faire, a eu ses propres exigences, mais c’est le temps et les besoins réels du peuple de Dieu à chaque époque, qui ont déterminé le genre d’apôtre à former. Sans chercher à mimer les tendances du monde, le missionnaire, animé par l’esprit de l’évangile, est appelé à être pertinent par le témoignage qu’il vit dans le monde. Des formateurs nous en parlent.

Bonne et Heureuse Année 2018 !

Freddy Kyombo, M.Afr.

Béatifications : réaction des Evêques d’Algérie

Notre Eglise est dans la joie. Le Pape François vient d’autoriser la signature du décret de béatification de “Mgr Pierre Claverie et ses 18 compagnes et compagnons”. La grâce nous est donnée de pouvoir faire mémoire de nos dix-neuf frères et sœurs en qualité de martyrs, c’est-à-dire, (selon le sens du mot lui-même), de témoins du plus grand amour, celui de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Devant le danger d’une mort qui était omniprésent dans le pays, ils ont fait le choix, au risque de leur vie, de vivre jusqu’au bout les liens de fraternité et d’amitié qu’ils avaient tissés avec leurs frères et sœurs algériens par amour. Les liens de fraternité et d’amitié ont ainsi été plus forts que la peur de la mort.

Nos frères et sœurs n’accepteraient pas que nous les séparions de ceux et celles au milieu desquels ils ont donné leur vie. Ils sont les témoins d’une fraternité sans frontière, d’un amour qui ne fait pas de différence. C’est pourquoi, leur mort met en lumière le martyre de nombre de ceux et celles, algériens, musulmans, chercheurs de sens qui, artisans de paix, persécutés pour la justice, hommes et femmes au cœur droit, sont restés fidèles jusqu’à la mort durant cette décennie noire qui a ensanglanté l’Algérie.

Aussi notre pensée rassemble dans un même hommage tous nos frères et sœurs algériens, ils sont des milliers, qui n’ont pas craint eux non plus de risquer leur vie en fidélité à leur foi en Dieu, en leur pays, et en fidélité à leur conscience. Parmi eux nous faisons mémoire des 99 imams qui ont perdu la vie pour avoir refusé de justifier la violence. Nous pensons aux intellectuels, écrivains, journalistes, hommes de science ou d’art, membres des forces de l’ordre, mais aussi aux milliers de pères et mères de famille, humbles anonymes, qui ont refusé d’obéir aux ordres des groupes armés. Nombre d’enfants ont aussi perdu la vie emportés par la même violence.

Nous pouvons nous arrêter à la vie de chacun de nos dix-neuf frères et sœurs. Chacun est mort parce qu’il avait choisi, par grâce, de rester fidèle à ceux et celles que la vie de quartier, les services partagés, avaient fait leur prochain. Leur mort a révélé que leur vie était au service de tous : des pauvres, des femmes en difficultés, des handicapés, des jeunes, tous musulmans. Une idéologie meurtrière, défiguration de l’islam, ne supportait pas ces autres différents par la nationalité, par la foi. Les plus peinés, au moment de leur mort tragique, ont été leurs amis et voisins musulmans qui avaient honte que l’on utilise le nom de l’islam pour commettre de tels actes.

Mais nous ne sommes pas, aujourd’hui, tournés vers le passé. Ces béatifications sont une lumière pour notre présent et pour l’avenir. Elles disent que la haine n’est pas la juste réponse à la haine, qu’il n’y a pas de spirale inéluctable de la violence. Elles veulent être un pas vers le pardon et vers la paix pour tous les humains, à partir de l’Algérie mais au-delà des frontières de l’Algérie. Elles sont une parole prophétique pour notre monde, pour tous ceux qui croient et œuvrent pour le vivre ensemble. Et ils sont nombreux ici dans notre pays et partout dans le monde, de toute nationalité et de toute religion. C’est le sens profond de cette décision du Pape François. Plus que jamais, notre maison commune qu’est notre planète a besoin de la bonne et belle humanité de chacun.

