Christopher Chileshe R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père  Christian Mulenga, Provincial d’Afrique Australe
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Christopher Chileshe

le samedi 20 avril 2024 à Bolgatanga (Ghana)
à l’âge de 57 ans dont 30 ans de vie missionnaire
en Zambie et au Ghana.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez ici le faire-part de décès du Père Christopher Chileshe

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61ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

Aujourd’hui, en ce 4ème dimanche de Pâques, l’Église célèbre la journée mondiale de prière pour des vocations. Le message qui guide cette journée, nous invite à semer l’espérance et à construire la Paix. Le Pape François nous invite à nous laisser fasciner par Jésus à travers les pages de l’Évangile et de lui donner de l’espace dans nos cœurs pour trouver en Lui le vrai bonheur et répondre à son appel en nous donnant complètement à Lui, s’Il nous le demande. Le Pape invite le monde chrétien à prier pour le don des vocations afin que tout le monde puisse découvrir l’appel de Dieu dans son cœur pour être des pèlerins d’espérance et artisans de paix.  Message du Pape François pour la 61ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

Comme société missionnaire, nous rendons grâce au Seigneur pour des vocations missionnaires. Nous prions pour nos 470 jeunes qui sont en formation dans les différentes étapes, pour tous nos confrères animateurs vocationnelles et tous les jeunes qui ressentent dans leur cœurs l’appel à donner leur vie à l’évangélisation du monde africain.

C’est une occasion pour nous de rendre grâce à tous ceux qui soutiennent nos candidats en formation par la prière et par le support matériel. Que Dieu vous bénisse pour votre aide à la formation des futurs missionnaires.

Prions le Maître de la moisson afin qu’il réveille dans les cœurs des jeunes le désir de donner leurs vies à la mission dans le monde africain :

Père des moissons,

 tu as confié à notre Société

la merveilleuse mission

d’annoncer l’Evangile

 au monde africain.

Nous te louons

 pour ta bonté envers nous.

Sur toi s’est reposée la fidélité

de générations de missionnaires.

La moisson est aujourd’hui abondante.

 Bénis sois-tu !

Nos pères ont tout aimé

 de cette Afrique

à laquelle nous consacrons

aujourd’hui nos vies.

Pour elle nous te prions.

Elle a soif de paix, de justice,

 d’entente et d’espérance.

Donne-lui les apôtres dont elle a besoin.

Réveille en nous

la confiance dans la jeunesse.

Donne-nous l’audace d’interpeller

 et la générosité pour accueillir et écouter

ceux que tu appelles.

Notre Dame d’Afrique, prie pour nous !

Amen !

By : Pawel Hulecki M.Afr., Assistent Genera

Nos étudiants en formation

Année Spirituelle, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso

Année Spirituelle, Kasama, Zambie

Quatrième étape, Merrivale, Afrique du Sud

Course pour une cause noble

Londres, dimanche 7 avril 2024

Avant et après la messe, j’ai vu une course de charité pour la lutte contre le cancer. Les gens couraient pour récolter des fonds afin de faire avancer la recherche sur le cancer. L’objectif est évidemment de vaincre le cancer. J’ai vu passer devant moi différents types de coureurs : jeunes et vieux, hommes et femmes, d’origines diverses. J’ai été sidéré par les personnes handicapées dans leurs fauteuils roulants.

Alors que j’étais là à regarder, j’ai eu différentes pensées. Au début, j’étais un peu sceptique à l’égard des manifestations publiques de collecte de fonds. Le pouvoir de manipulation des gens est sans limite. Ensuite, je m’interrogeais sur le résultat et sur le fonctionnement de l’ensemble : course – argent – recherche… Cependant, je ne pouvais pas nier la cause : vaincre le cancer.

Une chose était claire : les gens couraient, ils se déplaçaient pour une cause. La cause, c’est la fin de quelque chose de douloureux, de quelque chose qui donne la mort. Il y a ici deux mots-clés : mouvement et cause, mouvement pour une cause. Je me répète : courir pour une grande cause, bouger pour une grande cause. La résurrection a mis les disciples en mouvement.

Charles Lavigerie

J’ai pensé à notre grand homme : Charles Lavigerie. Il a parcouru toute la France pour récolter des fonds afin d’améliorer la vie des chrétiens au Moyen-Orient. Il a parcouru l’Europe pour l’arrêt politique de la traite des êtres humains (africains).

Pour quelle cause Lavigerie courrait-il aujourd’hui ? Lavigerie était un homme politique. La politique est une question de pouvoir, et de pouvoir sur les gens : obtenir le pouvoir et l’utiliser. Lavigerie a obtenu le pouvoir et l’a utilisé pour une grande cause : une cause religieuse (l’évangélisation des Africains), des causes politiques (les chrétiens du Moyen-Orient et la fin de la traite des êtres humains).

Et nous aujourd’hui ?

Les maux infligés aux êtres humains sont sophistiqués. L’asservissement (possession) des êtres humains et le commerce (vente et achat) des êtres humains se poursuivent de manière très sophistiquée. La douleur est évidente. Les moyens sont complexes. Les méthodes de lutte sont raffinées. Nous nous sentons parfois impuissants. Il existe des milliers de groupes, d’associations et d’institutions qui luttent contre la souffrance humaine. Nous travaillons en réseau avec eux. Nous courons avec eux.

Dans la lutte contre la souffrance humaine, est-il possible d’être initiateur aujourd’hui ? La mission prophétique implique-t-elle l’innovation ? Notre mission prophétique signifie que nous avons une “Parole de Dieu” vivifiante et transformatrice à adresser à la personne humaine.

Il me semble que les seules contributions pertinentes que nous pourrions apporter à la lutte contre les maux sont de deux ordres : premièrement, une manière ou une méthode originale de lutter contre le mal à partir de notre tradition missionnaire et, deuxièmement, la prévention. Beaucoup est fait en matière d’information, d’intervention, de soins. Notre mission ‘inter gentes’, essentiellement de nature relationnelle, nous pousse à orienter nos esprits, nos cœurs et nos mains vers la prévention des mauvais traitements infligés aux êtres humains.

L’idée maîtresse de notre lutte contre la souffrance humaine est la parole de Dieu à Caïn : le péché (le mal, la maladie, l’abus sexuel, l’esclavage) est à l’affût à ta porte : son désir est pour toi, mais tu peux le dominer (Genèse 4, 7). Peut-être la meilleure réponse à la souffrance humaine est-elle de courir, car c’est le signe d’une vie pleine et entière. S’il vous plaît, courez et courez pour une cause noble !

Par: Moussa Traore, M.Afr.

Défendre les droits de l’homme face à l’exploitation des entreprises

Un appel à l’action

Introduction

Le droit international, pierre angulaire de notre société mondialement interconnectée, établit un cadre vital guidant le comportement des nations et facilitant la collaboration à l’échelle mondiale, enraciné dans des principes tels que le partage des responsabilités, le respect mutuel et la recherche de la paix. Au cœur de ce cadre, se trouve le principe pacta sunt servanda (les accords doivent être respectés), qui souligne le caractère sacré des accords et traités internationaux, favorisant la stabilité, la confiance et le règlement des différends entre les nations. Le respect de ce principe garantit que les accords négociés servent d’outils crédibles pour la résolution des conflits et la promotion d’objectifs communs. En outre, l’adoption d’un traité international contraignant par les Nations Unies permettrait de mieux protéger les citoyens du monde entier, en particulier ceux du Sud.

Comprendre les droits de l’homme

Les droits de l’homme sont fondamentaux pour le tissu social, car ils constituent le socle de la justice et de la dignité pour tous les individus, indépendamment de leur situation géographique ou de leur statut social. Toutefois, la réalisation de ces droits se heurte souvent à des difficultés considérables, en particulier dans le contexte de l’exploitation économique perpétuée par des entités puissantes, telles que les sociétés transnationales. Malgré le cadre juridique entourant les droits de l’homme, les violations persistent, soulignant la nécessité d’une action concertée pour remédier aux injustices systémiques.