Nos frères et sœurs sont enfin des modèles sur le chemin de la sainteté ordinaire. Ils sont les témoins qu’une vie simple mais toute donnée à Dieu et aux autres peut mener au plus haut de la vocation humaine. Nos frères et nos sœurs ne sont pas des héros. Ils ne sont pas morts pour une idée ou pour une cause. Ils étaient simplement membre d’une petite Eglise catholique en Algérie qui, bien que constituée majoritairement d’étrangers, et souvent considérée elle-même comme étrangère, a tiré les conséquences naturelles de son choix d’être pleinement de ce pays. Il était clair pour chacun de ses membres que quand on aime quelqu’un on ne l’abandonne pas au moment de l’épreuve. C’est le miracle quotidien de l’amitié et de la fraternité. Beaucoup d’entre nous les ont connus et ont vécu avec eux. Aujourd’hui leur vie appartient à tous. Ils nous accompagnent désormais comme pèlerins de l’amitié et de la fraternité universelle.

Alger, le 27 janvier 2018

+ Paul Desfarges, archevêque d’Alger
+ Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran
+ John MacWilliam, évêque de Laghouat
+ Jean-Marie Jehl, administrateur de Constantine

Lebo M au Palais des concerts de Vienne

Le Roi Lion, vingt-cinq ans plus tard … A la recherche de son identité ! Une inspiration pour petits et grands !

Les martyrs d’Algérie “Bienheureux”

Ce vendredi 26 janvier, le Pape François a autorisé la Congrégation pour les Causes des Saints à promulguer les décrets de béatification des 19 martyrs d’Algérie (dont 4 de nos confrères).

A lire sur le site web de Vatican News

(de notre confrère Michel Groiselle)

Sœur Marguerite Tortel, R.I.P.

Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique
vous invitent à partager leur espérance et à prier pour :

Sœur Marguerite Tortel (Saint Claude)

Originaire du diocèse d’Alger
et de la communauté de « Marseille Les Accates»
entrée dans la vie à Marseille « Les Accates »
le 22 Janvier 2018 , à l’âge de 96 ans,
dont 71 ans de vie religieuse missionnaire,
en Algérie et en France.

Info-Pac n° 73 – Janvier 2018

Dans son message pour la journée mondiale des missions en 2017, intitulé « La mission au cœur de la foi chrétienne », le Pape François nous rappelle que « la mission de l’Eglise, destinée à tous les hommes de bonne volonté, est fondée sur le pouvoir transformant de l’Évangile. L’Évangile est une Bonne Nouvelle qui porte en soi une joie contagieuse parce qu’il contient et offre une vie nouvelle : celle du Christ ressuscité… » C’est dans cette optique qu’en tant que missionnaires de cette bonne nouvelle en Afrique nous commençons cette nouvelle Année 2018, année du Jubilé de 150 ans de notre fondation. […]

Lire en ligne l’Info-Pac nr 73

Hans Sauter, R.I.P.

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Hans Sauter

le jeudi 25 janvier 2018 à Haigerloch
à l’âge de 84 ans dont 57 ans de vie missionnaire
au Rwanda et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Icône

Hans Sauter RIP 338.46 KB 75 downloads

...
Continue reading “Hans Sauter, R.I.P.”

Jubilé 150 ans – Child in the Sun (Tan)

Souvenirs en images … Cette vidéo date de 1997 – Child in the Sun était alors un centre pour les enfants de la rue juste en dehors de Dar es Salaam. Avez-vous l’une ou l’autre vidéo? Ou des photos de projets que vous auriez vécus? Faites-les nous parvenir avec un minimum d’explications et des dates et nous publierons.

 

Calendrier 2018 du secteur Ouganda (PDF complet)

Si vous souhaitez consulter toutes les pages du Calendrier de l’Ouganda à l’occasion de l’Année du Jubilé, suivez le lien en cliquant sur l’image du calendrier.