Les instruments juridiques, tant au niveau national qu’international, constituent l’une des voies par lesquelles les droits de l’homme sont articulés et protégés. La Charte internationale des droits de l’homme, qui comprend la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), la Convention internationale sur les droits civils et politiques (1966) et la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels (1966), constitue un cadre fondamental pour la protection des droits de l’homme dans le monde. Toutefois, la simple existence d’instruments juridiques n’est pas suffisante ; une mise en œuvre et une application efficaces sont primordiales.

L’extraction et l’utilisation de matières premières, en particulier de minéraux et de métaux, pour la transition énergétique soulèvent d’importantes préoccupations environnementales. Le droit international de l’environnement, y compris les conventions telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Convention sur la diversité biologique (CDB), fournit un cadre juridique pour répondre à ces préoccupations. Des principes, tels que le développement durable, le principe de précaution et le principe des responsabilités communes mais différenciées, sont au cœur du droit international de l’environnement et ont des implications pour les activités d’extraction des ressources en Europe et en Afrique.

Défis, réalités et violations des droits de l’homme

Dans de nombreuses nations démocratiques, y compris en Afrique, la protection des droits de l’homme est inscrite dans les Constitutions des États, souvent accompagnées de chartes des droits. Ces garanties juridiques servent de rempart contre les atteintes arbitraires aux libertés individuelles. Cependant, l’efficacité de ces protections dépend fortement de l’indépendance du pouvoir judiciaire et, plus encore, de la volonté des gouvernements de les faire respecter et appliquer, ce qui peut être compromis par des facteurs tels que la corruption ou l’influence indue d’intérêts puissants.

Les conséquences de ces violations des droits de l’homme sont profondes et s’étendent au-delà des communautés individuelles pour avoir un impact sur des régions entières. Les disparités économiques se creusent, les ressources environnementales s’épuisent et la cohésion sociale est mise à mal, ce qui perpétue les cycles de pauvreté et d’inégalité. En outre, l’escalade de l’impunité des entreprises représente un danger considérable pour les droits de l’homme, exacerbant la marginalisation des groupes démographiques sensibles et sapant les principes démocratiques.

Un exemple flagrant de violations des droits de l’homme perpétrées par des entreprises est celui de SIAT, société basée en Europe qui exploite de vastes plantations de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique de l’Ouest. Soutenue par des institutions financières multinationales et aidée par des cadres réglementaires faibles, l’expansion de SIAT s’est traduite par un accaparement généralisé des terres, une dégradation de l’environnement et le déplacement de communautés indigènes. Malgré l’affirmation de l’existence d’un régime foncier coutumier, les populations locales sont souvent déplacées de force pour satisfaire les intérêts des entreprises, ce qui a pour effet d’éroder leur patrimoine culturel et de mettre en péril leurs moyens de subsistance.

Le cas de SIAT illustre parfaitement un scénario dans lequel l’État se retourne contre ses propres citoyens. L’accaparement des terres facilité par SIAT est approuvé par les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest où l’entreprise a investi. Il s’agit essentiellement de l’attribution par le gouvernement aux multinationales de terres déjà habitées par les communautés locales. Lorsque les habitants résistent, le gouvernement envoie des officiers de police armés et, dans certains cas, du personnel militaire pour les expulser de force sous le couvert de l’investissement étranger et du développement.

Des cas, comme celui de SIAT, rappellent de nombreux autres cas d’acquisition de terres à grande échelle en Afrique ; ils soulignent l’absence de consentement préalable, libre et éclairé (CPLE) de la part des communautés locales. Ce CPLE nécessite une sensibilisation approfondie de toutes les parties prenantes au sein des communautés locales; jusqu’à ce qu’elles aient une compréhension claire des choix possibles et de leurs implications. Bien qu’AEFJN se soit efforcé de faciliter de telles initiatives de formation, des difficultés persistent en raison de la réticence des acteurs étatiques à coopérer, ce qui perpétue le rétrécissement de l’espace civique.

Le rôle des traités internationaux contraignants dans la lutte contre les violations des droits de l’homme

À la lumière de l’impunité généralisée observée à l’échelle mondiale en raison des actions des entreprises multinationales, divers acteurs internationaux, y compris des institutions confessionnelles telles que le Réseau Foi et Justice Afrique-Europe (AEFJN), se sont mobilisés pour plaider en faveur du démantèlement de l’impunité des entreprises et du rétablissement des droits de l’homme.

Un traité international contraignant a mis l’accent sur la manière de traiter à la fois l’État hôte et les multinationales, de sorte que les citoyens auront recours à la justice à différents intervalles.

Reconnaissant l’enchevêtrement des violations des droits de l’homme, ce traité international contraignant s’efforce d’adopter une approche globale des causes profondes de l’injustice. Cette approche comprend des réformes juridiques, des mesures de responsabilisation, des campagnes de sensibilisation, l’autonomisation des communautés marginalisées et la promotion de la solidarité entre les parties prenantes. AEFJN, fidèle à son engagement en faveur de la justice sociale et de la dignité humaine, souhaite vivement promouvoir l’adoption et la mise en œuvre de ce traité international contraignant.

Le prochain groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée pour ce traité contraignant de l’ONU sur les sociétés transnationales, constitue un moment clé pour promouvoir la responsabilité des entreprises et faire progresser la justice mondiale. En galvanisant la société civile, les gouvernements et le soutien international, nous voulons plaider en faveur de réglementations solides et de mécanismes d’application, pour contrer l’exploitation des entreprises et sauvegarder les droits de l’homme.

Conclusion

En conclusion, la lutte pour les droits de l’homme est une entreprise permanente qui nécessite une action collective et un engagement sans faille. En tant que défenseurs de la justice et de la dignité, nous devons être solidaires des opprimés, lutter contre l’exploitation des entreprises et défendre les principes des droits de l’homme pour tous les individus. Grâce à des efforts concertés et à une collaboration intersectorielle, nous pouvons construire un monde plus juste et plus équitable où les droits de l’homme sont respectés et protégés pour les générations à venir. Nous appelons chacun d’entre nous à diffuser le message sur le traité international contraignant.

Par: Elvis Ng’andwe, M.Afr. (Secrétaire exécutif d’AEFJN, Bruxelles, Belgique)

Inscription cours de formation GT lutte contre la traite

Rencontre des stagiaires du 15 mars au 17 mars 2024

Secteur de Niamey, Niger

AVEC UN CŒUR RECONNAISSANT

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Que tes œuvres sont belles, que tes œuvres sont grandes !
Seigneur, Seigneur, Tu nous combles de joie !

1. C’est toi le Dieu qui nous as faits, qui nous as pétris de la terre !
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l´image de Dieu !
Ton amour nous a façonnés, tirés du ventre de la terre !
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l´image de Dieu !
Tu as mis en nous ton Esprit : nous tenons debout sur la terre !
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l´image de Dieu !

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Voici un chant et une prière sacrée qui ont guidé nos trois jours de rencontre en tant que stagiaires du secteur de Niamey-Niger. Cette rencontre a été animée par le père Pascal Kapilimba, vice-provincial de la PAO.

C’est donc avec un cœur ouvert que nous souhaitons d’abord remercier Dieu Tout-Puissant pour sa présence et ses bénédictions sur nous. Gloire à Dieu aussi pour sa présence parmi nous afin que nous continuions à partager et à témoigner son amour parmi les habitants du Niger. Je crois aussi que c’est la prière de chacun d’entre nous ; quoi que nous disions, quoi que nous pensions, quoi que nous accomplissions et quoi que nous fassions, que ce soit pour la plus grande gloire de Dieu, et cela dans tout ce que nous faisons et disons ; les gens ne nous voient pas, mais voient toujours le Christ Jésus à travers nous et en nous.

De même, nous souhaitons exprimer notre sincère gratitude au père Pascal qui a mis de côté son emploi du temps chargé, juste pour être avec nous lors de cette rencontre particulière. Ce faisant, je voudrais souligner certaines choses importantes que nous avons partagées lors de notre réunion.

“CHARITÉ APOSTOLIQUE”

L’idée de la charité apostolique est très claire et blanche comme la neige. “Nous ne sommes pas des touristes, en tant que tel, notre charisme est celui de la charité apostolique … De la charité apostolique; pas d’autre mais comme les disciples du Christ”. Tout à tous. Cela exige de nous que, tous, nnous ne soyons rien d’autre que tous les peuples. Pour nous les stagiaires, c’est toujours une demande d’apprendre la culture du peuple, de manger leur nourriture, de se sentir et d’être avec eux dans toutes leurs souffrances, etc. Ce n’est pas une nouvelle idée pour un esprit missionnaire. Cependant, nous ne pouvons pas non plus ignorer le fait que c’est un défi de vivre ainsi, surtout quand nous voulons dépendre de notre pouvoir humain. Un missionnaire devrait donc être un homme de prière, qui cherche le Saint-Esprit, l’humilité de Dieu, pour le guider et à faire toutes choses à travers le Christ qui l’appelle chaque jour dans sa vie quotidienne.

Nous aimerions aussi reconnaître la présence du père Leo qui nous a rejoint le dernier jour de notre réunion. C’était encourageant d’apprendre que le père Leo et le père Pascal partagent la même idée de la vie du ‘tout à tous’ : « Nous avons besoin de plus que d’être un prêtre, nous avons besoin de missionnaires », disait le père Leo. Cela signifie que nous ne sommes pas là simplement pour célébrer la messe ou être parmi la multitude des chrétiens, comme cela pourrait être dans d’autres pays comme, la Zambie ou l’Ouganda, juste pour nommer quelques-uns. Dans un pays comme le Niger, nous devons être habitués à quelques chrétiens, par exemple comme la paroisse de Saint-Joseph à Saga ou Saint-Vincent de Paul à Birni N’Konni. Mais plus que cela, un missionnaire est là non seulement pour quelques chrétiens qui sont dans cette paroisse particulière, mais plutôt pour l’ensemble de la population. C’est ce que signifie être missionnaire. Vivre celà contribue à former une communauté joyeuse.

UNE COMMUNAUTÉ JOYEUSE

Pour moi, je décris une communauté joyeuse dans notre contexte des M. Afr comme un groupe d’hommes pleinement humains, responsables, reconnaissants, des hommes au cœur ouvert, des hommes qui savent comment et quand communiquer avec les uns et les autres. Être responsable peut aussi signifier avoir un sentiment d’appartenance à la communauté. Chaque individu doit ressentir cela et cela doit nous aider à vivre notre interculturalité en recherchant l’unité malgré nos différences de nationalité. Comme le cardinal Lavigerie nous le rappelle : « chacun de nous doit aimer chaque membre de la Société de la même manière ». En tant que stagiaire, le père Pascal nous l’a également rappelé : « nous sommes envoyés par le Supérieur général qui, en même temps, envoie tous les confrères dans leurs communautés respectives. Il ne faut donc pas oublier que, bien que membres de la communauté, nous sommes également des étudiants en formation. Ensuite, puisque nous sommes membres de la communauté, nous ne devons pas attendre d’être accueillis pour proposer de nouvelles idées (nous ne nous séparons pas de la communauté), mais plutôt faire tout ce que nous pouvons pour le bien de la communauté à laquelle nous appartenons ».

C’est dire aussi que chaque membre de la communauté est invité à faire un effort. Un effort qui vise à construire une communauté joyeuse. Néanmoins, sans les efforts de chacun pour lutter pour ces éléments importants, nous ne pouvons pas réaliser une communauté joyeuse.

De mon côté, je peux dire que cette réunion fut pour moi un moment spécial qui m’a aidé à faire une pause, réfléchir sur ma vie et évaluer la transmission de cela comme candidat Missionnaire d’Afrique sur la scène du peuple du Niger. Non seulement le peu de chrétiens dans les paroisses que je visitais ici au Niger, mais plutôt toute la population, en particulier celle que je rencontre dans ma vie quotidienne. En dehors de cela, ce fut aussi un moment pour moi d’écouter, un moment qui m’a permis d’être inspiré par d’autres expériences, celles de mes confrères. Très important, c’était aussi un temps de reconnaître la présence de Dieu dans l’histoire de ma vie et dans celle des autres.

Je suis reconnaissant pour tout ce que Dieu continue d’accomplir à travers moi en tant que stagiaire de la paroisse Saint-Vincent de Paul, paroisse de Birni N’Konni, ici au Niger.

Par: Kelly Mukosha, Stagiaire

 

Récollection – Avril 2024

Crédit image: Generative AI, https://firefly.adobe.com/

Denis Laliberté R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Réal Doucet, Provincial des Amériques,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Denis Laliberté

le mercredi 10 avril 2024 à Sherbrooke (Canada)
à l’âge de 88 ans dont 63 ans de vie missionnaire
en Zambie et au Canada.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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Le déclin de la fraternité humaine: Violations des droits de l’homme

Promoteurs de JPIC avec des jeunes de Talitha Kum International à la Place Saint-Pierre 04.02.2024

Introduction

En pensant aux droits de l’homme à la lumière de l’Évangile, il me vient à l’esprit la rencontre de Jésus avec la femme adultère, relatée en Jean 8, 1-11. Jésus ne l’a pas jugée ni condamnée. Il s’est plutôt confronté aux systèmes coutumiers qui étaient aveugles sur les méfaits des hommes, mais durs pour les défauts des femmes. Il a opté pour la protection des droits de la personne, en particulier la vie et la dignité de la femme qui a été attrapée. L’idéal et l’attitude de Jésus restent importants pour notre société humaine contemporaine. La présente réflexion est guidée par quatre éléments : mon expérience personnelle, les causes des violations des droits de l’homme, le concept des droits de l’homme et ses défis modernes, et le rôle de l’Église dans la promotion des droits de l’homme.

Mon expérience personnelle des violations des droits de l’homme

Mon expérience des violations des droits de l’homme est existentielle. Étant né et ayant grandi dans la région des Grands Lacs, écrire sur le non-respect des droits de l’homme n’est pas un divertissement intellectuel. C’est une réalité existentielle. Depuis plus de deux décennies, la région mentionnée est confrontée à une guerre sans fin. Ses impacts ont touché directement ou indirectement chaque individu. Les cas de massacres sans précédent, de viols, de tortures et les images de corps mutilés sont indescriptibles. Je vois les violations des droits de l’homme dans les cris des femmes et des enfants qui sont constamment maltraités par des rebelles impitoyables. Je les vois dans les réfugiés dont les droits à la vie, à la liberté et à la propriété sont menacés. Cela m’interpelle toujours. Je me demande si ces atrocités humaines prendront un jour fin.

Actuellement, je suis confronté non pas aux violations des droits de l’homme en tant que telles, mais plutôt à des systèmes injustes. Les changements récents dans les cadres juridiques de la plupart des pays, la propagande médiatique et les idéologies populistes sont alarmants. À long terme, ils affecteront les droits des groupes les plus vulnérables, tels que les victimes de la traite des êtres humains, les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile politique. Le projet de loi britannique sur l’immigration clandestine, qui a débouché sur le slogan “Stop the boats”, est l’un des défis auxquels la plupart des défenseurs des droits de l’homme sont confrontés aujourd’hui.

Les causes des violations des droits de l’homme

Les causes des violations des droits de l’homme sont diverses. Mon observation est triple : sociale, économique et politique. L’organisation de la société opprime parfois les personnes vulnérables. Par exemple, certaines lois coutumières violent les droits des femmes et des enfants. Le droit à l’héritage n’existe que pour l’enfant de sexe masculin, qui finit par contrôler la richesse familiale. Bien que les femmes et les filles participent activement au secteur productif de la famille – du travail à la ferme au travail de bureau – elles ne contrôlent pas ce que la famille produit. Dans la plupart des cultures, il est difficile pour les femmes de posséder légalement des biens. Le titre de propriété doit porter le nom du mari. Une telle règle viole les droits fondamentaux de la femme à la liberté et à la propriété.

La politique – bien sûr, la mauvaise politique – est une autre cause de violation des droits de l’homme. La politique qui ne protège pas les droits naturels de la vie, de la liberté et de la propriété est mortelle. Elle piétine la dignité des citoyens. Récemment, le monde a vu des politiciens égoïstes mener des guerres inutiles pour des raisons économiques. On pense que les causes réelles de ces guerres sont gardées secrètes au sein du système économique mondial.

Les droits de l’homme : un concept fluide

Le concept de droits de l’homme devient de plus en plus fluide. Cette fluidité fait qu’il est difficile de le définir et d’en saisir la signification. Par exemple, les droits fondamentaux classiques de la vie, de la liberté et de la propriété sont en train de fusionner avec les droits sexuels. Les droits des LGBTQ+ défient les normes familiales traditionnelles et les croyances religieuses. Un autre défi est le non-respect explicite des droits de l’homme qui bénéficie d’un double standard moral dans les couloirs de la communauté internationale. Pour des raisons économiques et politiques, certains crimes contre l’humanité n’attirent pas l’attention de la communauté internationale. Les atrocités commises en Ukraine, à Gaza, au Sahel, dans la région des Grands Lacs et dans d’autres parties du monde ne suscitent pas la même réprobation. Pourquoi ? Tout d’abord, il y a un déclin remarquable de la fraternité humaine. Lorsqu’il s’agit de gains économiques et politiques, les humains se considèrent à peine comme des frères et des sœurs. Ce qui compte le plus, c’est la richesse et le pouvoir, pas la vie humaine.

Deuxièmement, le manichéisme politique – la politique des “bons” et des “méchants” – rend obsolète le concept des droits de l’homme. Ceux qui, dans le monde entier, sont connus pour être les “bons”, lorsqu’ils commettent des crimes, qui sont intrinsèquement des crimes contre l’humanité, sont rapidement disculpés et protégés par le droit international. Le tour des “méchants” est une toute autre histoire. Des sanctions sévères sont rapidement prononcées. Ce jugement partial souligne lui-même la nature fluide du concept de droits de l’homme.

Promouvoir les droits de l’homme : le rôle de l’Église

Pour faire face aux défis déjà mentionnés, l’Église doit revaloriser son identité – celle d’une figure d’autorité morale – qui ne commande pas, mais aide plutôt l’humanité à se réorganiser lorsqu’elle est confrontée à une impasse morale et à une confusion politique. Les vertus évangéliques de protection de la vie, d’amour et de fraternité (cf. Jean 8, 1-11 ; Luc 10, 25-37) devraient véritablement guider la mission évangélisatrice de l’Église.

En tant que témoins prophétiques, nous devons d’abord vivre et pratiquer l’amour du bon samaritain. Cet amour est pratique. Il ne s’agit pas d’un conte de fées imaginaire ; il s’agit de la vie. Nous devons aussi raviver l’esprit de fraternité humaine. Aimer et protéger la vie de notre prochain est impératif. Cela nous appelle à remarquer la situation désastreuse de nos frères et sœurs et à faire quelque chose pour y remédier. Le pape François le rappelle dans Fratelli Tutti (2020). Comme saint François, il exprime “l’essence d’une ouverture fraternelle qui nous permet de reconnaître, d’apprécier et d’aimer chaque personne, indépendamment de la proximité physique, indépendamment du lieu où elle est née ou vit” (FT, 1).

Conclusion

Jésus, par son attitude, a affronté des systèmes qui ne respectaient pas les droits humains fondamentaux. Il n’était pas aveugle ; il voyait la situation critique des personnes vulnérables au sein de la société humaine. Les réalités existentielles des violations des droits de l’homme ne sont pas loin de nous. Elles appellent des réponses prophétiques de notre part. Accroître notre prise de conscience et notre connaissance de ces violations sont les clés de nos efforts missionnaires dans la vie de l’Église.

Par: Prosper Harelimana, M.Afr.

Jean Longin R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Michel Girard, Délégué Provincial du secteur de France,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Jean Longin

le lundi 8 avril 2024 à Billère (France)
à l’âge de 103 ans dont 75 ans de vie missionnaire
en Tunisie, au Burkina Faso, en RD Congo et en France.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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